SC/14903

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de mai, Mme Linda Thomas-Greenfield (États-Unis):

Les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné l’attaque lancée contre les positions de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) par le Mouvement du 23 mars (M23) le 22 mai 2022 dans la région de Shangi, dans le Nord-Kivu. 

Les membres du Conseil ont une nouvelle fois fermement condamné toutes les attaques et provocations visant la MONUSCO.  Ils ont souligné que les attaques visant délibérément des soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international.  Ils ont appelé les autorités congolaises à ouvrir rapidement une enquête sur ces attaques, à en traduire les auteurs en justice et à tenir le pays contributeur de troupes concerné au fait de l’évolution de la situation.

Les membres du Conseil ont exprimé leur préoccupation face à la recrudescence de l’activité des groupes armés dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo.  Ils ont de nouveau condamné tous les groupes armés actifs dans le pays, notamment le M23, la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), les Forces démocratiques alliées (ADF), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et plusieurs autres groupes armés nationaux et étrangers.  Ils ont demandé à tous les acteurs de mettre un terme à la violence et aux violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire et aux atteintes à ces droits.

Les membres du Conseil ont salué la volonté des signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération d’agir face à la menace que représentaient tous les groupes armés opérant dans l’est de la République démocratique du Congo.  Ils ont exhorté les groupes armés opérant dans l’est du pays à participer sans conditions au processus politique initié par le Conclave des chefs d’État de la région sur la République démocratique du Congo, tenu à Nairobi, au Kenya, et tous les groupes armés qui remplissaient les conditions requises à déposer les armes dans le cadre du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S).  Ils ont demandé instamment au Gouvernement de la République démocratique du Congo et à ses partenaires, et notamment aux institutions financières internationales, d’apporter d’urgence un soutien adéquat en temps voulu en faveur d’une mise en œuvre rapide et effective du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des ex-combattants remplissant les conditions requises, sous la coordination du PDDRC‑S. 

Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par la situation humanitaire actuelle dans l’est de la République démocratique du Congo, qui était marquée par une augmentation notable du nombre de personnes ayant besoin de protection et d’assistance humanitaire.  Ils ont demandé au Gouvernement de la République démocratique du Congo de se pencher sur les causes profondes de cette situation et aux partenaires d’accroître leur aide au Gouvernement congolais pour qu’il puisse surmonter ces difficultés.

Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait que la MONUSCO dispose de toutes les capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat et promouvoir, y compris en prenant des mesures supplémentaires le cas échéant, la sûreté et la sécurité du personnel de maintien de la paix des Nations Unies et de ses opérations, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil.  Ils ont souligné que les pays hôtes étaient responsables au premier chef de la sûreté et de la sécurité du personnel et des biens des Nations Unies et insisté sur l’importance que revêtaient les échanges et les communications entre la MONUSCO et le Gouvernement congolais.

Les membres du Conseil ont pris note de l’action que menaient les Forces armées de la République démocratique du Congo, notamment avec l’appui de la MONUSCO, pour lutter contre la menace que représentaient les groupes armés dans le pays.  Ils ont réaffirmé leur plein appui à l’action de stabilisation menée par la MONUSCO et exprimé leur profonde gratitude aux pays qui fournissaient des contingents ou du personnel de police à la Mission.

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