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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 13 juin 2022

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Michelle Bachelet

Dans une déclaration publiée aujourd’hui, le Secrétaire général exprime sa profonde gratitude à Mme Michelle Bachelet pour son dévouement à l’égard des Nations Unies, en tant que Haute-Commissaire aux droits de l’homme.

La déclaration intervient après que la Haute-Commissaire a annoncé qu’elle ne se représentera pas à un second mandat.

Conseil de sécurité

Le Chef de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), M. El-Ghassim Wane, a répondu aux questions de la presse après son intervention au Conseil de sécurité devant lequel il a réitéré l’engagement de la Mission à poursuivre ses efforts pour appuyer toute sortie consensuelle de la crise actuelle au Mali.

Myanmar

Mme Noeleen Heyzer, l’Envoyée spéciale pour le Myanmar, s’est adressée aujourd’hui à l’Assemblée générale, en visioconférence.  Elle a indiqué que la crise politique qui a débuté le 1er février 2021 a ouvert de nouveaux fronts dans des zones qui jouissaient depuis longtemps de la paix.

Elle a prévenu qu’aujourd’hui, 14,4  millions de personnes, soit le quart de la population totale du Myanmar, ont besoin de toute urgence d’une aide humanitaire.  La crise a provoqué l’effondrement des institutions publiques, perturbant considérablement les infrastructures socioéconomiques comme la santé, l’éducation, les secteurs bancaire et financier, la sécurité alimentaire et l’emploi, tout en aggravant la criminalité et les activités illicites.

Mme Heyzer a ajouté que le nombre de gens qui vivent dans la pauvreté a doublé, ces cinq dernières années, pour comprendre la moitié de la population du pays.

Le conflit armé est devenu la norme, a-t-elle poursuivi, et la méfiance entre les différentes parties prenantes s’est approfondie.  Sur une note plus positive, l’Envoyée spéciale a dit que bien que la situation demeure fragile, l’on constate une amélioration progressive des relations intercommunautaires et dans l’intégration socioéconomique des Rohingya dans l’État rakhine.

Yémen

Le Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, M. David Gressly, a annoncé aujourd’hui le lancement d’une campagne sur les réseaux sociaux pour mobiliser les fonds nécessaires au démarrage de l’opération d’urgence visant à transférer le pétrole du FSO Safer vers un navire temporaire sécurisé.

Après que l’Arabie saoudite a annoncé un enveloppe de 10 millions de dollars, le 12 juin, et que les États-Unis ont affirmé qu’ils travaillent sur leur propre contribution de 10 millions de dollars, l’ONU a désormais les trois quarts des 80 millions de dollars qu’il faut pour commencer la phase d’urgence de l’opération.

Pour sa part, l’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Hans Grundberg, s’est rendu à Sanaa la semaine dernière pour discuter, entre autres, de la proposition sur la réouverture progressive des routes principales à Taëz et dans d’autres provinces.  M. Grundberg devrait avoir une réponse imminente de Sanaa à la proposition que l’ONU a présentée.

Cette proposition tient compte des différentes préoccupations que les deux parties ont exprimées pendant les discussions qui avaient commencé le mois dernier, à Amman, la capitale jordanienne.  Comme tous les éléments de la trêve, l’ouverture des routes est une mesure pour alléger les souffrances des Yéménites, assurer un certain degré de normalité et faciliter la liberté de mouvement des civils yéménites.  M. Grundberg demeure engagé à travailler avec les parties pour faire en sorte que tous les éléments de la trêve continuent à apporter des avantages tangibles aux femmes, hommes et enfants yéménites.  Il s’engage également à s’impliquer dans les prochaines étapes pour consolider les opportunités offertes par la trêve et placer le Yémen sur le chemin de la paix.

Ukraine

L’ONU et ses partenaires humanitaires sont extrêmement alarmés par les informations faisant état d’intenses combats à Sievierodonetsk et dans les zones environnantes, lesquels ont un impact grave sur les hommes, les femmes et les enfants qui sont toujours là.

Selon les partenaires humanitaires, les bombardements et les affrontements ont causé des victimes civiles et endommagé des dizaines d’habitations et d’infrastructures critiques, dont les systèmes d’eau et d’électricité.

L’ONU sait que des milliers de personnes sont toujours à Sievierodonetsk, dont des centaines de réfugiés dans les bunkers de l’usine Azot, comme l’indiquent les partenaires sur place.  Les gens n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité et de nombreux agents humanitaires disent qu’ils ne peuvent aller nulle part.

En outre, les quelque 30 000 personnes qui seraient dans la ville voisine de Lysychansk et les villages environnants subissent constamment des explosions, des bombardements et des affrontements.

Les partenaires humanitaires indiquent aussi que la situation est tout aussi préoccupante dans les zones de Donetsk qui échappent au Gouvernement, où des explosions et des bombardements ont fait des victimes civiles.  Des zones très proches des bureaux des Nations Unies ont été touchées par les combats.

Ce matin, par exemple, un marché et un immeuble résidentiel ont été touchés à Donetsk où un explosif a atterri dans une zone peuplée, dans le centre de la ville, soit à 50 mètres du lotissement des Nations Unies.  L’insécurité et les obstacles bureaucratiques ont empêché l’ONU de fournir une assistance vitale dans ces zones.

C’est le 5 avril dernier que l’ONU a pour la dernière fois envoyé un convoi humanitaire à Sievierodonetsk, à l’intention de plus de 17 000 personnes.  À Donetsk, avec ses partenaires humanitaires, elle a contacté à plusieurs occasions et en vain les parties pour faciliter l’accès et s’assurer de l’acheminement de produits de secours très attendus.

L’ONU souligne de nouveau que toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire et protéger les civils.  Il est impératif que toutes les violations contre les civils cessent immédiatement et que les gens piégés dans des zones où de lourds combats ont lieu soient autorisés à partir dans la sûreté et vers l’endroit de leur choix.

Les parties au conflit doivent aussi autoriser et faciliter un passage rapide et sans entrave à l’aide humanitaire pour veiller à ce que les gens affectés par près de trois mois de guerre reçoivent le soutien dont ils ont désespérément besoin.

Syrie

Hier, un convoi interinstitutions des Nations Unies est passé entre les lignes de front d’Alep à Sarmada, dans le nord-ouest du pays.  Quelque 14 camions ont transporté de la nourriture, des médicaments et autres produits pour 43 000 personnes.

C’est le cinquième convoi autorisé à traverser les lignes de front, conformément au plan opérationnel interinstitutions des Nations Unies et à la résolution 2585 du Conseil de sécurité.

Les conditions humanitaires se détériorent dans le nord-ouest, compte tenu des combats et de l’aggravation de la crise économique.  Plus de 4 millions de personnes y dépendent de l’aide pour les besoins les plus élémentaires, et 80% d’entre eux sont des femmes et des enfants.

Si les opérations à travers les lignes de front sont essentielles, elles ne peuvent néanmoins, à ce stade, remplacer les opérations massives par les frontières qui ont permis d’apporter à 2,4 millions de Syriens tous les mois une aide vitale, dont de la nourriture et des vaccins.

Éthiopie

Dans le nord de l’Éthiopie, l’ONU et ses partenaires humanitaires continuent de fournir une aide humanitaire au Tigré, à Afar et à Amhara.  Les agences humanitaires disent que la distribution de nourriture est en cours et que plus de 900 000 personnes en ont reçu depuis le 1er juin.

Entre le mois d’avril quand les convois d’aide ont repris par la route, et la semaine dernière, plus de 65 000 tonnes d’aide alimentaire ont été acheminées au Tigré.  Mais il en faut davantage pour répondre aux besoins de tous.

En ce moment, plus d’un tiers seulement des personnes ciblées ont reçu une aide alimentaire au cours de ce cycle de distribution qui a commencé au mois d’octobre.  L’offre de carburant est toujours aussi limitée avec un impact sur la faculté des agences humanitaires de fournir de la nourriture aux gens qui en ont besoin.  Si la nourriture est la part la plus importante de l’aide en cours au Tigré, les autres produits comme l’eau et l’assainissement, les abris et la nutrition, arrivent aussi dans la région, par route et par air.

Les besoins humanitaires sont également extrêmement élevés dans les régions d’Afar et d’Amhara.  À Amhara, plus de 10 millions de personnes ont reçu une aide alimentaire depuis le mois de décembre dernier et plus de 992 000 depuis le mois de février, à Afar.

Les agences humanitaires indiquent que quelques zones proches de la frontière entre Amhara et le Tigré restent difficiles d’accès.  Au début du mois de juin, les partenaires humanitaires ont pu entreprendre une évaluation des besoins dans cette zone, pour la première fois depuis le mois de décembre.

L'ONU ne cesse d’appeler à un accès illimité de tous les agents humanitaires à tous les hommes, femmes et enfants dans le nord de l’Éthiopie.

Kenya

Les agences humanitaires indiquent que la sécheresse dévastatrice qui affecte la Corne de l’Afrique a provoqué une grave crise alimentaire dans de nombreuses parties du pays.  Désormais 4,1 millions de personnes au Kenya subissent une insécurité alimentaire de catégorie crise ou urgence, contre 3,5 millions, il y a quelques mois à peine.  La malnutrition s’aggrave aussi à un rythme alarmant.  Au moins 942 000 enfants de moins de 5 ans et 134 000 femmes enceintes ou allaitantes ont besoin de toute urgence d’un traitement.

Ce qui porte le nombre total des personnes en situation d’insécurité alimentaire grave en Somalie, en Éthiopie et au Kenya –les trois pays de la Corne de l’Afrique les plus durement touchés- à au moins 18,4 millions.

Sans ressources additionnelles, l’ONU et ses partenaires seront forcés de faire des choix impossibles.

Comme l’a dit la semaine dernière le Coordonnateur humanitaire pour la Somalie, M. Adam Abdelmoula, nous faisons face à une menace réelle et imminente de très lourdes pertes en vies humaines.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ne demande que 180,7 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus prioritaires et l’ONU exhorte les donateurs à contribuer aussi vite que possible.

Djibouti

L’équipe de pays des Nations Unies dirigée par le Coordonnateur résident, M. Jose Barahona, aide toujours les autorités à répondre à la crise alimentaire actuelle doublée d’une crise de l’eau.  Quelque 13% de la population est en situation d’insécurité alimentaire aiguë grave, un taux qui devrait atteindre les 16% d’ici au mois de décembre.  L’équipe a reçu une somme de 2 millions de dollars des fonds humanitaires d’urgence qui lui a permis de lancer sa réponse en cours, en se concentrant sur le soutien aux populations vulnérables des communautés rurales.  Sur le front de la santé, l’ONU a vacciné plus de 150 000 enfants de moins de 5 ans, dans le cadre de la campagne nationale de vaccination contre la polio.  Ces trois derniers mois, un taux de 95% de la couverture a pu être atteint dans tout le pays.

Libye

Pendant le week-end, la Mission des Nations Unies (MINUL) a exprimé sa préoccupation face aux affrontements qui ont eu lieu vendredi soir entre des groupes armés à Tripoli qui mettent en danger la vie des civils, et face au rassemblement des groupes armés et d’armes lourdes dans les zones entourant Tripoli.

La Mission a expliqué que les affrontements ont eu lieu pendant une période extrêmement sensible, comme en attestent par exemple les discussions entamées hier au Caire sur l’établissement d’un cadre constitutionnel permettant de tenir les élections nationales aussi vite que possible.

La Mission appelle les acteurs politiques et de la sécurité libyens à faire preuve de la plus grande retenue et d’un leadership responsable, et à régler tous les différends, tant aux niveau local que national, par le dialogue.

Ouvrant les discussions hier au Caire, la Conseillère spéciale du Secrétaire général, Mme Stephanie Williams, a déclaré que ce dernier cycle vient à un moment critique où le peuple libyen est exténué.  Elle a dit aux représentants libyens qu’ils ont l’opportunité rare, voire la responsabilité solennelle, de leur donner de l’espoir et d’ouvrir la voie à des élections, grâce à un cadre constitutionnel solide.

Prix de la population

Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a annoncé aujourd’hui, au cours d’une cérémonie virtuelle, les lauréats du Prix des Nations Unies en matière de population.  Le Prix est décerné cette année à Mme Emma Theofelus, une parlementaire namibienne de 25 ans, pour son travail de plaidoyer en faveur de l’émancipation des femmes et de la santé sexuelle et reproductive des adolescentes.  Elle est ainsi la plus jeune lauréate depuis que le Prix a été créé.

Le Prix a aussi été décerné au Conseil national de la population et de la planification familiale de l’Indonésie, une agence non ministérielle qui formule des politiques nationales, met en œuvre des initiatives de planification familiale et forme des experts aux dynamiques démographiques.

République démocratique du Congo (RDC)

Dans une déclaration publiée samedi, l’ONU exprime sa préoccupation face à la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et réitère son appel à tous les groupes armés pour qu’ils cessent immédiatement toutes formes de violence.

Dans cette note, l’ONU salue et exprime son appui aux efforts politiques nationaux et régionaux en cours pour accompagner le désarmement des groupes armés, et salue la désignation du Président de l’Angola et Président de l’Union africaine, João Lourenço, pour atténuer les tensions entre la RDC et le Rwanda.

Enfin, l’ONU exprime sa préoccupations sur les informations faisant état de l’intensification des discours de haine dans le pays contre certaines communautés, y compris dans le contexte de la résurgence du M23.

Dans le cadre de ses efforts pour combattre les discours de haine, la radio de la Mission des Nations Unies, Radio Okapi, a organisé, il y a quelques jours, un dialogue avec le Directeur du Bureau conjoint des droits de l’homme, M. Abdoul Aziz Thioye, et Le Ministre congolais de la communication et des médias, M. Patrick Muyaya.  Les deux hommes ont en profité pour lancer un appel contre les discours de haine.

Déplacements de la Vice-Secrétaire générale

La Vice-Secrétaire générale est de retour à New York, après sa visite au Kirghizistan, les 10 et 11 juin, dans le cadre d’un voyage en Asie centrale.  Elle s’est entretenue vendredi dernier avec le Président Sadyr Zhaparov et le Premier Ministre Akylbek Zhaparov.  Elle a prononcé un discours à la cérémonie de signature du nouveau Cadre de coopération entre l’ONU et le Kirghizistan pour 2023-2027.

Mme Amina Mohammed et le Président Zhaparov ont discuté de nombreuses questions internationales et du contexte de la relance après la pandémie de COVID-19.  Ils ont parlé des objectifs de développement durable et de l’appui de l’ONU aux efforts du pays pour développer une économie inclusive qui mette l’individu au centre et reconnaisse les droits des femmes à diriger et à participer à la croissance.  Ils ont aussi discuté de l’importante d’un dialogue régional plus fort et du rôle du Kirghizistan dans la paix et la stabilité de la région.

Samedi dernier, Mme Mohammed s’est rendue dans la région montagneuse de Naryn pour avoir une vue aérienne de l’impact des changements climatiques sur les glaciers qui alimentent des fleuves essentiels en Asie centrale, en particulier dans la vallée de Ferghana.  La Vice-Secrétaire générale a aussi parlé avec de jeunes leaders de leurs efforts pour réaliser les objectifs de développement durable d’ici à 2030.

Syrie

Le Secrétaire général est préoccupé par les informations faisant état de frappes contre l’Aéroport international de Damas le 10 juin dernier, causant des dégâts à la piste d’atterrissage et la fermeture des lieux.

Le Secrétaire général rappelle à toutes les parties concernées que les attaques directes contre les personnes et infrastructures civiles sont strictement interdites par le droit international humanitaire.

Il est troublé par ce qui ressemble à une escalade de la violence et à une rhétorique hostile dans la région, ces dernières semaines, et met en garde contre le risque d’un mauvais calcul qui pourrait conduire à un conflit plus large dans une région déjà volatile.  Il appelle toutes les parties concernées à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter toute autre escalade.

Le Secrétaire générale réitère aussi sa disposition à aider les États membres à résoudre leurs différends par le dialogue et est prêt, à cet égard, à actionner ses bons offices.

Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme

La Journée est commémorée aujourd’hui sur le thème « Unis pour faire entendre notre voix », afin d’encourager et de célébrer l’unité parmi les groupes de personnes atteintes d’albinisme et amplifier leur voix et leur visibilité dans tous les aspects de la vie.

Invitée du point de presse

Demain, l’invitée du point de presse sera Mme Afshan Khan, Directrice de l’UNICEF pour l’Europe et l’Asie centrale.  Elle fera le point sur la manière dont les enfants sont affectés par la guerre en Ukraine.  Elle revient elle-même d’une mission sur place, la semaine dernière.

Avant cela, à 11 heures, une conférence de presse hybride est prévue sur la Convention relative aux droits des personnes handicapées avec Mme Jukka Salovaara, Représentante permanente de la Finlande et Présidente de la quinzième Conférence des États parties à la Convention, et M. José Viera, Directeur d’« International Disability Alliance Advocacy ».

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