CANADA

Allocution

de

L’Honorable Susan Whelan
Ministre de la Coopération Internationale
 

à la Conférence internationale sur le financement du développement

 Monterrey, Mexique
 18-22 mars 2002




Mesdames et messieurs, bonjour.

Pour commencer, permettez-moi de vous dire que c’est pour moi un honneur de prendre part à cet événement historique. Nous avons l’occasion, ici, de faire de grands pas vers l’atteinte des objectifs de développement que nous avons en commun. Je regarde vers le passé, et je pense au Sommet du millénaire. Je regarde vers l’avenir, et je pense à la réunion du G8 au Canada et au Sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg. Nous sommes témoins, à l'échelle internationale, de changements considérables dans le domaine de la coopération au développement.

Le monde est prêt à établir de nouvelles relations basées sur le partenariat et fondées sur des obligations mutuelles. En fait, la nouvelle philosophie du développement repose sur une redéfinition radicale de nos rapports : principe de l’appropriation par les pays, responsabilité des pays en développement en matière de bonne gouvernance, obligation de rendre compte, réforme des politiques. Les pays développés ont des obligations réciproques sur les plans des politiques et du soutien financier. Le Canada appuie cette nouvelle philosophie du développement et, à la présidence du G8, il est bien placé pour donner le ton. Le Canada cherche activement à renforcer l’efficacité de son aide – reconnaissant qu’il s’agit là aussi d’une démarche de « partenariat ». Le Canada concrétise ce souci d’efficacité par l’investissement de nouvelles ressources. Dans son dernier Budget, il a annoncé qu’il allait injecter des crédits supplémentaires de un milliard de dollars canadiens pour faciliter l’atteinte des objectifs énoncés dans la Déclaration du millénaire.

Au cours des cinquante dernières années, le monde a beaucoup appris au sujet de l’efficacité des démarches de développement. Il existe maintenant un consensus sans précédent entre les pays développés et les pays en développement, sans oublier les grandes institutions de développement, sur les buts communs que sont la réduction de la pauvreté, l’éducation de base, l’égalité des sexes, la réduction de la mortalité maternelle et infantile, la prestation de services en santé de la reproduction et l’adoption de stratégies de développement durable. 

Il reste beaucoup de chemin à faire, nous le savons tous. Cependant, le simple exercice de s’entendre sur des buts communs est, selon moi, une source d’optimisme.

Il existe non seulement une vision commune des objectifs du développement, mais aussi un consensus de plus en plus large au sujet d’un ensemble de principes clés sur la façon dont l’aide est fournie. Je pense notamment à l’appropriation à l’échelle locale des stratégies de développement, à la coordination entre donateurs, aux démarches axées sur les résultats et au renforcement des partenariats de développement.

Le Canada appuie cette nouvelle vision du partenariat ainsi que les Objectifs de développement du millénaire. Il voit le projet de Déclaration de Monterrey comme une démarche mondiale à l’égard du développement. Conjugués aux engagements pris par les dirigeants africains dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, le NPDA, et au Plan d’action adopté par le G8 pour donner suite au NPDA, ces consensus représentent autant de matériaux pour construire et consolider le nouveau partenariat. 

Le NPDA est un programme qui marquera l’histoire, parce qu’il a été mis sur pied par les Africains et pour les Africains. Les dirigeants africains prennent en main leur propre développement. Ils élaborent un programme économique et politique progressiste qui englobe le commerce et les nouvelles technologies, qui crée un climat favorable aux affaires et qui s’attaque aux problèmes de gouvernance et de corruption. Ils sont déterminés à rendre leurs pays plus sûrs pour les investisseurs.

Le Canada fera valoir son soutien aux partenariats de développement comme le NPDA lors du Sommet du G8, cet été, à Kananaskis. Il continuera d’encourager les États africains à travailler avec tous leurs citoyens, et en leur nom à tous, pour instituer la paix et la sécurité, qui sont les conditions préalables au développement durable et à la réduction de la pauvreté.

Je suis aussi encouragée par la reconnaissance de plus en plus vaste du fait que l’aide publique au développement ne peut régler, à elle seule, les immenses problèmes de développement auxquels le monde fait actuellement face.  Les pays développés doivent accroître la cohérence des politiques nationales qui ont une incidence sur le développement. C’est dans cet esprit que j’ai récemment eu le grand plaisir d’annoncer que le Canada allait annuler entièrement le solde de la dette de la Tanzanie à son égard – qui atteignait presque 84 millions de dollars canadiens. Les économies que réalisera la Tanzanie pourront être réinvesties dans des secteurs de première importance comme l’éducation, les soins de santé et la prévention du VIH/sida.

Dans le projet de Déclaration de Monterrey, les pays en développement s’engagent à des changements importants :

  •  l’adoption de politiques fiscales et monétaires prudentes;
  •  l’amélioration de la transparence;
  •  le renforcement du système judiciaire, et ainsi de suite.
Le nouveau processus de coopération au développement exige, de la part des pays en développement, de faire preuve d’initiative et de détermination.  Le projet de consensus de Monterrey reconnaît que l’on devra mobiliser des ressources considérables si l’on veut atteindre les Objectifs de développement du millénaire. L’aide publique au développement continuera de jouer un rôle déterminant. Cependant, nous devons aller au-delà de cette aide pour mobiliser les moyens nécessaires et pour atteindre les buts et les cibles que nous nous sommes collectivement fixés.

Les pays développés, y compris le Canada, doivent se montrer à la hauteur.  Cette conférence nous offre une occasion en or de concilier des orientations différentes, de commencer à travailler plus efficacement ensemble et, surtout, de poser des gestes concrets pour créer un monde meilleur.

Je vous remercie.



Déclarations faites durant la Conférence
Nouvelles de la Conférence