PROGRAMME DACTION MONDIAL CONCERNANT LES
PERSONNES HANDICAPÉES
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PROPOSITIONS EN VUE DE LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME D'ACTION MONDIAL CONCERNANT LES
PERSONNES HANDICAPÉES
Mesures à prendre au niveau national
Le Programme d'action mondial est conçu pour toutes les nations. La durée nécessaire
pour sa mise en uvre et le choix des secteurs prioritaires varieront toutefois selon
les nations, en fonc-tion de leur situation particulière, des limitations de leurs
res-sources, de leur niveau de développement socio-économique, de leurs traditions
culturelles et de leurs possibilités d'élaborer et d'exécuter les mesures que prévoit
le Programme
Ce sont les gouvernements qui auront au premier chef la responsabilité d'appliquer les
mesures recommandées dans le présent chapitre. Néanmoins, considérant les différences
consti-tutionnelles d'un pays à l'autre, les autorités locales et d'autres organismes
des secteurs publie et privé seront aussi appelés à mettre en uvre les mesures
nationales que préconise le Pro-gramme d'action mondial.
Les Etats Membres devraient de toute urgence lancer des programmes nationaux à long
ternie pour atteindre les objectifs du Programme d'action mondial; ces programmes
devraient faire partie intégrante de leurs politiques de développement éco-nomique et
social.
Les questions concernant les personnes handicapées devraient être examinées dans un
contexte général et non pas isolément. Tout ministère ou organisme public ou privé
chargé d'un secteur donné ou travaillant dans ce secteur devrait être chargé des
questions relatives aux personnes handicapées qui entrent dans son domaine de
compétence. Les gouvernements devraient créer un organisme (par exemple, une commission,
un comité ou tout autre organisme national) pour centraliser l'exa-men et le suivi des
activités relatives au Programme d'action mondial exécutées par les divers ministères
ou autre organismes gouvernementaux et par les organisations non gouvernemen-tales. Tout
mécanisme créé devrait inclure des représentants de tous les intéressés, y compris
les organisations de personnes handicapées. L'organisme centralisateur devrait être en
contact avec les responsables au plus haut niveau.
Pour mettre en uvre le Programme d'action mondial, les Etats Membres devront :
- Planifier, organiser et financer des activités à tous les niveaux;
- Adopter une législation fournissant la base juridique et l'autorité nécessaire pour
prendre des mesures visant à attein-dre les objectifs poursuivis;
- Garantir l'égalité des chances en supprimant les ob-stacles à la pleine
participation;
- Fournir des services de réadaptation en dispensant une assistance sociale,
nutritionnelle, médicale, pédagogique et professionnelle aux personnes handicapées et
en leur fournis-sant des appareils;
- Créer ou mobiliser des organismes appropriés du sec-teur public et du secteur privé;
- Favoriser la création et le développement d'organisa-tions de personnes handicapées;
- Rassembler des renseignements sur le Programme d'action mondial et les diffuser dans
toute la population, y com-pris les personnes handicapées elles-mêmes et leur famille;
- Aider à éduquer le public pour lui faire comprendre les aspects essentiels du
Programme d'action mondial et de son application;
- Encourager la recherche sur les questions relatives au Programme d'action mondial,
- Promouvoir l'assistance et la coopération technique liées au Programme d'action
mondial,
- Favoriser la participation des personnes handicapées et de leurs organisations aux
décisions concernant le Programme d'action mondial.
Participation des personnes handicapées la prise de décisions
Les Etats Membres devraient fournir une assistance accrue aux organisations de
personnes handicapées en vue de les aider a organiser et a coordonner les efforts
qu'elles font pour représenter les intérêts et les préoccupations des personnes
handicapées.
Les Etats Membres devraient s'employer activement a recenser organisations groupant des
personnes handicapées ou les représentants et tout faire pour en encourager le
développement. De telles organisations, sur la composition et la direction desquelles les
personnes handicapées et, parfois les membres de leur famille, ont une influence
décisive, existent dans de nombreux pays. Beaucoup d'entre elles ne disposent pas des
moyens voulus pour s'affirmer et lutter pour leurs droits.
Les Etats Membres devraient entretenir des rapports directs avec ces organisations et
leur donner la possibilité d'influer sur les politiques et décisions gouvernementales
dans tous les domaines les intéressant. Ils devraient leur accorder l'appui financier
voulu a cette fin.
Les organisations et autres organismes, a tous les niveaux, devraient s'assurer que les
personnes handicapées peuvent participer a leurs activités dans toute la mesure du
possible.
Prévention de l'infirmité de l'incapacité et du handicap
Les techniques permettant de prévenir et de combattre la plupart des incapacités
existent et sont en progrès, mais il n'en est pas toujours pleinement usage. Les Etats
Membres devraient prendre les mesures voulues pour prévenir l'infirmité et l'incapacité
et assurer la diffusion des connaissances et des techniques pertinentes.
Il convient de mettre en uvre des programmes coordonnes de prévention a tous les
niveaux de la société portant, entre autres, sur les points suivants:
- Organisation à l'échelon communautaire de services de soins de santé primaires
accessibles à toutes les couches de la population, en particulier dans les zones rurales
et dans les taudis urbains;
- Soins de santé et conseils efficaces pour les mères et les enfants, ainsi que conseils
dans le domaine de la planification de la famille et de la vie familiale;
- Education en matière de nutrition et assistance pour obtenir des aliments appropriés,
en particulier pour les mères et les enfants, y compris la production et l'emploi de
denrées ali-mentaires riches en vitamines et en autres éléments nutritifs;
- Vaccination contre les maladies transmissibles, con-formément aux objectifs du
Programme élargi de vaccination de l'Organisation mondiale de la santé;
- Mise en place d'un système de détection précoce des déficiences et d'intervention
rapide;
- Adoption de règlements visant à assurer la sécurité et mise en uvre de
programmes de formation pour prévenir les accidents à domicile, au lieu de travail, sur
la route et pendant les loisirs;
- Adaptation des tâches, du matériel et de l'environne-ment professionnels et mise en
uvre de programmes pour pré-venir les incapacités ou les maladies professionnelles
ou empêcher leur aggravation;
- Adoption de mesures contre l'usage inconsidéré de médicaments, de drogues, d'alcool,
de tabac et autres stimu-lants ou dépresseurs afin de prévenir les incapacités causées
par les drogues, en particulier parmi les écoliers et les personnes âgées. L'effet que
peut avoir sur les enfants à naître la consom-mation inconsidérée de ces substances
par les femmes enceintes est également une source de grave préoccupation;
- Activités dans le domaine de l'éducation et de la santé publique, pour aider la
population à adopter un modèle de vie qui écarte au maximum les risques d'infirmité;
- Education continue du public et des spécialistes et campagnes d'information sur les
programmes de prévention de l'incapacité;
- Formation appropriée du personnel médical et pa-ramédical et des autres personnes qui
doivent traiter des urgences;
- Mesures préventives incorporées dans la formation des agents de vulgarisation
travaillant dans les zones rurales pour contribuer à réduire les cas d'incapacité;
- Formation professionnelle bien organisée et forma-tion pratique dans l'entreprise en
vue de prévenir les accidents du travail et les incapacités de tous ordres. Il
conviendrait d'ap-peler l'attention sur le fait que les pays en développement ont souvent
recours à une technologie dépassée. Dans bien des cas, une technologie ancienne est
transférée d'un pays industrialisé vers un pays en développement. Le fait qu'elle soit
mal adaptée à la situation du pays et l'insuffisance de la formation et le manque de
protection de la main-d'uvre favorisent l'augmen-tation du nombre d'accidents du
travail et d'incapacités.
Réadaptation
Les Etats Membres devraient développer et assurer les ser-vices de réadaptation
nécessaires pour atteindre les objectifs du Programme d'action mondial.
Les Etats Membres sont encouragés à fournir à tous leurs ressortissants les soins et
les services médicaux nécessaires pour éliminer ou réduire les séquelles de
l'incapacité.
IL faut pour cela leur fournir les services sociaux, nutri-tionnels, médicaux et
professionnels nécessaires pour permettre aux personnes handicapées de mener une vie
aussi pleine que possible. Compte tenu de facteurs tels que la répartition de la
population, la géographie, les stades de développement, cela peut se faire par
l'intermédiaire :
- De travailleurs communautaires;
- D'institutions générales fournissant des services de santé, d'enseignement, de
protection sociale et de formation professionnelle;
- D'autres services spécialisés si les institutions géné-rales ne sont pas en mesure
de fournir les services nécessaires.
Les Etats Membres devraient veiller à ce que toutes les personnes qui ont besoin
d'appareils et d'équipements adaptés aux conditions locales pour mener une vie normale
et indépen-dante puissent en disposer. Ces appareils doivent être fournis pendant le
processus de réadaptation, niais égaiement une fois celui-ci terminé. Il faut
également prévoir des services de répa-ration et remplacer les appareils dépassés.
Il faut assurer au maximum aux personnes handicapées ayant besoin d'équipements de ce
genre les ressources finan-cières et les possibilités matérielles qui leur permettent
de se les procurer et d'apprendre à les utiliser. Les taxes d'importation ou les autres
formalités qui rendent difficile l'acquisition d'ap-pareils et d'équipements qu'on ne
peut pas fabriquer sur place devraient être supprimés. Il faut appuyer la production
locale d'appareils adaptés aux conditions économiques, sociales et techniques dans
lesquelles ils seront utilisés. La conception et la fabrication des appareils devraient
suivre l'évolution générale des techniques dans le pays concerné.
Afin de stimuler la production et la mise au point d'ap-pareils sur le plan local, les
Etats Membres devraient envisager de créer des centres nationaux qui seraient chargés de
contri-buer à cette mise au point à l'échelon local. Dans bien des cas, ils pourraient
recourir, à cet effet, à des écoles spécialisées et des instituts de technologie
existants. Une coopération régionale à cet égard pourrait être envisagée.
Les Etats Membres sont encouragés à prévoir, dans le cadre du système général de
prestation de services sociaux, le personnel apte à donner les conseils et autres formes
d'aide dont les personnes handicapées et leur famille ont besoin pour résoudre leurs
problèmes.
Lorsque les ressources offertes par le système général de protection sociale ne
permettent pas de répondre aux besoins, on peut faire appel à des services spéciaux en
attendant que la qualité du système s'améliore.
Dans la limite des ressources disponibles, les Etats Mem-bres sont encouragés à
prendre les mesures spéciales qui se révé-leraient nécessaires pour assurer la
prestation et l'utilisation sans restrictions des services requis par les personnes
handica-pées vivant dans les zones rurales, les taudis des villes et les bi-donvilles.
Les personnes handicapées ne devraient pas être séparées de leur famille ni de leur
communauté. Le système de prestation de services doit prendre en considération les
problèmes de transport et de communications, la nécessité de services d'appui en
matière sociale et sur le plan de la santé et de l'enseignement, J'existence de
conditions de vie primitives et souvent dan-gereuses et, dans les taudis en particulier,
le fait que les bar-rières sociales peuvent empêcher les gens de rechercher ou d
ac-cepter des services. Les Etats Membres devraient assurer une répartition équitable de
ces services entre tous les groupes de population et toutes les régions géographiques,
selon les besoins.
Les services sanitaires et les services sociaux pour les malades mentaux ont été
particulièrement négligés dans de nombreux pays. Il faudrait compléter les soins
psychiatriques par un appui social et des conseils aux patients et à leur famille qui
souffrent souvent d'une tension particulière. Lorsque ces services existent, la longueur
du séjour et la probabilité d'une nouvelle hospitalisation diminuent. Quand une personne
retar-dée mentale souffre en plus de maladie mentale, il faut que le personnel de santé
connaisse les besoins spécifiques associés au retard mental.
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