PROGRAMME DACTION MONDIAL CONCERNANT LES
PERSONNES HANDICAPÉES
1/10 ![>>](disright.gif)
OBJECTIFS, HISTORIQUE ET CONCEPTS
Objectifs
Le Programme d'action mondial concernant les personnes handicapées entend promouvoir
des mesures propres à assurer la prévention de l'incapacité, la réadaptation et la
poursuite des objectifs qui sont la "participation pleine et entière" des
handi-capés à la vie sociale et au développement et 1"'egalité". Par ce
terme, on entend des chances égales à celles de l'ensemble de la population et la
faculté de bénéficier de la même manière qu'eux de l'amélioration des conditions de
vie due au développement social et économique. Ces concepts devraient avoir la même
portée et le même caractère d'urgence dans tous les pays, quel que soit leur niveau de
développement.
Historique
Dans le monde entier, on compte plus de 500 millions de personnes handicapées par des
déficiences mentales, physiques ou sensorielles. Ces personnes ont les mêmes droits que
tout autre être humain, et notamment le droit à l'égalité des chances. Or, elles sont
trop souvent défavorisées par des barrières physi-ques et sociales qui les empêchent
de participer pleinement à la vie de la collectivité. Ainsi, des millions d'enfants et
d'adultes connaissent souvent, dans toutes les régions du monde, le sort des proscrits et
des parias.
L'analyse de la situation des handicapés doit prendre en considération la différence
des niveaux de développement éco-nomique et social et la variété des cultures.
Néanmoins, la responsabilité finale de remédier aux conditions qui mènent aux
déficiences et de faire front aux conséquences de l'incapacité incombe partout aux
gouvernements. Cela ne signifie pas que la société en général et tous les individus et
organisations n'aient pas de responsabilité en la matière. Les gouvernements doivent
prendre l'initiative et rendre les populations conscientes des avantages que tireraient
les individus et la société de l'insertion des handicapés dans tous les domaines de la
vie sociale, écono-mique et politique. Ils doivent également veiller à ce que les
per-sonnes rendues dépendantes par une grave infirmité aient la possibilité d'atteindre
un niveau de vie égal à celui de leurs compatriotes. Les organisations non
gouvernementales peuvent aider les gouvernements de diverses manières en formulant les
besoins, en proposant des solutions appropriées ou en offrant des services venant en
complément de ceux fournis par les gouvernements. Le partage équitable des ressources
financières et matérielles entre tous les secteurs de la population, particulièrement
dans les zones rurales des pays en développement, contribuerait grandement à améliorer
le sort des personnes handicapées en permettant de développer les services collectifs et
d'améliorer les possibilités économiques qui leur sont offertes.
Nombre d'incapacités pourraient être évitées si des mesures étaient prises contre
la malnutrition, la pollution du milieu, la mauvaise hygiène, l'insuffisance des soins
prénatals et postnatals, les maladies transmises par l'eau et les accidents de tous
genres. La communauté internationale pourrait réaliser une percée spectaculaire contre
l'incapacité causée par la poliomyélite, la rougeole, le tétanos, la coqueluche, la
diphtérie et, à un moindre degré, la tuberculose, en appliquant à l'échelle mondiale
des programmes d'immunisation
Le développement économique et social, le renforcement des services sociaux en faveur
de l'ensemble de la population, la redistribution des ressources et des revenus et
l'amélioration du niveau de vie de tous sont, dans de nombreux pays, les préalables de
la réalisation des objectifs du Programme. Il faut mettre tout en uvre pour
prévenir les guerres engendrant la destruction, les catastrophes, la pauvreté, la faim,
les souffrances, les maladies et les infirmités et donc adopter, à tous les niveaux, des
mesures tendant à renforcer la paix et la sécurité internationales, à régler tous les
différends internationaux par des moyens pacifiques, à éliminer toutes les formes de
racisme et de discrimination raciale dans les pays où elles sévissent encore. Il serait
également souhaitable de recommander à tous les Etats Membres de l'Organisation des
Nations Unies d'utiliser au maximum leurs ressources à des fins pacifiques, notamment à
la prévention de l'incapacité et à la satisfaction des besoins des personnes
handicapées. Toutes les formes d'assistance technique qui aident les pays en
développement à se rapprocher de ces objectifs peuvent contribuer à l'application du
Programme. Toutefois, la réalisation de ces objectifs est une tâche de longue haleine,
et il est probable que, dans l'intervalle, le nombre des personnes handicapées
augmentera. Sans mesures correctives efficaces, les conséquences de l'incapacité
viendront ajouter de nouveaux obstacles au développement. Il est donc indispensable que
tous les pays prévoient dans leur plan général de développement des mesures
immédiates pour la prévention de l'incapacité, la réadaptation des handicapés et
l'égalisation des chances.
Définitions
La distinction suivante est faite par l'Organisation mondiale de la santé, dans le
contexte sanitaire, entre déficience, invalidité et handicap :
"Déficience : perte ou anomalie d'une structure ou d'une
fonction psychologique, physiologique ou anatomique.
Invalidité : toute réduction ou absence, due à une déficience, de la
capacité d'exécuter une activité de la manière ou dans la plénitude considérée
comme normales pour un être humain.
Handicap : désavantage résultant pour un individu d'une déficience ou
d'une invalidité, qui limite l'individu concerné dans l'exercice d'un rôle normal pour
lui, compte tenu de son âge, de son sexe et de facteurs sociaux et culturels ou
l'empêche d'exercer ce rôle."
Le handicap est donc fonction des rapports des personnes handicapées avec leur
environnement. Il surgit lorsque ces personnes rencontrent des obstacles culturels,
matériels ou sociaux qui les empêchent d'accéder aux divers systèmes de la société
qui sont à la portée de leurs concitoyens. Le handicap réside donc dans la perte ou la
limitation des possibilités de participer sur un pied d'égalité avec les autres
individus à la vie de la communauté.
Les personnes handicapées ne constituent pas un groupe homogène. Par exemple, les
malades mentaux et les arriérés mentaux, les sujets ayant des troubles de la vue, de
l'audition ou de la parole, les personnes atteintes d'une infirmité locomotrice ou d'une
incapacité dite "médicale" rencontrent tous des obstacles qui, étant
différentes de par leur nature, doivent être surmontés de différentes façons.
Les définitions ci-après ont été élaborées dans cette optique. Les lignes
d'action pertinentes proposées dans le Programme mondial sont définies comme
prévention, réadaptation et égalisation des chances.
Le terme "prévention" s'entend de l'action visant à empêcher l'apparition
de déficiences mentales, physiques et sensorielles (prévention primaire) ou à empêcher
qu'une déficience, une fois survenue, n'entraîne des conséquences négatives sur les
plans physique, psychologique et social.
Le terme "réadaptation" désigne un processus axé sur un objectif et
limité dans le temps qui vise à mettre une personne atteinte d'une déficience en mesure
de parvenir à un niveau fonctionnel optimal du point de vue mental, physique ou social,
donc à lui fournir les moyens de changer sa vie. La réadaptation peut comporter des
mesures visant à compenser la perte d'une fonction ou une insuffisance fonctionnelle (par
exemple au moyen d'appareillages) et des mesures destinées à faciliter l'adaptation ou
la réadaptation sociale.
Le terme "égalisation des chances" désigne le processus par lequel le cadre
général de la société - environnement matériel et culturel, logement et transports,
services sociaux et services de santé, enseignement et emplois, et aussi la vie
cultu-relle et sociale, y compris les installations sportives et les équipe-ments de
loisirs - est rendu accessible à tous.
Notes
1/ International Classification of Impairments, Disabilities and Handicaps (ICIDH),
Organisation mondiale de la santé, Genève, 1980.
|