Quatre pays se connectent
Internet sans fil au Costa Rica Le Costa Rica est connu depuis longtemps pour son café et de fait ses grains torréifiés sont l'exportation no.1 de ce pays montagneux d'Amérique centrale. Mais il n'y a pas que le café au Costa Rica… l'Internet est en train de s'y implanter.
Ces unités LINCOS, qui peuvent être emportées partout dans les montagnes, la jungle ou les villages permettent d'accéder à Internet, de téléphoner et d'utiliser les services e-mail, dans les régions les plus isolées. Equipées de leur propre générateur, ces unités n'ont besoin ni d'énergie extérieure, ni de câbles de communication : elles se connectent directement par satellite. Les LINCOS ressemblent à un conteneur maritime de 7 mètres de long, mais elles changent de forme une fois arrivées à destination : on déploie alors une structure de tension qui entoure l'objet, en offrant de l'ombre et même suffisamment d'obscurité pour monter la petite salle de cinéma qui y est incorporée. Dans un premier temps, les LINCOS servent de centre d'informations numériques dans les villages des montagnes rurales et de laboratoire informatique pour les élèves des collèges et des lycées. Lorsque la phase-pilote du projet sera achevée, le coût actuel de 70 000 dollars devrait nettement diminuer. En cas de réussite et de fiabilité du projet au Costa Rica, cette technologie pourrait devenir un autre bien d'exportation à l'avenir. sts
S'adressant au Débat de haut niveau du Conseil économique et social, le Président du Mali Alpha Ouman Konaré a dit que les Africains comprenaient que les technologies de l'information et des communications étaient une condition de la liberté dans le monde moderne. Il a souligné que l'Internet était une révolution sans précédent qui permettait au continent d'être présent sans intermédiaire. Dans son propre pays, le Président Konaré a encouragé l'usage d'Internet depuis sa prise de fonctions en 1993, en particulier grâce au développement d'Internet. Il œuvre avec les institutions des Nations Unies et d'autres organisations pour abaisser les barrières qui entravent la connectivité du pays. Dès les premiers mois de 1998, le Mali avait quatre fournisseurs d'accès à Internet du secteur privé qui servaient environ 1 000 comptes et depuis ce nombre ne cesse de grandir. Le Mali travaille d'arrache-pied pour offrir l'accès à Internet dans ses régions rurales. En tant que pays en développement toutefois, il doit affronter plusieurs obstacles importants : système téléphonique peu fiable, faible taux d'alphabétisation, coûts exorbitants des communications téléphoniques, droits de douane sur les ordinateurs, pénurie relative d'équipement et manque de personnel d'appui technique compétent dans les écoles. L'éducation primaire ne touche toujours que 50 % des enfants du Mali, et 40 % seulement des filles. Le taux d'alphabétisation est de 27 %, et encore beaucoup moins élevé pour les femmes (15 %). L'un des projets lancés pour pallier au manque de centres d'information et de communications dans les 701 communes du pays consiste à créer des télécentres, une nouveauté pour l'Afrique. Ce projet de l'Union internationale des télécommunications, en association avec l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et l'entreprise nationale Sotelma (Société des Télécommunications du Mali) a permis la création en décembre 1998 du premier Télécentre communautaire Polyvalent TCP. Ce centre, situé à Tombouctou, a pour objectif de favoriser le développement des régions rurales en mettant à la disposition des communautés des installations et équipements de communication tels que le téléphone, la télécopie, des ordinateurs, Internet, des photocopieuses et des équipements audiovisuels, dans un souci général d'amélioration de la gouvernance et des services publics. A long terme, le télécentre offrira des services d'enseignement à distance, de télémédecine et de recherches. Dans le cadre des activités de lancement, un atelier a été organisé en mai 1998 à Tombouctou pour mettre au point des plans de formation à l'intention de divers groupes d'utilisateurs. Une quarantaine de personnes, représentant des partenaires maliens de la communauté locale et d'autres associations d'usagers, ont pris part à ces travaux. Le Mali attend des pays riches qu'ils "participent à la mise sur pied d'une infrastructure aussi peu coûteuse que possible, tout en tenant compte des conditions locales", a confié Ibrahima N'Diaye, le maire de Bamako, la capitale du Mali, au Courrier de l'Unesco. "Nous ne demandons pas la charité. S'ils décident d'investir, ils ont tout à gagner, surtout dans les économies d'échelle. Quatre-vingt-dix-huit pour cent de la population mondiale n'est pas encore en ligne, cela fait des milliards de personnes. Tout pauvres qu'ils soient, ils représentent un marché incroyable". ie
Lorsqu'on évoque les questions de technologies de l'information et de la communication, nombreux sont ceux qui souhaitent que les pays en développement puissent progresser rapidement. L'Estonie, elle, va bondir comme un Tigre.
Depuis son lancement en février 1996, le projet Bond de Tigre tente de diminuer les déséquilibres dans le domaine de l'éducation entre la capitale et les autres régions de l'Estonie et de permettre aux enfants qui vivent sur de petites îles d'avoir autant de chances d'apprendre que les autres. Il met sur pied des structures pour l'enseignement à distance et l'éducation continue tant pour les enseignants que pour les élèves. Des compétences élémentaires en matière informatique sont dispensées aux enseignants estoniens qui sont invités à se servir de logiciels d'éducation pour enseigner les langues ou les sciences. Conformément au but de la Fondation pour le Bond du Tigre, aider les districts à bâtir une infrastructure de technologie de l'information, presque toutes les écoles ont été équipées d'ordinateurs en 1997 et le quart des enseignants a été formé. En décembre 1999, on comptait en moyenne un ordinateur pour 28 étudiants en Estonie, signe que l'on s'approchait rapidement de l'objectif "un ordinateur pour 20 étudiants". Plus de la moitié des enseignants avait suivi le cours de débutant de Bond de Tigre; 180 écoles du pays disposaient d'un accès en ligne à Internet; 218 écoles pouvaient se brancher sur Internet à la demande; et 360 écoles avaient recours aux services d'e-mail. A l'aide d'un spectacle de tournée qui accompagne son projet Bond de Tigre, la Fondation tente de présenter à l'ensemble de la population les nouvelles technologies, avec un objectif en tête : apaiser les inquiétudes qu'éprouvent souvent les gens face aux TIC. Au total, plus de 50 000 personnes ont acquis de nouveaux savoirs et compétences lors des deux années de la tournée du Bond de Tigre. "Le programme Bond de Tigre ne concerne pas seulement Internet, note Lantz-de Bernadis, un responsable du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), il concerne l'accès à l'information. Cela concerne la démocratie". ie
En Malaisie, les gens ne vont pas sur Internet, c'est Internet qui va chez eux. Le projet pilote est un véritable Internet-sur-roues appelé Unité Internet Mobile (UIM), un "cyberautocar" qui fait la tournée des écoles isolées du pays pour organiser des programmes d'alphabétisation de base. La plupart de ces écoles sont des écoles rurales qui n'ont pas sufisamment accès à l'information et n'ont pas la possibilité d'acquérir des TIC. La plupart des enfants sont fascinés par ces "cours électroniques dans un autocar". C'est la première fois que la plupart d'entre eux touchent un ordinateur. Le personnel d'UIM les familiarise ainsi avec les ordinateurs et les sensibilise aux TIC mais il recueille également des données et tente d'évaluer l'impact des TIC sur les processus d'enseignement et d'apprentissage. Le projet-pilote lancé en août 1999 a été organisé par le Programme d'information pour le développement de la région Pacifique-Asie (APDIP), une initiative du Programme des Nations Unies pour le développement.
Le principal défi en Malaisie et dans d'autres pays en développement consiste à faire prendre conscience aux populations de l'aide que ces technologies peuvent apporter au développement économique et social , en permettant aux gouvernements et aux citoyens d'œuvrer ensemble dans toute une série d'activités, de la conception des politiques aux questions d'infrastructure et de formation, de l'accueil des services à la mise sur pied des réseaux et des systèmes d'information. ie
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