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Après le 11 septembre:
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OACI
L’Assemblée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a conclu sa 33e session le 5 octobre à Montréal (Canada) avec l’adoption de résolutions spécifiques destinées à améliorer la sûreté et la sécurité de l’aviation civile internationale. Mille cent trente participants venant de 169 États contractants et des observateurs venant de 32 organisations internationales, un record, ont également adopté des résolutions pour élargir le mandat et la capacité de l’OACI afin de faire face aux nouvelles réalités de l’aviation civile au XXIe siècle.

“Les décisions de cette 33e session de l’Assemblée, associées à l’une des périodes les plus productives de l’histoire de l’Organisation, donneront à l’Organisation les outils dont elle a besoin pour répondre aux défis techniques, réglementaires et économiques qui se présentent”, a commenté Assad Kotaite, Président du Conseil de l’OACI.

Dans le domaine de l’aviation civile, l’Assemblée a approuvé une résolution appelant, dans les plus brefs délais, la convocation d’une conférence ministérielle internationale de haut niveau en vue de développer des mesures pour “prévenir, combattre et éradiquer les actes de terrorisme impliquant l’aviation civile”. La résolution porte également sur un examen complet des conventions sur la sécurité de l’aviation internationale et de l’Annexe 17 - protéger la sûreté de l’aviation contre les actes d’interférence illicite - à la Convention sur l’aviation civile internationale, la Charte de l’OACI. L’Annexe 17 et les documents associés contiennent les normes, les pratiques et les procédures (SARP) approuvées à l’échelle internationale sur la sûreté de l’aviation civile qui s’appliquent aux vols internationaux.

Les autres mesures proposées comprennent le financement spécial d’une action urgente par l’OACI en matière de sûreté de l’aviation et le financement régulier du mécanisme de la sûreté de l’aviation civile (AVSEC) par une augmentation des contributions volontaires des États. L’application des normes de sûreté internationales aux vols nationaux contenus dans l’Annexe 17 et le verrouillage des cabines de pilotage sera examinée en priorité par le groupe de l’AVSEC lorsqu’il se réunira plus tard cette année.

L’Assemblée a demandé à l’OACI d’envisager l’établissement d’un Programme universel d’audit de la sécurité, sur le modèle réussi du Programme universel d’audit de supervision de la sûreté , afin d’évaluer la mise en œuvre des SARP liées à la sécurité. Le Programme prévoit des vérifications de sécurité régulières, obligatoires, systématiques et harmonisées, effectuées par l’OACI dans tous les 187 États contractants. Depuis sa création en juillet 1999, il a permis d’identifier et de corriger les défaillances de sécurité en matière de licences du personnel, de l’exploitation et de la navigabilité des aéronefs. L’Assemblée a approuvé l’élargissement du programme afin d’inclure les services de la circulation aérienne et les aérodromes et a demandé qu’une étude soit menée pour que d’autres domaines liés à la sécurité soient inclus dans le programme, en particulier les enquêtes à la suite d’accidents d’aéronefs et d’autres incidents. Elle a également demandé à l’OACI d’apporter son appui à la résolution des problèmes identifiés par le Programme en adoptant des mesures telles que le soutien à l’obtention d’une aide financière et technique, la création de séminaires techniques sur la supervision de la sûreté , le développement de directives et la création d’une fonction d’aide de qualité.


OMS
En réponse aux rapports sur la maladie du charbon, issus d’abord des États-Unis puis d’autres pays, Gro Harlem Brundtland, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé, a déclaré le 8 octobre : “Les systèmes de santé publique locaux et nationaux se préparent pour contenir la propagation de maladies infectieuses, qu’elles soient de nature criminelle ou non. Nous avons tiré trois leçons des années passées : premièrement, les systèmes sanitaires ont réagi rapidement aux soupçons d’infections délibérées; deuxièmement, ces systèmes doivent continuer de se montrer vigilants; troisièmement, un public informé et responsable est une partie importante de la réponse. Actuellement, nous publions de nouveaux conseils pour faire face aux cas de maladie du charbon.”

Cette maladie n’est pas nouvelle et peut être totalement guérie à l’aide d’un diagnostic correct et rapide. Bien que ce soit une infection grave, la forme la plus dangereuse - par inhalation, ou charbon pulmonaire - peut aussi être contractée par une exposition directe aux spores qui sont en suspension dans l’air. Mais cette maladie n’est pas transmissible.

“Nous aimerions que les citoyens de tous les pays soient informés sur la manière de répondre le mieux possible à l’utilisation délibérée du bacille du charbon. Dès qu’une personne est malade, elle devrait consulter son médecin comme à l’accoutumée. À moins qu’elle n’ait été en contact direct avec les spores du charbon, elle ne peut pas être atteinte et ne devrait pas s’inquiéter. Toute personne qui reçoit ou détecte une lettre ou un paquet suspect est tenu de le signaler à la police ou aux autorités locales. La police et les autorités de santé sont équipées pour réagir à ce genre de situation”, a commenté David Jeymann, Directeur exécutif des maladies transmissibles à l’OMS.

Il est impératif de ne pas prendre d’antibiotiques comme traitement de prévention sans avoir obtenu l’avis d’un médecin. Les antibiotiques sont des médicaments puissants et efficaces et ils doivent être utilisés correctement et judicieusement. Utilisés à mauvais escient, ils seront inefficaces et risquent de nuire à la santé. Ils peuvent aussi entraîner une résistance aux médicaments, ce qui signifie que même les antibiotiques les plus puissants pourront s’avérer inefficaces à traiter une maladie. À l’heure actuelle, une immunisation de la population contre la maladie du charbon n’est pas une option envisageable. L’OMS collabore avec les gouvernements nationaux et les organismes internationaux pour surveiller la situation et fournir régulièrement de nouveaux conseils.

En outre, l’OMS a convoqué son Comité consultatif et, le 26 octobre, a mis à jour les directives officielles concernant la vaccination contre la variole.

La conclusion de l’examen indique que “les vaccins actuels se sont avérés efficaces mais que l’incidence des effets secondaires indésirables est élevée. Le risque est suffisamment important pour ne pas justifier une vaccination systématique si les risques d’exposition sont nuls ou minimes. Les pays qui ont des raisons de croire que leur population peut être contaminée à cause d’une utilisation délibérée du virus examinent des options pour améliorer l’accès aux vaccins. Ceux-ci seraient administrés aux personnes qui auraient pu être exposées au virus de la variole, dont le personnel médical et civil, et seraient employés dans le cadre d’une recherche et de la maîtrise de la maladie, au cas où une épidémie surviendrait”.

En résumé, il n’est pas conseillé de vacciner les populations - étant donné les risques de réaction au vaccin, qui peuvent entraîner la mort, et du fait que la vaccination est efficace même après l’exposition au virus. Seuls ceux qui ont été exposés au virus de la variole ou à un virus associé devraient être vaccinés. Toutefois, le volume et la qualité des vaccins disponibles, l’augmentation de leur production et des réserves en cas d’épidémie font l’objet d’une attention particulière.

L’OMS confirme que le meilleur moyen de mettre fin à une épidémie de variole, dans le cas où elle se produirait, reste identique - la recherche et la maîtrise. Cela signifie identifier les personnes atteintes et celles qui ont été en contact avec elles, et les vacciner. Les personnes vaccinées ont peu de chances de développer les effets les plus graves de la maladie.


OIT
Le 3 novembre, le Forum global sur l’emploi, convoqué par l’Organisation internationale du travail (OIT), conscient de la nécessité de faire face à la crise croissante de l’emploi dans le monde, a lancé un projet en 10 points visant à inverser l’augmentation du chômage ainsi que la pauvreté causées par les effets de la récession mondiale et des attaques du 11 septembre.

L’Agenda global pour l’emploi, adopté par 700 leaders politiques et économiques lors du Forum, a pour tâche de trouver des moyens pour atténuer le ralentissement important de l’économie mondiale qui menace l’emploi de 24 millions de personnes et de plonger des millions d’autres dans la pauvreté. Il fournit un cadre pour traiter des questions telles que le marché du travail, les technologies de l’information, l’esprit d’entreprise, la durabilité de l’environnement, la politique monétaire et fiscale, l’éducation et la formation, la santé et la sécurité, les politiques du marché du travail, la protection sociale, le dialogue social pour la création d’emplois et l’allégement de la pauvreté.

Les délégués ont aussi demandé la création d’un ensemble de mesures destinées à stimuler l’emploi et à réduire la pauvreté et ont lancé un appel à la réunion ministérielle de l’OIT à Doha (Qatar), qui aura lieu en novembre, pour une action visant à stimuler l’emploi en donnant aux pays en développement l’accès au commerce international.

Selon un rapport de l’OIT publié le 24 octobre, cette lutte sera cruciale pour les salariés de certains secteurs. Près de 9 millions de travailleurs de l’industrie hôtelière et du tourisme, qui souffraient déjà du ralentissement de l’économie, pourraient perdre leur emploi après les attaques du 11 septembre. Une réduction de 10 % dans le secteur du tourisme signifierait la perte de 8,8 millions d’emplois, dont 1,1 million aux États-Unis et 1,2 million dans l’Union européenne. L’enquête indique qu’aux États-Unis, 3,8 millions de personnes pourraient perdre leur emploi, si l’industrie du tourisme reste morose dans les mois à venir. Il a noté que 207 millions de personnes dans le monde travaillent dans le secteur des voyages et du tourisme, un secteur qui avait déjà enregistré une baisse avant le 11 septembre à cause des tendances économiques mondiales défavorables. En outre, l’impact a été d’autant plus dévastateur que ce secteur est le plus vulnérable aux menaces d’insécurité.

Les emplois immédiatement touchés sont les emplois saisonniers, à temps partiel et par roulement dans les hôtels, les entreprises de voyages et d’excursions, la restauration, les agences de voyages, les tours-opérateurs et les opérateurs de croisières ainsi que les industries de services. “Un grand nombre d’entreprises de ce secteur dépendent de flux de trésorerie importants et réguliers pour honorer leurs engagements, fait état le rapport. Actuellement, certaines ont du mal à survivre.”


Banque mondiale
Les attaques récentes contre les États-Unis nuiront à la croissance économique des pays en développement, condamnant l’année prochaine 10 millions de personnes à vivre dans la pauvreté, tout en entravant la lutte contre les maladies infantiles et la malnutrition, a déclaré la Banque mondiale, le 1er octobre, dans une évaluation économique préliminaire faite à la suite des attaques du 11 septembre. Elle a estimé que la croissance économique de ces pays baisserait de 55 % en 2000 pour atteindre 2,9 % en 2001, en raison du ralentissement économique aux États-Unis, au Japon et en Europe. Alors que la pauvreté augmente, les conséquences économiques des attaques pourraient causer la mort de 20 000 à 40 000 enfants âgés de moins de cinq ans.

“Nous avons vu le nombre de victimes des attaques contre les États-Unis, où des citoyens de 80 nations ont trouvé la mort à New York, à Washington et en Pennsylvanie”, a commenté le Directeur de la Banque mondiale, James D. Wolfensohn. “Nous estimons que des dizaines de milliers d’enfants de par le monde mourront et que quelque 10 millions de personnes supplémentaires risquent de vivre au-dessous du seuil de pauvreté de 1 dollar par jour, à cause de ces attaques.”

Selon la Banque mondiale, l’augmentation des coûts et le ralentissement de l’activité économique se font déjà sentir sur le marché mondial. Les coûts d’assurance et de sécurité, les retards de dédouanement sont parmi les principaux facteurs de l’augmentation des coûts commerciaux. Le tourisme a été touché de plein fouet. La Banque a estimé que 65 % des voyages dans les Caraïbes ont été annulés et a annoncé que le Moyen-Orient enregistrera probablement une baisse importante des recettes dans le secteur du tourisme.

L’économiste en chef de la Banque mondiale, Nicholas Stern, a souligné que tous les pays devaient être vigilants afin d’assurer un redressement du marché mondial, leur demandant de prendre immédiatement des mesures agressives en raison du niveau important des risques pour l’économie mondiale. “Maintenir le commerce mondial est plus que jamais important, spécialement face à un ralentissement économique qui est souvent accompagné de pressions pour renforcer le protectionnisme”, a-t-il commenté. La Banque a promis de “prendre ses responsabilités”, notant que ses directeurs et son personnel, dont un grand nombre sont en poste dans des pays en développement, ont pris contact avec des responsables de haut niveau pour leur assurer que la Banque poursuivrait les programmes approuvés antérieurement ainsi que son appui afin de minimiser les effets négatifs causés par le climat d’incertitude, les risques et la volatilité de l’environnement économique mondial.


PAM
Avec 6 millions de personnes qui nécessiteront une aide alimentaire cet hiver en Afghanistan et 1,5 million de réfugiés qui chercheront refuge dans les pays voisins, le Programme alimentaire mondial (PAM) a développé une nouvelle stratégie de secours pour la région. Les opérations qui assistaient les réfugiés afghans en Iran, au Tadjikistan et au Pakistan, ainsi que des millions de personnes souffrant de la faim en Afghanistan, ont été consolidés en une seule opération régionale.

Le 7 novembre, le PMA a utilisé deux avions cargos Iliouchine pour transporter plus de 2 000 tonnes de vivres du nord du Pakistan vers la ville de Turkmenabad au Turkménistan, qui seront ensuite acheminées dans les régions éloignées du nord de l’Afghanistan. “Ces avions nous permettront d’entreposer immédiatement les vivres dans nos entrepôts à Turkmenabad puis de les acheminer par camion vers les régions les moins accessibles de l’Afghanistan”, a expliqué Daly Belgasmi, Responsable régional du PAM pour l’Asie centrale. “Le nord de l’Afghanistan est la région la plus touchée. Le PMA compte aider près de 3 millions de personnes à survivre jusqu’à la période des récoltes de l’année prochaine. Les stocks du PMA au Turkménistan commençant à s’épuiser, nous avons décidé, comme mesure d’urgence, de transférer dans cette région des vivres stockés à Quetta jusqu’à ce que les approvisionnements acheminés par la route à partir de l’Iran arrivent au Turkménistan”, a-t-il ajouté.

Le PMA devait transporter 7 000 tonnes de blé de Quetta à Turkmenabad afin de combler le manque de vivres dans le nord de l’Afghanistan mais, en raison de ressources insuffisantes, seulement 2 000 tonnes ont pu être acheminées. Les États-Unis ont annoncé qu’ils fourniront 2 millions de dollars au PMA afin de couvrir le coût de l’opération.


HCR
Le 23 octobre, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé son inquiétude devant les répercussions que les attentats du 11 septembre contre les États-Unis pourraient avoir sur les réfugiés et les demandeurs d’asile. Dans une déclaration faite à Genève, il s’est déclaré préoccupé par le fait que les vrais demandeurs d’asile risquent d’être pénalisés à cause du préjudice public et de législations ou de mesures administratives indûment restrictives. Il s’est également déclaré inquiet par le risque de dégradation des normes en matière de protection des réfugiés.

Selon le HCR, dans certains pays, le public avait tendance à associer les réfugiés à des “criminels” et à faire un amalgame entre réfugiés et terroristes, à un moment où les demandeurs d’asile avaient déjà des difficultés à accéder aux procédures d’asile et à faire face aux soupçons concernant leur ethnicité et la validité de leurs demandes. Il a rappelé que les réfugiés fuyaient eux aussi la violence, y compris le terrorisme, et n’étaient pas les auteurs de tels actes.

Le HCR a approuvé les efforts de certains gouvernements pour instaurer des mesures de sécurité supplémentaires afin d’empêcher l’entrée des terroristes dans leur pays, y compris par le biais des demandes d’asile. Il a déclaré qu’il allait étudier “ce qui pourrait être désigné les meilleures pratiques” des capitales ayant entrepris ces initiatives.

Toutefois, il était important de “trouver un juste équilibre entre ces mesures de sécurité et les principes de protection des réfugiés qui étaient en jeu, a-t-il précisé. Il est également crucial que les États comprennent que la Convention de 1951 sur le Statut des réfugiés ne fournit aux terroristes ni un refuge sûr, ni ne les protège des poursuites criminelles. Au contraire, elle est établie pour exclure toute personne qui commet des crimes graves.”

Selon le HCR, la résolution du Conseil de sécurité adoptée en septembre, qui appelle les pays à coopérer pour prévenir les actes de terrorisme et à prendre des mesures supplémentaires, si elle est correctement interprétée et appliquée, était conforme aux principes du droit international sur les réfugiés. Cependant, en appliquant la résolution, il fallait s’assurer que les demandeurs d’asile et les réfugiés bénéficiaient de leurs droits fondamentaux.


PNUCID
Un groupe de pays réunis le 16 octobre dans le cadres du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) a déclaré que le commerce de l’héroïne en Afghanistan se poursuivait et nécessitait une réponse urgente, en particulier en ce qui concerne ses liens avec le terrorisme. Selon une déclaration faite par le Président du groupe, qui regroupait les représentants de 17 pays donateurs, 9 pays voisins de l’Afghanistan et des responsables de la Commission européenne, “le trafic d’héroïne en Afghanistan, qui s’approvisionne à partir de réserves importantes, n’avait pas cessé malgré l’interdiction efficace de la culture de pavots décrétée l’année dernière par les talibans”.

“Les participants ont reconnu l’importance de la lutte contre la drogue en Afghanistan en raison des liens entre le trafic de la drogue et le financement du terrorisme”, a jugé le groupe, qui s’est réuni à la suite des actes de terrorisme perpétrés contre les États-Unis afin d’évaluer la situation de la drogue en Afghanistan. “Ils ont exprimé leur volonté commune d’accroître la coopération afin de renforcer la capacité de contrôle des frontières dans la région, à la fois des pays en première et en deuxième ’ligne de défense’ et de lutter contre le trafic de drogue.” Ils ont reconnu l’importance d’une évaluation complète de la situation et des besoins urgents dans les pays voisins de l’Afghanistan.


HCDH
Dans une interview diffusée à la radio de l’ONU, le 18 octobre, Mary Robinson, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré que les auteurs des attaques du 11 septembre devaient être jugés. “L’utilisation délibérée d’avions civils pour tuer des gens [] s’inscrit désormais dans la définition d’un crime contre l’humanité et la responsabilité immédiate de traduire les auteurs en justice incombe à tous les gouvernements mondiaux.”

Mme Robinson a fait remarquer que si les auteurs étaient jugés pour crimes contre l’humanité, ils seraient isolés. “Un crime contre l’humanité ne pouvant pas être commis au nom d’une religion, les auteurs ne peuvent donc pas invoquer l’islam pour justifier leurs actes.”


OPCW
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW) a exhorté les pays à redoubler leurs efforts pour assurer l’universalité du traité des Nations Unies contre les armes chimiques.

Dans une déclaration, le Conseil exécutif de l’OPCW s’est déclaré convaincu que la mise en œuvre complète de la Convention contribuerait à réduire la menace que constituent les armes chimiques et qu’il soutenait donc les efforts destinés à combattre toutes les formes de terrorisme. Il a exhorté les États à respecter leurs obligations en vertu du traité, y compris la destruction des armes chimiques et la prévention du détournement et de l’utilisation illicite des technologies chimiques. “Le Conseil demande aux États parties de mettre en place des moyens et des mesures supplémentaires afin de fournir un soutien et une aide juridique aux États parties dans l’adoption de dispositions juridiques nationales ayant force obligatoire pour la mise en œuvre efficace de la Convention, qui interdit à tout particulier ou à toute personne morale d’entreprendre une activité quelconque interdite par la Convention.”


CNUCED
Le 2 octobre, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a mis en garde contre une récession imminente dans trois grandes économies - américaine, européenne et japonaise - à la suite des récentes attaques contre les États-Unis. Selon un nouveau rapport du CNUCED, intitulé Situation et perspectives de l’économie mondiale, il est à craindre que ces trois grandes économies connaissent une récession. Aux États-Unis, les dépenses des consommateurs ont considérablement diminué après les attaques et les revenus des entreprises risquent de baisser encore plus. La confiance de l’Europe est vulnérable à tout signe de faiblesse du marché du travail et la croissance négative du Japon ne semble pas près de changer.

Pour les pays en développement, le CNUCED a estimé que les effets pourraient se faire sentir par une baisse des exportations, une détérioration des conditions commerciales et une diminution des flux de capitaux. Ces trois problèmes se sont confirmés et risquent de s’intensifier. Les économistes du CNUCED accueillent favorablement à la mise en place de l’action rapide et coordonnée menée par les autorités monétaires pour réduire les taux d’intérêt suite aux attaques et assurer un fonctionnement normal des marchés financiers. Le rapport note également la détermination des responsables américains de remettre l’économie sur les rails. Tout en exprimant l’espoir d’une amélioration rapide dans l’économie mondiale, le CNUCED fait remarquer que l’ensemble des mesures fiscales prises par les États-Unis risque de compenser seulement l’impact négatif des attaques. Selon le rapport, il est impératif que le Japon, et en particulier l’Europe, adoptent une politique d’expansion plus soutenue pour assurer une reprise rapide de l’économie mondiale.


OMI
À la suite des événements tragiques du 11 septembre, le Comité juridique de l’Organisation maritime internationale (OMI) examinera la Convention de 1988 pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime et le Protocole pour la répression d’actes illicites contre la sécurité des plate-formes fixes situées sur le plateau continental. Le Comité, qui s’est réuni du 8 au 12 octobre 2001 pour sa 83e session, a accepté d’inclure l’examen des traités SUA comme élément de priorité dans son programme de travail pour les deux prochaines années (2002-2003).

Le principal objectif de la Convention est de veiller à ce qu’une action judiciaire adéquate soit intentée contre toute personne qui commet des actes illicites contre des navires, ce qui inclut celles qui s’emparent de navires par la force, qui commettent des actes de violence contre le personnel de navigation et placent des dispositifs à bord du navire propres à le détruire ou à l’endommager. La Convention oblige les gouvernements contractants soit à traduire les auteurs en justice, soit à les extrader, et le Protocole fournit des réglementations similaires en ce qui concerne les plate-formes situées sur le plateau continental.

M. William O’Neil, Secrétaire général de l’OMI, a fait remarquer qu’il prenait avis de la nécessité de revoir les mesures adoptées par l’OMI pour combattre les actes de violence et les crimes en mer. “Mis à part la révision possible des mesures préventives pratiques préconisées par l’OMI, il est également important de s’assurer que les auteurs qui ont commis des actes de violence en mer soient traduits en justice et punis de manière adéquate. Ces questions sont directement liées aux deux traités juridiques de l’OMI concernant la poursuite et l’extradition adoptés en 1988”, a-t-il ajouté.


CESAP
Selon Kim Hak-Su, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), les récentes attaques contre les États-Unis risquent de causer un ralentissement de l’économie en Asie et dans le Pacifique, ce qui entravera les efforts destinés à éradiquer la pauvreté. À la suite des attaques, les groupes vulnérables qui essayaient de se remettre de la crise de 1997 dans la région risquent d’avoir des difficultés à sortir de la situation de pauvreté. Le 4 octobre, lors d’une réunion d’information commune des responsables de l’ONU représentant diverses organisations réunies à Bangkok, M. Hak-Su a déclaré qu’il y avait toutefois des signes positifs, comme le fait que les gouvernements mondiaux avaient reconnu les problèmes causés par les attaques et qu’ils entreprenaient une action coordonnée pour éviter une importante récession.

La CESAP prévoit de convoquer une réunion de responsables de haut niveau à Bangkok pour discuter des questions liées à l’impact des attaques terroristes sur la région Asie-Pacifique.

Cette section a été coordonnée par Matthias Wabl.


Sites:
Banque mondiale (voir Groupe de la Banque mondiale)
Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) (site en anglais)
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH)
Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)
Programme alimentaire mondial (PAM) (site en anglais)
Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) (site en anglais)
Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) (site en anglais)
Organisation internationale du Travail (OIT)
Organisation maritime internationale (OMI) (site en anglais)
Organisation mondiale de la santé (OMS)
Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW) (site en anglais)



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