Le Secrétaire-général présente les grandes lignes d’un plan de construction d’un avenir
sûr
La croissance économique mondiale qui a été le moteur de nombreux pays au cours des années 90 na pas favorisé un
développement durable ni le type de développement qui englobe croissance économique, développement social et protection de lenvironnement, daprès un
nouveau rapport publié le 20 décembre 2001 par le Secrétaire général, Kofi Annan.
Selon le rapport, bien que les statistiques économiques soient globalement impressionnantes pour les années 90, avec un commerce mondial florissant grâce à des exportations
représentant plus de 6 000 milliards de dollars en 2000, et les pays en développement eux-mêmes enregistrant globalement une augmentation de 4,3 % de leur produit intérieur
brut (PIB), les chiffres cachent les difficultés que rencontrent de nombreuses régions et notamment lAfrique.
Certains progrès ont été réalisés dans le domaine de la protection de lenvironnement mais, selon le rapport, la situation de lenvironnement
mondial est toujours fragile et les mesures de conservation sont loin dêtre satisfaisantes. En outre, dans la plupart des pays en développement, la réduction de la
pauvreté na enregistré au mieux que des progrès modestes.
Le rapport du Secrétaire général constituera lun des documents de base qui alimenteront les négociations lors du Sommet mondial pour le développement durable
qui doit se tenir du 26 août au 4 septembre 2002 à Johannesburg (Afrique du Sud). Il présente une évaluation critique des progrès accomplis dans la
réalisation des objectifs dAction 21, le plan daction historique sur le développement durable adopté en 1992 à Rio de Janeiro lors du Sommet planète
Terre. Il y est affirmé quAction 21, qui reste la base des engagements qui seront pris lors du Sommet de Johannesburg, constitue toujours un puissant programme davenir à
long terme. Il nempêche que malgré les initiatives prises par les États, les organisations internationales, le monde des affaires, les associations de la
société civile et des particuliers pour parvenir à un développement durable, la réalisation des objectifs fixés à Rio a été plus lente
que prévu au point que, à certains égards, la situation est pire quil y a 10 ans.
Selon le rapport, le fossé qui reste à combler dans la réalisation dun développement durable est particulièrement flagrant dans quatre domaines :
- Le développement est toujours abordé de manière fragmentaire sans que soient intégrées les préoccupations
dordre économique, social et écologique qui sont dune importance capitale pour le développement durable;
- Des modes de consommation et de production insoutenables continuent daccabler les systèmes naturels dentretien de la vie de la
planète;
- Les grandes orientations concernant le financement, les investissements, la technologie et la mise en valeur des ressources ne sont ni coordonnées ni
cohérentes, et répondent à des vues à court terme au lieu de viser la viabilité à long terme;
- Les ressources financières qui vont à un développement durable demeurent insuffisantes, laide publique au développement
(APD) étant en fait en baisse depuis 1992 et les flux dinvestissements privés restant particulièrement instables et axés sur un petit nombre de pays.
Les auteurs du rapport soulignent la difficulté quil y a à traduire en mesures pratiques Action 21, dégageant les domaines principaux
qui exigent une mise en application plus rapide et offrent les meilleures perspectives de promotion dun développement durable.
Plan daction en 10 points
Envisageant un sommet qui débouchera sur des mesures et des initiatives concrètes au lieu de se contenter de discours, le rapport du Secrétaire général
présente un ensemble complet de principes dont les pays, les milieux daffaires, les organisations non gouvernementales (ONG) et autres parties prenantes pourraient sinspirer pour
élaborer lordre du jour de Johannesburg. Soulignant quun développement durable doit profiter aux pauvres, qui vivent souvent dans des zones soumises à
dénormes pressions écologiques, le rapport préconise :
- La mise de la mondialisation au service du développement durable au moyen de mesures telles quune gestion mieux coordonnée des politiques macro-économiques,
lélimination des subventions qui faussent les échanges et lamélioration de laccès des pays en développement aux marchés;
- Lélimination de la pauvreté et lamélioration des moyens dexistence dans les zones rurales grâce à une agriculture viable et à des
programmes de développement rural auto-assisté et, dans les zones urbaines, par la mise en place de possibilités économiques, de programmes sociaux et le règlement
des problèmes écologiques urbains tels que ceux qui concernent la qualité de lair, la gestion des déchets et les transports;
- La modification de modes de consommation et de production insoutenables, notamment en multipliant par quatre lefficacité des ressources dans les pays développés au
cours des 20 à 30 années à venir;
- La promotion de la santé grâce à la fourniture deau salubre à un prix abordable et à lamélioration de la qualité de lair dans les
logements ainsi que de la production vivrière et animale;
- Lamélioration de laccès à lénergie et laugmentation du rendement énergétique par le développement des sources
dénergie renouvelables et des technologies favorisant un bon rendement énergétique et la modification des modes de consommation dénergie insoutenables;
- Lamélioration de la gestion des écosystèmes et de la diversité biologique grâce à lexécution de programmes, lélaboration
de mécanismes de protection juridique plus efficaces et une meilleure gestion des terres, des pêcheries et des forêts;
- Lamélioration des ressources en eau douce, notamment par la gestion des bassins fluviaux et des bassins versants et lamélioration de la gestion des ressources en eau
partagées;
- Lamélioration des ressources financières et le transfert de technologies écologiquement rationnelles en vue dun développement durable, en particulier par
laugmentation qualitative et quantitative de lAPD et des investissements étrangers;
- Un développement durable pour lAfrique. Le développement durable en Afrique sest heurté à dénormes obstacles tels que les crises sanitaires,
la chute de laide au développement et des investissements étrangers privés négligeables. Des domaines clefs se prêtant à des initiatives propres
à favoriser un développement durable en Afrique et notamment des mesures visant à faire bénéficier la région de la mondialisation sont également
définis;
- Le renforcement des mesures politiques au niveau international en vue dun développement durable.
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