La contribution à la société et non pas un fardeau
Par Helen Hamlin
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Photo/Horst Rutsch |
L’augmentation de la population des personnes âgées dans le monde constitue l’une des tendances démographiques les plus importantes du XXIe siècle. De 200 millions en 1950, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus atteindra 1,2 milliard d’ici à 2025, soit une augmentation multipliée par six, ce qui fera passer la proportion des personnes âgées de 8 à 14 %. Dans les pays en développement, il y aura, d’ici à 2050, plus de personnes de plus de 60 ans que de moins de 14 ans. Cette explosion démographique aura des conséquences importantes et sans précédent sur notre vie économique, sociale et politique. Compte tenu des implications, il appartient à l’ONU et à ses institutions spécialisées de jouer un rôle de premier plan dans la promotion de politiques et de programmes traitant de ces questions.
Les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées, adoptés par l’Assemblée générale en décembre 1991, fournissent des conseils de conduite à l’égard des personnes âgées dans leur société. En fait, ces principes sont applicables aux personnes de tous les âges, un concept ayant un plus grand impact si l’on considère que le vieillissement est un processus qui se produit au cours de la vie entière. Comprendre et prendre en compte les données démographiques fournies par l’ONU et les autres autorités éminentes doit inévitablement déboucher sur une plus grande prise de conscience de ce phénomène important. Il aura fallu vingt ans pour que soit organisée une Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement; dans Action 21, la proportion importante de personnes âgées, pourtant déjà apparente en 1992, n’a fait l’objet d’aucune mention. On ne peut plus considérer les préoccupations touchant le vieillissement comme un simple ajout à la liste des grandes questions qui sont au centre des préoccupations de l’ONU depuis une dizaine d’années.
Cette Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement offre une nouvelle occasion de porter la question du vieillissement au premier plan des préoccupations et des actions internationales, à un moment où le monde doit faire face à cette augmentation sans précédent du nombre de personnes âgées. Les opportunités et les défis propres à ces changements démographiques touchent les domaines social, environnemental et financier. Un grand nombre de nations ont mis du temps à accepter la réalité de ces défis et les législateurs ne peuvent plus nier l’impact considérable des grands mouvements de la population qui, comme nous le savons, ne cesseront de s’amplifier. Tous les États Membres de l’ONU, que ce soit les pays en développement ou les pays développés, ne peuvent plus ignorer la nature transsectorielle d’une population qui compte de plus en plus de personnes âgées.
Comment l’objectif visant à prendre en compte les questions et l’impact du vieillissement des populations peut-il être atteint ? Comment l’objectif visant à encourager les gouvernements à soutenir les personnes âgées peut-il être assuré ?
D’abord, les personnes âgées doivent être considérées comme des personnes qui contribuent à la vie de la société, et non pas comme un fardeau.
Ces personnes, ainsi que les personnes de tous les âges, ont besoin de certaines conditions essentielles qui leur permettent de jouir d’une qualité de vie minimale, telles qu’un revenu suffisant et des opportunités d’emplois adéquates, notamment le recyclage, une deuxième carrière et la reconnaissance de la valeur du travail non rémunéré et rémunéré; l’accès aux services de santé et sociaux ainsi qu’au logement; et une pleine participation à la vie de la société, y compris aux prises de décision. Ces éléments devraient être intégrés au développement des plans d’action. La planification des politiques gouvernementales devrait créer un environnement propice à l’application des programmes et des politiques destinés à répondre aux besoins des personnes âgées, afin d’assurer leur contribution à la croissance économique soutenue et au développement social.
De plus, le développement des politiques gouvernementales et la mise en œuvre des programmes étant fondés sur l’expérience et la recherche, l’ONU a un rôle important à jouer en matière de promotion de la recherche sur le vieillissement, du soutien et de recours à celle-ci afin de garantir que l’élaboration des politiques reflètent les besoins et les préoccupations des personnes âgées. Ainsi, les divers aspects de la vie des personnes âgées sont pris en compte, à la fois celles qui continuent à mener une vie active et productive et celles pour qui le troisième âge présente des problèmes.
Pour répondre à ces objectifs, les organisations non gouvernementales (ONG) et d’autres sociétés civiles se tournent vers l’ONU pour qu’elle joue un rôle de chef de file et entreprenne des actions efficaces dans ce domaine. Il est essentiel que la mise en œuvre de plans d’action figure à l’ordre du jour des politiques gouvernementales. Les actions de l’ONU devront permettre de construire une société adaptée non seulement aux personnes âgées mais aussi aux personnes de tous les âges. L’application du plan pour le bien public, pour une meilleure qualité de vie, tels que formulée dans les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées, permettrait de donner aux gens un rôle central dans la société et d’honorer l’engagement pris lors du Sommet mondial pour le développement social, à savoir assurer l’intégration et la protection sociale.
Les ONG et la société civile souhaitent aider l’ONU dans cette tâche importante en travaillant ensemble afin d’assurer l’application du plan d’action. Pour parvenir à ces fins, nous empruntons un chemin sinueux, mais nous espérons créer des partenariats qui nous aideront à atteindre nos objectifs communs.
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Helen R. Hamlin représente depuis décembre 1991 la Fédération internationale sur le vieillissement à l’ONU et est présidente de l’ONG Comité sur le vieillissement depuis 1997. Elle est membre du Brookdale Center on Aging à Hunter College, City University de New York (États-Unis).
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