GABON

Déclaration

de

El Hadj Omar Bongo
Président du Gabon

Conférence internationale sur le financement du développement

Monterrey, Mexico
18-22 mars 2002 

Monsieur le Président, Messieurs les chefs d' Etat et de Délégation,
Monsieur le Secrétaire Général de l'ONU,
Honorables Délégués, Mesdames, Messieurs,

Voilà de nombreuses années que des rencontres sur le développement sont organisées à travers le monde. Nous félicitons le Secrétaire Général des Nations Unies qui en prend l'initiative. Nous nous réjouissons de la forte participation de la Communauté Internationale à ces fora de concertation.

Ces réunions, est-il besoin de le souligner, ont suscité chaque fois beaucoup d'espoir et amené les pays africains à mettre en oeuvre des réformes politiques, économiques, financières et sociales. Ces réformes, nous étaient présentées comme des préalables incontournables.

Mais force est de constater aujourd'hui qu'en dépit de l'engagement ferme des Etats africains dans la voie de ces réformes, nos réunions demeurent de grandes messes médiatiques sans lendemain pour nos pays, sans perspectives pour leurs populations.

Il en va ainsi parce qu'à notre engagement ne correspond pas, jusqu'à présent, de la part de nos partenaires, une volonté réelle et un engagement ferme au développement, donc à lutter avec nous contre la pauvreté.

Comment pouvez-vous imaginer que l'Afrique avec 10 pour cent de la population du globe, ne représente que moins de 2 pour cent dans le commerce mondial ?

Comment se fait-il que, depuis les années 60, l'engagement d'une aide publique au développement à hauteur de 0,7 pour cent du PNB n' ait pas été tenu ?

Mais puisque nous sommes réunis ici pour évoquer les problèmes de financement du développement en vue de réduire la pauvreté et construire ensemble un monde de justice et de solidarité, attaquons-nous aux vrais problèmes.

Un regard jeté sur notre planète fait apparaitre qu'on ne peut construire un monde démocratique juste, harmonieux et de paix dans la pauvreté. Il n'y aura ni démocratie, ni développement durable, ni paix véritable, sans amélioration des conditions de vie du plus grand nombre.

Si notre objectif est donc de réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2015, donnons-nous les moyens concrets d'atteindre cet objectif et passons du stade de la rhétorique à celui de la pratique.

Mesdames, Messieurs,

Pour notre part, comme je viens de le dire, nous respectons nos engagements. La démocratie a droit de cité en Afrique, la bonne gouvernance s'installe, nous payons nos dettes, l'intégration régionale s'organise.

Par ailleurs, l'esprit du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) est tel qu'ensemble nous devons choisir, à présent, les centres d'intérêt qui vont crédibiliser au mieux nos actions. Ces centres d'intérêt, vous le savez, sont nombreux. De manière spécifique nous pouvons retenir principalement : la mobilisation de l'aide publique au développement, le poids de la dette, la lutte contre le SIDA et le paludisme, et l'accès aux marchés .

Dans cette énumération, nous ne pouvons pas ne pas rappeler nos préoccupations fortes relatives aux infrastructures, aux secteurs productifs et aux ressources humaines.

Enfin, il convient de souligner que n'atteindrons jamais les objectifs visés sans une réelle harmonisation de nos politiques, économiques, industrielles, sociales et culturelles.

Je ne puis terminer mon propos sans évoquer les concepts du type « pays à revenus intermédiaires ». de tels concepts excluent certaines nations de tous les avantages dont bénéficient les autres pays en développement.

Mais le Gabon et l'Afrique ne peuvent ni disparaître, ni rester longtemps en marge de l'évolution du monde. A chacun de nous de veiller à cela...

Puisse le consensus de Monterrey, dans ce mutuel engagement etre pour les uns et les autres d'un grand apport et ouvrir une nouvelle ère de coopération pour les peuples du monde.

Je vous remercie.



Déclarations faites durant la Conférence
Nouvelles de la Conférence