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UN Programme on Disability   Working for full participation and equality

A/58/61 - E/2003/5
Examen et évaluation du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées
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Annexe
            Politiques et programme : faits récents

I.   Introduction

1.            Dans sa résolution 56/115 du 19 décembre 2001, l’Assemblée générale exhortait les gouvernements et les organisations gouvernementales et non gouvernementales à promouvoir les normes internationales relatives aux handicapés, à mettre en oeuvre des campagnes d’information et à accorder une attention particulière à certaines catégories de handicapés, notamment les enfants handicapés, les filles et les femmes handicapées et les personnes souffrant d’incapacités liées au développement et de troubles mentaux. Trente-deux gouvernements et plusieurs organisations intergouvernementales et organismes des Nations Unies ont rendu compte des mesures prises en vue d’appliquer cette résolution [a].

II.   Activités des gouvernements

2.            Au paragraphe 4 de sa résolution 56/115, l’Assemblée générale encourage les gouvernements à prendre des mesures concrètes pour mieux assurer l’égalisation des chances des handicapés « en mettant l’accent sur l’accessibilité, la santé, l’éducation, les services sociaux, [...] les filets de sécurité, l’emploi et les moyens de subsistance durables ».

A.    Accessibilité

3.            De nombreux gouvernements ont fait savoir que les plans, mesures et législations adoptés au niveau national faisaient une place prépondérante à la suppression des barrières physiques et à la création d’un environnement habilitant. Plusieurs d’entre eux ont promulgué des lois et adopté des normes techniques relatives à l’accessibilité des bâtiments, des lieux ouverts au public et des services de transport. On peut notamment citer : la Chine, qui a adopté un code de construction et des normes techniques; Chypre, qui a amendé sa législation relative aux chaussées et aux bâtiments pour supprimer les barrières physiques qui entravent l’accès aux voies et lieux publics; la Finlande, qui a publié en 2001 des directives nationales sur l’utilisation des sols, ainsi qu’une loi sur le transport de passagers; la Grèce, qui s’appuie sur sa réglementation générale en matière de construction pour faciliter l’accès aux transports publics; Malte et les Pays-Bas, qui l’un et l’autre recourent à leur législation sur l’égalité des chances pour favoriser l’accessibilité pour tous; le Mexique, qui a adopté en 2001 un programme institutionnel pour l’accessibilité des bâtiments et des infrastructures publiques contenant des recommandations sur l’accessibilité des lieux publics, à l’instar de la loi sur l’accessibilité adoptée par les Philippines; les Maldives, dont les codes et règles de construction contiennent des dispositions relatives à l’accessibilité et aux handicapés; le Sénégal, qui, dans le cadre de la révision des codes de planification urbaine intègre des dispositions relatives à l’invalidité et à l’accessibilité; et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, qui a spécifiquement étendu aux handicapés le droit au transport public dans la loi intitulée Disability Discrimination Act (chap. 50) de 1995 (loi sur la discrimination à l’égard des handicapés).

4.            Certains gouvernements utilisent leurs ressources budgétaires pour promouvoir l’accessibilité. En Italie, la loi de finances de 2000 alloue des crédits à des organisations à but non lucratif, pour la planification de bâtiments accessibles aux handicapés. D’autres gouvernements établissent des plans et fixent des objectifs pour promouvoir l’accessibilité; la Hongrie a prévu de faciliter l’accès aux bâtiments abritant des services publics, en particulier services de santé, d’éducation et de formation, et services sociaux; la Norvège a fixé, pour la période allant de 2005 à 2012, des objectifs visant à assurer l’accès sans entrave aux bâtiments et aux espaces publics, aux services d’information et de communication, ainsi qu’aux transports publics; les normes techniques établies en Slovaquie et le plan d’action national relatif aux handicapés mis en oeuvre par la Suède visent à améliorer l’accessibilité des bâtiments et espaces publics. Plusieurs gouvernements ont organisé des campagnes d’information : le Kenya a associé campagnes d’information et réglementation en faveur de bâtiments et de lieux publics accueillants pour les handicapés; le Pakistan accorde une attention particulière à la construction de bâtiments et d’espaces accessibles publics ou privés; en Suisse, une initiative populaire pour assurer l’égalité des droits aux handicapés et un projet de loi en cours d’élaboration visent à garantir l’accès aux bâtiments, aux transports publics et aux logements.

5.            L’action en faveur de l’accès aux technologies de l’information et des communications passe par la formation du personnel national, l’aide financière, la promulgation de lois et l’élaboration de normes techniques. En ce qui concerne les moyens de communication de substitution, la Hongrie appuie notamment l’emploi et la formation d’interprètes en langue des signes. À Trinité-et-Tobago, les journaux télévisés quotidiens sont traduits en langue des signes; au Portugal, des services de télétexte sont proposés aux malvoyants. En Espagne, les lois publiques 15 et 34 de juillet 2001 prévoient l’élimination des barrières qui entravent l’accès aux produits audiovisuels et à l’Internet. Dans le cadre des programmes mis en oeuvre par la Pologne en faveur de l’enseignement supérieur, le Programme Pegasus permet aux handicapés d’obtenir des prêts sans intérêts pour acheter, entre autres, du matériel informatique. La Thaïlande a créé en 1999 un sous-comité informatique pour les handicapés et elle collabore actuellement avec le Japon en vue d’ouvrir à Bangkok un Centre de développement pour l’Asie et le Pacifique consacré au handicap, dont l’inauguration est prévue en 2004.

B.    Services de santé et services sociaux

6.            Les gouvernements ont présenté divers services sanitaires et sociaux, en appelant l’attention sur la prévention de facteurs pouvant être à la source de handicaps, la promotion de l’éducation intégratrice, la réadaptation et les initiatives favorisant l’autonomie des handicapés. À Chypre, en Jordanie et aux Philippines, l’action gouvernementale est centrée sur la réadaptation sociale, la rééducation et les soins; la Hongrie axe ses efforts sur le traitement médical et la recherche en faveur de la rééducation, de la prévention et de l’insertion sociale des handicapés. En Finlande, la loi sur les soins de santé primaires met l’accent essentiellement sur les mesures préventives, notamment l’éducation en matière de santé, la rééducation médicale et la réadaptation professionnelle. Au Mexique, le programme national de santé 2001-2006 vise essentiellement à renforcer la prévention et la réadaptation; un registre national consacré au handicap a en outre été créé. Le Sénégal met au point un programme national de réadaptation en milieu communautaire. Le Pakistan fournit des soins médicaux aux handicapés et a pris des mesures pour éradiquer la poliomyélite. Aux États-Unis, la décision de la Cour suprême dans l’affaire Olmstead c. L.C. (98-536) a conclu que la ségrégation abusive de handicapés dans certaines institutions pouvait constituer un acte de discrimination fondée sur le handicap et a jugé que les institutions gouvernementales pouvaient, en vertu de l’Americans with Disabilities Act (PL 101-336) (loi sur les Américains handicapés), être contraintes à fournir aux handicapés des services en milieu communautaire, au lieu du placements en institution.

7.            De nombreux gouvernements ont fait état de mesures visant à prévenir les facteurs pouvant être à la source de handicaps. Le Cambodge a intégré des stratégies de prévention à ses politiques et programmes de santé primaire et met en place des services de réadaptation en collaboration avec le secteur non gouvernemental. La Chine a pris des mesures relatives à la prévention et au traitement des handicaps mentaux dans 551 cantons. Les mesures prises par l’Italie et par la Norvège sont axées sur la prévention des facteurs pouvant être à la source de handicaps, sur le diagnostic et sur l’éducation; l’Italie fournit une aide aux parents de handicapés profonds. Les Maldives mettent en oeuvre un programme de sensibilisation de l’opinion sur les carences en iode et ont lancé des campagnes de fourniture de suppléments en vitamine A à l’intention des enfants. En matière de prévention, la Thaïlande a notamment créé des centres de soins de santé communautaires et lancé des programmes de vaccination contre la poliomyélite, la rubéole, le tétanos et la méningite.

8.            De nombreux gouvernements ont fait état de mesures prises pour fournir aux handicapés des services leur assurant la plus grande autonomie possible au sein de la collectivité; notamment l’instauration d’une garantie de ressources et la mise en place de filets de sécurité, ou l’élaboration de programmes spéciaux et la création d’institutions spécialisées. La Suisse a révisé sa législation fédérale sur l’assurance invalidité afin de favoriser l’autonomie des handicapés; la Suède réformera son régime de pensions d’invalidité en janvier 2003 afin de favoriser l’indépendance des handicapés; au Brésil, des plans de pension mensualisée prévoient l’indemnisation des handicapés dans l’incapacité de travailler ou vivant dans la pauvreté. En Espagne, les services de réadaptation s’appuient sur un mandat constitutionnel et comprennent des services de rééducation médicale et de santé, ainsi que des services sociaux et une aide domestique pour les handicapés. La Finlande a lancé un projet sur les techniques palliatives visant à améliorer la formation du personnel concerné et à mettre au point de nouveaux modèles de services sanitaires et sociaux. En Grèce, les centres de convalescence, de rééducation et de réadaptation sociale proposent des services de réadaptation et favorisent l’intégration sociale et l’autonomie des handicapés. À Malte, les services d’assistance à la vie quotidienne destinés aux personnes intellectuellement déficientes ne sont plus dispensés dans de grandes institutions mais dans des centres de jour de petite taille. La République de Moldova a créé en 2001 un Centre national scientifique et pratique de neurologie et neurochirurgie pour favoriser l’autonomie des handicapés. Les Maldives fournissent des appareils et une aide financière aux handicapés à faible revenu. Depuis 1999, la Slovaquie propose des services sociaux et une aide financière aux handicapés profonds.

C.    Emplois et moyens de subsistance durables

9.            L’intégration des handicapés dans le marché du travail classique, grâce, du côté de l’offre, à des programmes de formation professionnelle et à l’établissement de quotas et, du côté de la demande, à des mesures d’aide à l’emploi et à l’octroi d’avantages fiscaux aux employeurs qui recrutent des handicapés est une des tendances qui se dégage des rapports examinés. Le Brésil, la République de Moldova et le Pakistan ont établi des quotas allant de 2 à 5 % pour l’emploi de handicapés sur le marché du travail classique. Les législations nationales chypriote (loi de 2000 sur les handicapés), italienne (loi 68 de 1999) et grecque (loi 2643/98) assurent la protection et la promotion des handicapés sur le marché du travail. La Hongrie a adopté des dispositions visant à protéger les handicapés contre la discrimination et à lever les obstacles qui s’opposent à leur embauche; Malte encourage les employeurs à prévoir des replacements pour les employés frappés d’une invalidité; le Parlement néerlandais a adopté en 2002 une législation sur l’emploi des handicapés. Le Mexique s’emploie à faciliter l’accès au milieu de travail, recherche des débouchés pour les handicapés et encourage leur insertion dans le marché du travail classique. En Norvège, des initiatives en faveur de la réadaptation professionnelle sont associées à des mesures visant à promouvoir l’égalité des chances face à l’emploi, notamment grâce à des postes de travail assisté et au travail à domicile.

10.         Plusieurs gouvernements ont examiné le rôle des aides financières et des mesures d’aide à l’emploi de handicapés. La Chine a décidé des baisses d’impôt pour les entreprises qui en emploient. Le Portugal, l’Espagne et la Thaïlande ont adopté des mesures, des lois et des programmes favorisant leur intégration dans le monde du travail, grâce à l’octroi d’avantages financiers aux employeurs. À partir de 2003, la Suède accordera des avantages financiers pour favoriser la réadaptation et l’embauche de handicapés. D’ici à 2004, le Royaume-Uni étendra aux petites entreprises, au secteur du maintien de l’ordre et à d’autres secteurs auxquels les handicapés n’ont pas habituellement accès, le domaine d’application de la loi intitulée Disability Discrimination Act (chap. 50) de 1995 (loi sur la discrimination à l’égard des handicapés). En Pologne, le Fonds national de réadaptation des personnes handicapées appuie financièrement certains programmes consacrés aux handicapés et aux employeurs, organisations et institutions qui travaillent en leur nom.

11.         Afin de permettre aux handicapés de trouver un emploi rémunérateur et d’exercer ainsi leurs droits fondamentaux, les Gouvernements cambodgien, chinois, hongrois, kényen, pakistanais, philippin et thaïlandais ont créé des centres de formation et de réadaptation ou des programmes ayant trait à l’emploi. La Finlande et la Hongrie encouragent l’embauche classique grâce à la réadaptation et à la formation professionnelle. Le programme de bourses de perfectionnement des travailleurs appliqué au Mexique appuie la formation des handicapés chômeurs grâce à la fixation de quotas incitatifs ou à la réservation d’emplois. Aux Maldives, les organisations non gouvernementales locales organisent des cours de formation en informatique pour handicapés. En 2000, les Philippines ont lancé un programme visant à leur ouvrir l’accès à un emploi normal et à la formation; d’après les estimations, 18 500 personnes en ont bénéficié à ce jour. La Thaïlande a créé en 1998 un programme de formation visant à assurer l’autonomie au Centre national de rééducation médicale de Sirindhorn et a célébré, en 2002, l’année de l’emploi pour les handicapés.

D.    Action en faveur de l’instauration d’une société mieux intégrée

12.         L’action des gouvernements en faveur de l’instauration d’une société mieux intégrée se traduit notamment par l’élaboration de plans ou programmes nationaux auxquels ils participent activement, la commande d’études indépendantes et la création d’organes centralisés ou de mécanismes de coordination. De nombreux gouvernements ont souligné le rôle joué par les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés dans l’élaboration et l’évaluation des mesures et des plans les concernant. Chypre a créé un Conseil de réadaptation au sein du Ministère du travail et de l’assurance sociale, qui centralise les questions relatives aux handicapés. En Finlande, les mesures et les lois concernées sont axées sur la promotion de l’autonomie et sur l’égalité des chances; le Conseil d’État sur le handicap est un organe consultatif au service des ministères et des institutions publiques. La Hongrie a créé un organe consultatif gouvernemental en application de la loi XXVI de 1998 sur les droits et l’égalité des chances des handicapés. En Jordanie, le Conseil national pour la protection des handicapés, créé en vertu de la loi spéciale sur la protection des handicapés (loi 12 de 1993), leur assure protection et une formation; il appuie également les organisations du secteur privé et les organisations non gouvernementales. En 2001, le Mexique a créé un Bureau chargé de la promotion et de l’intégration sociale des handicapés, dépendant du Cabinet présidentiel. Il a également créé un Conseil consultatif pour l’intégration des handicapés chargé d’orienter les décisions et de coordonner l’action des pouvoirs publics en matière d’invalidité. La Norvège assure le suivi des mesures relatives à l’invalidité et vise à renforcer la coopération interministérielle en ce qui concerne le plan d’action gouvernemental consacré aux handicapés. À Trinité-et-Tobago, le Comité national de coordination des questions relatives à l’invalidité conseille le Gouvernement. En 1999, le Royaume-Uni a créé une Équipe spéciale indépendante chargée des droits des handicapés, qui a publié un document intitulé « From exclusion to inclusion » (De l’exclusion à l’intégration) qui sert de référence pour l’élaboration des mesures et programmes dans ce domaine.

13.         La non-discrimination et la promotion de l’égalité des chances sont les principaux axes des mesures législatives dont les gouvernements ont rendu compte, notamment les lois sur l’égalité des chances adoptées par Malte et par Trinité-et-Tobago, qui protègent les individus contre la discrimination fondée sur le handicap; un amendement apporté à la Constitution de la Suisse, qui rend illégale la discrimination fondée sur le handicap. Le Kenya révise actuellement sa Constitution en vue de présenter de manière appropriée les questions relatives à l’invalidité et le Sénégal élabore un projet de loi générale sur la rééducation médicale, l’éducation, la formation et l’emploi des handicapés. La Constitution de la Thaïlande, en date de 1997, contient des dispositions spéciales relatives aux handicapés et supprime les restrictions à l’exercice de leurs droits. Aux États-Unis, l’Americans with Disabilities Act (PL 101-336) (loi sur les Américains handicapés) supprime les obstacles à la participation des handicapés à la vie sociale et économique, tandis que la « New Freedom Initiative (2001) » (Nouvelle initiative en faveur de la liberté) fait partie des efforts menés à l’échelle nationale pour lever les barrières qui empêchent les handicapés de vivre au sein de la collectivité.

14.         Parmi les autres stratégies, plans et programmes visant à améliorer l’intégration sociale on notera le Programme national lituanien sur l’intégration sociale des handicapés (2003-2012); le Plan national pour l’égalité adopté par le Portugal; le Programme national de réadaptation et de protection sociale pour l’intégration des handicapés (2000-2005) mis en oeuvre par la République de Moldova; le Plan d’action des Philippines (1993-2002) et le Plan d’action pour les handicapés (1997-2002) élaboré par l’Espagne. Ces trois dernières années, le Brésil a adopté des lois et programmes relatifs à l’intégration sociale axés sur l’intégration dans le secteur public (décret fédéral No 3298/1999 et Plan pluriannuel 2000-2003) et sur l’établissement de normes pour la promotion et la protection des droits fondamentaux de tous les Brésiliens (Programme national pour les droits de l’homme). En Thaïlande, divers programmes prennent en considération les problèmes des handicapés, en particulier dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de la réadaptation et des services médicaux. La Fédération de Russie a centré son action sur les domaines suivants : renforcement du rôle de l’État dans les services médicaux et sociaux; appui à la production de moyens techniques pour la réadaptation et amélioration des systèmes d’analyse et d’information relatifs à l’invalidité; appui aux organisations de handicapés, notamment aide à la création d’associations à tous les niveaux de la société. En 2001, la Slovaquie a approuvé une approche systématique visant à améliorer les conditions de vie des handicapés. En 2000, en vue de favoriser l’intégration sociale, la Suède a adopté les projets de lois relatifs à un plan d’action national consacré aux handicapés, aux services sociaux et à l’éducation.

15.         La Chine et les Maldives ont élaboré des stratégies nationales axées sur les handicapés ayant des besoins particuliers. Dans le cadre de ses neuvième (1996-2000) et dixième (2001-2005) plans quinquennaux, la Chine a encouragé l’embauche de handicapés, conformément aux principes qui régissent la planification nationale du développement économique et social.

E.    Campagnes d’information

16.         En matière de sensibilisation de l’opinion, les activités des gouvernements vont de l’observance de la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre, à la proclamation d’une année ou d’une décennie spéciale. L’Italie et le Mexique ont lancé en 2002 une campagne de sensibilisation aux droits des handicapés et aux obligations relatives à leur emploi. La Pologne prévoit d’organiser une série d’événements nationaux à l’occasion de l’Année européenne des personnes handicapées en 2003. En Thaïlande, l’observance de la Journée spéciale s’est notamment traduite par la reconnaissance de l’action menée par des entreprises en faveur de l’emploi des handicapés. Au nombre des campagnes à thème, on notera celle menée par le Cambodge en faveur de l’accessibilité; les efforts déployés par le Portugal et par la Slovaquie pour assurer l’égalité des droits, l’aptitude à l’emploi et l’intégration sociale. Le secteur non gouvernemental a coopéré aux campagnes d’information réalisées au Cambodge, au Pakistan et aux Maldives. L’action de la Norvège dans ce domaine vise à assurer aux individus et aux entreprises l’accès aux informations relatives aux activités du secteur public et leur participation au processus démocratique.

F.    Éducation

17.         Il ressort des rapports présentés par les gouvernements une tendance à l’égalisation des chances des handicapés dans l’enseignement normal. Les gouvernements des pays suivants ont signalé l’existence de législations spéciales : Chypre (loi 113(I) 99 sur l’éducation spéciale); Finlande (loi sur l’enseignement de base); Hongrie (loi sur l’égalité des chances); Slovaquie [(Nouvelle loi sur l’université (2001)]; Royaume-Uni (Special Education Needs on Disability Act 2001, loi sur les besoins spéciaux en matière d’enseignement et sur les handicapés). À Malte, le Comité ministériel a traité la question des besoins spéciaux des enfants handicapés en matière d’enseignement, ce qui a abouti à l’instauration d’un système prenant en considération l’opinion des parents. Le Mexique et la Norvège ont chacun fait part de leur volonté politique d’intégrer les enfants et les jeunes handicapés dans l’enseignement normal. La Chine accorde une attention particulière à l’intégration des étudiants souffrant de handicaps visuels ou auditifs et à la bonne gestion des établissements scolaires spécialisés. Le Kenya a créé des centres d’évaluation de l’éducation dans chaque district, afin de garantir le placement des enfants handicapés dans un établissement approprié. Au Pakistan, l’Institut national de l’éducation spéciale a harmonisé les règles d’admission, de placement, d’élaboration de cursus et d’évaluation. La Fédération de Russie a pris des mesures spéciales pour proposer une éducation scolaire aux enfants handicapés et pour les intégrer dans l’enseignement général. En Thaïlande, à l’occasion de l’Année de l’éducation pour les handicapés (1999), les établissements d’enseignement général ont été invités à se doter de structures adaptées.

18.         L’accueil d’étudiants ayant des besoins spéciaux dans les établissements d’enseignement traditionnel peut nécessiter la formation d’éducateurs spécialisés et l’orientation des étudiants handicapés. Ainsi, en Hongrie, l’Institut national de formation professionnelle forme des enseignants et des formateurs spécialisés. Le Ministère jordanien de la culture et du développement fournit aux écoles pour enfants souffrant de handicaps visuels, auditifs ou physiques les services d’enseignants et de pédagogues spécialisés; les centres publics et privés ont dégagé des ressources pour former et éduquer les handicapés mentaux. Le Pakistan a mis au point un programme de formation d’enseignants spécialisés. En Espagne, des formations pratiques dans le secteur privé et des programmes de transition favorisent l’intégration sociale des handicapés.

19.         Certains gouvernements ont fait état du rôle joué par l’aide financière dans l’éducation des handicapés. En Italie, la loi 69 de mars 2000 portait augmentation des crédits alloués au Fonds d’intégration scolaire pour 2000 et 2001. Le Sénégal a présenté un projet de loi permettant aux étudiants handicapés à faible revenu de bénéficier de bourses et d’une réduction des frais de scolarité. En Thaïlande, la loi sur l’éducation nationale de 1999 accorde aux étudiants handicapés 12 ans de scolarité sans frais.

20.         Afin de répondre aux besoins spéciaux des sourds en matière de communication, les gouvernements ont pris des mesures en faveur du langage des signes de chaque pays. Au Brésil, la loi No 10.436 de 2002 a déclaré le langage des signes brésilien langue officielle. La Constitution du Portugal protège et reconnaît le langage des signes portugais en tant que forme d’expression culturelle et outil éducatif pour les handicapés. La Thaïlande a adopté une langue des signes nationale.

G.    Activités des organisations intergouvernementales, de diverses entités et du système des Nations Unies

21.         Les organisations intergouvernementales régionales et les commissions régionales de l’Organisation des Nations Unies ont pris un certain nombre de mesures pour sensibiliser l’opinion et renforcer les capacités en vue d’assurer la pleine participation et l’égalité des chances des handicapés. En mai 2002, les États membres de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) ont proclamé la deuxième Décennie Asie-Pacifique pour les handicapés [b]. L’Union africaine a, quant à elle, proclamé la période allant de 2000 à 2009 Décennie des personnes handicapées en Afrique, afin de promouvoir la pleine participation, l’égalité et l’autonomie des handicapés. La Décennie arabe pour les handicapés, allant de 2003 à 2012, a commencé à la suite des décisions prises à la vingt et unième session du Conseil des ministres arabes de la protection sociale de la Ligue des États arabes. Le Conseil de l’Union européenne a proclamé 2003 Année européenne des personnes handicapées pour attirer l’attention sur les barrières et sur la discrimination auxquelles se heurtent les handicapés et améliorer leurs conditions de vie.

22.         Au cours de la période allant de 2000 à 2005, le Comité international de la Croix-Rouge s’emploiera essentiellement à : a) élaborer des directives de projet pour le traitement des amputés; b) fixer un niveau de formation et mettre au point un programme de formation pour le personnel recruté dans les pays; c) améliorer et normaliser la qualité de produits de base à prix modique, y compris les éléments de prothèse.

23.         Parmi les activités menées par le système des Nations Unies en faveur de l’égalisation des chances pour les handicapés, on notera : le renforcement des capacités nationales; l’amélioration des méthodes de collecte, d’analyse et de diffusion des données relatives à l’invalidité; le soutien scolaire en faveur des handicapés; la promotion de l’accès aux technologies de l’information et des communications; la formation des handicapés en vue de leur donner accès au marché classique du travail et à des moyens d’existence durables; la promotion de stratégies, mesures et programmes visant à éliminer les obstacles qui s’opposent à la participation des handicapés à la vie de la société. La Division de statistique du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies a continué de développer son site Web afin de diffuser données et statistiques concernant l’invalidité (<http://unstats.un.org/unsd/disability/>), a publié des directives et principes relatifs au développement des statistiques sur les handicapés (Guidelines and Principles for the Development of Disability Statistics [c]) et a organisé des ateliers régionaux de formation sur les statistiques ayant trait aux handicapés. Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a examiné, en coopération avec le Rapporteur spécial sur la situation des handicapés de la Commission du développement social, les mesures susceptibles de renforcer la protection et la surveillance des droits fondamentaux des handicapés. Le Haut Commissariat a élaboré un projet de plan à long terme intégrant la prise en considération des questions relatives à l’invalidité dans les activités des organes de suivi des traités. La question de l’accessibilité des bâtiments du Secrétariat de l’ONU a été abordée dans le rapport du Secrétaire général sur le Plan-cadre d’équipement (A/57/285); les travaux de rénovation provisoire sont axés sur l’accessibilité pour les personnes se déplaçant en fauteuil roulant et la signalisation et l’éclairage des toilettes, ascenseurs et zones ouvertes au public; le parcours des visites guidées au Siège est désormais accessible aux handicapés. Le Département de l’information et son réseau de centres et services d’information des Nations Unies ont assuré la diffusion des activités de l’Organisation relatives aux handicapés. La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a collaboré avec les pays concernés pour mettre au point le cycle de recensement de la population et de l’habitation pour 2000, qui comprenait des recommandations relatives à la collecte de données concernant les handicapés. La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) s’est attachée à promouvoir l’autonomie et l’emploi des handicapés, et plus particulièrement à la formation au traitement de texte en braille et à la réadaptation en milieu communautaire. La réunion d’experts consacrée à la mesure des incapacités pour les pays de la CESAO, tenue au Caire du 1er au 5 juin 2002, a mis en lumière la nécessité d’améliorer la qualité des données régionales relatives à l’invalidité, en utilisant de manière appropriée la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé [d] de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et en s’appuyant sur la collaboration technique du Groupe de Washington sur la mesure des incapacités. La Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) a centré son action sur les initiatives d’auto-assistance prises par les handicapés, notamment en ce qui concerne les facilités d’accès aux bâtiments, transports et services publics, ainsi que sur le renforcement des capacités des organisations d’entraide et des organisations de femmes handicapées. Elle appuie l’élaboration de législations nationales relatives à l’invalidité et les mesures visant à sensibiliser l’opinion, en insistant en particulier sur le fossé informatique qui sépare les handicapés du reste de la population. Les participants à la Réunion intergouvernementale de haut niveau marquant la conclusion de la Décennie Asie-Pacifique pour les handicapés (1993-2002), tenue Otsu (Japon) du 25 au 28 octobre 2002, ont adopté le cadre d’action du millénaire pour l’intégration des handicapés de Biwako, afin d’orienter l’action sur l’instauration d’une société intégratrice, sans barrières et fondée sur le respect des droits des handicapés dans la région Asie-Pacifique.

24.         Dans sa résolution 56/115, l’Assemblée générale place la question des enfants handicapés au premier rang de ses priorités. Au nombre des activités menées par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour la prévention des facteurs pouvant provoquer une incapacité chez les enfants figurent la lutte contre les troubles dus aux carences en vitamine A et en iode, la vaccination contre la poliomyélite, la prévention de la rougeole et l’éradication de la dracunculose. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés centre son action sur l’intégration sociale des enfants et adolescents réfugiés handicapés, grâce à l’éducation intégratrice et à la réadaptation en milieu communautaire. Il a publié des directives sur l’incapacité et une fiche d’information intitulée « Action pour les droits de l’enfant ». L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) défend les droits fondamentaux des réfugiés palestiniens handicapés, grâce à la formation professionnelle et à l’intégration au sein de la collectivité. En matière de formation, son action est axée sur l’amélioration des cursus, la construction et l’équipement d’écoles et la réussite scolaire des enfants handicapés.

25.         L’Organisation internationale du Travail (OIT) a participé à l’égalisation des chances en matière de formation professionnelle et d’emploi et a traduit en 10 langues ses directives pratiques pour la gestion du handicap sur le lieu de travail. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est essentiellement concentrée sur le renforcement des capacités en matière d’activités rémunératrices et l’aide d’urgence en vue de la réinsertion des invalides de guerre et autres handicapés et elle a continué de développer son site Web pour y publier sa base de données relative aux handicapés en milieu rural (<http://www.fao.org/sd/ppdirect/rurald/>). L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) s’est employée à renforcer les capacités à l’appui de l’éducation intégratrice, en ce qui concerne la fourniture de matériel technique pour les formateurs et les éducateurs, l’initiation au braille, le développement des langages des signes nationaux et des systèmes de communication de substitution qui y sont associés et l’organisation d’ateliers sous-régionaux consacrés à la formation d’éducateurs spécialisés. Les activités de l’OMS sont centrées sur la prévention des causes d’invalidité, l’appui à la réadaptation en milieu communautaire, la promotion de l’intégration sociale et l’égalisation des chances. En 2001, l’OMS a publié la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé. L’observance en 2001 de la Journée mondiale de la santé (7 avril) était axée sur la promotion et la protection des droits des handicapés mentaux. La Banque mondiale traite des questions relatives à l’invalidité dans le cadre de ses opérations de prêt à l’appui de programmes intégrateurs fondés sur la collectivité, des fonds d’investissement social et de la recherche sur les politiques et stratégies visant l’éducation et l’intégration sociale des handicapés. L’Organisation de l’aviation civile internationale a élaboré des normes et pratiques recommandées relatives à l’accès aux services aériens et aux installations d’aéroport pour les personnes âgées et les handicapés; la dernière pratique recommandée figure dans la dixième édition de l’annexe 9 à la Convention relative à l’aviation civile internationale. L’Union internationale des télécommunications vise à assurer l’accès des handicapés aux nouvelles technologies et explore présentement les moyens d’y parvenir.

H.    Activités menées par des organisations non gouvernementales

26.         Dans sa résolution 56/115, l’Assemblée générale prévoit la participation active des organisations non gouvernementales, en coopération avec les gouvernements, en vue de promouvoir l’égalité des chances pour les handicapés. International Disability Alliance est un réseau constitué des sept organisations non gouvernementales internationales suivantes : l’Organisation mondiale des personnes handicapées, Inclusion International, Rehabilitation International, l’Union mondiale des aveugles, la Fédération mondiale des sourds, la Fédération mondiale des sourds-aveugles et World Network of Users and Survivors of Psychiatry. Ses activités consistent à : a) intervenir auprès des organes et institutions des Nations Unies sur les questions et problèmes courants des handicapés et b) mieux faire entendre la voix des handicapés dans les enceintes internationales et dans les réseaux d’organisations de défense des handicapés. Les participants à la sixième Assemblée mondiale de l’Organisation mondiale des personnes handicapées, tenue à Sapporo (Japon) du 15 au 18 octobre 2002, ont adopté la Déclaration de Sapporo et la Plate-forme de Sapporo relatives aux droits des handicapés. L’organisation Inclusion International fait campagne pour l’égalité des droits des personnes souffrant de déficiences mentales. En Roumanie, elle a participé à l’élaboration de la politique nationale relative aux handicapés, sur la base des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés. Rehabilitation International, réseau mondial regroupant des handicapés, des prestataires de services et des institutions gouvernementales qui cherchent à améliorer la qualité de vie des handicapés et de leur famille, a pris part à des initiatives régionales, notamment la Décennie Asie-Pacifique pour les handicapés et la Décennie des personnes handicapées en Afrique, et a plaidé en faveur de la mise en oeuvre de la Convention interaméricaine sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des handicapés, adoptée par l’Organisation des États américains (OEA). L’Union mondiale des aveugles, qui cherche à réaliser la pleine intégration des aveugles et des mal-voyants, a coopéré avec l’Organisation mondiale contre la cécité, avec l’Organisation mondiale de la santé (initiative « Vision 2020 : le droit à la vue »), ainsi qu’avec l’Organisation internationale du Travail (étude du taux de chômage chez les aveugles et les mal-voyants). L’Union a également été active dans les domaines suivants : protection des droits des aveugles dans les conflits armés, éducation, reconnaissance du braille en tant que langage écrit. La Fédération mondiale des sourds a pris part à un certain nombre d’actions menées récemment par l’ONU dans le domaine des droits des enfants handicapés et de leur éducation, ainsi qu’à des activités d’appui aux Décennies Asie-Pacifique et Afrique pour les handicapés. Les secrétariats nationaux et régionaux de la Fédération ont coordonné différents séminaires et y ont participé (premier séminaire régional sud-américain consacré à la formation des interprètes, tenu en Uruguay en novembre 2001, premier séminaire de femmes sourdes latino-américaines, tenu à Cuba en mai 2002, et séminaire africain consacré au langage des signes, tenu en République-Unie de Tanzanie, notamment). Le World Network of Users and Survivors of Psychiatry s’occupe d’un certain nombre de questions, dont : le droit à la réadaptation, les réformes juridiques en vue d’assurer l’autodétermination et l’autonomie, la protection juridique et les instruments internationaux, la pauvreté et l’exclusion sociale, l’absence de soutien financier et autres, le logement, l’internement ou la détention, et le recours à une législation punitive et restrictive au lieu du traitement médical. 


Notes

[a] Le Brésil, le Cambodge, la Chine, Chypre, l’Espagne, les États-Unis, la Fédération de Russie, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Jordanie, le Kenya, la Lituanie, les Maldives, Malte, Maurice, le Mexique, la Norvège, le Pakistan, les Pays-Bas, les Philippines, la Pologne, le Portugal, la République de Moldova, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, le Sénégal, la Slovaquie, la Suède, la Suisse, la Thaïlande et la Trinité-et-Tobago ont répondu à la note verbale DESA/DIS02/3 du 24 septembre 2002.

[b] Voir résolution 58/4 de la CESAP, en date du 22 mai 2002, intitulée « Promotion d’une société intégrée, sans obstacles et fondée sur le respect des droits au bénéfice des handicapés de la région de l’Asie et du Pacifique au XXIe siècle ».

[c] ST/ESA/STAT/SER.Y/10 (publication des Nations Unies, numéro de vente : E.01.XVII.15).

[d] Genève, Organisation mondiale de la santé, 2001.

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