Quarante-quatrième session,
5e séance – matin
PI/2301

Le Comité de l’information adopte ses deux projets de résolution annuels, axes directeurs du travail du Département de l’ONU pour la communication globale

Le Comité de l’information, qui a achevé aujourd’hui sa session annuelle, entamée le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, a adopté à l’unanimité ses deux projets de résolution traditionnels relatifs à « l’information au service de l’humanité » et aux « politiques et activités de l’ONU en matière de communication globale »*.  Ces textes, a souligné le Président du Comité, M. Christian Espinosa, de l’Équateur, donnent au Département de la communication globale (DCG) des orientations claires pour améliorer ses activités « en temps de crise ».  Cette dernière séance a également été marquée par l’émoi suscité par la mort de la journaliste d’Al-Jazeera, Shireen Abu Akleh, tuée d’une balle dans la tête, le 11 mai dernier, à Jénine, en Cisjordanie. 

Vos conseils et vos priorités sont à la base du travail que le DCG effectue pour mobiliser le soutien du grand public à la paix, à la justice, aux droits de l’homme, à l’égalité, au développement durable, à l’action climatique et à un environnement sain, a dit aux délégations le Directeur de la Division de la sensibilisation du public, au nom de la Secrétaire générale adjointe à la communication globale, Mme Melissa Fleming.  Lorsque ces conseils et ces priorités font l’objet d’un consensus, elles représentent l’esprit même du multilatéralisme, s’est félicité M. Maher Nasser.

Cuba est tout de même revenue sur les « éléments controversés » des projets de résolution qui relèvent d’autres organes des Nations Unies.  Le Mexique a critiqué le degré considérable « d’inertie » dans les travaux du Comité induit par la longueur desdits projets.  Il a lancé un appel au Groupe des 77 et de la Chine pour qu’il envisage de les raccourcir « non pas pour en minimiser la portée mais au contraire pour mieux le mettre en exergue ».

En diffusant des informations aussi actualisées que précises, a poursuivi le Directeur de la Division de la sensibilisation du public, le DCG veut être la « voix de l’ONU », tout en maintenant des liens étroits avec un large éventail d’acteurs et de partenaires.  Soyez confiants, a-t-il rassuré, les informations produites et diffusées par le Département sont fondées sur des faits « exacts, fiables et objectifs ».  La lutte contre la désinformation, la mésinformation et les discours de haine est une priorité de l’ONU, a-t-il affirmé, répondant aux appels des membres du Comité.

M. Nasser s’est donc réjoui de leur soutien à l’initiative Verified et ses campagnes « Marquons une pause » et « Ensemble seulement ».  Par le biais de Verified, a-t-il promis, le DCG continuera à diffuser des informations scientifiquement prouvées sur la pandémie de COVID-19.  Verified pourrait aussi s’élargir à d’autres domaines tels que la crise climatique et les discours de haine, a annoncé le Directeur.  Il a pris note de l’intérêt considérable des membres du Comité pour le « code de conduite sur l’intégrité de l’information publique », en cours d’élaboration.

Quant au renforcement du multilinguisme sur lequel insiste le Comité, M. Nasser a assuré que le DCG est plus que jamais investi mais « dans la limite des ressources disponibles ».  Chaque jour, par le biais de ses sites Web un.org et ONU Info, le Département communique, dans les six langues officielles de l’ONU, sur les priorités et l’actualité de l’Organisation, a rappelé le haut fonctionnaire, et un effort supplémentaire est fait pour aller au-delà de ces six langues et toucher la plus large audience possible.  À cet égard, a-t-il relevé, les centres d’information des Nations Unies (CINU) jouent un rôle essentiel dans l’amplification des campagnes et des messages de l’ONU dans les langues et les contextes nationaux. 

À l’heure de la « nouvelle normalité », après les mesures de distanciation sociale imposées par la pandémie de COVID-19, M. Nasser s’est dit heureux d’annoncer que, rien qu’au cours du mois dernier, plus de 8 200 Américains et étrangers sont revenus pour les visites guidées du Siège de l’ONU, partie intégrante des efforts de sensibilisation du DCG au rôle et au mandat de l’Organisation. 

En début de séance, le Comité de l’information a observé une minute de silence en hommage à la journaliste américano-palestinienne d’Al-Jazeera, Shireen Abu Akleh, tuée d’une balle dans la tête, le 11 mai dernier, alors qu’elle couvrait une opération des Forces de sécurité israéliennes à Jénine, en Cisjordanie.  Les 18 délégations, qui ont pris la parole, ont vivement condamné ce « meurtre ».  « Aucune balle ne peut tuer une cause ou écraser l’esprit d’un peuple », a prévenu la Jordanie.  L’observateur de l’État de Palestine a dénoncé avec force l’occupation israélienne qui a tracé « la voie de la mort » d’une grande professionnelle des médias, dont la fin est « à l’image » du sort du peuple palestinien.

Le rôle crucial des journalistes dans les zones de conflit et les sacrifices auxquels ils consentent ne devraient pas être rémunérés par la violence, le harcèlement ou encore l’intimidation, s’est indigné le Sénégal.  Il a appelé à une enquête immédiate, indépendante et approfondie, au même titre que les États-Unis, la Jordanie, l’Indonésie, la République islamique d’Iran, la Malaisie, l’Union européenne et le Pakistan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  L’Algérie, Cuba, le Bangladesh, l’Égypte, le Liban, le Mexique, l’Iraq et le Koweït, qui s’est exprimé au nom du Groupe arabe, ont fustigé cet « assassinat », qui s’inscrit, selon l’Afrique du Sud, dans une lourde tendance à réduire les journalistes au silence.

Attristé par la mort de la journaliste lors d’une « opération antiterroriste » à Jénine, Israël a regretté que son offre d’enquête conjointe ait été rejetée par la partie palestinienne.  Il a dénoncé l’« exploitation politique » de cet incident et le recours par « certains » à une « rhétorique incendiaire ».  Israël a accusé une « délégation » de se livrer à la désinformation et à la mésinformation, des fléaux contre lesquels luttent précisément le Comité de l’information et le DCG.

* À paraître

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