Stockholm+50,
1re et 2e séances plénières – matin & après-midi
ENV/DEV/2046

Stockholm+50 fait le point sur cinq décennies de lutte environnementale et débat des moyens de progresser pour résoudre la triple crise planétaire

STOCKHOLM, 2 juin — « J’appelle à mettre fin, maintenant, à notre guerre insensée et suicidaire contre la nature », a déclaré, ce matin, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’ouverture de la réunion internationale Stockholm+50 marquant le cinquantième anniversaire de la conférence historique tenue dans la capitale suédoise en 1972 qui fut à l’origine du mouvement environnemental mondial. 

La Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Mme Inger Andersen, qui assume le rôle de Secrétaire générale de Stockholm+50, a rappelé qu’en 1972, des leaders visionnaires -Olof Palme, Indira Gandhi et Maurice Strong- avaient averti que le monde était en danger et avaient donné la voie à suivre pour parvenir à une planète saine, une population en bonne santé et des économies saines.  « Nous les avons écoutés », a-t-elle salué en notant que 50 ans plus tard, nous avons des accords et des processus pour couvrir tous les défis environnementaux: changements climatiques, perte en biodiversité, pollution et gaspillage.

« Nous sommes réunis pour nous acquitter de nos promesses et de nos engagements pour les générations futures », a annoncé Mme Magdalena Andersson, Première Ministre de la Suède et Coprésidente de Stockholm+50 avec le Président du Kenya, M. Uhuru Kenyatta.  Ce dernier a rappelé que la Conférence des Nations Unies sur l’environnement de 1972 avait été la première conférence internationale à mettre en exergue les liens indissociables entre développement, pauvreté et environnement, comme inscrit dans le Déclaration de Stockholm du 16 juin 1972.  Cette année-là avait aussi été marquée par la création du PNUE et son installation à Nairobi, s’est remémoré M. Kenyatta en exhortant les États Membres à continuer de le soutenir vigoureusement. 

Le bilan des progrès réalisés en un demi-siècle n’a pas fait oublier la « triple crise planétaire » évoquée par tous les participants.  Sur un ton grave, M. Guterres a appelé les dirigeants de tous les secteurs à « nous sortir de ce pétrin »: une « urgence climatique » qui tue et déplace chaque année plus de personnes, une « dégradation des écosystèmes » qui compromet le bien-être de trois milliards de personnes, et une vague croissante de « pollution et déchets » qui coûte neuf millions de vies par an. 

La cérémonie commémorative précédant l’ouverture de la conférence a été lancée par un spectacle original de jeunes artistes, en présence du Roi Carl XVI Gustaf de Suède.  Le souverain a observé que le monde dispose des outils pour rendre la planète plus saine: « il est temps de les utiliser ». 

« Nous savons quoi faire, nous avons les outils pour le faire », a confirmé M. Guterres tout en alertant sur le manque de leadership et de coopération.  Pour nous permettre d’avoir « une planète saine pour la prospérité de toutes et de tous », le thème de Stockholm+50, le Secrétaire général a lancé des appels aux gouvernements notamment pour qu’ils abandonnent le financement des énergies fossiles.  Sous des applaudissements nourris, il a appelé à tripler les investissements dans les énergies renouvelables pour atteindre 4 000 milliards de dollars par an, à promouvoir une plus grande couverture forestière d’ici à 2030, à restaurer les écosystèmes côtiers et au moins un milliard d’hectares de terres dégradées au cours de la prochaine décennie et à tripler les investissements dans les solutions basées sur la nature. 

Parmi les près de 70 orateurs de la journée, nombreux ont été les États Membres à faire part de leurs actions pour atteindre les objectifs fixés, notamment en termes de neutralité carbone ou de restauration de la couverture forestière.  La Vice-Première Ministre de la République démocratique du Congo a ainsi fait valoir le bénéfice mondial que procurent les forêts congolaises et demandé à la communauté internationale un financement équitable en échange des services rendus par celles-ci.  La Ministre de l’environnement et de la foresterie de l’Indonésie a parlé de son récent programme de réhabilitation des mangroves, tandis que la Première Ministre de la Suède a signalé le lancement, hier, du premier véhicule fait d’acier produit sans énergie fossile.

La pollution plastique a été au cœur des débats avec la perspective d’un instrument juridique international contraignant pour lutter contre ce fléau.  Le Président de l’Assemblée générale de l’ONU, M. Abdullah Shahid, s’est à ce titre réjoui de la décision du 2 mars de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement d’élaborer un tel traité d’ici à 2024, « à condition que ces engagements soient suivis d’actes ».  La Ministre de l’environnement des Maldives a donné l’exemple de son pays dans ce domaine puisque, depuis hier, la production et la vente de produits plastiques à usage unique y sont interdites.  Le Qatar a pour sa part récemment annoncé l’interdiction de l’utilisation des sacs en plastique dans le pays.

Les difficultés à atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius fixé par l’Accord de Paris ont aussi suscité des inquiétudes pour cette « urgence absolue ».  La Ministre des changements climatiques du Pakistan, intervenant au nom du Groupe des 77 et la Chine, et la Ministre de la transition énergétique et du développement durable du Maroc, au nom du Groupe des États d’Afrique, ont pointé du doigt la responsabilité particulière des pays développés en rappelant que 20% d’entre eux sont responsables de 90% des émissions.  Pour le Groupe des États d’Afrique, il est particulièrement important de respecter l’objectif de 100 milliards de financements verts à destination des pays en développement. 

Le Commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche a vanté le pacte vert pour l’Europe (Green Deal), qui vise à faire du continent européen le premier à atteindre la neutralité carbone en 2050.  Le Président français Emmanuel Macron, après avoir assuré que la France est déterminée à faire partie des premiers pays du monde à sortir des énergies fossiles, a recommandé de réorienter les flux financiers publics et privés vers les objectifs relatifs au climat et à la biodiversité.  En écho à de nombreux appels à protéger rapidement 30% des terres et des mers, le Président comorien Azali Assoumani a indiqué que son pays a placé 30% de ses surfaces terrestres et 6% de ses surfaces maritimes sous la protection de parc nationaux.  Quant au Président de l’Autriche, M. Alexander Van der Bellen, il a que son pays entend atteindre la neutralité climatique d’ici à 2040. 

Stockholm+50 se poursuivra demain, vendredi 3 juin, avec des séances plénières, et les deux derniers dialogues de haut niveau.

RÉUNION INTERNATIONALE « STOCKHOLM+50: UNE PLANÈTE SAINE POUR LA PROSPÉRITÉ DE TOUTES ET DE TOUS – NOTRE RESPONSABILITÉ, NOTRE CHANCE »

Déclarations d’ouverture

Mme MAGDALENA ANDERSSON, Première Ministre de la Suède et Coprésidente de Stockholm+50, a observé que « nous sommes réunis pour nous acquitter de nos promesses et de nos engagements pour les générations futures ».  Le monde est à la croisée des chemins notamment avec les feux de forêts, les changements climatiques et l’élévation des océans qui compteront bientôt plus de plastiques que de poissons, a alerté la Première Ministre.  Rappelant que ce sont les pays développés qui ont le plus pollué, elle a demandé que les pays en développement ne soient pas laissés de côté, en insistant sur le fait que c’est une obligation morale.  Il nous faut maintenant mettre en œuvre et appliquer nos engagements et nos promesses, a-t-elle exhorté réitérant que nous avons déjà les paroles, et qu’il nous faut maintenant les actes.  Rappelant la guerre non provoquée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, Mme Andersson a souhaité que cette crise n’occulte pas la crise climatique.  La guerre présente à la fois un risque sécuritaire et climatique, a-t-elle souligné avant d’appeler à y mettre un terme.

S’agissant de la Suède, la Première Ministre a déclaré que son gouvernement est déterminé à réduire notamment les émissions de gaz à effet de serre.  Mais il nous faut faire davantage et plus rapidement, a-t-elle dit pour faire écho au Secrétaire général de l’ONU.  Elle a misé sur un leadership qui ouvre la voie et qui réunisse les conditions.  Notant que le monde entier le demande et en particulier les jeunes, elle a rappelé l’importance de l’inclusion de la société civile qui est une force de décision dans cette transition climatique.  La Première Ministre a expliqué l’approche à long terme suivie par la Suède qui aide les entreprises à investir dans l’éducation, la formation, la sécurité et le climat. 

La Première Ministre a appelé à des investissements verts dans les mines et les batteries, entre autres.  Elle a informé que le premier véhicule fait d’acier produit sans énergie fossile a été inauguré hier en avant-première à la conférence Stockholm+50.  Le vert c’est la voie pour créer des emplois, la prospérité et la croissance pour tous, a-t-elle insisté.  Elle s’est réjouie que, 50 ans après la conférence de 1972, le climat et l’environnement soient entrés dans le débat au niveau international, espérant que Stockholm+50 permette d’accélérer les actions.  Chaque nation doit apporter sa contribution, a-t-elle recommandé.  Pour que la conférence soit couronnée de succès, le changement doit commencer à la maison mais plus rapidement, a rappelé la Première Ministre qui, en conclusion, a cité son prédécesseur, Olof Palme, pour qui il n’y a pas de futur individuel pour les nations ou les individus, mais un avenir ensemble et en commun. 

Dans son discours d’ouverture en sa qualité de Coprésident de la réunion internationale, M. UHURU KENYATTA, Président de la République du Kenya, a rappelé que la Conférence des Nations Unies sur l’environnement de 1972 a été la première conférence internationale à mettre en exergue les liens indissociables entre le développement, la pauvreté et l’environnement.  Il a vu Stockholm+50 comme l’occasion de faire le bilan des 50 dernières années et de réfléchir aux actions à tenir dans les 50 prochaines.  Il a remercié le Gouvernent de la Suède d’accueillir à nouveau la communauté internationale pour ancrer les priorités du développement durable dans toutes nos actions. 

Après avoir rappelé que l’année 1972 avait aussi été marquée par la création du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui a été installé à Nairobi, M. Kenyatta a exhorté les États Membres à continuer d’appuyer vigoureusement l’action du PNUE afin que la protection de l’environnement reste au cœur de nos priorités.  Il a mis l’accent sur l’urgence à lutter contre la sécheresse et l’érosion des sols et sur la nécessité de mieux gérer les terres arables, la conservation des forêts et des systèmes aquatiques.  La préservation de la planète est un défi majeur et c’est la question la plus cruciale des ODD, a-t-il fait remarquer.  Illustrant les initiatives de son pays, le Président du Kenya a cité une loi de 2017 interdisant le plastique à usage unique et s’est prévalu d’une consommation d’énergies renouvelables à hauteur de 80% des énergies consommées dans son pays. 

Au niveau international, le Président a salué les démarches en cours pour parvenir à un traité international juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique.  Rappelant que l’Afrique subit les conséquences des changements climatiques de manière disproportionnée, le Président du Kenya a appelé à une action collective et urgente pour éviter que de nouvelles crises environnementales surviennent.  Nous devons doubler le financement climatique pour l’adaptation et permettre aux pays en développement d’investir dans les énergies renouvelables et le développement durable, a-t-il encore insisté. 

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a rappelé que la Conférence des Nations Unies sur l’environnement organisée à Stockholm il y a 50 ans avait été l’occasion pour les dirigeants mondiaux de reconnaître leur responsabilité collective de protéger l’environnement afin que l’humanité puisse profiter de la paix, de la prospérité et du progrès durable.  Si l’humanité a progressé, le Secrétaire général a prévenu que le bien-être mondial est en danger parce que nous n’avons pas tenu nos promesses en matière d’environnement.  Tout en appelant à s’inspirer de l’exemple de coopération multilatérale qui a permis de sauver la couche d’ozone, le Secrétaire général s’est inquiété d’une empreinte environnementale devenue insupportable puisque l’espèce humaine consomme 1,7 planète par an.

Face à une triple crise planétaire -une « urgence climatique » qui tue et déplace toujours plus de personnes chaque année; une « dégradation des écosystèmes » qui accélère la perte de biodiversité et compromet le bien-être de trois milliards de personnes; et une vague croissante de « pollution et déchets » qui coûte neuf millions de vies par an- le Secrétaire général a appelé à mettre fin « maintenant » à notre guerre insensée et suicidaire contre la nature.  « Nous savons quoi faire, nous avons les outils pour le faire, mais nous manquons encore de leadership et de coopération », a scandé M. Guterres avant d’appeler les dirigeants de tous les secteurs à « nous sortir de ce pétrin ».

Après avoir rappelé que les 17 objectifs de développement durable (ODD) et l’Accord de Paris montrent la voie à suivre, M. Guterres a espéré que les dirigeants finaliseront un nouveau cadre mondial de la biodiversité pour inverser la perte de la nature d’ici à 2030 et parviendront à un traité pour lutter contre la pollution par les plastiques.  Tout en estimant que la prochaine Conférence des Nations Unies sur les océans pourra galvaniser les efforts pour sauver les mers, le Secrétaire général a prévenu que la crise climatique menace tous nos progrès. 

« Si nous n’agissons pas maintenant, nous n’aurons pas de planète habitable », a prévenu le Secrétaire général avant de noter qu’il y a 50% de chances que nous puissions temporairement dépasser la limite de 1,5 degré Celsius de l’Accord de Paris au cours des cinq prochaines années.  « Nous ne pouvons pas laisser cela se produire », a-t-il insisté avant d’appeler à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici à 2030 pour atteindre l’objectif « zéro émission nette » d’ici à 2050. 

Il a exhorté les gouvernements du G20 à démanteler les infrastructures charbonnières d’ici à 2030 pour les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et 2040 pour tous les autres.  Il a aussi appelé les acteurs financiers à abandonner le financement des énergies fossiles et à investir dans les énergies renouvelables.  Il a souligné la nécessité de tripler les investissements dans les énergies renouvelables pour atteindre au moins 4 000 milliards de dollars par an, afin d’améliorer l’efficacité énergétique, de promouvoir une plus grande couverture forestière d’ici à 2030, de restaurer les écosystèmes côtiers et au moins un milliard d’hectares de terres dégradées au cours de la prochaine décennie et de tripler les investissements dans les solutions basées sur la nature.  « Si nous faisons cela, nous pouvons éviter une catastrophe climatique, mettre fin à une crise humanitaire et d’inégalité croissante et promouvoir un développement durable inclusif », a promis le Secrétaire général avant d’exhorter les pays à adopter un droit humain à un environnement propre et sain pour tous, partout.  Il a appelé à accorder une vraie valeur à l’environnement et à aller au-delà du produit intérieur brut comme mesure du progrès humain pour passer à une économie circulaire et régénérative en s’appuyant sur un multilatéralisme renforcé, fondé sur la confiance et la coopération mondiale.

« Si nous voulons survivre et prospérer, protégeons et prenons soin de notre planète, notre seule maison », a conclu le Secrétaire général après avoir expliqué que l’humanité a montré, tout au long de l’histoire, qu’elle était capable de grandes choses à condition de travailler ensemble.  Rappelant qu’il n’y a qu’une seule Terre, le Secrétaire général a invité les délégations à réaffirmer leur engagement -en paroles et en actes- envers l’esprit de responsabilité inscrit dans la Déclaration de Stockholm de 1972.

M. ABDULLA SHAHID, Président de la soixante-seizième session de l’Assemblée générale, a rappelé que la Conférence des Nations Unies sur l’environnement de 1972 avait servi de modèle à toutes les réunions environnementales, de Rio à Kyoto, en passant par Paris, et à tous les militants et décideurs pour protéger la planète, son climat et ses écosystèmes.  Il a souligné la profonde corrélation entre progrès humain et prospérité, et un environnement sain.

M. Shahid a prévenu que notre capacité à résoudre les crises géopolitiques et environnementales est directement liée à notre capacité à résoudre les défis planétaires actuels.  Les perturbations de la pandémie de COVID-19 ressenties par l’économie mondiale et les chaînes d’approvisionnement ont affecté les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et le bien-être, a noté le Président en mentionnant aussi la crise climatique qui croît de manière exponentielle en ampleur et en gravité, d’où notre capacité réduite à faire face à ses conséquences.  

M. Shahid a aussi rappelé que les systèmes alimentaires mondiaux subissent les conséquences induites par le climat et la destruction des écosystèmes.  En outre, la sécheresse, l’érosion des sols, la désertification, la perte de biodiversité -y compris la vie marine- et l’épuisement des ressources naturelles essentielles ne sont que quelques-uns des problèmes auxquels nous sommes confrontés, a-t-il ajouté.  « Nous devons à nos propres enfants et petits-enfants de faire beaucoup mieux. »  Il a dès lors appelé à « regarder la vérité en face » et à reconnaître que le progrès humain ne peut se produire sur une terre privée de ses ressources, gâchée par la pollution, et sous l’assaut implacable d’une crise climatique de notre propre fabrication.

Néanmoins, le Président de l’Assemblée générale a vu des sources d’espoir dans l’urgence maintenant commune d’atteindre l’objectif de 1,5 degré et la décision de travailler sur un traité juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique, à condition que ces engagements soient suivis d’actes.  « Nous avons besoin d’une plus grande coordination si nous voulons atteindre l’objectif de 1,5 degré de l’Accord de Paris, si nous voulons sauvegarder l’humanité et l’avenir de cette planète », a-t-il prévenu avant d’appeler à trouver des solutions aux problèmes environnements dont la résolution permettra d’accélérer la mise en œuvre du Programme 2030 et favoriser la résilience et la reprise durable après la pandémie. 

Face à ces constats, M. Shahid a estimé que Stockholm+50 offre l’occasion de raviver un sentiment d’urgence nécessaire pour sauver notre planète, préserver son climat et sa riche biodiversité.  Il s’est dit inspiré par la sincérité, l’engagement et l’énergie des jeunes générations pour conserver notre environnement et nos écosystèmes.  Il a vu Stockholm+50 comme une étape cruciale pour accélérer un nouveau type de multilatéralisme, axé sur un avenir durable, tel qu’envisagé dans « Notre Programme commun » du Secrétaire général.  Il a souhaité que les résultats de cette réunion soient intégrés dans les discussions de l’Assemblée générale et les futurs processus mondiaux, tels que la prochaine Conférence sur les océans, le Sommet sur la transformation de l’éducation en septembre et le Sommet de l’avenir en 2023.  Il a aussi indiqué qu’il organisera le 19 juillet 2022 un « Moment pour la nature » à l’Assemblée générale pour réfléchir aux résultats des multiples conférences de cette année et à la manière de parvenir à des synergies et à une cohésion accrues dans le domaine de l’environnement.

M. COLLEN V. KELAPILE, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé que Stockholm+50 marque un demi-siècle de coopération mondiale en matière d’environnement et de développement.  En dépit de réalisations majeures et d’un développement considérable du droit international, sous la forme de plusieurs accords multilatéraux sur l’environnement, la dégradation de l’environnement s’est poursuivie, et souvent intensifiée, a-t-il observé.  « Les facteurs sont multiples, notamment le doublement de la population mondiale, la croissance du commerce mondial, l’urbanisation, l’intensification des activités agricoles et les modes de consommation et de production non durables », a relevé le haut fonctionnaire.  Cette conférence a également pour toile de fond la pandémie de COVID-19, qui a annulé des décennies de gains en matière de développement et fait dérailler davantage les efforts déployés pour parvenir à un développement durable, a indiqué le M. Kelapile. 

Stockholm+50 doit donc galvaniser le soutien à une action environnementale mondiale décisive, a-t-il poursuivi.  Il a invité à s’engager à prendre des mesures transformatrices et à intégrer la dimension environnementale du développement durable dans toutes les politiques et tous les plans.  Pour lui, la triple crise planétaire des changements climatiques, de la perte de biodiversité et de la pollution exige de travailler ensemble par-delà les frontières et les secteurs, à tous les niveaux, dans une approche équilibrée, afin de réaliser également les ODD.  Pour lui, le renforcement du multilatéralisme et de la coopération internationale est la clef pour atteindre la prospérité pour tous.  Mais le multilatéralisme, a rappelé le Président, n’est efficace que lorsqu’il est fondé sur la solidarité, la volonté politique, une vision commune et une compréhension commune.  Il a assuré, à cet égard, que l’ECOSOC continuera de servir de plateforme multilatérale inclusive pour construire un avenir plus équitable et durable, en harmonie avec l’environnement, dans le cadre de la décennie d’action et de réalisations en faveur des ODD.

L’ECOSOC convoquera en juillet 2022 le forum politique de haut niveau sur le développement durable pour examiner la mise en œuvre du Programme 2030, a-t-il rappelé en indiquant qu’il examinera notamment l’ODD no 14 relatif aux océans et l’ODD no 15 relatif à la vie terrestre, et leurs liens avec les autres objectifs.  Il a donc dit attendre avec impatience les recommandations qui émaneront de la présente conférence pour contribuer à ce forum.

Mme INGER ANDERSEN, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a remercié les cohôtes de la Conférence, le Kenya et la Suède, ainsi que les coprésidents (Canada, Équateur, Égypte, Allemagne et Finlande).  Elle a rappelé que les leaders visionnaires venus à la conférence de 1972 -Olof Palme, Indira Gandhi et Maurice Strong- nous avaient avertis que le monde était en danger et nous avaient donné la voie à suivre pour parvenir à une planète saine, une population en bonne santé et des économies saines.  Jomo Kenyatta avait suivi en offrant d’accueillir au Kenya le siège du PNUE, a-t-elle encore rappelé.  « Nous les avons écoutés », a-t-elle salué en notant que 50 ans plus tard, nous avons des accords et des processus pour couvrir tous les défis environnementaux: changements climatiques, perte en biodiversité, pollution et gaspillage, ce qu’on appelle la triple crise planétaire.  Nous avons un droit humain à un environnement sain et propre, a-t-elle clamé. 

« Mais avons-nous vraiment fait ce que ces leaders nous ont dit de faire? »  Non, a-t-elle décrété en faisant remarquer que nous connaissons le mal, la douleur, l’inégalité et l’injustice que cause cette triple crise planétaire.  Nous connaissons les conséquences terribles du développement intensif du carbone, mais nous savons aussi ce que nous devons faire et comment le faire.  Elle a rappelé que la science a donné des solutions pour des changements transformateurs justes dans les économies, les systèmes financiers, les modes de vie et la gouvernance.  Elle a dit que nous avons besoin de la science pour passer à l’action. 

La Directrice exécutive a misé sur Stockholm+50 pour que le monde s’engage, une fois pour toutes, à des résultats transformateurs.  Cette conférence est selon elle une chance pour amplifier le mouvement mondial pour parvenir à un monde plus bienveillant.  Un monde dans lequel les jeunes, les communautés vulnérables et les peuples autochtones sont plus importants que l’avidité des élites qui veulent plus de richesses et de pouvoir.  Un monde qui crée des relations de confiance, dans lequel les peuples vivent en harmonie avec la nature.  Un monde qui passe de la parole aux actes.  Nous devons être le peuple qui accomplit cette transformation, a-t-elle conclu.

Débat général

M. IVÁN DUQUE MÁRQUEZ, Président de la Colombie, a déclaré que les mesures décisives qui avaient été prises il y a 50 ans à Stockholm ne sont plus suffisantes face au réchauffement planétaire, à la perte accélérée de biodiversité et à la pollution, des problèmes qui sont devenus encore plus évidents avec la pandémie de COVID-19.  Aussi a-t-il lancé un appel à être plus ambitieux dans les engagements en matière d’action climatique.  La Colombie en est un exemple, a assuré le Chef d’État, car bien qu’elle ne représente que 0,6% des émissions mondiales de CO2, son pays est l’un des plus vulnérables aux effets du réchauffement climatique.  C’est pourquoi le pays a actualisé ses contributions déterminées au niveau national afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 51% d’ici à 2030 et qu’il s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, a précisé M. Duque. 

La Colombie a pris le leadership dans la signature du pacte de Leticia pour protéger l’Amazonie et approuvé la loi sur les délits environnementaux, s’est félicité le Président Duque en annonçant aussi que, cette année, 30% de son territoire sera déclaré zone protégée, soit huit ans avant l’objectif mondial 30x30.  « Nous sommes également présents à la conférence de l’ONU sur l’ODD 14, où nous avons réaffirmé notre engagement en faveur des océans et continuerons à montrer la voie vers la déforestation zéro avec des initiatives telles que la plantation de 180 millions d’arbres ».  En termes d’investissement, la Colombie, s’est enorgueillie son Président, est le quatrième pays au monde à lancer une « taxonomie verte », qui nous permettra de fixer des critères solides, transparents et normalisés pour mobiliser des ressources en faveur de projets environnementaux.  Il a demandé à cet égard que l’Amérique latine et les Caraïbes soient prioritaires dans les plans de financement du climat, « car le transfert d’aide est nécessaire pour compléter les efforts nationaux dans chacun de nos pays ».  Précisément, dans la perspective de la COP27, il est essentiel d’accorder la priorité au nouvel objectif de financement quantifié et au contrôle du respect de l’objectif de mobilisation de 100 milliards de dollars pour les pays en développement, a conclu le Président colombien.

M. MOKGWEETSI ERIC KEABETSWE MASISI, Président du Botswana, a rappelé la première Conférence des Nations Unies sur l’environnement et les mesures prises en 1972 pour réduire les conséquences des activités humaines sur l’environnement.  Aujourd’hui le choix est clair, a dit le Président: « soit nous réduisons nos ambitions, soit nous prenons des mesures exemplaires ».  Le Botswana a effectué des investissements intelligents conformément à ses engagements, a-t-il rappelé, avec un rôle exemplaire dans la protection des animaux sauvages, en particulier des éléphants.  Le Chef de l’État a toutefois demandé une aide internationale pour son pays comme pour le Zimbabwe afin de renforcer la protection de ces mammifères.  Il a également souligné l’importance du financement dans l’adaptation aux changements climatiques et la protection de la biodiversité. 

M. ASSOUMANI AZALI, Président des Comores, a souligné la biodiversité unique de son pays, ainsi que sa vulnérabilité aux gaz à effet de serre.  Il a précisé que son pays a rempli ses engagements internationaux en rejoignant les « grandes conventions de Rio » et en protégeant 25% de son territoire.  Il a aussi mentionné la mise en œuvre d’une politique de neutralité s’agissant de la préservation des terres, ainsi que le programme « un arbre, un homme » visant à la restauration de la couverture forestière des Comores.  Les Comores sont engagées dans une transition écologique affirmée, a résumé le Président, tout en indiquant que « cela ne suffit pas ».  Rappelant l’insularité de son pays, ainsi que des ressources financières insuffisantes, il a demandé un appui pour aider son pays à passer aux énergies renouvelables, dont la géothermie ou encore l’énergie voltaïque.  Le Président a souhaité des contributions financières concrètes en appui des engagements communs, au profit des pays les plus vulnérables.  Enfin, il s’est dit convaincu que cette réunion permettra d’identifier les actions à mettre en place pour promouvoir le développement durable.

M. MOHAMED YOUNIS MENFI, Président du Conseil de la présidence du Gouvernement d’entente nationale de la Libye, a fait état d’un certain nombre de succès pour protéger l’environnement dans son pays, en étroite coopération avec des organisations régionales et internationales.  Il a indiqué que la Libye s’engageait à soutenir la mise en œuvre des traités environnementaux pertinents pour la réalisation des ODD, ainsi que d’autres protocoles régionaux et environnementaux.  Le Ministère de l’environnement a proclamé 30 zones protégées, le Gouvernement souhaitant à terme que 30% des terres du pays soient sanctuarisées.  Nous voulons augmenter la part des énergies renouvelables, réduire les émissions de CO2 et éliminer les plastiques, a assuré l’intervenant.

M. ALEXANDER VAN DER BELLEN, Président de l’Autriche, a souligné l’état d’urgence dans laquelle se trouve la planète.  « Nous, les humains, sommes responsables de cette triple crise du réchauffement climatique, de la perte en biodiversité et de la pollution », a dit le Président.  Il a rappelé la vulnérabilité des régions alpines de son pays face à la crise climatique.  Il ne reste que peu de temps pour agir, a averti M. Van der Bellen.  Il a précisé que son pays a pour objectif d’atteindre la neutralité climatique d’ici à 2040.  L’Autriche a introduit une taxe carbone cette année.  Nous avons également créé un nouveau fonds pour la diversité, a-t-il précisé.  Le Président a aussi mentionné la création d’un ticket unique et bon marché pour tous les moyens de transport public en Autriche.  En conclusion, il a exhorté la communauté internationale à se montrer audacieuse dans son action.  « Notre existence même en dépend. »

M. EMMANUEL MACRON, Président de la France, a dit la détermination de la France de faire partie des premiers pays au monde à sortir des énergies fossiles.  C’est notre devoir, notre responsabilité pour continuer à agir pour le climat, a-t-il dit.  « La recherche absolue de résultats rapides qui doit nous guider sur tous les fronts et partout sur le globe. »  Comme nous l’avons fait sur le climat, il nous faut des objectifs précis sur la biodiversité d’ici à 2030 – par exemple celui de protéger rapidement 30% des terres et des mers, a poursuivi M. Macron.  Il a en effet estimé que l’agenda pour la biodiversité est indissociable de celui pour la lutte contre les dérèglements climatiques.  Nous devons réorienter massivement les flux financiers publics et privés sur nos objectifs pour le climat et la biodiversité, avec un agenda de transparence qui doit s’imposer à tous, a poursuivi le Président.  M. Macron a affirmé qu’il n’est pas possible de se donner des objectifs sur le climat ou la biodiversité et continuer de négocier des accords commerciaux comme il y a 20 ou 30 ans.  « C’est incohérent et irresponsable. »  Enfin, rappelant que la solidarité est un principe fondateur, le Président de la France a déclaré que cette solidarité ne s’incarnera que par l’action, avec des moyens pour accélérer partout la sortie des énergies fossiles, en priorité du charbon, et bâtir une transition juste.  Notre génération doit être celle des résultats pour le climat, pour la biodiversité, contre la désertification, en même temps que nous aurons à faire face au retour de la guerre et à ses conséquences, a conclu M. Macron.

M. PHILIP MPANGO, Vice-Président de la République-Unie de Tanzanie, a expliqué les efforts déployés par son pays pour moderniser le secteur de l’agriculture et protéger les forêts.  Notant cependant que les interventions nationales sont insuffisantes pour lutter contre les conséquences des crises climatiques générées au-delà des frontières nationales, le Président tanzanien a invité les investisseurs étrangers à fournir à son pays des technologies vertes, notamment pour transformer les déchets organiques en fertiliseurs et pour aider la Tanzanie à se passer d’engrais chimiques.  Enfin, il a dit être profondément persuadé que la terre ne pourra être un endroit sûr pour l’ensemble de l’humanité qu’à condition de faire preuve de la détermination nécessaire pour mettre en œuvre les accords de Rio, Tokyo et Paris.

M. NANGOLO MBUMBA, Vice-Président de la Namibie, a déclaré que les ressources et la volonté politique continuent de faire défaut, limitant la capacité des pays en développement à mettre en œuvre les obligations qui leur incombent en vertu des traités et protocoles internationaux relatifs à l’environnement.  Toutes les parties prenantes doivent encourager une culture de responsabilité collective pour un usage raisonné des richesses naturelles, une prospérité saine et partagée par tous, a-t-il exhorté. 

Intervenant au nom du Président vénézuélien NICOLÁS MADURO, Mme DELCY ELOINA RODRIGUEZ GOMEZ, Vice-Présidente du Venezuela, a souligné l’urgence pour la communauté internationale de faire preuve d’une volonté renouvelée pour faire face à une triple crise planétaire –dérèglement climatique, perte de nature et de biodiversité, pollution et déchets- qui menace le bien-être et la survie de millions de personnes dans le monde.  Rappelant que la crise environnementale menace l’existence même de l’espèce humaine, la Vice-Présidente du Venezuela en a fait porter la responsabilité au capitalisme exacerbé qui porte atteinte aux droits de la terre et de la mer.  Elle s’est inquiétée pour les 92% de la population mondiale qui vivent dans des lieux touchés par la pollution atmosphérique, sachant que la pollution et l’acidification des océans ont atteint une ampleur sans précédent.  Elle a ensuite illustré les initiatives de son pays pour relever tous les défis environnementaux, citant notamment les 23 millions d’arbres plantés et l’objectif fixé de placer 43% du territoire national sous protection environnementale. 

M. AÏMENE BENABDERRAHMANE, Premier Ministre et Ministre des finances de l’Algérie, a vu dans la première conférence sur l’environnement de 1972 une alerte sur les méfaits que pouvait provoquer le système économique prédominant de l’époque.  Cinquante ans plus tard, nous sommes face à de nouveaux défis qui constituent des obstacles à la réalisation du Programme 2030, a constaté le Premier Ministre.  L’Algérie a lancé un programme d’énergie renouvelable en vue de la production de 15 gigawatts d’ici à 2030.  Le Gouvernement a lancé un plan de travail pour créer le « barrage vert » de réaménagement de 80 millions d’hectares de terres qui bénéficiera à toute la région.  Il a aussi mis en œuvre des plans et des stratégies sur des modes de consommation durable respectant les spécificités du pays.  Rappelant la responsabilité historique des pays développés dans la destruction de l’environnement, le Premier Ministre a souligné la nécessité des partenariats pour réaliser les ODD.  À cet égard, il a rappelé la décision du sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu le 27 mai dernier à Malabo, en Guinée équatoriale, de créer une zone de libre-échange en Afrique pour faire face aux crises environnementales.

M. BORIS JOHNSON, Premier Ministre du Royaume-Uni, a déclaré que « le sort de notre planète est toujours en jeu », tout en reconnaissant que la situation actuelle serait infiniment pire sans le voyage qui a commencé à Stockholm en 1972.  Malgré tous les progrès qui ont découlé de cette conférence, M. Johnson a fustigé ceux qui se permettent encore de remettre en question l’importance des questions environnementales.  « La simple vérité est qu’une planète en bonne santé est une planète pacifique et prospère », a-t-il insisté.  Il a évoqué les chars russes qui écrasent le grenier à blé ukrainien et font grimper le prix mondial de la nourriture, soulignant la nécessité de systèmes alimentaires durables.  Il faut, a insisté le Premier Ministre, redoubler d’efforts pour préserver l’environnement.  Pour sa part, le Royaume-Uni investit dans des solutions climatiques et s’efforce de rassembler les gouvernements, les entreprises et les peuples autochtones pour protéger la nature dont le produit intérieur brut (PIB) mondial dépend.

M. JOSAIA V. BAINIMARAMA, Premier Ministre et Ministre des affaires pour iTaukei, de l’industrie sucrière, des affaires étrangères et de la forêt des Fidji, a indiqué que son gouvernement vient de lancer un nouveau programme de travail pour la nature qui emploiera des milliers de personnes pour protéger, restaurer et exploiter la nature.  Cinquante ans après Stockholm, les Fidji font tout pour défendre le droit constitutionnel du peuple à un environnement propre et sain, a-t-il assuré.  Mais les Fidjiens ne sont pas les seuls à choisir l’avenir des Fidji, a-t-il fait observer en rappelant qu’ils comptent sur le monde pour suivre leur exemple.  Il a fait valoir que l’humanité a besoin de plus que des champions et des changements de mentalité dans la façon dont nous nous engageons avec la nature.  Stockholm+50 est une chance pour ce changement, a-t-il considéré, en appelant à commencer par affronter nos échecs passés et présents.  « Il faut d’urgence changer de cap pour une meilleure relation avec la nature et, en conséquence, un avenir meilleur. »  Le Premier Ministre a demandé de traiter cette crise comme une crise avant qu’il ne soit trop tard « parce que nous n’avons plus le temps ».  Avant de conclure, il a dénoncé la pollution plastique qui devra faire l’objet d’un instrument juridique international contraignant, pour lutter contre son utilisation.

M. ABIY AHMED, Premier Ministre de l’Éthiopie, a appelé à faire preuve d’inclusivité, à échanger des connaissances et à apprendre davantage pour gérer les crises actuelles et parvenir à une planète saine.  Il a jugé fondamental de réfléchir à ce que la communauté internationale a fait depuis 50 ans pour mettre en œuvre les engagements pris par les États Membres en vertu de la Déclaration de Stockholm.  À titre national, le chef de Gouvernement a fait part de « Dream Legacy », une initiative éthiopienne visant à planter 20 millions d’arbres dans le pays, ouvrant la voie à une expansion de ce projet dans la sous-région.  Il a appelé tous les partenaires à la soutenir, ainsi que des initiatives similaires.

Mme TERESA RIBERA, Vice-Présidente du Gouvernement et Ministre de la transition écologique de l’Espagne, a indiqué que les réponses actuelles ne sont pas à la hauteur des défis, avant de plaider pour une transformation radicale.  La question clef est l’actualisation de nos engagements, a dit Mme Ribera.  Elle a appelé à forger les partenariats nécessaires pour aboutir à des progrès réels pour les générations futures.  Elle a souligné l’importance d’une anticipation des risques et d’une transition juste, avant d’appeler « à l’action et encore à l’action. »  L’eau, le sol et l’énergie sont les domaines d’action fondamentaux, a dit la Ministre, en appelant à prendre en compte ce qui fonctionne au moment d’allouer les ressources.  « Construisons les ponts qui relient le présent à l’avenir », a-t-elle conclu. 

Mme EVE BAZAIBA MASUDI, Vice-Première Ministre et Ministre de l’environnement et du développement durable de la République démocratique du Congo, a expliqué que son pays a adopté une approche contributive, grâce à son potentiel forestier, ses tourbières, ses minerais stratégiques et ses ressources en eau.  Elle a parlé des forêts congolaises au sein du bassin du Congo qui séquestrent plus de 140 Giga tonnes de dioxyde de carbone et qui sont actuellement le premier poumon mondial en termes de capacité de séquestration de carbone grâce à l’appui de l’Union européenne et de la Belgique et aux récentes études scientifiques menées à partir de la réserve de biosphère de Yangambi.  Regrettant toutefois que son pays n’ait pas bénéficié suffisamment des fonds climat, elle a demandé un financement équitable en échange des services rendus par ses forêts.  Par application du principe de pollueur-payeur, cette compensation ne doit pas être considérée comme une aide au développement mais plutôt comme « un droit face aux sacrifices consentis par notre peuple pour la préservation de ce potentiel environnemental en faveur de l’humanité », a-t-elle plaidé.  Elle a conclu en assurant que la RDC est disposée à ouvrir de sérieuses discussions sur la vision et l’avenir durable que nous voulons tous.  Elle a aussi attiré l’attention sur les difficultés rencontrées par son pays à cause des conflits armés soutenus par le Rwanda à qui elle a demandé de respecter la souveraineté de la RDC. 

M. BORISLAV SANDOV, Vice-Premier Ministre et Ministre bulgare de l’environnement et des eaux de la Bulgarie, a commencé par réaffirmer la solidarité de son pays avec l’Ukraine « agressée », avant de se féliciter du cinquantenaire de la Conférence de Stockholm.  Notant qu’il reste encore « beaucoup de grain à moudre » malgré des progrès indéniables, il a préconisé d’investir dans la recherche de solutions vertes.  La Bulgarie, a-t-il indiqué, travaille d’arrache-pied à produire un environnement viable, fondé sur une économie circulaire.  La mise en œuvre des ODD implique cependant une coopération avec l’ensemble des parties prenantes, y compris la société civile et le milieu universitaire, a préconisé le Ministre.

M. BOJAN MARICHIKJ, Vice-Premier Ministre des affaires européennes de la Macédoine du Nord, a appelé à l’action pour répondre aux défis climatiques.  « Cette bataille ne peut être perdue. »  La Macédoine du Nord dispose d’un programme environnemental cohérent qu’elle met en œuvre, a indiqué le Ministre.  En dépit des difficultés, nous allons respecter nos engagements, a-t-il assuré.  Pour réaliser les ODD, il a suggéré d’accélérer la réforme du système des Nations Unies.  Faisant siens les objectifs climatiques de l’Europe, la Macédoine du Nord vise une économie prospère faible en carbone.  En vue d’atténuer les effets des changements climatiques, le Gouvernement a ainsi adopté l’agenda vert pour les Balkans occidentaux. 

Mme SHERRY REHMAN, Ministre des changements climatiques du Pakistan, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a mis en garde contre les « jours funestes » qui attendent l’humanité si rien n’est fait.  Elle a appelé à réduire les gaz à effet de serre dans les pays développés, dont elle a souligné la « responsabilité historique ».  Elle a plaidé pour un financement pérenne et prévisible pour la réalisation de l’Accord de Paris et l’atténuation des conséquences climatiques.  Les pays développés doivent s’engager à fournir 100 milliards de dollars à cette fin avant 2025, en prenant en compte les priorités des pays en développement.  L’intervenante a aussi souhaité un financement accru pour remédier à la perte en biodiversité et renforcer les capacités des pays en développement.  « Il s’agirait de ressources financières supplémentaires. »  Elle a préconisé la simplification des procédures de financement et une correction de la sous-représentation des pays du Sud au sein du PNUE.  L’équité et le principe de responsabilités communes mais différenciées doivent être au cœur de notre action, a-t-elle conclu.

M. VIRGINIJUS SINKEVIČIUS, Commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche de l’Union européenne, a regretté de constater que nous sommes toujours plus proches d’un point de bascule irréversible dans l’histoire des changements climatiques, les océans étant en train de perdre leur capacité à réguler les températures de la planète.  Pour sa part, l’Union européenne a proposé une stratégie de transformation globale, le pacte vert pour l’Europe, qui l’aidera à devenir plus propre, plus respectueuse de la biodiversité et économe en ressources.  Il faut relancer la vision « sobre mais optimiste » de la Déclaration de Stockholm, a exhorté le haut fonctionnaire, qui a encouragé les États Membres à forger un consensus mondial renouvelé et à prendre des mesures audacieuses pour relancer la biodiversité et mettre fin à la pollution.  Nos ressources précieuses doivent être préservées, a-t-il insisté, avant de dénoncer l’agression russe contre l’Ukraine, qui ne fait selon lui qu’ajouter aux problèmes de développement viable auxquels se heurte la communauté internationale.

Mme LEILA BENALI, Ministre de la transition énergétique et du développement durable du Maroc, parlant en sa capacité nationale et au nom du Groupe des États d’Afrique, a souligné l’importance de cette réunion à quelques mois de la COP27 prévue en Égypte et a appelé à assurer que tous les accords multilatéraux soient renforcés et appliqués.  Elle a mis l’accent sur l’importance d’une meilleure accessibilité aux flux financiers pour répondre aux enjeux d’adaptation et d’atténuation du continent africain.  Elle a dit que les pays en développement doivent pouvoir mettre en place des projets qui attirent les investissements du secteur privé en faveur du climat.  Elle a appelé à renforcer le PNUE pour que cette agence soit en mesure d’aider les pays à répondre aux enjeux environnementaux contemporains.  Face aux risques croissants découlant des changements climatiques, la Ministre a demandé le renforcement de l’ODD-7.  Elle a jugé nécessaire de répondre aux facteurs qui mènent à la désertification et à la dégradation des sols avant de vanter l’Initiative de la grande muraille verte pour le Sahara et le sahel (IGMVSS) lancée en 2007 par l’Union africaine.  Enfin, elle a salué le succès de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement en tant que chef de file, de catalyseur et d’action intergouvernementale en matière d’environnement.  La sixième session sera présidée par le Maroc, a-t-elle précisé. 

M. KERIAKO TOBIKO, Ministre de l’environnement et des forêts du Kenya, rappelant les attentes de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement de 1972, a proposé de réfléchir sur nos réussites, nos échecs et expériences manquées.  Puis il faut se tourner vers l’avenir, a plaidé le Ministre qui a demandé: « Avons-nous encore un avenir à la lumière des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)? »  Ce dont nous avons besoin, ce sont des partenariats parce qu’il ne faut pas laisser les gouvernements gérer seuls cette question.  À la fin de Stockholm+50, nous devons engager des actions concrètes par étapes, et disposer des moyens et ressources technologiques nécessaires, a conclu le Ministre non sans souligner que 20 pays du monde concentrent 85% du PND et sont plus responsables que les autres. 

Mme SILVIA CALVÓ ARMENGOL, Ministre de l’environnement, de l’agriculture et du développement durable d’Andorre, a indiqué que son pays de 80 000 habitants, situé en altitude, est particulièrement vulnérable aux changements climatiques et s’efforce activement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.  Aussi, pour accélérer les actions en faveur d’une transition verte et du développement durable, son gouvernement a mis en place un fonds vert entièrement dédié à la facilitation de l’action climatique, qui finance des programmes d’efficacité énergétique et des installations d’énergie renouvelable dans les bâtiments, ainsi que l’achat de véhicules électriques.  Pour la première fois en 2022, le budget de l’État a été aligné sur les ODD, a précisé la Ministre.  En outre, Andorre a adopté une nouvelle loi sur les marchés publics pour garantir la mise en œuvre des objectifs d’inclusion sociale et de durabilité environnementale.  Les technologies numériques doivent faciliter les échanges de connaissances et l’innovation pour accélérer la réalisation de ces objectifs.  Nous disposons d’un plan ambitieux pour la numérisation de l’administration, a ajouté la Ministre.  Une autre loi doit être bientôt promulguée sur l’économie circulaire, avec un fort impact sur les actions visant à réduire le gaspillage alimentaire, les déchets et la consommation d’eau, et à interdire les plastiques. 

M. ORLANDO JORGE MERA, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles de la République dominicaine, a appelé « à sortir de l’immobilisme et à changer le monde », avant de souligner l’étroite coopération entre son pays et la Suède depuis 1972.  Il a insisté sur la vulnérabilité de son pays face aux changements climatiques, la République dominicaine se classant au quinzième rang des pays les plus vulnérables.  Il a précisé que son pays veille à préserver ses zones marines, tout en ajoutant qu’il ne peut le faire seul.  Le Ministre a en conséquence demandé des ressources financières accrues pour combattre la vulnérabilité climatique.  « Nous sommes la dernière génération à pouvoir répondre à la crise climatique », a-t-il averti.

M. GUSTAVO MANRIQUE, Ministre de l’environnement, de l’eau et de la transition écologique de l’Équateur, a jugé urgent de trouver des solutions mondiales à la crise environnementale.  Il a dénoncé l’approche « fragmentaire » dans la mise en œuvre des instruments internationaux en matière d’environnement.  Le droit à un environnement sain et naturel est reconnu dans la Constitution de l’Équateur, a précisé le Ministre, dont le Gouvernement a adopté une politique de transition écologique.  Cette année, 42 zones protégées ont été créées, tandis que six millions d’hectares sont protégés dans les Galapagos et des couloirs de pêche.  Insistant sur l’importance du financement climatique, le Ministre a également indiqué que le Gouvernement dispose d’un plan de décarbonisation d’ici à 2050. 

Mme MARIAM BINT MOHAMMED ALMHEIRI, Ministre des changements climatiques et de l’environnement des Émirats arabes unis, a déclaré qu’il est absolument indispensable de développer les partenariats dans les secteurs public et privé.  L’an prochain, a-t-elle annoncé, nous comptons mettre en œuvre une plateforme pour faciliter des projets dans le domaine environnemental.  Préoccupée par le sort des communautés les plus vulnérables, elle a jugé nécessaire de financer des actions pour atténuer les changements climatiques et promouvoir une économie circulaire. 

M. ERKI SAVISAAR, Ministre de l’environnement de l’Estonie, condamnant l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, a souligné que la guerre a un impact significatif sur l’environnement.  Globalement, la clef pour résoudre la crise environnementale est de s’accorder sur la transition verte, a fait valoir le Ministre.  Exprimant son soutien au pacte vert pour l’Europe, il a déclaré que son pays avait adopté une politique nationale à cet égard et réduit ses émissions totales de gaz à effet de serre de 35% depuis 2017.  À l’avant-garde des solutions numériques, l’Estonie réalise des investissements importants dans des ensembles de données pour la transition verte. 

M. ESPEN BARTH EIDE, Ministre du climat et de l’environnement de Norvège, a souligné la nécessité de réfléchir à ce qui n’a pas été fait dans les 50 dernières années au risque de nous trouver dans une situation difficile.  Chaque foyer doit désormais envisager la décarbonisation de la vie quotidienne et des modes de production et de consommation, a plaidé le Ministre en rappelant que cela commence à la maison: il faut apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité et accélérer sa mise en place.  N’oublions pas non plus la transition écologique, a-t-il exhorté, arguant que nous devons préparer une planète où les générations futures peuvent vivre.  Le Ministre a encouragé à prendre soin de la biodiversité, des océans et des mers par des actions mesurables.  Sans cela, la jeunesse perdra la confiance en nous et dans les institutions, a-t-il averti.  En conclusion, le Ministre a prié les États Membres de mettre la main au portefeuille et d’agir. 

M. JOAQUIM ALVARO PEREIRA LEITE, Ministre de l’environnement du Brésil, a rappelé que son pays a renforcé la lutte contre la déforestation illégale et lancé, en mars 2022, l’opération « Gardiens du biome amazonien », qui vise à lutter contre la criminalité organisée.  Le Brésil entend être aussi un acteur de la solution mondiale contre les changements climatiques, en accélérant les politiques de réduction de la pollution par le carbone, le méthane et le plastique, ainsi que par des mesures d’assainissement et de traitement des déchets.  Il œuvre aussi en faveur de l’agriculture à faible émission, des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert, a ajouté le Ministre.  En outre, le Gouvernement fédéral a créé le marché réglementé des crédits de carbone nationaux, avec des éléments innovants et modernes, tels que le concept de crédit de méthane et la possibilité d’enregistrer l’empreinte carbone des produits et des activités.  S’agissant du méthane, le Brésil a été le premier pays à lancer des mesures concrètes, avec notamment une exonération fiscale fédérale et la création d’un crédit de méthane, le but étant de réduire de plus de 30% les émissions totales de méthane.  Le Ministre a également parlé des actions en faveur du traitement des déchets, encadrés juridiquement, avec de nouveaux projets de recyclage.  Depuis 2019, le programme « Zero Dump » a permis de fermer 20% des décharges à ciel ouvert, tandis que Recicla+ a créé le crédit de recyclage innovant, des mesures qui contribuent à réduire la pollution plastique.  Enfin, dans le domaine de l’agriculture, le plan d’agriculture à faible émission de carbone vise à réduire les émissions de carbone de 1,1 gigatonne d’ici à 2030, a-t-il signalé. 

M. DEE-MAXWELL SAAH KEMAYAH, Ministre des affaires étrangères du Libéria, a rappelé qu’en matière d’action climatique le temps ne joue pas en notre faveur.  Les engagements de la COP26 doivent aboutir.  Pour sa part, le Gouvernement du Libéria a acté des décisions pour combattre les conséquences néfastes des changements climatiques.  Le Ministre a demandé que la mise en œuvre des ODD soit inclusive et participative, avec un renforcement des moyens.  Il a souligné l’importance de trouver un équilibre entre la protection de l’environnement, le développement et des moyens de subsistance durables.  La guerre de la Fédération de Russie en Ukraine a des conséquences sur les droits humains et l’environnement, a par ailleurs relevé le Ministre. 

Mme ISABELLE BERRO-AMADEÏ, Ministre des relations extérieures et de la coopération de Monaco, a rappelé que la connaissance scientifique des mers et océans et leur préservation sont au centre des préoccupations de Monaco.  C’est donc avec une attention particulière pour « notre mer », la mer Méditerranée, que nous soutenons le renforcement du droit et du multilatéralisme environnemental, notamment dans les domaines de la lutte contre les pollutions côtières et la préservation des habitats et des espèces marines.  Raison pour laquelle Monaco appuie l’élaboration d’un nouvel instrument juridique contraignant destiné à lutter contre la pollution par les plastiques, ainsi que celle d’un instrument international juridiquement contraignant sur la conservation et l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale.  S’agissant des instruments opérationnels de gestion, Monaco est convaincu que « les aires marines protégées sont une solution pérenne et responsable pour contrer la perte de biodiversité, atténuer le réchauffement climatique, et parvenir à une utilisation durable des ressources ». 

À cet égard, a poursuivi la Ministre, nous sommes favorables à l’instauration d’un objectif de protection de 30% de la planète en 2030, y compris les océans.  Monaco se félicite aussi de la récente décision de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement de mettre en place un groupe d’experts au service de la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets et de la prévention de la pollution.  Plus largement, la coopération menée par la Principauté dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire a favorisé la résilience des populations bénéficiaires aux effets des changements climatiques, s’est félicitée Mme Berro-Amadeï. 

M. A.K. ABDUL MOMEN, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a souligné l’importance de joindre les actes à la parole compte tenu des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et des conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP) successives.  « Les changements climatiques risquent de faire plonger des millions de personnes dans la pauvreté », a averti le Ministre.  Le Parlement du Bangladesh ayant adopté une loi et un plan sur le climat pour exhorter à l’action du fait de l’urgence planétaire, le Ministre a invité la communauté internationale à suivre cet exemple.  À ce sujet, il a demandé aux nations développées de respecter leurs engagements et de concentrer le débat sur la question du financement. 

Mme AMY KHOR, Ministre de la durabilité et de l’environnement de Singapour, a estimé que Stockholm+50 permet de dresser le tableau des possibilités pour bâtir une économie mondiale viable.  En février, son gouvernement a annoncé un engagement supplémentaire pour parvenir à des émissions zéro, conformément au Pacte de Glasgow pour le climat, qui vise à faire des années 2020 une décennie d’action et de soutien en faveur du climat.  Dans cette perspective, elle a recommandé d’investir dans des infrastructures telles que la future structure intégrée de traitement des déchets singapourienne, ce qui rend selon elle indispensable de nouer des partenariats public-privé.

M. PIERRE HÉLÉ, Ministre de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable du Cameroun, a déclaré que son pays n’a eu de cesse d’améliorer son cadre législatif et juridique en matière de protection de l’environnement.  Face à la triple crise planétaire, à savoir l’urgence climatique, la dégradation des écosystèmes, la pollution et les déchets, le Ministre a précisé que le Cameroun avait ratifié de nombreuses conventions et accords environnementaux, dont les conventions de Rio et l’Accord de Paris.  « Le Cameroun recommande l’application du principe pollueur-payeur », a-t-il ajouté avant d’exhorter les parties prenantes à respecter les engagements souscrits dans le cadre de la protection de l’environnement.

M. CONSTANTINOS KADIS, Ministre de l’agriculture, du développement rural et de l’environnement de Chypre, a dit que le rythme des progrès sur la dimension environnementale du Programme 2030 n’est pas aux niveaux souhaités.  « Cela rend difficile la réponse aux urgences environnementales. »  Le Ministre a recommandé de redoubler d’efforts en s’appuyant sur les réalisations antérieures, l’Accord de Paris, le cadre mondial de la biodiversité post-2020 et les accords mondiaux pour l’élimination de la pollution.  Le renforcement du développement durable devient de plus en plus important en ces temps difficiles, en raison de l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine et son peuple, qui a des effets immédiats et à long terme sur les vies humaines, la santé, la sécurité alimentaire et l’environnement, a déploré le Ministre.  Chypre est pleinement attachée à la réalisation du Programme 2030, a-t-il ajouté.  Membre de l’Union européenne, le pays a adopté l’objectif européen ambitieux de neutralité climatique d’ici à 2050.  Plus de 30% de son territoire est déjà protégé, l’accent étant mis sur la conservation de la biodiversité.  Enfin, a-t-il conclu, le Gouvernement veut réduire la pollution en adoptant les principes de l’économie circulaire.

M. STEVEN GUILBEAULT, Ministre de l’environnement et du changement climatique du Canada, a rappelé que, selon la terminologie officielle de l’ONU, les termes « parties prenantes  », « acteurs non étatiques » ou « groupes » sont régulièrement utilisés.  Mais en ce cinquantième anniversaire de la déclaration de Stockholm, nous devons adopter une nouvelle terminologie et un nouveau paradigme pour mieux décrire ces participants : la société civile, les organisations, tous les ordres de gouvernement, les associations de jeunes, les groupes confessionnels – « ils sont non seulement des parties prenantes, mais aussi des partenaires des gouvernements ».  Ces partenaires nous mettent au défi, nous rendent plus audacieux et nous demandent d’agir, a ajouté l’intervenant.  Et ils sont indispensables à la mise en œuvre de ces actions.  Nous devons également assurer un engagement constructif et solide avec les peuples autochtones.  Il s’est dit convaincu que cette célébration est une occasion d’afficher un optimisme commun, au moment où nous continuons à travailler ensemble pour accélérer le pas vers un avenir plus sécuritaire, plus sain et plus prospère pour toutes et tous. 

M. JASIM AL-MOHAMMEDI, Ministre de l’environnement par intérim de l’économie de l’Iraq, a rappelé que les deux guerres qu’avait connues son pays depuis trente ans ont créé d’énormes défis de développement, aggravés par la désertification, faisant de lui l’un des cinq pays les plus touchés au monde par les changements climatiques.  De plus, a-t-il ajouté, la population iraquienne a explosé, poussant les populations rurales à l’exode.  Le Ministre a souhaité en conclusion que l’Iraq bénéficie de l’aide de la communauté internationale pour financer ses projets de transition écologique. 

M. JÁN BUDAJ, Ministre de l’environnement de la Slovaquie, a informé que son pays a lancé un plan de relance et de résilience articulé autour de cinq domaines prioritaires et dont un tiers des ressources sont consacrées à la transformation verte de la Slovaquie.  Il a salué la décision de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement de créer un comité intergouvernemental de négociation chargé d’élaborer d’ici à 2024 un traité international juridiquement contraignant contre la pollution plastique.  « Même en tant que pays enclavé, la Slovaquie partage la responsabilité de prendre des mesures pour réduire la pollution plastique dans la mer et éliminer ses sources. »  Son pays se concentre actuellement sur la réduction de l’utilisation de plastiques à usage unique, l’augmentation du recyclage et du taux de collecte séparée des emballages plastiques, s’est félicité le Ministre.  Il a aussi cité le lancement en 2022 d’un système de consigne pour les emballages de boissons en plastique et en aluminium à usage unique.

Mme STEFFI LEMKE, Ministre fédérale de l’environnement, de la protection de la nature, de la sûreté nucléaire et de la protection des consommateurs de l’Allemagne, a relevé les progrès qui ont été faits depuis 1972 en matière de protection de l’environnement.  Ces progrès sont illustrés par les différents accords internationaux en particulier le dernier accord sur le plastique, a-t-elle salué.  La politique environnementale doit être une politique de la paix, a recommandé la Ministre en faisant remarquer que cette paix est menacée actuellement par la guerre menée par la Russie en Ukraine.  Il faut gérer les conséquences des changements climatiques qui mettent en danger la biodiversité et la paix, a-t-elle aussi plaidé.  Enfin, la Ministre a encouragé la participation du secteur privé dans la protection de l’environnement notamment pour les modes de productions durables. 

Mme CAROLINA CERQUEIRA, Ministre d’État aux affaires sociales de l’Angola, a jugé nécessaire d’ajuster nos modèles de développement, nos modes de production et de consommation, sans perdre de vue, toutefois, que l’éradication de la pauvreté est une condition indispensable du développement durable.  Pour sa part, l’Angola prévoit d’atteindre un objectif de 70% d’énergie provenant de sources non polluantes d’ici à 2025, en privilégiant les énergies propres issues de barrages hydroélectriques et de l’énergie solaire.  En outre, nous avons approuvé les stratégies nationales pour la lutte contre les changements climatiques et l’éducation environnementale, s’est enorgueillie la Ministre, qui a également cité des investissements dans les infrastructures économiques et sociales pour atténuer les effets de la sécheresse prolongée qui affecte le sud de l’Angola.  Enfin, Mme Cerqueira s’est engagée à moderniser les lois nationales sur l’environnement, à intégrer la société civile, ainsi qu’à développer des mécanismes nationaux efficaces d’application des lois.

M. ADRIÁN PEÑA, Ministre de l’environnement de l’Uruguay, a cité les efforts de son pays pour mettre en place des mesures d’atténuation, celles-ci revêtant un caractère d’urgence.  « Nous demandons une parité entre les mesures d’atténuation et d’adaptation et que les ressources nécessaires soient mobilisées au niveau international pour ce faire », a insisté le Ministre.  L’Uruguay, a-t-il annoncé, accueillera la première réunion du Comité intergouvernemental de négociation chargé d’élaborer d’ici à 2024 un traité international juridiquement contraignant contre la pollution plastique.  En outre, a-t-il dit, le pays veut instaurer des outils pour mesurer ses propres efforts de protection de l’environnement. 

Mme MARIE-ORLÉA VINA, Ministre de l’environnement et du développement durable de Madagascar, a indiqué que si son pays figure parmi les 10 « hot spots » de la biodiversité mondiale, sa biodiversité subit différentes pressions de nature anthropique la rendant de plus en plus vulnérable.  À cela s’ajoutent les effets néfastes des changements climatiques que le pays subit de plein fouet et qui affectent non seulement la biodiversité, mais aussi le développement de la population.  Elle a cité la décision du Président malgache de faire figurer l’émergence environnementale parmi les priorités définies dans la politique générale de l’État à travers le Velirano (Engagement) n° 10 intitulé « Gérer durablement nos ressources naturelles ».  La Ministre a mentionné les divers partenariats nationaux et internationaux et tous les acteurs impliqués dans la protection de la richesse endémique du pays, dans le renforcement de la résilience des communautés concernées, notamment en luttant contre la déforestation, les feux de brousse, les défrichements illicites et le pillage des ressources naturelles.  Avant de conclure, elle a rappelé que Madagascar a été un pionnier dans l’élaboration d’une charte de l’environnement et que le Gouvernement a la préoccupation permanente de réconcilier le développement économique et social avec la préservation de l’environnement.

M. BARNA TÁNCZOS, Ministre de l’environnement, des eaux et des forêts de la Roumanie, a exhorté Stockholm+50 à tirer parti de succès historiques tels que la décision de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement de créer un comité intergouvernemental de négociation chargé d’élaborer d’ici à 2024 un traité international juridiquement contraignant contre la pollution plastique.  Il s’est dit convaincu de l’importance du multilatéralisme dans la lutte contre la triple crise planétaire de la Terre.  « Nous considérons qu’il faut accélérer la mise en œuvre des ODD, de l’Accord de Paris, du Cadre mondial de la biodiversité post-2020, en mettant en œuvre le Plan de relance et de résilience post-COVID-19. »  S’agissant des efforts roumains pour reconstruire en mieux après la pandémie, le Ministre a expliqué que son pays se concentre sur la mise en œuvre d’un plan national de relèvement et de résilience, en ciblant les investissements et les réformes dans divers secteurs de l’environnement, dont l’eau, la biodiversité, les déchets et l’économie circulaire. 

M. DUARTE CORDEIRO, Ministre de l’environnement et de l’action climatique du Portugal, a affirmé que son pays œuvre à préserver sa nature et sa biodiversité et qu’il est engagé à protéger 30% de son territoire d’ici à 2030, à la fois dans les zones terrestres et marines, « car nous sommes très attachés à la conservation des océans ».  Son gouvernement s’est également engagé dans l’adoption de la résolution historique UNEA 5 de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement qui vise à mettre fin à la pollution plastique en forgeant un accord international juridiquement contraignant d’ici à 2024.  Le Ministre a souligné que la deuxième Conférence des Nations Unies sur les océans, coorganisée par le Portugal et le Kenya, qui se tiendra à Lisbonne dans moins d’un mois, sera une autre étape importante sur la voie d’une planète saine pour la prospérité de tous.  Dans ce cadre se tiendra un symposium de haut niveau sur l’eau intitulé « Bridging SDG 6 and SDG 14 ».  Le Portugal est fortement engagé dans la viabilité, ce « jeu commun » où « il n’y aura que des gagnants, lorsque tous auront gagné », a-t-il déclaré en conclusion.

Mme YASMINE FOUAD, Ministre de l’environnement de l’Égypte, a dit que son pays a mis en place des incitations du secteur privé dans le domaine de l’économie verte en rappelant que la transition verte est une nécessité de survie pour la planète.  Elle a expliqué l’ambition de l’Égypte de faire de la vingt-septième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), qui se tiendra le 22 novembre à Charm el-Cheikh, une COP qui se concentrera sur une mise en œuvre « inclusive ».

M. FODAY JAWARD, Ministre de l’environnement de la Sierra Leone, a déclaré que le problème de l’environnement, c’est l’homme.  Le Ministre a donc encouragé la communauté internationale à agir en prenant appui sur les connaissances technologiques.  Les décisions politiques doivent être prises à la lumière des preuves scientifiques, a-t-il précisé.  Il a donné l’exemple de son gouvernement qui agit de concert avec ses partenaires et non en vase clos.  Le Ministère de l’environnement élabore actuellement une loi sur l’environnement, a-t-il indiqué en ajoutant qu’elle prévoit des études d’impacts environnementaux pour les projets économiques.  Le Gouvernement vise également à planter des milliers d’arbres dans les années à venir, a-t-il aussi déclaré.

M. SITI NURBAYA BAKAR, Ministre de l’environnement et de la foresterie de l’Indonésie, soulignant l’importance de la solidarité et de la collaboration, a plaidé en faveur de la mise en œuvre concrète des accords internationaux.  Elle a recommandé que toutes les parties prenantes intensifient leurs actions pour faire face aux crises du climat, de la biodiversité et de la pollution.  Elle a appelé au partage de l’innovation, de la technologie, des connaissances et des ressources financières pour combler l’écart de mise en œuvre entre les pays.  Elle a également demandé instamment que davantage d’espace soit accordé aux jeunes dans les entreprises environnementales, avant de mettre en lumière le récent programme de réhabilitation des mangroves de son pays. 

M. HANS DAHLGREN, Ministre des affaires européennes de la Suède, a rappelé qu’il y a 50 ans, des représentants du monde entier se sont réunis ici à Stockholm pour la toute première conférence des Nations Unies sur l’environnement.  « J’étais là, en tant que jeune reporter de télévision, et j’ai pu assister à cet événement unique », a-t-il témoigné.  Comme toujours sur les questions mondiales, la clef est le multilatéralisme et il faut démontrer un engagement ferme envers le système multilatéral que nous avons développé depuis 1972 et qui doit encore être renforcé.  « La guerre d’agression de la Russie nous rappelle pourquoi cela est nécessaire », a-t-il souligné.  L’invasion russe n’a pas seulement entraîné d’immenses souffrances pour le peuple ukrainien, elle produit également des conséquences environnementales à grande échelle.  Des menaces ont été proférées concernant l’utilisation d’armes nucléaires, a déploré le Ministre.  Or un échange nucléaire serait un désastre pour l’environnement et une menace pour notre survie à tous, s’est-il alarmé.  Une façon de parvenir au développement durable est d’embrasser la révolution industrielle verte en cours, a poursuivi le Ministre.  Ici en Suède, des milliers d’emplois ont été créés par les nouvelles technologies vertes.  « C’est, je pense, la voie à suivre.  Accélérer la vitesse de la transition verte.  Par la technologie, l’innovation, la croissance, des emplois décents et la prospérité pour tous », a-t-il conclu. 

M. MUAWIEH RADAIDEH, Ministre de l’environnement de la Jordanie, a dit que son pays se trouve sur une zone sujette aux difficultés environnementales et climatiques.  Mais la Jordanie se trouve à l’avant-garde de la lutte contre les changements climatiques, a ajouté le Ministre qui a informé que le pays est partie à diverses conventions internationales sur le climat et l’environnement.  Le Gouvernement jordanien finalise sa politique nationale sur les changements climatiques, a-t-il annoncé.  Il a notamment indiqué que la Jordanie entend réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et accélérer la mise en œuvre des décisions politiques par des mesures environnementales.  La Jordanie veut être un modèle en matière environnementale, a-t-il ajouté tout en précisant que, pour y parvenir, elle a besoin que les pays développés respectent leurs engagements climatiques et financiers envers les pays en développement. 

Mme AMINATH SHAUNA, Ministre de l’environnement, des changements climatiques et de la technologie des Maldives, a souligné combien la protection des barrières de corail est essentielle en expliquant que les Maldives ont déjà protégé 30% des côtes maritimes concernant la barrière de corail.  « Nous souhaitons aussi protéger 20% de notre surface maritime et mettons en place un plan d’élimination de l’usage de produits faits de plastique », a insisté la Ministre.  « Depuis hier, la production et la vente de produits plastiques à usage unique sont interdites aux Maldives », s’est-elle enorgueillie.

M. SHEIKH FALEH BIN NASSER BIN AHMED BIN ALI AL THANI, Ministre de l’environnement et des changements climatiques du Qatar, a fait remarquer que la réunion d’aujourd’hui est axée sur la responsabilité commune.  Pour sa part, le Qatar a établi sa stratégie nationale sur les changements climatiques qui guide toutes les actions environnementales, a-t-il indiqué.  Son pays a récemment annoncé l’interdiction de l’utilisation des sacs en plastique, qui seront remplacés par des matériaux respectueux de l’environnement.  Il contribue également à la protection de l’environnement mondial en apportant son aide aux petits États en développement, a assuré le Ministre en donnant l’exemple d’une subvention de 2 millions de dollars pour relever les défis liés au pétrolier SAFER au Yémen.  Il a enfin annoncé que le Qatar accueillera la première Coupe du monde de football dans un format neutre en carbone.

Mme ROHEY JOHN MANJAN, Ministre de l’environnement, des changements climatiques et des ressources naturelles de la Gambie, a souligné l’importance de répondre aux défis environnementaux « maintenant et non demain ».  Elle a ajouté que nombre des principes adoptés à Stockholm il y a 50 ans, notamment le principe de responsabilités communes mais différenciées, restent cruciaux aujourd’hui.  Soulignant l’importance de la solidarité, elle a rappelé le chemin parcouru par la communauté internationale depuis lors, ajoutant que la Gambie a intégré dans son droit interne un certain nombre de traités internationaux et mis en place de nombreuses politiques visant à garantir une planète saine.  Appelant à une hausse du financement du développement pour que son pays puisse réaliser les objectifs environnementaux qu’il s’est fixés, elle a noté les grands défis économiques, sociaux et humanitaires posés par le COVID-19.  La pandémie a également mis en évidence les profondes inégalités dans le monde, a-t-elle déclaré, appelant donc à un partenariat et à une coordination cohérente afin d’assurer un meilleur avenir pour tous. 

M. JUAN CABANDIÉ, Ministre de l’environnement et du développement durable de l’Argentine, a plaidé pour un changement des modes de production et de consommation et aussi de relation avec la nature.  Ce ne sera pas facile à faire, a-t-il reconnu en conseillant d’appliquer le principe de responsabilité commune mais différenciée.  L’Amérique latine et les Caraïbes ne sont pas responsables de la destruction de l’environnement et de la planète, a rappelé le Ministre qui a demandé des moyens financiers pour atteindre les objectifs environnementaux. 

Mme ELBA ROSA PÉREZ MONTOYA, Ministre des sciences, de la technologie et de l’environnement de Cuba, a exigé que l’ONU et les gouvernements mettent en œuvre des stratégies internationales de protection de l’environnement.  Elle a demandé de mettre fin aux modèles économiques capitalistes qui ont conduit à la situation actuelle.  La Ministre a ensuite dénoncé les sanctions américaines qui ont frappé son île depuis plus de six décennies sans pour autant la faire plier. 

Mme EMMA KARI, Ministre de l’environnement et du climat de la Finlande, a dit l’urgence d’une transition verte rapide qui ne laissera personne de côté et impliquera la jeunesse dans tout le processus de prise de décisions concernant leur avenir.  « La nuit dernière, le Gouvernement de la Finlande a décidé de mettre fin à la surconsommation de nos ressources naturelles et nous préparons de nouvelles lois sur le climat et sur la protection de la nature », a-t-elle révélé avant de citer un objectif de réduction progressive des carburants fossiles. 

M. FLAVIEN JOUBERT, Ministre de l’agriculture, du changement climatique et de l’environnement des Seychelles, a déclaré que l’existence de petits pays comme le sien est aujourd’hui menacée par les conséquences des changements climatiques.  Les Seychelles ont protégé 30% de leur surface terrestre et viennent d’interdire le recours au plastique à usage unique.  Le Ministre a invité les délégations à cesser de recourir exclusivement au produit intérieur brut (PIB) pour mesurer le bien-être et la performance de nos sociétés.

Mme TAMAR ZANDBERG, Ministre des affaires environnementales d’Israël, a relevé qu’alors que les changements climatiques ont fait l’objet d’une attention considérable et que de vastes ressources ont été investies dans la lutte contre ce phénomène, la COVID-19 a été un signal d’alarme.  Il a appelé à ne pas négliger les autres défis existentiels auxquels notre planète est confrontée, notamment la perte de biodiversité et la pollution.  La Ministre a aussi invité à accélérer le rythme de la coopération multilatérale en se disant optimiste quant au renforcement de celle-ci en matière d’environnement.  « À titre d’exemple, à la suite des accords historiques d’Abraham, de nouveaux vents de paix soufflent sur le Moyen-Orient, et avec eux de nouvelles opportunités de faire la paix avec la nature », a-t-elle estimé.  Alors que nous – la « génération future » de la conférence de 1972 – sommes réunis ici aujourd’hui pour examiner les succès des 50 dernières années, nous devons également souligner combien il est crucial de continuer à travailler ensemble au cours des 50 prochaines années, afin de construire un avenir durable, résilient et vivable, a conclu la Ministre.

Mme VIVIANNE HEIJNEN, Ministre de l’environnement des Pays-Bas, a appelé à l’action sur deux axes: l’économie circulaire et l’eau.  S’agissant de l’économie circulaire, elle a prôné des solutions clefs pour lutter contre la triple crise, telles que la production et la consommation durables.  Quant à l’eau, elle est cruciale pour un avenir meilleur, a-t-elle estimé en plaidant pour une action mondiale plus poussée dans ce domaine.  Les Pays-Bas coorganisent avec le Tadjikistan la Conférence des Nations Unies sur l’eau qui se tiendra en 2023, a-t-elle rappelé.  Elle a cédé la parole à une représentante de la jeunesse qui a encouragé les États Membres à inclure les jeunes et les générations futures dans leurs politiques environnementales.  Elle a indiqué que le Conseil néerlandais de l’environnement de la jeunesse contribue actuellement au Programme national pour l’environnement.  En conclusion, la représentante a appelé les dirigeants et l’ensemble de la société à prendre des engagements ambitieux et des actions concrètes et à les mettre en œuvre rapidement.

Mme JEANNE D’ARC MUJAWAMARIYA, Ministre de l’environnement du Rwanda, a dit que depuis trois décennies l’environnement est l’une des priorités du Gouvernement, en particulier la lutte contre l’usage du plastique.  Le relèvement après la COVID-19 ne doit pas se faire au détriment de l’environnement, a averti la Ministre.  Elle a préconisé un monde exempt de plastique et réclamé des emplois verts pour les jeunes et des sanctions contre les récalcitrants.  Pour que cela réussisse, il faut un partenariat financier, comme prévu dans l’Accord de Paris.  Elle a demandé un instrument juridiquement contraignant contre l’usage du plastique à brève échéance. 

M. MOHAMED ABDOULKADER MOUSSA, Ministre de l’environnement et du développement durable de Djibouti, a retracé l’histoire de l’action environnementale dans son pays depuis 1972, jusqu’à la création du Ministère de l’environnement et du développement durable.  Il faut agir au plus vite, a exhorté le Ministre rappelant la perte forestière équivalant à huit terrains de football par minute par jour.  Il a ensuite attiré l’attention sur la situation climatique dans la Corne de l’Afrique aggravée par la menace de la crise alimentaire consécutive à la guerre en Ukraine. 

Mme IVETE JOAQUIM MAIBAZE, Ministre des terres et de l’environnement du Mozambique, a vanté les partenariats et les mécanismes de soutien aux communautés décentralisées mis en place par son pays en matière de transition verte.  Il a précisé que le Mozambique est candidat à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité pour l’exercice biennal 2023-2024 où il souhaiterait mettre l’accent sur les liens entre questions climatiques et sécurité. 

M. BHUPENDER YADAV, Ministre de l’environnement, des forêts et des changements climatiques de l’Inde, a dit que le principe de « responsabilités communes mais différenciées » est la base de la vie commune entre États qui doit se dérouler dans le respect des spécificités de chacun.  Il nous faudra garantir que le soixante-quinzième anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement de 1972 soit l’occasion de s’assurer d’une transition verte qui n’aura laissée personne de côté, a-t-il conclu.

Mme NISREEN TAMIMI, Ministre de l’environnement de l’État de Palestine, a indiqué que celui-ci avait été proactif en adhérant au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et en prenant des dispositions juridiques et institutionnelles pour sa mise en œuvre.  Il a pris des mesures notamment pour améliorer l’environnement et gérer ses ressources naturelles disponibles d’une manière durable, a-t-elle ajouté.  Malgré les faibles capacités du pays, cela servira les générations futures, a-t-elle espéré.  Elle a fait part de plusieurs stratégies et plans d’action adoptés en Palestine, tels que le Plan d’action national pour une production et une consommation durables.  Cependant, a déploré la Ministre, la présence de l’occupation israélienne exacerbe les menaces et les dangers auxquels nous sommes confrontés dans la réalisation de nos objectifs environnementaux. 

Mme SUAD ELTAYEB HASSAN ABDELGADER, Ministre du travail et de la réforme de l’administration du Soudan, a assuré que son pays est tout à fait à même de réaliser sa sécurité alimentaire, à condition de recevoir l’assistance de la communauté internationale.  Également soucieux de réaliser son développement durable, son gouvernement a pris un certain nombre de mesures en ce sens pour y parvenir, a-t-elle ajouté. 

M. MANGALISO NQOBIZITHA NQOBIZITHA NDHLOVU, Ministre de l’environnement, du climat, du tourisme et de l’hôtellerie du Zimbabwe, a estimé que les efforts de relèvement après la COVID-19 ne devraient pas occulter les défis environnementaux.  Rappelant la COP26 de Glasgow, le Ministre a souligné l’importance d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.  Au niveau national, il a dénoncé les sanctions unilatérales internationales qui frappent son pays avant de saluer les mérites de la coopération et des partenariats avec les agences de l’ONU. 

Mme LEA WERMELIN, Ministre de l’environnement du Danemark, a déclaré que les gouvernements seuls ne pourront pas relever les défis climatiques.  Elle a cédé la parole au représentant de la jeunesse danoise, qui a souhaité des actions qui assurent la transition générationnelle avec les jeunes et pour les jeunes.  Il a demandé que les pays qui n’appliquent pas leurs engagements dans le cadre de l’Accord de Paris soient tenus pour responsables.  Il faut agir contre la perte de biodiversité et lutter contre la pollution, a plaidé le jeune représentant.

Mme MAMINATA TRAORE COULIBALY, Ministre de l’environnement, de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement du Burkina Faso, a déclaré que la détermination de son pays s’est traduite par un engagement pour la réduction des gaz à effet de serre en soumettant sa contribution déterminée au niveau nationale pour la période 2021-2025.  Elle a dit la volonté du Burkina Faso de réparer les terres dégradées et de mettre en place des écovillages pour développer la production bio.  Elle a aussi assuré de l’ambition du Burkina Faso d’accompagner au niveau national des projets d’adaptation aux changements climatiques et de lutter contre les pollutions de produits plastiques et de produits chimiques. 

M. ROBERT ERIC BORJE, Secrétaire de la Commission des changements climatiques des Philippines, a cité les transformations de son pays qui ont permis d’obtenir des résultats en matière de renforcement de capacités et des systèmes de gouvernance verte.  Il a appelé à une justice climatique qui se traduira par un financement international à destination des pays les plus défavorisés et le plus frappés par les conséquences des changements climatiques.  Nous ne demandons pas l’aumône mais des partenariats qui permettront aux communautés les plus vulnérables de s’engager vers une transition verte, a-t-il expliqué. 

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