Session de 2022,
16e et 17e séances plénières – matin & après-midi
ECOSOC/7085

ECOSOC: unanimité sur le rôle déterminant des plateformes de collaboration régionales, élément clef de la réforme du système de développement de l’ONU

Au deuxième jour du débat annuel du Conseil économique et social (ECOSOC) sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, l’accent a été mis, aujourd’hui, sur le rôle des plateformes de collaboration régionales, mises en place dans toutes les régions dans le cadre de la réforme initiée en 2018.  La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina Mohammed, a dit avoir constaté « l’émergence d’un fort esprit de collaboration et d’un leadership éclairé », étayé par des dialogues renforcés avec les coordonnateurs résidents et les équipes de pays.

Pour Mme Mohammed, qui est également Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable, une réponse renforcée de l’ONU au niveau régional est essentielle pour soutenir la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans chaque pays.  Pour cela, l’Organisation doit veiller à ce que sa présence régionale soit mieux équipée, ce qui, selon elle, passe par un recours accru aux conseils d’experts et aux plateformes de collaboration, ces nouveaux mécanismes qui regroupent les entités onusiennes au niveau régional en vue d’appuyer la mise en œuvre du développement durable.

La meilleure façon de riposter aux crises est de rassembler les expertises, a opiné Mme Kanni Wignaraja, Vice-Présidente de la plateforme de collaboration régionale pour l’Asie-Pacifique, qui a affirmé travailler directement avec le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement.  Il s’agit, a-t-elle expliqué, de répondre aux attentes des pays en proposant, au niveau régional, des solutions en matière d’atténuation des changements climatiques, des accès à des financements à long terme pour les objectifs de développement durable (ODD) ou encore un soutien technique pour les pays les moins avancés (PMA). 

Ces nouvelles plateformes de collaboration régionales sont des lieux importants de partage et d’analyse des expériences des différentes entités, a confirmé le Sous-Secrétaire général et Directeur du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD), faisant état d’une grande concentration d’expertises dans les organismes des Nations Unies travaillant au niveau régional.  Les réformes entreprises avaient pour but d’exploiter ces ressources pour fournir un appui renforcé aux pays confrontés à des défis en matière de développement, a rappelé ce grand spécialiste de la question. 

Le succès des plateformes de collaboration régionales en termes de résultats est reflété dans le rapport 2021 qui leur est consacré, a relevé la Vice-Secrétaire générale.  Entre autres exemples, elle a indiqué que la plateforme de la région Afrique a soutenu la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine afin de nourrir le Protocole sur les femmes dans le commerce.  Celle de la région des États arabes a quant à elle contribué à l’adoption d’une déclaration ministérielle qui contenait des principes directeurs en matière de protection sociale post-COVID-19, tout en soutenant neuf pays dans leurs préparatifs du Sommet sur les systèmes alimentaires.

Le nouveau système onusien consacré au développement permet d’avoir un niveau de collaboration qui n’existait pas auparavant, a salué la Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Pour rester au plus près des préoccupations des pays, des « coalitions thématiques » fournissent aux plateformes de collaboration régionales un « soutien agile », a aussi fait observer la Vice-Secrétaire générale en citant notamment, en Asie-Pacifique, la coalition sur l’atténuation des changements climatiques, qui a aidé les équipes de pays et les gouvernements à élever le niveau d’ambition des contributions en amont de la COP26 à Glasgow.  En Europe et en Asie centrale, a-t-elle poursuivi, la coalition sur l’environnement a fourni aux coordonnateurs résidents un ensemble de propositions pour un relèvement post-COVID-19 « vert ».  En Amérique latine et dans les Caraïbes, la coalition sur la mobilité humaine a déployé une expertise à l’échelle du système pour faciliter une réponse coordonnée à l’augmentation des migrations à travers l’Amérique centrale, la Colombie et le Mexique.

Autre nouveauté saluée par Mme Mohammed, la mise en place de centres de gestion des connaissances dans toutes les régions a permis d’offrir aux coordonnateurs résidents et aux équipes de pays un accès à une expertise en temps réel pour les besoins de mise en œuvre des ODD, s’est-elle félicitée.  Ce sont des réalisations importantes, mais beaucoup reste à faire, à moins de huit ans de « l’objectif 2030 », pour que les atouts régionaux de l’ONU soutiennent au mieux les pays dans les transitions des systèmes alimentaires, de l’énergie et de la connectivité numérique, a plaidé la Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable. 

Dans l’après-midi, l’ECOSOC a organisé un débat interactif avec les chefs de secrétariat des entités des Nations Unies.  Les participants ont détaillé les effets du repositionnement du système des Nations Unies pour le développement sur les plans stratégiques de chacun des organismes qui composent ce système.  À cette occasion, l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a indiqué que l’examen quadriennal complet (QCPR) a donné des orientations au Plan stratégique du PNUD, lequel espère tirer parti le plus vite possible de la réforme du système.  Évoquant la flambée des prix énergétiques et alimentaires ainsi que les problèmes d’endettement, il a dit se fonder sur les données les plus précises du terrain pour agir et travailler en appui des coordonnateurs résidents. 

L’ECOSOC reprendra ses travaux demain à 9 heures en séance informelle, puis à 11 h 30 pour une discussion sur le pacte de financement.  Elle doit conclure ses travaux dans l’après-midi après une dernière session consacrée aux « transitions justes ». 

ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT

Suite donnée aux recommandations de politique générale de l’Assemblée générale et du Conseil E/2022/47, E/2022/47/Add.1, E/2022/54

Quatrième session: « Repositionnement régional: rôle du leadership régional dans le soutien aux pays »

Dans quelle mesure le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement au niveau régional conduit-il à une amélioration, une agilité et un soutien intégré basé sur la demande au niveau des pays?  Comment le soutien régional aide-t-il à renforcer la résilience et à relever les défis de développement transfrontaliers tels que les changements climatiques, la perte de biodiversité ou la gestion des migrations?  Telles étaient les questions au centre des échanges de cette session modérée par M. ROBERT PIPER, Sous-Secrétaire général et Directeur du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD). 

En tant que Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement durable, Mme AMINA MOHAMMED, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, a constaté que, face à la crise multidimensionnelle actuelle, une réponse renforcée des Nations Unies au niveau régional est essentielle pour soutenir le Programme 2030 dans chaque pays.  L’ONU doit veiller à ce que sa présence régionale soit mieux équipée pour répondre aux besoins pressants des pays et des populations, a-t-elle expliqué, jugeant indispensable de recourir à des conseils d’experts pour apporter des solutions ambitieuses.  Rappelant qu’elle a présidé en mars et avril les deuxièmes réunions annuelles des plateformes de collaboration régionales dans chacune des cinq régions, elle a dit avoir constaté l’émergence d’un fort esprit de collaboration et d’un leadership éclairé, soutenu par des dialogues renforcés avec les coordonnateurs résidents et les équipes de pays.  Dans ce cadre, a précisé Mme Mohammed, les « coalitions thématiques » fournissent aux plateformes de collaboration régionales un soutien agile pour traiter des principales préoccupations des pays.  En Asie-Pacifique, par exemple, la coalition sur l’atténuation des changements climatiques a aidé les équipes de pays et les gouvernements à élever le niveau d’ambition des contributions en amont de la COP26 à Glasgow.  En Europe et en Asie centrale, la coalition sur l’environnement et les changements climatiques a fourni aux coordonnateurs résidents un ensemble de propositions pour un relèvement post-COVID-19 « vert ».  En Amérique latine et dans les Caraïbes, la coalition sur la mobilité humaine a déployé une expertise à l’échelle du système pour faciliter une réponse coordonnée aux défis posés par l’augmentation des flux humains accrus à travers l’Amérique centrale, la Colombie et le Mexique.

Pour la Vice-Secrétaire générale, la mise en place de centres de gestion des connaissances dans toutes les régions ont permis d’offrir aux coordonnateurs résidents et aux équipes de pays un accès à une expertise en temps réel pour les besoins de mise en œuvre des ODD.  En Asie-Pacifique, a-t-elle précisé, les données collectives sur les ODD et le travail statistique ont contribué à renforcer les capacités des bureaux de coordonnateurs résidents et des équipes de pays sur les systèmes statistiques nationaux.  Ces résultats à l’échelle du système apparaissent dans le rapport de 2021 sur les plateformes collaboratives régionales, a-t-elle relevé, notant par exemple que celle de la région Afrique a soutenu la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine afin de nourrir le Protocole sur les femmes dans le commerce.  Celle de la région arabe a quant à elle contribué à l’adoption d’une déclaration ministérielle qui contenait des principes directeurs clefs en matière de protection sociale post-COVID-19 et a soutenu neuf pays dans leurs préparatifs du Sommet sur les systèmes alimentaires.

Ce sont des réalisations importantes, mais beaucoup reste à faire pour que les atouts régionaux de l’ONU soutiennent au mieux les pays dans les transitions des systèmes alimentaires, de l’énergie et de la connectivité numérique, a souligné Mme Mohammed, avant de distinguer quatre mesures prioritaires, à commencer par la mise à jour d’une cartographie des expertises dans chaque région, à laquelle les coordonnateurs résidents pourront accéder en temps réel.  Nous devons aussi veiller à ce que le soutien régional reste souple et réunisse les meilleurs experts, sans créer une couche supplémentaire de bureaucratie.  Par ailleurs, à moins de huit ans de « l’horizon 2030 », nous devons relever de toute urgence le défi des données pour permettre un suivi et des rapports efficaces sur le Programme 2030, a-t-elle ajouté, avant de préconiser l’utilisation de structures de coordination pour maximiser l’impact des actifs régionaux de l’ONU.  Il s’agit, a insisté Mme Mohammed, d’éviter les doublons dans l’action et de s’appuyer sur les stratégies d’exploitation commerciale nouvellement développées pour conduire une réponse efficace.

Avant de passer au dialogue interactif, le Directeur du BCAD, M. Piper, a fait état d’une grande concentration d’expertises dans les entités des Nations Unies, en particulier dans les organisations spécialisées au niveau régional.  Les réformes entreprises avaient pour but d’exploiter ces ressources pour mieux répondre aux attentes des pays et des régions, sur des questions telles que l’eau, le commerce ou encore la mobilité.  Dans ce cadre, les nouvelles plateformes de collaboration régionales sont de lieux importants de partage et d’analyse des expériences des différentes entités, a indiqué le Sous-Secrétaire général. 

Première panéliste à s’exprimer, Mme OLGA ALGAYEROVA, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE) et Coordonnatrice des commissions régionales, a mis en exergue les progrès réalisés dans la région Europe-Asie centrale pour faire avancer le repositionnement régional du système des Nations Unies pour le développement.  La priorité a été de renforcer le soutien politique, technique et opérationnel que les bureaux et entités régionaux des Nations Unies fournissent collectivement au niveau national.  Ce soutien répond aux besoins et aux demandes des coordonnateurs résidents, des équipes de pays des Nations Unies et, éventuellement, des gouvernements, a précisé Mme Algayerova en rappelant que ces efforts ont été menés dans le contexte difficile de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine.  Elle a précisé que les entités des Nations Unies offrent leur soutien, leur expertise, leurs connaissances, ainsi que des analyses et un plaidoyer conjoint sur des questions complexes et multisectorielles, telles que la santé, l’égalité des sexes, la jeunesse, la protection sociale, les migrations, les systèmes alimentaires durables, les données, l’environnement, les changements climatiques et la numérisation. 

La Secrétaire exécutive a ensuite souligné deux domaines particuliers dans lesquels les coordonnateurs résidents et les équipes de pays des 17 nations participantes au programme ont demandé un soutien au niveau régional à savoir l’environnement et les changements climatiques, et la numérisation.  Elle a noté en effet l’insuffisance constatée par ces coordonnateurs quant aux progrès dans la réalisation des cibles climatiques et environnementales.  Dans ce contexte, la CEE et ses partenaires ont élaboré une note d’orientation pour l’intégration de l’environnement et des changements climatiques dans les processus du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, notamment au Kirghizistan.  Plusieurs questions prioritaires y sont recensées notamment la pollution atmosphérique, l’intégration de la réduction des risques de catastrophe et de l’adaptation aux changements climatiques, et la coopération dans le domaine de l’eau transfrontalière.  Ce type d’appui technique a fourni des données, des outils et des recommandations politiques pour aider les États Membres à améliorer la gestion de l’environnement, s’est félicitée la Secrétaire exécutive avant de signaler également l’élaboration d’un ensemble de mesures pour un relèvement vert après la pandémie.  En outre, le Groupe régional de la transformation numérique pour l’Europe et l’Asie centrale a mis en œuvre un certain nombre d’initiatives dans la région et fourni des orientations stratégiques qui ont abouti par exemple à une meilleure connectivité dans le secteur de l’éducation.  Le Groupe a également fourni des conseils techniques et un soutien au renforcement des capacités en Albanie, en Géorgie, au Kirghizistan, au Monténégro, en Macédoine du Nord, en Serbie, en Turquie, en Ukraine et en Ouzbékistan. 

À sa suite, Mme KANNI WIGNARAJA, Vice-Présidente de la Plateforme de collaboration régionale et Directrice régionale du PNUD pour l’Asie-Pacifique, a estimé que la meilleure façon de riposter aux crises est de rassembler les expertises.  C’est ce que fait sa plateforme régionale pour répondre aux changements climatiques mais aussi pour apporter un soutien technique aux pays les moins avancés (PMA) et favoriser l’accès des pays à des financements à long terme pour les ODD.  Nous agirons aussi de la sorte en amont du Sommet sur la transformation de l’éducation, a-t-elle précisé.  La plateforme de collaboration de la région Asie-Pacifique travaille également avec le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement pour soutenir les réformes des pays.  Il s’agit par exemple de faire progresser les actions sur le plan régional en matière de protection sociale dans chaque pays avec l’aide des coordonnateurs résidents. 

De son côté, M. PHILIPP SCHÖNROCK, Directeur du groupe de réflexion CEPEI (Centro de Pensamiento Estratégico Internacional), a vu dans le processus d’examen régional la tâche la plus complexe de la réforme engagée en 2018.  Si les structures régionales ne sont pas en place, la riposte aux problématiques transfrontalières ne sera pas cohérente, a-t-il mis en garde, faisant état de progrès importants sur les fronts analytiques et opérationnels.  Parmi les questions les plus urgentes à traiter, il a cité la gouvernance, la coordination et la mise en place par les plateformes régionales d’un dispositif de communication systématique.  Pour cet expert, il importe au premier chef que les régions travaillent ensemble, ce qui passe par un renforcement des commissions régionales. 

Au cours du dialogue qui a suivi, les États-Unis se sont interrogés sur le coût réel du mécanisme régional en place et sur les éventuelles possibilités d’économie.  Le Royaume-Uni a voulu savoir si des outils pourraient être déployés dans toutes les régions par le biais de coalitions thématiques pour appuyer la prévention des conflits, tandis que la France demandait à connaître le lien existant entre les différentes organisations régionales dans la mise en œuvre de projets régionaux.  Le Canada a quant à lui mis l’accent sur l’égalité femmes-hommes, souhaitant savoir si un appui technique est fourni aux équipes de pays qui ne disposent pas de conseiller d’ONU-Femmes. 

En réponse à ces observations et questions, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE) a indiqué que la région Europe-Asie centrale dispose de 18 coordonnateurs résidents, y compris celui du Kosovo, et qu’un coût y est associé.  Parallèlement, il y a un budget individuel pour chaque entité, a-t-elle précisé.  Pour ce qui est des coalitions thématiques, la région en compte sept.  Elle peut aussi s’appuyer sur un groupe spécialisé dans les données.  En revanche, a indiqué Mme Algayerova, la question de la prévention des conflits est traitée avec le département politique, sans mandat spécifique. 

La Vice-Présidente de la Plateforme de collaboration régionale et Directrice régionale du PNUD pour l’Asie-Pacifique a vu dans les coalitions thématiques un « bon rapport qualité » mais aussi un modèle efficace.  Concernant la prévention des conflits, elle a indiqué que sa plateforme travaille en coopération et dispose d’outils pour s’adapter à l’évolution des situations et à leurs causes sous-jacentes.  Quant à l’expertise, elle est de plus en plus spécialisée, a-t-elle noté.  En Afghanistan, 17 agences travaillent ensemble mais elles ne sont que trois à quatre sur chaque thème spécifique.  Et si aucun conseiller d’ONU-Femmes n’est présent dans une équipe de pays, nous nous tournons vers d’autres entités qui ont des ressources idoines. 

Prenant à son tour la parole, M. JOSE SAMANIEGO, Directeur régional du Bureau pour les Amériques du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a déclaré qu’en 2021, plus de 133 000 personnes ont migré en toute illégalité de l’Amérique du Sud vers l’Amérique centrale, tandis que deux millions de personnes ont atteint la frontière Sud des États-Unis.  L’augmentation du nombre de personnes en déplacement pose des défis aux efforts visant à améliorer la gestion de la mobilité humaine, à la protection, au renforcement des dispositifs d’accueil et des mesures visant à répondre aux besoins immédiats des nouveaux arrivants, à l’accès aux documents essentiels et à la recherche de solutions, a relevé le Directeur.  Il a expliqué que cette mobilité humaine dans les Amériques a obligé à s’engager collectivement dans l’élaboration d’une approche régionale qui tire parti de l’avantage comparatif et des mandats individuels de chaque entité pour aider les États à élaborer une réponse intégrée et globale.  De même, ces circonstances ont donné l’élan nécessaire pour répondre aux besoins des personnes en déplacement et soutenir les communautés d’accueil.  En l’absence d’une plateforme continentale ou d’un mécanisme de coordination pour traiter les grandes questions de mobilité humaine, le Directeur s’est félicité que la Coalition sur la mobilité humaine se soit avérée efficace pour faire progresser des initiatives visant à aider les équipes de pays des Nations Unies et les coordonnateurs résidents à relever les défis transfrontaliers découlant de la mobilité humaine.  Des progrès ont notamment été enregistrés dans la formulation de stratégies de plaidoyer et de messages communs, l’élaboration d’outils communs de gestion de l’information, la mise en œuvre de plans de préparation et d’intervention, la mobilisation de ressources pour appuyer les efforts de stabilisation et la fourniture d’une assistance technique et d’un appui ciblés. 

Il a cité un exemple concret, à savoir les efforts déployés pour inclure les réfugiés, les migrants et les personnes déplacées dans les réponses à la COVID-19 et les protéger des pires impacts de la pandémie.  Les agences des Nations Unies ont travaillé ensemble dans des domaines clefs, y compris pour soutenir les mécanismes d’alerte précoce, le développement d’outils de gestion de l’information, et le soutien pour développer une intervention par zone afin de renforcer le suivi et les interventions dans les zones de transit et d’accueil.  D’autres précédents existent comme la Plateforme de coordination interinstitutions pour les réfugiés et les migrants du Venezuela, a rappelé M. Samaniego en saluant les arrangements de coordination qui ont joué, au cours des quatre dernières années, un rôle fondamental dans l’harmonisation et la promotion d’approches cohérentes et collaboratives entre les agences du système des Nations Unies et avec les organisations internationales et la société civile, à l’appui de l’engagement des États à protéger, aider et favoriser l’intégration locale de près de cinq millions de réfugiés et de migrants vénézuéliens.  Il a jugé également prioritaire l’harmonisation de la réponse concertée régionale de l’ONU en matière de mobilité humaine et l’harmonisation effective avec le mécanisme de coordination régionale. 

M. YACOUB EL HILLO, Directeur régional du Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD) pour l’Afrique, a indiqué, pour sa part, que 40% des coordonnateurs résidents sont en Afrique et que ces 53 personnes travaillent dans 54 pays du continent.  L’Afrique, a-t-il constaté, est un théâtre où l’activité est très dynamique malgré les immenses difficultés engendrées par les « trois C »: climat, COVID-19 et conflits.  Dans ce contexte, le BCAD travaille au niveau régional pour tenir les promesses de développement et rendre possibles les réformes.  Plusieurs cadres de coopération sont d’ores et déjà achevés mais 15 sont toujours en cours d’application, a-t-il dit, faisant toutefois état d’une suspension de ce processus en Guinée, au Burkina Faso et au Soudan.  Sur le plan technique, la contribution d’experts aux équipes de pays des Nations Unies est inestimable, a souligné M. El Hillo.  En Ouganda, le nombre des entités qui contribuent aux ODD est passé de 19 à 29, tandis qu’en Afrique du Sud, des entités résidentes et non résidentes utilisent les ressources existantes pour mettre en œuvre les objectifs de développement déterminés avec le Gouvernement, a illustré le Directeur régional. 

Le Directeur du groupe de réflexion CEPEI (Centro de Pensamiento Estratégico Internacional) est à nouveau intervenu pour rappeler que les plateformes de collaboration régionales sont neutres du point de vue des coûts et doivent le rester.  Un accès en temps réel est maintenant offert aux plateformes statistiques et de gestion des données, a-t-il relevé, souhaitant que cet effort soit soutenu.  Il s’est par ailleurs prononcé pour une amélioration de la communication interne et externe de ces plateformes afin de mieux faire connaître les initiatives prises au niveau régional. 

Dans la deuxième partie du dialogue, le Mexique a souligné l’importance de la perspective régionale pour réaliser les ODD et leurs cibles.  Il a jugé indispensable que les coordonnateurs résidents et les équipes de pays disposent d’experts, rappelant à cet égard le rôle majeur joué par l’Observatoire COVID-19 de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) dans le traitement régional de la crise sanitaire. 

Le Maroc dit accorder un grand intérêt à la dimension régionale du repositionnement du système de développement, saluant à ce sujet la valeur ajoutée des plateformes de collaboration.  Les plateformes pour l’Afrique et la région arabe travaillent conjointement sur des questions telles que les changements climatiques, la Zone de libre-échange continentale africaine et le soutien à la migration et aux systèmes alimentaires, a-t-elle observé, avant de demander plus de précisions sur la participation du secteur privé à ces efforts régionaux. 

La coopération va au-delà de l’organisation de réunions ou d’échanges d’informations, a fait valoir l’Inde.  Elle peut déboucher sur des initiatives conjointes mises en œuvre sur le terrain, par exemple sur l’économie ou la connectivité, a-t-elle observé, en souhaitant en savoir plus dans les faits.  L’Égypte s’est, elle, enquise des moyens d’éviter les chevauchements dans l’action menée, compte tenu de la multiplicité des structures. 

Répondant à ce deuxième jeu de remarques et de questions, le Directeur régional du Bureau pour les Amériques du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a fait état d’une coordination intégrée entre les équipes de pays d’une même région, par exemple en Amérique centrale, où il s’agit de faire face à des flux de déplacements de population.  À ses yeux, les coalitions thématiques et leur approche pragmatique sont utiles pour élaborer des messages conjoints, notamment sur la nécessaire inclusion des réfugiés et des personnes déplacées dans les plans nationaux de vaccination et de relèvement.  Ces coalitions thématiques n’ont pas un rôle opérationnel mais elles contribuent à harmoniser les initiatives régionales, a-t-il encore noté. 

Le Directeur régional du BCAD pour l’Afrique a mis l’accent sur le secteur privé, indiquant qu’un sommet réunira, la semaine prochaine à Nairobi, des représentants des entreprises africaines pour tenir compte des ODD.  Il a ajouté qu’aujourd’hui, le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine et la Banque africaine d’import-export ont signé un accord au Caire rendant plus facile le travail effectué avec le secteur privé. 

La Vice-Présidente de la Plateforme de collaboration régionale et Directrice régionale du PNUD pour l’Asie-Pacifique a souhaité qu’une distinction soit faite entre les compétences au sein des entités des Nations Unies et les initiatives régionales.  Sur les questions de dette ou de budget, les pays peuvent travailler avec le FMI, la Banque mondiale et les banques régionales de développement pour trouver des solutions, a-t-elle indiqué, en insistant sur l’importance des données et de l’aspect analytique de l’assistance aux pays.  Les questions en lien avec la guerre en Ukraine font travailler ensemble et au niveau régional des entités comme la FAO, l’UNICEF, le PNUD, le PAM et l’OIM, a fait remarquer la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE)

Avant de clore cette discussion, le Sous-Secrétaire général et Directeur du BCAD a dit avoir retenu quatre grands messages: les commission économiques régionales travaillent de manière plus intégrée que jamais avec les équipes de pays, ce qui entraîne un renforcement des capacités au niveau national; le besoin en expertises est partout; les coalitions thématiques sont les meilleurs moyens d’exploiter cette croissance; et pour la première fois, nous avons des données sur les actions régionales menées ces deux dernières années. 

Rapports des Conseils d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement, du Fonds des Nations Unies pour la population et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et du Programme alimentaire mondial (E/2021/34/Rev.1, E/2021/35, E/2022/12, E/2022/36)

Cinquième session: Débat interactif avec les chefs de secrétariat des entités des Nations Unies

Après une introduction par M. MONDLI GUNGUBELE, Ministre à la Présidence de la République d’Afrique du Sud, M. IVAN ŠIMONOVIĆ (Croatie) a animé la discussion avec les chefs de secrétariat des entités de l’ONU en faisant deux tours de table avec des questions-réponses.  Il a d’abord voulu savoir comment les plans stratégiques de chacun de leurs organismes tiennent compte du repositionnement du système des Nations Unies pour le développement et de l’examen quadriennal complet des activités de développement (QCPR) de 2020, notamment en termes de mobilisation des ressources et d’action au niveau national.

Ouvrant le débat, Mme CATHERINE RUSSELL, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a expliqué que le but ultime des efforts de l’UNICEF est de mettre en place des systèmes résilients et solides pour venir en aide aux enfants.  Avec des équipes de pays renforcées et dirigées par des coordonnateurs résidents, elle a expliqué que l’ensemble de ces acteurs est en mesure de recenser les besoins au niveau de chaque pays et d’investir du temps et des ressources dans la mise en place du nouveau cadre de coopération.  Elle a indiqué que le Fonds essaye d’intégrer de nouveaux modes de coopération et de partenariat avec les autres entités des Nations Unies, donnant l’exemple du programme UNICEF/PNUD visant à accélérer la levée des financements publics et privés pour venir en aide aux enfants.  Mme Russell a aussi parlé de la mobilisation des ressources pour l’ensemble des équipes de pays, avec notamment des financements mixtes pour financer les programmes des différentes entités onusiennes présentes dans les pays.  Des ressources statutaires plus importantes seraient bienvenues, a-t-elle commenté.  La mobilisation des ressources était particulièrement importante pour assurer la continuité des activités des équipes pays pendant la pandémie, a-t-elle poursuivi.  Elle a mentionné que ces équipes ont également renforcé leur rôle de conseil politique auprès des gouvernements pour faciliter l’intégration des ODD. 

M. ACHIM STEINER, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Vice-Président du Groupe des Nations Unies pour le développement durable, a indiqué que le QCPR a donné des orientations au Plan stratégique du PNUD, qui cherche à mettre en œuvre la réforme du système des Nations Unies pour le développement en espérant en tirer parti le plus tôt possible.  Il a parlé du travail d’intégration mené avec les partenaires du PNUD et des « entités sœurs » en citant notamment la riposte commune à la COVID-19.  Évoquant la flambée des prix énergétiques et alimentaires ainsi que les problèmes d’endettement, il a dit que le PNUD s’appuie sur les données les plus précises du terrain pour mener ses actions.  Il a souligné le rôle primordial des coordonnateurs résidents à cet égard.  Le chef du PNUD a insisté sur les efforts menés pour « rebâtir en mieux » en s’appuyant sur les équipes de pays de manière à avoir des contributions ciblées qui tiennent compte des spécificités des pays.  M. Steiner a souligné que le PNUD doit en même temps garder sa capacité agir rapidement. 

Mme SIMA BAHOUS, Directrice exécutive de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), a salué les progrès faits depuis 2018 dans le contexte du repositionnement du système des Nations Unies pour le développement.  ONU-Femme cherche à placer l’égalité femmes-hommes au cœur de l’action du nouveau plan stratégique, en renforçant notamment son rôle de coordination de l’action en ce sens.  ONU-Femmes travaille de manière intégrée dans le cadre des équipes de pays, a-t-elle assuré.  Mme Bahous a ajouté que l’entité cherche en outre à faire des investissements ciblés qui répondent aux besoins spécifiques de chaque pays, tout en tenant compte de l’importance de la reddition des comptes dans le financement d’actions pour l’égalité femmes-hommes.  Elle a également dit encourager les approches harmonisées au niveau du système alors qu’il ne reste que huit ans pour réaliser les ODD.  Relevant qu’on ne dispose pas toujours de ressources humaines appropriées pour travailler sur la question d’égalité, elle a appelé à recruter des experts dédiés au niveau de l’ONU.  Le Fonds de consolidation de la paix est un bon exemple d’instrument financier qui tient compte de la question de l’égalité femmes-hommes, a-t-elle salué.

Mme INGER ANDERSEN, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a dit que le PNUE, sous sa houlette, a mis l’accent sur l’intégration de l’environnement dans le travail du nouveau système des coordonnateurs résidents.  Ce qui manquait, c’est le « bilan commun » des pays, a-t-elle estimé en souhaitant que ce bilan soit intégré dans les ODD.  Elle a également suggéré d’y intégrer la biodiversité et la lutte contre les déchets plastiques.  La réussite reposera sur le travail effectué dans le cadre du nouveau système des coordonnateurs résidents, a-t-elle prédit en saluant le fait que travailler dans ce système a permis à son entité de travailler avec de nombreux partenaires.  Elle a cependant souligné que les indicateurs des différentes entités ne sont pas toujours interopérables, ce qui fait que les considérations environnementales ne sont pas suffisamment intégrées dans les accords de coopération et les conseil politiques.  Pour y remédier, le PNUE travaille en coopération avec le réseau des coordonnateurs résidents.

Mme NATALIA KANEM, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), insistant sur l’importance du système des coordonnateurs résidents, a dit que l’accent a été mis au FNUAP sur l’intégration du principe de responsabilité.  Le FNUAP met à la disposition de ses partenaires des données et des faits sur les populations en particulier les femmes et les filles, a-t-elle indiqué avant de souligner l’importance des recensements pour les entités.  Ce qui a changé, a expliqué la Directrice exécutive, c’est que le FNUAP a doublé ses ressources pour ses programmes.  Elle a toutefois précisé que la plupart de ces ressources ne viennent pas des ressources ordinaires.  Le FNUAP accorde aussi une importance particulière à la prévention, l’anticipation et l’intervention d’urgence lorsqu’elle est nécessaire, a ajouté Mme Kanem.  Pour elle, le meilleur moyen d’assurer la collaboration au niveau du système est de disposer de ressources de base, sachant que dans certains domaines, l’aide publique au développement (APD) a augmenté alors que dans d’autres, comme la santé génésique et reproductive, les investissements sont en baisse.  La Directrice exécutive a enfin salué l’apport du Fonds commun pour les objectifs de développement durable qui permet au FNUAP de travailler dans 14 pays.

Dans la partie questions-réponses de la session, la Colombie, un pays à revenu intermédiaire avec les difficultés d’accès aux financements que ce statut implique, a salué une synergie plus grande dans le travail des agences onusienne en Colombie et a apprécié le rôle que joue le coordonnateur résident qui s’aligne sur les priorités nationales.  S’adressant aux chefs de programme, de fonds et d’agence onusienne, la Colombie leur a demandé en quoi ils peuvent aider les pays à ne pas revenir en arrière en termes de développement durable.  Mme Andersen, du PNUE, lui a répondu sans hésiter que ce n’est qu’en travaillant tous ensemble que l’on pourra obtenir des résultats meilleurs. 

La Suède, partenaire de longue date des toutes les agences onusiennes et fidèle au principe de consacrer 1% de son PNB à l’APD, a insisté sur l’importance de la souplesse dans l’allocation de ces fonds.  Elle a salué les partenariats au sein des équipes de pays, en répondant à ceux qui ont émis des doutes quant au bon fonctionnement du nouveau système que « les changements prennent du temps ».

Pour ce qui est des fonds communs, notamment celui pour les ODD, le représentant a noté la potentielle « concurrence » entre les différentes entités onusiennes, ce qui pourrait faire du tort au programme de réforme.  M. Steiner, du PNUD, a rebondi sur cette remarque, en disant qu’il fallait en effet faire attention à ne pas alimenter les fonds communs en ponctionnant les budgets des agences, fonds et programmes parce que cela serait contre-productif.  Quand il y a une quarantaine d’entités, elles vont toutes chercher à lever des fonds pour pouvoir s’acquitter de leurs mandats respectifs dans un contexte de contraction de l’APD, a-t-il expliqué.  C’est d’autant plus compliqué que certains des bailleurs de fonds importants du système des Nations Unies pour le développement ont changé leurs contributions, alors même que ce système est déjà victime d’un sous-financement critique.  Pour M. Steiner, cela veut dire que beaucoup d’agences risquent à terme de ne plus pouvoir s’acquitter de leur mandat et de devoir se retirer des pays.  La Suisse a néanmoins appelé à améliorer la performance du Fonds commun pour les ODD pour lui permettre d’attirer plus de financements.

La chef du PNUE a apporté une réponse plus contrastée, en vantant les mérites des financements communs pour une « petite agence non résidente » comme la sienne.  Le domaine de l’environnement étant sous-financé en général, elle a encouragé toutes les agences de Nations Unies à s’approprier cette question dans le cadre de leurs mandats respectifs.  Quant au lien entre humanitaire, développement et paix, elle a cité l’exemple du Sahel et la façon dont cette région est frappée par les conflits, en imputant cela en partie aux problèmes de sécurité environnementale.  Le nouveau système permet d’avoir un niveau de collaboration qui n’existait pas auparavant, a-t-elle tranché.  Abondant dans ce sens, son homologue du FNUAP a confirmé que les programmes conjoints sont de plus en plus présents sur le terrain. 

De son côté, Mme Bahous, d’ONU-Femmes, a insisté sur les financements souples et l’importance capitale des ressources ordinaires, ou « de base », pour pouvoir apporter des réponses immédiates sur les questions humanitaire-paix-développement.  Les mécanismes de financement conjoint doivent fonctionner correctement mais ils ne peuvent se substituer aux financements ordinaires, a-t-elle toutefois estimé.  Elle a demandé aux États Membres de fixer des objectifs clairs pour l’allocation des ressources qu’ils fournissent pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, notamment.

Le Royaume-Uni et l’Espagne sont revenus sur la question des gains d’efficacité réalisés grâce au repositionnement du système des Nations Unies pour le développement en demandant des exemples concrets, mais également des informations sur l’allocation des ressources ainsi dégagées.  Le Royaume-Uni a également souhaité savoir s’il y aurait à terme une évaluation du nombre de programmes conjoints que les chefs d’agence sur le terrain ont appuyé.

Les États-Unis ont soulevé les « ambiguïtés » du système actuel où d’une part, le coordonnateur résident est supposé coordonner les activités de toutes les agences, alors que de l’autre côté, il est toujours question de l’autonomie des agences qui doivent faire rapport au coordonnateur résident et aux organes exécutifs des fonds et programmes.  Tranchant le débat, M. Steiner, du PNUD, a expliqué que chaque agence est avant tout redevable à son conseil d’administration et a demandé plus de clarté sur ce point.  Pour lui, il ne faut pas perdre de vue ce que vise à accomplir ce nouveau système.  Il a appelé à améliorer davantage le cadre de gestion et de responsabilité qui est opérationnel depuis près de deux ans.  Sur ce point, Mme Russell, de l’UNICEF, a soulevé la question de savoir si la présence des coordonnateurs résidents est nécessaire dans toutes les réunions programmatiques au risque de ralentir les procédures et l’efficacité.  L’Allemagne a d’ailleurs estimé que les agences doivent avoir plus de marge de manœuvre dans leurs modalités de travail si l’on veut réaliser le Programme 2030 dans les temps.

Résumant les enjeux, la chef de l’UNICEF a estimé qu’il fallait garder à l’œil les résultats obtenus sur le terrain par les différentes agences et essayer de ne pas trop se laisser entraver par les processus.  D’ailleurs, a-t-elle regretté, il y a énormément de réunions de coordination qui prennent beaucoup d’énergie et de temps.  Quant à la taille des bureaux des coordonnateurs résidents, M. Steiner, du PNUD, a estimé que cela devrait dépendre des contextes spécifiques.  Il a invité à se pencher sur les fonctions d’attribution des ressources au sein de ces bureaux.

En fin de séance, les hauts cadres présents, dont la plupart par visioconférence, ont mis en avant l’importance des données fiables et de la prospective dans le contexte du travail avec les États Membres.  Apportant un exemple concret, Mme Andersen, du PNUE, a expliqué que la prospective stratégique doit permettre d’apporter des éléments de réponse aux questions des citoyens par rapport à ce que signifie notamment le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour eux.  Globalement, tous se sont accordés à dire que les coordonnateurs résidents et les équipes de pays travaillent de mieux en mieux ensemble.

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