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Le racisme à l’encontre des migrants : une question clé à la Conférence d'examen de Durban
Février 2009On estime qu’il y a 200 millions de migrants internationaux dans le monde aujourd'hui qui sont fréquemment traités comme des citoyens de deuxième classe, souvent privés de leurs droits et exposés à la xénophobie et au racisme. La Conférence mondiale contre le racisme de 2001 a souligné l'ampleur des défis posés par les migrations et leur impact sur les droits de l'homme en général. La Conférence d'examen pourrait aider à relever ce défi et à changer cette réalité.
Des immigrants à Ténériffe, Espagne, juin 2007. Photo : ONU
Environ la moitié de toutes les migrations internationales s'effectue des pays en développement vers des pays développés, ce qui signifie que la migration Sud-Sud est aussi importante que la migration Sud-Nord. De nombreux articles dans les médias à travers le monde ont récemment relaté des cas d'incidents xénophobes et de violence raciste. La triste réalité, comme l’a souligné la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, est que la grande majorité des États n'a pas encore accepté la notion que les non-ressortissants jouissent des droits de l'homme au même titre que les ressortissants : « Les migrants sont encore victimes de discrimination d’une manière inacceptable dans presque toutes les sociétés et sont généralement soumis à des conditions de travail et de rémunération bien inférieures aux normes dont jouissent les citoyens. Les migrants se voient systématiquement refuser les droits à la sécurité sociale ou au logement, et sont exclus de l'emploi et d'autres opportunités », a déploré la Haut-Commissaire Pillay lors de la Journée internationale des migrants le 18 décembre 2008. Elle a également souligné « la tendance dangereuse croissante à criminaliser la migration irrégulière dans de nombreux pays » alimentée par des sentiments xénophobes et conduisant à des « violations des droits de l'homme des migrants ».
Afin de changer cette réalité, la Haut-Commissaire Pillay fera en sorte d’attirer l'attention sur la question du racisme à l’encontre des migrants au cours de la prochaine Conférence d'examen de Durban. Recommandant de considérer la migration dans une approche des droits de l’homme, elle lancera non seulement un appel pour qu’une attention renouvelée soit portée à la mise en œuvre de la DDPA dans ce domaine, mais demandera aussi aux États de coopérer avec le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants et de ratifier la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Adoptée en 1990, la Convention est entrée en vigueur en 2003. À ce jour, la Convention a été ratifiée par 40 pays (3 d'Europe, 9 d'Asie, 13 d'Afrique et 15 d’Amérique latine et des Caraïbes).