Action 21: Chapitre 11
LUTTE CONTRE LE DEBOISEMENT
DOMAINES D'ACTIVITE
11A. Maintien des rôles et fonctions multiples de tous les types de forêts,
terres forestières et surfaces boisées
Principes d'action
11.1. Les politiques, méthodes et mécanismes adoptés pour soutenir et développer
les rôles écologique, économique, social et culturel multiples des
arbres, des forêts et des terres forestières souffrent de graves
insuffisances. De nombreux pays développés sont confrontés aux effets
de la pollution atmosphérique et des incendies sur leurs forêts. Il faut
souvent adopter au niveau national des mesures et des méthodes plus
efficaces pour améliorer et harmoniser l'élaboration des politiques, les
plans et les programmes, les mesures et instruments législatifs, les
modes de développement, la participation du grand public, et notamment
des femmes et les populations autochtones, la participation des jeunes, le
rôle du secteur privé, des organisations locales, des organisations non
gouvernementales et des coopératives, le développement des compétences
techniques et pluridisciplinaires et la qualité des ressources humaines;
la vulgarisation forestière et l'éducation du public, les moyens de
recherche et l'appui à la recherche, les structures et mécanismes
administratifs, y compris la coordination intersectorielle, la décentralisation
et les systèmes de responsabilité et d'incitation, et la diffusion de
l'information et les relations publiques. Cela est particulièrement
important pour assurer une approche rationnelle et holistique d'un développement
durable et écologiquement rationnel des forêts. La nécessité de préserver
le rôle multiple des forêts et des terres forestières par un
renforcement adéquat et approprié des mécanismes institutionnels a été
maintes fois soulignée dans un grand nombre de rapports, décisions et
recommandations de la FAO, de l'OIBT, du PNUE, de la Banque mondiale, de
l'UICN et d'autres organisations.
Objectifs
11.2. Les objectifs de ce domaine d'activité sont les suivants :
a) Renforcer les institutions forestières nationales pour accroître la
portée et l'efficacité des activités relatives à la gestion, à la
conservation et au développement durable des forêts et pour assurer
l'utilisation et la production durables de biens et services forestiers,
tant dans les pays développés que dans les pays en développement. D'ici
à l'an 2000, renforcer les capacités et les moyens des institutions
nationales pour leur permettre d'acquérir les connaissances nécessaires
à la protection et à la conservation des forêts, et d'élargir la portée
des programmes et activités de gestion et de mise en valeur des forêts,
tout en améliorant leur efficacité;
b) Renforcer et améliorer les compétences humaines, techniques et
professionnelles, ainsi que les connaissances et capacités nécessaires
pour élaborer et appliquer efficacement des politiques, des plans, des
programmes, des recherches et des projets de gestion, de conservation et
de développement durable de tous les types de forêts et de ressources
provenant des forêts, ainsi que des terres forestières, secteurs d'où
l'on peut tirer les mêmes profits.
Activités
A) Activités liées à la gestion
11.3. Les gouvernements, intervenant à un niveau suffisamment élevé et
agissant, le cas échéant, avec le soutien des organisations sous- régionales,
régionales et internationales, devraient renforcer les moyens
institutionnels de promouvoir les rôles et fonctions multiples de tous
les types de forêts et de végétation, y compris les ressources connexes
provenant des terres et des forêts, en vue du développement durable et
de la protection de l'environnement dans tous les secteurs. Il faudrait le
faire chaque fois que possible en renforçant si nécessaire ou en
modifiant les structures et mécanismes existants et en améliorant leur
coopération et la coordination de leurs rôles respectifs. Les
principales activités à cet égard consistent notamment à :
a) Rationaliser et renforcer les structures et mécanismes administratifs,
notamment par l'affectation d'un personnel adéquat et une bonne répartition
des tâches, la décentralisation de la prise de décisions, la mise en
place d'infrastructures (installations et matériels), la coordination
intersectorielle et un système de communication efficace;
b) Encourager la participation du secteur privé, des syndicats, des coopératives
rurales, des communautés locales, des populations autochtones, des jeunes,
des femmes, des groupes d'utilisateurs et des organisations non
gouvernementales aux activités relatives aux forêts, et leur accès à
l'information et aux programmes de formation dans le cadre national;
c) Passer en revue et, au besoin, modifier les mesures et les programmes
relatifs à tous les types de forêts et de végétation, et aux
ressources connexes provenant des terres et des forêts, et les rattacher
aux politiques et dispositions législatives concernant les autres modes
d'utilisation et de mise en valeur des sols; promouvoir des mesures législatives
et autres en tant que base contre la conversion incontrôlée à d'autres
types d'utilisation des sols;
d) Elaborer et exécuter des plans et des programmes en s'attachant
notamment à définir des objectifs, des programmes et des critères à l'échelon
national, et au besoin régional et sous-régional, pour en assurer
l'application et l'amélioration ultérieures;
e) Créer, mettre au point et maintenir un système efficace de
vulgarisation forestière et d'éducation du public pour assurer une prise
de conscience plus grande et une meilleure compréhension du rôle
multiple et de la valeur des arbres, des forêts et des terres forestières
et obtenir une meilleure gestion;
f) Créer ou renforcer des établissements et moyens d'enseignement et de
formation dans le domaine forestier ainsi que dans celui des industries
forestières en vue de former en nombre suffisant des spécialistes, des
techniciens et du personnel qualifié, en s'adressant particulièrement
aux jeunes et aux femmes;
g) Créer et renforcer les capacités de recherche sur les différents
aspects des forêts et des produits forestiers, y compris par exemple la
recherche sur la gestion rationnelle des forêts, la diversité biologique,
les effets des polluants atmosphériques, sur les utilisations
traditionnelles des ressources forestières par les populations locales et
les populations autochtones, et sur l'amélioration des revenus
commerciaux et des autres valeurs non commerciales que procure la gestion
des forêts, etc.
B) Données et information
11.4. Les gouvernements, intervenant à un niveau suffisamment élevé et
agissant, le cas échéant, avec le concours d'institutions
internationales, régionales, sous-régionales et bilatérales, devraient
mettre au point la base de données et les données de base nécessaires
à la planification et à l'évaluation des programmes. Il s'agirait, plus
précisément :
a) De recueillir, rassembler, mettre à jour périodiquement et diffuser
des éléments d'information sur la classification et l'utilisation des
sols, notamment des données sur la couverture forestière, les zones qui
pourraient faire l'objet d'un premier boisement, les espèces menacées
d'extinction, les valeurs écologiques, les modes d'utilisation des sols
traditionnels/autochtones, la biomasse et la productivité, en corrélant
les données démographiques, socio- économiques et les données sur les
ressources forestières aux micro et macroniveaux et en analysant périodiquement
les programmes forestiers;
b) D'établir des liens avec les autres systèmes et sources de données
utiles pour appuyer la gestion, la conservation et le développement des
forêts, tout en développant ou en renforçant les systèmes
d'information géographique, selon que de besoin;
c) De créer un mécanisme qui garantisse que le public ait accès à
cette information.
C) Coopération et coordination internationales et régionales
11.5. Les gouvernements, intervenant à un niveau suffisamment élevé, et
les institutions devraient conjuguer leur action pour fournir des services
d'experts et d'autres éléments d'appui, promouvoir les travaux de
recherche au niveau international, notamment pour faciliter les transferts
de techniques et promouvoir une formation spécialisée, et assurer l'accès
aux données d'expérience et aux résultats de la recherche. Il est nécessaire
de renforcer la coordination et d'améliorer les résultats des
organisations internationales s'occupant des forêts quant à l'assistance
technique apportée aux pays intéressés en vue de la gestion des forêts,
de leur préservation et de leur mise en valeur de manière durable.
Moyens d'exécution
A) Financement et évaluation des coûts
11.6. Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total des
dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du présent
domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à environ
2,5 milliards de dollars par an, y compris un montant de 860 millions de
dollars environ qui serait financé par la communauté internationale sous
forme de dons ou à des conditions concessionnelles. Il ne s'agit que
d'estimations approximatives données à titre indicatif, qui n'ont pas été
examinées par les gouvernements. Les dépenses effectives et les
conditions financières, y compris les conditions non concessionnelles, dépendront
notamment des stratégies et programmes spécifiques que les gouvernements
décideront de mettre en oeuvre.
B) Moyens scientifiques et techniques
11.7. Les activités de planification, de recherche et de formation qui
sont spécifiées constitueront les moyens scientifiques et techniques
d'exécution du programme, ainsi que le produit de celui-ci. Les systèmes,
méthodes et savoir-faire engendrés par le programme contribueront à améliorer
l'efficacité. A cette fin, il convient notamment :
a) D'analyser les réalisations, les contraintes et les questions sociales
pour appuyer l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes;
b) D'analyser les problèmes de recherche et les besoins en la matière,
d'organiser les travaux de recherche et d'exécuter des projets de
recherche déterminés;
c) D'évaluer les besoins en ressources humaines, en personnel qualifié
et en moyens de formation;
d) D'élaborer, de mettre à l'essai et d'appliquer des méthodes/
approches appropriées pour la mise en oeuvre des programmes et plans
concernant les forêts.
C) Mise en valeur des ressources humaines
11.8. Certains éléments de la formation et de l'enseignement forestiers
contribueront efficacement à la mise en valeur des ressources humaines.
Cela implique notamment :
a) Le lancement de programmes préparant à des diplômes universitaires
et postuniversitaires, et de programmes de spécialisation et de recherche;
b) Le renforcement des programmes de formation avant l'emploi et en cours
d'emploi et des programmes de vulgarisation aux niveaux technique et
professionnel, y compris la formation de moniteurs/ d'enseignants et la
mise au point des programmes, du matériel et des méthodes d'enseignement;
c) Une formation spéciale du personnel des organismes forestiers
nationaux dans des domaines tels que l'élaboration et l'évaluation des
projets et le contrôle périodique de leur exécution.
d) Renforcement des capacités
11.9. Il s'agit plus particulièrement de renforcer les capacités dans le
secteur forestier, résultat auquel doivent concourir toutes les activités
inscrites à ce programme. Pour la création de capacités nouvelles et
plus solides, il conviendrait de tirer pleinement parti des systèmes
existants et de l'expérience acquise.
11B. Amélioration de la protection, de la gestion écologiquement viable
et de la préservation de toutes les forêts, et verdissage des zones dégradées
par des mesures de relèvement telles que la remise en état des forêts,
le boisement et le reboisement
Principes d'action
11.10. Toutes les forêts sont menacées par leur dégradation incontrôlée
et par le développement incontrôlé d'autres types d'utilisation des
sols, dû en partie à l'accroissement des besoins de l'homme, par
l'expansion de l'agriculture, une mauvaise gestion de l'environnement
englobant, par exemple, l'insuffisance des moyens de lutte contre les
incendies de forêts et le braconnage, l'abattage à des fins commerciales,
insoutenable à terme, le surpâturage et la paissance non réglementée,
les effets nocifs des polluants atmosphériques, les incitations économiques
et autres mesures prises par d'autres secteurs de l'économie.
L'appauvrissement et le dépérissement des forêts ont pour conséquences
l'érosion des sols, la perte de diversité biologique, les dommages causés
à l'habitat de la faune et de la flore et la dégradation des bassins
hydrographiques, la détérioration de la qualité de vie et la réduction
des possibilités de développement.
11.11. La situation actuelle appelle des mesures urgentes et cohérentes
pour conserver et entretenir les ressources forestières. La création
d'espaces verts appropriés constitue, par toutes les activités dont elle
se compose, un moyen efficace d'accroître la sensibilisation du public et
sa participation à la protection et à la gestion des ressources forestières.
Il convient notamment d'examiner les modes d'utilisation des sols et de
faire-valoir et les besoins locaux, et d'énoncer clairement les objectifs
des différents types d'activités de boisement.
Objectifs
11.12. Les objectifs de ce domaine d'activité sont les suivants :
a) Maintenir les forêts existantes par des mesures de conservation et de
gestion, et entretenir et accroître la superficie des forêts et des
terres boisées dans les régions appropriées des pays développés et
des pays en développement, par des mesures de préservation des forêts
naturelles, de protection, de remise en état, de régénération, de
boisement et de reboisement et par la plantation d'arbres, en vue de
maintenir ou de rétablir l'équilibre écologique et d'accroître leur
contribution à la satisfaction des besoins et au bien- être de
l'humanité;
b) Etablir et appliquer, le cas échéant, des programmes d'action
nationaux en matière de foresterie ou des plans de gestion, de préservation
et de mise en valeur durable des forêts. Ces programmes ou plans
devraient être rattachés à ceux relatifs aux autres modes d'utilisation
des sols. Dans ce contexte, des programmes ou plans d'action nationaux en
matière de foresterie s'inscrivant dans le cadre du Programme d'action
pour les forêts tropicales sont actuellement mis en oeuvre dans plus de
80 pays avec l'appui de la communauté internationale;
c) Assurer une gestion rationnelle à long terme et, le cas échéant, la
préservation des ressources forestières existantes et à venir;
d) Maintenir et accroître les contributions écologiques, biologiques,
climatiques, socioculturelles et économiques des ressources forestières;
e) Faciliter et promouvoir la mise en oeuvre effective de la déclaration
de principes non juridiquement contraignante mais faisant autorité, pour
un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation écologiquement
viable de tous les types de forêts adoptée par la Conférence des
Nations Unies sur l'environnement et le développement, et, sur la base de
l'application de ces principes, examiner la nécessité et l'applicabilité
de toutes sortes d'arrangements appropriés convenus au plan international
pour promouvoir la coopération internationale en matière de gestion,
conservation et exploitation écologiquement viable de tous les types de
forêts, notamment par le biais du boisement, du reboisement et de la
remise en état.
Activités
A) Activités liées à la gestion
11.13. Les gouvernements devraient prendre conscience de la nécessité de
classer les forêts, dans le cadre d'une politique de conservation et de
gestion à long terme, en différentes catégories, et de créer des unités
viables dans chaque région/bassin en vue d'assurer la protection des forêts.
Les gouvernements, avec le concours du secteur privé, des organisations
non gouvernementales, des communautés locales, des populations
autochtones, des femmes, des services de l'administration locale et du
public en général, devraient s'employer à entretenir et accroître le
couvert végétal partout où cela est écologiquement, socialement et économiquement
possible, grâce à la coopération technique et à d'autres formes
d'appui. Les principales activités à envisager consistent à :
a) Assurer une gestion viable de tous les écosystèmes forestiers et des
terres boisées par une bonne planification, une meilleure gestion, et
l'exécution en temps utile des activités sylvicoles, y compris les
inventaires et les recherches pertinentes, ainsi que la remise en état
des forêts naturelles dégradées, afin de restaurer leur productivité
et leur contribution écologique, en accordant une attention particulière
aux besoins des populations en ce qui concerne les services économiques
et écologiques, l'énergie tirée du bois, l'agroforesterie, les services
et produits forestiers autres que le bois, la protection des bassins et
des sols, la gestion de la faune sauvage et les ressources génétiques
forestières;
b) Créer, développer et aménager, en fonction du contexte de chaque
pays, des zones protégées comprenant des systèmes d'unités de
conservation, compte tenu de leurs fonctions et de leurs valeurs écologique,
sociale et spirituelle, notamment en assurant la protection des forêts
qui représentent des systèmes écologiques et des paysages typiques, des
forêts anciennes, la protection et la gestion de la faune sauvage, la désignation,
le cas échéant, de sites comme patrimoine mondial dans le cadre de la
Convention relative au patrimoine mondial, la conservation des ressources
génétiques par des mesures in situ et ex situ et la mise en oeuvre de
mesures d'appui pour assurer l'exploitation rationnelle des ressources
biologiques et la préservation de la diversité biologique et des
habitats traditionnels forestiers, des habitants des forêts et des
collectivités locales;
c) Entreprendre et promouvoir l'aménagement de zones tampons et de zones
de transition;
d) Régénérer la végétation dans les zones appropriées de montagne,
sur les hauts plateaux, les terres dénudées, les terres agricoles dégradées,
les terres arides et semi-arides et les zones côtières pour lutter
contre la désertification et éviter les problèmes d'érosion et à
d'autres fins de protection, ainsi que dans le cadre de programmes
nationaux de remise en état des sols dégradés, y compris des activités
forestières communautaires et sociales, des activités agroforestières
et le pâturage en forêt, tout en tenant compte du rôle des forêts en
tant que puits et réservoirs à carbone;
e) Développer les forêts plantées industrielles et non industrielles
pour appuyer et promouvoir les programmes nationaux écologiquement
rationnels de boisement et de reboisement/régénération sur des sites
appropriés, et améliorer les forêts plantées existantes répondant à
des besoins industriels, non industriels et commerciaux, pour augmenter
leur contribution à la satisfaction des besoins des populations et à atténuer
les pressions sur les anciennes forêts. Des mesures devraient être
prises en vue d'assurer des rendements intermédiaires et d'améliorer le
taux de rendement des investissements effectués dans les forêts plantées,
par la mise en place de plantations intercalaires ou de plantations en
sous-étage qui sont des plus utiles dans ce domaine;
f) Mettre au point et renforcer un plan national ou directeur pour les forêts
plantées, à titre prioritaire, en indiquant notamment l'emplacement, l'étendue,
les essences, en délimitant les forêts plantées existantes nécessitant
une remise en état, en tenant compte des aspects économiques, pour le développement
des futures forêts plantées et en privilégiant les essences indigènes;
g) Renforcer la protection des forêts contre les polluants, les incendies,
les parasites et les maladies ainsi que d'autres activités humaines
telles que le braconnage, l'extraction minière et l'agriculture itinérante
abusive et non réglementée, l'introduction de végétaux et d'espèces
animales exotiques; développer et accélérer la recherche afin de mieux
comprendre les problèmes ayant trait à la gestion et à la régénération
de tous les types de forêts; renforcer ou mettre en place des mesures
appropriées pour contrôler et pour évaluer le mouvement transfrontière
des végétaux et matériaux connexes;
h) Encourager le développement de la foresterie urbaine pour la création
d'espaces verts dans les villes, à leur périphérie et dans les zones
rurales habitées, à des fins d'agrément, de loisirs et de production et
pour la protection des arbres et des bosquets;
i) Créer ou améliorer les conditions d'une participation de tous les
secteurs de la population, notamment les jeunes, les femmes, les
populations autochtones et les communautés locales à la formulation, à
la mise au point et à l'exécution des programmes et activités relatives
aux forêts, compte dûment tenu des besoins locaux et des valeurs
culturelles;
j) Limiter l'agriculture itinérante ayant des effets destructeurs et
s'efforcer d'y mettre fin, en s'attaquant à ses causes sociales et écologiques
profondes.
b) Données et information
11.14. Les activités relatives à la gestion devraient comporter la
collecte, le rassemblement et l'analyse de données/d'éléments
d'information, y compris des enquêtes initiales. Voici quelques-unes des
activités concrètes à entreprendre :
a) Effectuer des enquêtes et établir et exécuter des plans d'occupation
des sols aux fins de création d'espaces verts/de la plantation/ du
boisement/du reboisement/et de la remise en état des forêts;
b) Rassembler et mettre à jour des données sur l'utilisation des sols et
sur l'inventaire et l'aménagement forestiers aux fins de la planification
de l'utilisation des sols et de la gestion des ressources forestières
(bois et autres), y compris des données sur l'agriculture itinérante et
d'autres agents de destruction des forêts;
c) Récapituler des données sur les ressources génétiques et les
biotechnologies y relatives en procédant aux enquêtes et aux études
nécessaires;
d) Entreprendre des enquêtes et des travaux de recherche concernant les
connaissances des populations locales/autochtones sur les arbres et les
forêts et leur utilisation pour améliorer la planification et la réalisation
d'un aménagement forestier rationnel;
e) Rassembler et analyser les données provenant des travaux de recherche
sur l'interaction entre les essences utilisées dans les forêts plantées
et leur site, évaluer l'incidence virtuelle du changement climatique sur
les forêts, ainsi que l'influence des forêts sur le climat, et
entreprendre des études approfondies sur le cycle du carbone dans les
différents types de forêts, afin de fournir des conseils scientifiques
et un appui technique;
f) Etablir des liens avec les autres sources de données/ d'informations
relatives à la gestion et à l'utilisation rationnelles des forêts et améliorer
l'accès aux données et à l'information;
g) Développer et intensifier les travaux de recherche pour améliorer la
connaissance et la compréhension des problèmes et des mécanismes
naturels ayant trait à l'aménagement et à la remise en état des forêts,
en ce qui concerne notamment la faune et ses relations avec la forêt;
h) Récapituler les informations sur l'état des forêts et l'influence
des immissions et des émissions sur les sites.
C) Coopération et coordination internationales et régionales
11.15. La création de zones vertes est une tâche d'une importance et
d'une portée mondiales. La communauté internationale et les communautés
régionales devraient donc apporter à ce programme un appui technique et
d'autres moyens. Les activités particulières de caractère international
destinées à appuyer les efforts nationaux devraient notamment viser à :
a) Renforcer les mesures prises en coopération pour réduire la pollution
et ses effets transfrontières néfastes pour la santé des arbres et des
forêts et la conservation des écosystèmes typiques;
b) Coordonner les travaux de recherche menés à l'échelle régionale et
sous-régionale sur la retenue du carbone, la pollution atmosphérique et
d'autres questions relatives à l'environnement;
c) Etayer et échanger des informations/données d'expérience au bénéfice
des pays dont les problèmes et les perspectives sont similaires;
d) Renforcer la coordination et améliorer la capacité des organisations
internationales, comme la FAO, l'OIBT, le PNUE et l'Unesco, de fournir un
appui technique pour l'aménagement des forêts, leur conservation et leur
exploitation rationnelle, et d'appuyer la renégociation de l'Accord
international de 1983 sur les bois tropicaux prévue pour 1992/93.
Moyens d'exécution
A) Financement et évaluation des coûts
11.16. Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total
des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du
présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à
environ 10 milliards de dollars par an, y compris un montant de 3,7
milliards de dollars environ qui serait financé par la communauté
internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles.
Il ne s'agit que d'estimations approximatives données à titre indicatif,
qui n'ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses
effectives et les conditions financières, y compris les conditions non
concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques
que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.
B) Moyens scientifiques et techniques
11.17. L'analyse des données, la planification, la recherche, le
transfert/développement des techniques et/ou les activités de formation
font partie intégrante des activités du programme et fournissent les
moyens d'exécution scientifiques et techniques. Les institutions
nationales devraient :
a) Réaliser des études de faisabilité et renforcer la planification opérationnelle
concernant les principales activités forestières;
b) Mettre au point et appliquer des techniques écologiquement
rationnelles répondant aux diverses activités énumérées;
c) Développer l'action relative à l'amélioration des ressources génétiques
et à l'application de la biotechnologie pour améliorer la productivité
et la tolérance à l'agression environnementale, y compris, par exemple,
l'arboriculture, la technique des semences, les réseaux d'achat de
semences, les banques de plasma germinatif, les techniques "in
vitro", la conservation in situ et ex situ.
c) Mise en valeur des ressources humaines
11.18. Parmi les moyens indispensables pour mener à bien les activités
figurent la formation d'un personnel qualifié et l'amélioration des compétences,
des installations et conditions de travail, et la motivation et la
sensibilisation du public. Il s'agit notamment :
a) De fournir une formation spécialisée dans les domaines de la
planification et de la gestion, de la protection de l'environnement, des
biotechnologies, etc.;
b) De créer des zones de démonstration qui puissent servir de modèles
et de moyens de formation;
c) D'apporter un appui aux organisations et aux communautés locales, aux
organisations non gouvernementales, aux propriétaires fonciers privés,
en particulier aux femmes, aux jeunes, aux exploitants agricoles et aux
populations autochtones/agriculteurs itinérants, par des programmes de
vulgarisation, la fourniture de facteurs de production et la formation.
d) Renforcement des capacités
11.19. Les gouvernements, le secteur privé, les organisations/communautés
locales, les populations indigènes, les syndicats et les organisations
non gouvernementales devraient, avec l'appui des organisations
internationales compétentes, créer la capacité d'exécuter les activités
du programme. Cette capacité devrait être développée et renforcée en
fonction des activités prévues. Le renforcement des capacités comprend
notamment le cadre de politique générale et le cadre juridique, le
renforcement des institutions nationales, la mise en valeur des ressources
humaines, le développement de la recherche et de la technologie, le développement
de l'infrastructure, la sensibilisation du public, etc.
11C. Promotion d'une utilisation et d'une évaluation efficaces visant à
recouvrer la valeur intégrale des biens et services dus aux arbres, forêts
et terres boisées
Principes d'action
11.20. Le vaste potentiel que représentent les forêts et les terres
forestières en tant que ressource essentielle au développement n'est pas
encore pleinement mis en valeur. Une meilleure gestion des forêts
permettrait d'accroître la production de biens et de services et, en
particulier, la production de bois et autres produits forestiers et
contribuerait ainsi à créer des emplois et des revenus, à augmenter la
valeur ajoutée par la transformation et le commerce des produits
forestiers, à accroître l'apport de ce secteur aux recettes en devises
et à améliorer le rendement de l'investissement. Les ressources forestières
étant renouvelables, elles peuvent être gérées durablement d'une manière
compatible avec la protection de l'environnement. Les incidences de
l'exploitation des ressources financières à d'autres fins devraient être
dûment prises en considération dans l'élaboration de politiques forestières.
Il est également possible d'accroître la valeur des forêts par des
utilisations "inoffensives" comme l'écotourisme et la
production surveillée de matériel génétique. Il est nécessaire de
prendre des mesures concertées pour donner au public une meilleure
perception de la valeur des forêts et des avantages qu'elles procurent.
La survie des forêts et leur contribution permanente au bien-être de
l'humanité dépendent en grande partie du succès de cette entreprise.
Objectifs
11.21. Les objectifs de ce domaine d'activité sont les suivants :
a) Améliorer la reconnaissance des valeurs sociales, économiques et écologiques
des arbres, des forêts et des terres forestières, y compris des conséquences
négatives résultant de l'absence de forêts. Promouvoir des méthodes
tendant à incorporer aux systèmes de comptabilité économique nationale
l'intérêt social, économique et écologique des arbres, des forêts et
des terres forestières. Assurer leur gestion viable d'une manière
compatible avec l'utilisation des sols, les préoccupations écologiques
et les besoins de développement;
b) Promouvoir une utilisation efficace, rationnelle et durable de tous les
types de forêts et de végétation, y compris les autres types connexes
de terres et les ressources forestières, notamment en développant des
industries efficaces de transformation des produits forestiers, les
activités de transformation secondaire valorisantes et le commerce des
produits forestiers sur la base d'une exploitation durable des ressources
forestières et en conformité avec les plans intégrant toutes les
sources de richesses des forêts, qu'elles soient liées ou non à
l'exploitation du bois;
c) Promouvoir une utilisation durable et plus efficace des forêts et des
arbres pour la fourniture de bois de chauffage et d'énergie;
D) Promouvoir une utilisation et une contribution économique plus complètes
des zones forestières en intégrant l'écotourisme à la gestion et à la
planification forestières.
Activités
a) Activités liées à la gestion
11.22. Les gouvernements, agissant, le cas échéant, avec l'appui du
secteur privé, des établissements scientifiques, des populations
autochtones, des organisations nons gouvernementales, des coopératives et
des chefs d'entreprise devraient entreprendre les activités suivantes
avec le concours financier et technique des organisations internationales
et en assurant leur coordination au niveau national :
a) Effectuer des études d'investissement détaillées, harmoniser l'offre
et la demande et analyser l'impact sur l'environnement en vue de
rationaliser et d'améliorer l'utilisation des arbres et des forêts et
d'instituer des systèmes d'incitation appropriés et des mesures régulatoires,
notamment en matière d'occupation des terres, pour créer un climat
favorable à l'investissement et encourager une meilleure gestion;
b) Formuler des critères de valeur scientifique éprouvée, ainsi que des
directives concernant la gestion, la conservation et le développement
durable de tous les types de forêts;
c) Améliorer les méthodes et pratiques - sans risques pour
l'environnement - de récolte des produits forestiers qui sont écologiquement
et économiquement viables, notamment la planification et la gestion des
opérations et l'utilisation du matériel, le stockage et le transport,
pour réduire les déchets - et en faire, si possible, le meilleur usage
possible - et améliorer la valeur du bois et des autres produits
forestiers;
d) Promouvoir l'amélioration de l'utilisation et du développement des
forêts naturelles et des terres boisées, dont les forêts plantées,
partout où cela peut se faire, par des pratiques sylvicoles appropriées
et écologiquement et économiquement viables et par la gestion d'autres
espèces animales et végétales;
e) Promouvoir et soutenir le traitement en aval des produits forestiers
pour augmenter les profits nets et les autres bénéfices;
f) Promouvoir/faire connaître les produits forestiers autres que le bois
et les autres types de ressources forestières, à l'exception du bois de
feu (par exemple les plantes médicinales, les matières colorantes, les
fibres, les gommes, les résines, le fourrage, les produits culturels, le
rotin, le bambou) au moyen de programmes et d'activités de foresterie
sociale/activités forestières participatives, y compris les recherches
sur leur traitement et leurs utilisations;
g) Développer les industries de transformation des produits forestiers et
améliorer leur efficacité, notamment par de bonnes techniques de
transformation et une meilleure et durable utilisation des déchets de récolte
et de transformation, la promotion des essences sous-utilisées des forêts
naturelles par la recherche, la démonstration et la commercialisation,
l'encouragement des activités de transformation secondaire valorisantes
pour améliorer l'emploi, le revenu et la valeur nette, et la promotion/l'amélioration
des débouchés et du commerce des produits forestiers par des
institutions, des politiques et des mécanismes adéquats;
h) Encourager et appuyer la gestion de la faune sauvage et de l'écotourisme,
ainsi que l'élevage, afin d'améliorer le revenu et l'emploi ruraux et de
créer ainsi des avantages économiques et sociaux sans nuire à
l'environnement;
i) Favoriser le développement des petites entreprises forestières
appropriées pour soutenir le développement rural et les entreprises
locales;
j) Améliorer et promouvoir les méthodes d'évaluation globale qui
permettront de mesurer la valeur intégrale des forêts, en vue de
l'incorporer à la structure tarifaire des produits dérivés du bois et
des autres produits forestiers;
k) Harmoniser le développement durable des forêts avec les politiques et
impératifs de développement et les politiques commerciales nationales
qui sont compatibles avec une utilisation écologiquement rationnelle des
ressources forestières, en utilisant par exemple les Directives de l'OIBT
pour la gestion rationnelle des forêts tropicales;
l) Elaborer, adopter et renforcer des programmes nationaux qui tiennent
compte de la valeur économique et non économique des forêts.
B) Données et information
11.23. Les objectifs et les activités liées à la gestion impliquent la
gestion des données et des éléments d'information, des études de
faisabilité, des études de marché et l'examen de l'information
technologique. Voici quelques-unes des activités pertinentes :
a) Analyser, selon les besoins, l'offre et la demande de produits et de
services forestiers pour assurer leur utilisation efficace;
b) Procéder à des études d'investissement et de faisabilité, et
effectuer notamment des études d'impact sur l'environnement, avant de créer
des entreprises de transformation des produits forestiers;
c) Effectuer des recherches sur les propriétés des essences actuellement
peu utilisées, à des fins de promotion et de commercialisation;
d) Effectuer des études sur les marchés des produits forestiers, à des
fins de promotion et d'information commerciales;
e) Faciliter la diffusion d'informations techniques appropriées afin
d'encourager une meilleure utilisation des ressources forestières.
C) Coopération et coordination internationales et régionales
11.24. La coopération et l'assistance des organisations internationales
et de la communauté internationale en ce qui concerne le transfert de
technologie, la spécialisation et la promotion de termes équitables de
l'échange, sans imposition de restrictions unilatérales et/ou
d'interdictions sur les produits forestiers allant à l'encontre des
accords du GATT et d'autres accords commerciaux multilatéraux,
l'application de mécanismes et d'incitations commerciaux appropriés
faciliteront le règlement des problèmes écologiques mondiaux. Une autre
activité concrète consistera à renforcer la coordination et à améliorer
l'efficacité des organisations internationales, en particulier la FAO,
l'ONUDI, l'Unesco, le PNUE, le Centre du commerce international/CNUCED/GATT,
l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) et l'OIT, pour que
celles-ci puissent fournir une assistance technique et des conseils dans
ce domaine.
Moyens d'exécution
A) Financement et évaluation des coûts
11.25. Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total
des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du
présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à
environ 18 milliards de dollars par an, y compris un montant de 880
millions de dollars environ qui serait financé par la communauté
internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles.
Il ne s'agit que d'estimations approximatives données à titre indicatif,
qui n'ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses
effectives et les conditions financières, y compris les conditions non
concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques
que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.
B) Moyens scientifiques et techniques
11.26. Les activités prévues au titre du programme supposent
d'importants travaux de recherche et études ainsi qu'une amélioration
des techniques. Ces efforts devraient être coordonnés par les
gouvernements avec le concours et l'appui des organisations et
institutions internationles compétentes. Voici quelques-uns des éléments
pertinents :
a) Recherche sur les propriétés du bois et des produits forestiers
autres que le bois, et sur leurs utilisations, en vue d'améliorer
celles-ci;
b) Mise au point et application de techniques d'exploitation des forêts
écologiquement rationnelles et peu polluantes;
c) Modèles et techniques d'analyse des perspectives et de planification
du développement;
d) Enquêtes scientifiques sur la mise au point et l'utilisation de
produits forestiers autres que le bois;
e) Méthodes appropriées pour l'évaluation globale des forêts.
c) Mise en valeur des ressources humaines
11.27. Le succès et l'efficacité du programme dépendent des ressources
en personnel qualifié. La formation spécialisée est un facteur
important à cet égard. Il convient de réaffirmer l'importance de la
participation des femmes. La mise en valeur des ressources humaines pour
l'exécution du programme devrait notamment consister, sur les plans
quantitatif et qualitatif, à :
a) Développer les compétences spécialisées nécessaires à l'exécution
du programme, en créant notamment des moyens de formation spéciaux à
tous les niveaux;
b) Organiser des stages de perfectionnement ou renforcer ceux qui
existent, y compris par des bourses et des voyages d'étude, pour
actualiser les compétences et les connaissances techniques et améliorer
la productivité;
c) Renforcer les moyens en matière de recherche, de planification, d'études
économiques, de contrôles périodiques et d'évaluation, en vue d'améliorer
l'exploitation des ressources forestières;
d) Promouvoir l'efficacité et la compétence du secteur privé et du
secteur des coopératives par la fourniture de moyens matériels et des
mesures d'incitation.
D) Renforcement des capacités
11.28. Le renforcement des capacités, notamment des capacités existantes,
est implicitement prévu dans les activités inscrites à ce programme.
L'amélioration de l'administration, de la politique générale et des
plans, des institutions nationales, des ressources humaines, des moyens de
recherche et scientifiques, du développement technologique et des activités
de contrôle périodique et d'évaluation sont des éléments importants
du renforcement des capacités.
11D. Création et/ou renforcement des capacités de planification, d'évaluation
et de l'observation systématique des forêts, ainsi que des programmes,
projets et activités connexes, y compris les échanges et procédés
commerciaux
Principes d'action
11.29. L'évaluation et l'observation systématique sont des éléments
essentiels de la planification à long terme car ils permettent d'étudier
les effets sur les plans quantitatif et qualitatif et de remédier aux
insuffisances. Or, ce mécanisme est un aspect souvent négligé de la
gestion, de la conservation et de l'exploitation des ressources forestières.
Bien souvent, les données les plus élémentaires sur la superficie et
les caractéristiques des forêts, le potentiel existant et le volume de
la récolte, etc. font défaut. Beaucoup de pays en développement n'ont
ni les structures ni les mécanismes nécessaires pour exécuter ces tâches.
Il est urgent de remédier à cette situation pour faire mieux comprendre
le rôle et l'importance des forêts et d'établir des plans réalistes en
vue d'en assurer efficacement la conservation, la gestion, la régénération
et le développement durable.
Objectifs
11.30. Les objectifs de ce domaine d'activité sont les suivants :
a) Renforcer les systèmes permettant d'évaluer et d'observer systématiquement
les forêts et les terres forestières, ou en créer de nouveaux, en vue
d'évaluer l'incidence des programmes, projets et activités sur la qualité
et l'étendue des ressources forestières, les terres disponibles pour le
boisement, l'occupation des terres, et d'intégrer ces systèmes dans un
processus permanent de recherche et d'analyse approfondie, tout en
apportant les modifications et les améliorations nécessaires au
processus de planification et de prise de décisions. Une attention
particulière devrait être accordée à la participation de la population
rurale à ces processus;
b) Fournir aux économistes, aux planificateurs, aux décideurs et aux
communautés locales des données exactes, appropriées et à jour sur les
forêts et les ressources forestières.
Activités
A) Activités liées à la gestion
11.31. Les gouvernements et institutions, agissant, si nécessaire, en
collaboration avec les organisations et organismes internationaux,
universités et organisations non gouvernementales appropriés, devraient
procéder à des estimations et à des observations systématiques des forêts
et des programmes et des processus connexes en vue de les améliorer
constamment. Cela devrait se faire en liaison avec les activités connexes
de recherche et de gestion et, chaque fois que possible, sur la base des
systèmes existants. Les principales activités à envisager sont les
suivantes :
a) Evaluer et observer systématiquement la situation et les modifications
quantitatives et qualitatives de la couverture forestière et des
ressources forestières, y compris la classification et l'utilisation des
sols, au niveau national approprié, en procédant notamment à des mises
à jour, et rattacher cette activité, selon qu'il convient, à la
planification en tant que base de la formulation des politiques et des
programmes;
b) Mettre en place des systèmes nationaux d'évaluation et d'observation
des programmes et processus, notamment en élaborant des définitions, des
règles et des normes, et des méthodes d'interétalonnage et en se
donnant les moyens de prendre des mesures correctives et d'améliorer l'élaboration
et l'exécution des programmes et des projets;
c) Estimer les incidences des activités affectant l'évolution des forêts
et formuler des propositions de protection en fonction de variables clefs,
telles que les objectifs de développement, les avantages/coûts, la
contribution des forêts à d'autres secteurs, le bien-être collectif,
l'environnement et la diversité biologique et leurs incidences aux
niveaux local, régional et mondial, selon que de besoin, en vue d'évaluer
les nouveaux besoins technologiques et financiers des pays;
d) Mettre au point des systèmes nationaux d'évaluation des ressources
forestières, en effectuant notamment les recherches et l'analyse des données
nécessaires, qui comprennent, si possible, tous les produits et services
forestiers (bois et autres), et incorporer les résultats dans les plans
et stratégies et, si possible, dans les systèmes de comptabilité et de
planification nationales;
e) Etablir les relations nécessaires entre les secteurs et les programmes
et, notamment, améliorer l'accès à l'information afin d'appuyer une
approche globale de la planification et de la programmation.
B) Données et information
11.32. Ce programme exige des données et une information sûres. Les
gouvernements nationaux, agissant, si nécessaire, de concert avec les
organisations internationales compétentes, devraient, si besoin est,
s'attacher à améliorer constamment les données et l'information et
assurer leur échange. Les principales activités à envisager sont les
suivantes :
a) Recueillir, récapituler et échanger les informations existantes et établir
des données de base sur les aspects intéressant ce programme;
b) Harmoniser les méthodologies pour les programmes comportant des
activités relatives aux données et à l'information pour en assurer
l'exactitude et la cohérence;
c) Entreprendre des enquêtes spéciales, par exemple sur les terres se prêtant
au boisement;
d) Accroître l'appui à la recherche, faciliter l'accès aux résultats
de la recherche et promouvoir leur échange.
C) Coopération et coordination internationales et régionales
11.33. La communauté internationale devrait apporter aux gouvernements
intéressés l'appui technique et financier nécessaire à l'exécution de
ce programme, et envisager notamment ce qui suit :
a) Elaborer un cadre conceptuel et formuler des critères, des normes et
des définitions applicables à l'échelle mondiale pour évaluer et
observer systématiquement les ressources forestières;
b) Créer et promouvoir des mécanismes institutionnels à l'échelle
nationale pour coordonner l'estimation et l'évaluation périodique des
ressources forestières;
c) Renforcer les réseaux régionaux et mondiaux pour l'échange des
informations pertinentes :
d) Renforcer la capacité et l'aptitude des organisations internationales,
comme le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI),
de la FAO, l'OIBT, le PNUE, l'Unesco et l'ONUDI, à fournir un appui
technique et des conseils dans ce domaine d'activité, et en améliorer
les résultats.
Moyens d'exécution
A) Financement et évaluation des coûts
11.34. Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total
des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du
présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à
environ 750 millions de dollars par an, y compris un montant de 230
millions de dollars environ qui serait financé par la communauté
internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles.
Il ne s'agit que d'estimations approximatives données à titre indicatif,
qui n'ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses
effectives et les conditions financières, y compris les conditions non
concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques
que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.
11.35. L'accélération du développement consiste à mettre en oeuvre les
activités relatives à la gestion et aux données/à l'information qui
sont mentionnées plus haut. Les activités relatives aux questions
mondiales d'environnement sont celles qui contribueront à fournir
l'information mondiale nécessaire pour cerner/évaluer/traiter les
questions d'environnement à l'échelle mondiale. Le renforcement de la
capacité des institutions internationales consiste à améliorer les compétences
du personnel technique de plusieurs organisations internationales et ses
capacités d'exécution afin de répondre aux besoins des pays.
B) Moyens scientifiques et techniques
11.36. Les activités d'évaluation et d'observation systématique
supposent un gros effort de recherche, l'établissement de modèles
statistiques et des innovations techniques. Ces éléments ont été intégrés
dans les activités relatives à la gestion. Celles-ci permettront en
retour d'améliorer le contenu scientifique et technique de l'estimation
et des évaluations périodiques. Voici quelques-uns des éléments
scientifiques et techniques prévus dans le cadre de ces activités :
a) Elaboration de méthodes et de modèles techniques, écologiques et économiques
relatifs aux évaluations périodiques et à l'estimation;
b) Mise au point de systèmes de collecte et de traitement des données et
élaboration de modèles statistiques;
c) Télédétection et levés de terrain;
d) Développement des systèmes d'information géographique;
e) Evaluation et amélioration des techniques.
11.37. Ces activités devront être coordonnées avec les activités et éléments
similaires des autres programmes.
C) Mise en valeur des ressources humaines
11.38. Le programme prévoit la nécessité de mettre en valeur les
ressources humaines par la spécialisation (par exemple l'utilisation de
la télédétection et l'établissement de cartes et de modèles
statistiques), la formation, le transfert de technologie, les bourses de
perfectionnement et les démonstrations sur le terrain, et il contient des
dispositions à cet effet.
D) Renforcement des capacités
11.39. Avec le concours des organisations et institutions internationles
compétentes, les gouvernements devraient se doter des capacités nécessaires
pour exécuter ce programme. Cette action devrait être harmonisée avec
le renforcement des capacités pour d'autres programmes. Le renforcement
des capacités devrait porter notamment sur les politiques,
l'administration et les institutions au niveau national, la mise en valeur
des ressources humaines et la formation de personnel qualifié, les compétences
en matière de recherche et le développement technologique, les systèmes
d'information, l'évaluation des programmes, la coordination
intersectorielle et la coopération internationale.
E) Financement de la coopération internationale et régionale
11.40. Le secrétariat de la Conférence a estimé que le montant total
des dépenses afférentes à la mise en oeuvre des activités relevant du
présent domaine pour la période 1993-2000 se chiffrerait en moyenne à
environ 750 millions de dollars par an, y compris un montant de 530
millions de dollars environ qui serait financé par la communauté
internationale sous forme de dons ou à des conditions concessionnelles.
Il ne s'agit que d'estimations approximatives données à titre indicatif,
qui n'ont pas été examinées par les gouvernements. Les dépenses
effectives et les conditions financières, y compris les conditions non
concessionnelles, dépendront notamment des stratégies et programmes spécifiques
que les gouvernements décideront de mettre en oeuvre.
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