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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 2 juin 2022

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Stockholm+50

Ce matin, en Suède, le Secrétaire général a fait une déclaration à l’ouverture de la Conférence Stockholm+50.  Aujourd’hui, a-t-il déclaré, le bien-être mondial est en danger, principalement parce que nous n’avons pas tenu nos promesses sur l’environnement.  Maintenant que nous sommes plus nombreux et plus prospères, notre empreinte écologique est devenue un fardeau insupportable. 

Le Secrétaire général a ajouté que nous savons ce qu’il faut faire pour s’attaquer aux crises auxquelles notre planète fait face et, de plus en plus, nous en avons les outils.  Mais, a-t-il prévenu, n’avons toujours pas le leadership et la coopération nécessaires.

Le Secrétaire général a appelé les dirigeants de tous les secteurs à nous sortir de ce désordre.  Il a appelé les gouvernements du G20 à démanteler les infrastructures du charbon, avec le but de leur abandon total d’ici à 2030, dans les États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et d’ici à 2040, dans les autres.  Il a aussi appelé tous les acteurs financiers à cesser de financer les combustibles fossiles et à investir dans les énergies renouvelables. 

Le Secrétaire général a ajouté que nous devons donner sa vraie valeur à l’environnement et aller au-delà du Produit national brut (PNB) pour mesurer le progrès et le bien-être humains.  « N’oublions pas que quand nous détruisons une forêt, nous créons du PNB.  Quand nous surexploitons la pêche, nous créons du PNB.  Ce PNB n’est pas un moyen de mesurer la richesse dans l’état actuel de notre monde. » 

En marge de la Conférence, le Secrétaire général a été reçu en audience par Leurs Altesses Royales le Roi de Suède Carl XVI Gustaf et la Princesse héritière Victoria. 

Il s’est aussi entretenu avec six membres du Groupe de travail sur les jeunes de Stockholm+50 et a rendu une visite de courtoisie au Président du Parlement suédois, M. Andreas Norlén. 

Hier après-midi, le Secrétaire général s’est entretenu avec M. John Kerry, Envoyé du Président américain sur les changements climatiques.  Les deux hommes ont discuté des conséquences de la situation géopolitique actuelle pour les efforts de lutte contre la crise climatique.  Le Secrétaire général a souligné que la guerre en Ukraine doit être vue comme le moment d’accélérer la transition des combustibles fossiles vers les énergies vertes et renouvelables. 

Le Secrétaire général a demandé l’appui de M. Kerry à la mobilisation des institutions financières publiques et privées autour des objectifs de l’Accord de Paris.

Les deux hommes ont convenu de continuer de travailler ensemble pour faire en sorte que la COP27 en Égypte démontre l’urgence qu’il y a à répondre à la crise climatique. 

Yémen

Le Secrétaire général a accueilli avec une très grande satisfaction les informations positives parvenues du Yémen ce matin. 

M. Hans Grundberg, Envoyé spécial pour le Yémen, a annoncé que les parties au conflit se sont mis d’accord sur la proposition de l’ONU de prolonger la trêve pour une nouvelle période de deux mois.  Cette prolongation entrera en vigueur quand la période actuelle expirera à 19 heures, heure du Yémen. 

L’Envoyé spécial a salué les parties pour avoir pris cette mesure et s’être mis d’accord sur la prolongation de la trêve.  Cette mesure, a-t-il dit, représente un changement important dans la trajectoire de la guerre et a été agréée par les parties dans un processus responsable et courageux. 

Il a ajouté qu’il continuera de travailler avec ces parties pour mettre en œuvre et consolider tous les éléments de la trêve et avancer vers un règlement politique durable du conflit qui réponde aux aspirations et aux revendications légitimes des hommes, femmes et enfants yéménites. 

Conseil de sécurité

Ce matin, le Conseil de sécurité a ouvert un débat public sur l’amélioration de l’établissement des responsabilités pour les violations graves du droit international.  Mme Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, est intervenue par vidéo.  Elle a noté que l’impunité alimente et intensifie un grand nombre des crises inscrites aujourd’hui à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, ajoutant que cette impunité encourage les auteurs des violations, réduit les victimes au silence et compromet les perspectives liées à la paix, aux droits de l’homme et au développement. 

La Présidente de la Cour internationale de Justice (CIJ), Mme Joan Donoghue, a également pris la parole. 

Mali

Après l’attaque d’hier près de Kidal, contre un convoi logistique de la Mission des Nations Unies qui a causé la mort d’un Casque bleu jordanien, ses trois compatriotes blessés reçoivent des soins, dans un hôpital de la Mission.  L’ONU leur souhaite naturellement un prompt rétablissement.

Dans une déclaration rendue publique hier, le Secrétaire général condamne l’attaque et appelle les autorités maliennes à n’épargner aucun effort pour en traduire les responsables en justice dans les plus brefs délais.

Tchad

Le Gouvernement a publié un décret hier proclamant l’urgence alimentaire et nutritionnelle.

Au moins 2,1 millions de personnes devraient subir une insécurité alimentaire grave pendant la saison sèche à partir de maintenant jusqu’au mois de septembre. 

Environ 1,8 million d’enfants de moins de 5 ans devraient souffrir d’une malnutrition aigüe, en particulier dans la capitale, Ndjamena, où les cas ont augmenté de 121% ces trois derniers mois, selon les estimations du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Gouvernement. 

La crise résulte d’une conjugaison de plusieurs facteurs:  l’insécurité, la pauvreté, une pluviométrie capricieuse, l’explosion des prix des produits alimentaires et la détérioration de la situation économique. 

Le mois dernier, en prévision de la saison sèche, et compte tenu du faible niveau des ressources financières pour l’action humanitaire, l’appel n’étant financé qu’à hauteur de 15%, une somme de 8 millions a été ponctionnée du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF).  La somme permettra aux agents humanitaires de fournir une aide alimentaire et nutritionnelle dans les provinces les plus affectées et des services nutritionnels aux femmes et aux enfants à Ndjamena.

Toujours au Tchad, les agents humanitaires indiquent que les affrontements sont signalés depuis la semaine dernière entre les groupes qui contrôlent illégalement des mines d’or à Kouri Bougoudi, dans la province de Tibesti, dans le nord du pays. 

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), quelque 10 000 personnes ont besoin d’eau, de nourriture et d’articles non alimentaires ainsi que d’une protection et d’une réinstallation sécurisée. 

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) signale aussi l’absence d’une présence humanitaire à Tibesti et des problèmes d’accès.

Une coordination entre la communauté humanitaire et le Gouvernement est en cours pour répondre aux besoins de la population. 

Soudan du Sud

Au Soudan du Sud, le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Nicholas Fink Haysom, a parlé à une réunion tenue aujourd’hui à Djouba de la mise en œuvre de l’Accord de paix revitalisé. 

M. Haysom a noté quelques développements positifs comme la formation de toutes les assemblées du pays et les progrès de la Commission de réconciliation et d’apaisement. 

Il s’est toutefois dit préoccupé par ce qu’il a appelé l’ampleur alarmante des violences locales, en particulier dans les États de l’Équatoria-Oriental, de l’Unité, de Ouarrap et de Jongleï.  M. Haysom a souligné que cette violence continue de creuser les divisions entre communautés et causer des souffrances parmi les femmes, les hommes et les enfants, y compris la violence sexuelle et fondée sur le sexe. 

La Mission des Nations Unies (MINUSS) essaye toujours de protéger les civils dans ces zones, a ajouté le Représentant spécial. 

La fin de la transition actuelle s’approchant rapidement, M. Haysom a exhorté le Gouvernement du Soudan du Sud et les parties à adopter de toute urgence les lois nécessaires à la galvanisation du processus d’élaboration d’une constitution permanente et à la tenue dans les délais prévus d’élections libres, justes et pacifiques. 

Madagascar

Les agences humanitaires indiquent que la sécurité alimentaire et nutritionnelle s’est améliorée dans la région du Grand Sud, gravement affectée par la faim et la crise climatique. 

L’amélioration de la situation fait suite à une mobilisation à large échelle de l’assistance humanitaire en 2021 et cette année.  Les agences ont dû répondre à la sécheresse la plus grave que Madagascar ait jamais connue en plus de 40 ans. 

Depuis le mois de janvier 2021, l’ONU et ses partenaires humanitaires ont apporté une aide essentielle à 1,1 million de personnes affectées par la sécheresse dans le Grand Sud, jouant un rôle vital dans l’atténuation du risque de famine.  Cette action a été possible grâce à la générosité des donateurs qui ont versé une somme de 196 millions de dollars sur les 231 millions requis entre le mois de janvier 2021 et le mois de mai de cette année.

Les agences humanitaires préviennent toutefois que la situation dans le Grand Sud demeure fragile, 7 des 10 districts étant toujours dans une phase « crise » d’insécurité alimentaire alors qu’une malnutrition aigüe à des niveaux d’urgence sévit dans plusieurs endroits. 

Il est impératif que la réponse humanitaire se poursuive et soit financée dans les mois à venir. 

Ces derniers mois, l’insécurité alimentaire s’est malheureusement aggravée dans le sud-est de Madagascar, après le passage des cyclones Batsirai et Emnati, en février dernier.  Entre les mois d’avril et d’août, cinq des six districts du sud-est seront en phase « crise » et près de 67 000 personnes feront face à une insécurité alimentaire de niveau « urgence ».  C’est la première fois que des niveaux aussi élevés sont projetés dans cette région de Madagascar, qui est traditionnellement une zone agricole. 

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