Regard vers l’avenir
Le défi du changement climatique
Par Joke Waller-Hunter
La Convention-cadre des Nations Unie sur le changement climatique (CCCC-ONU) a été adoptée le 9 mai 1992, à New York, après des négociations qui ont duré toute la nuit, comme il est de tradition à l’ONU. Dix ans plus tard, le 1er mai 2002, je prenais mes nouvelles fonctions de Secrétaire exécutive de la Convention.
Durant ces dix années, les négociations se sont poursuivies, faisant souvent les grands titres de l’actualité, par exemple lors du Protocole de Kyoto, qui fixe des obligations juridiquement contraignantes aux pays industrialisés et aux économies en transition, adopté en 1997, puis révisé, toujours au travers de négociations difficiles. Les négociateurs se sont rendus à Buenos Aires, Bonn, La Haye et Marrakech, où l’accord final sur l’application du Protocole de Kyoto a été atteint. Actuellement, nous attendons son entrée en vigueur. Il semble que les règles et les procédures nécessaires à création de la Convention et du Protocole sont bien établies et que l’attention est désormais centrée sur la mise en œuvre.
Pour nous qui faisons partie du Secrétariat du changement climatique à Bonn, ceci représente un nouveau défi - soutenir la mise en œuvre est bien différent de soutenir des négociations ! Un défi tout à fait intéressant : les règles et les procédures permettront-elles de donner les résultats escomptés ? Comment pouvons-nous mesurer et évaluer la réussite ?
De nouveaux mécanismes ont été créés. Ils permettent aux pays d’honorer leurs engagements de manière rentable par le commerce des unités de réduction des émissions, et renforcent la coopération internationale en encourageant les investissements dans les pays en développement afin d’assurer le développement durable et de réduire les émissions. Le partage des informations, par exemple par le biais des rapports nationaux et d’inventaires que les pays doivent fournir régulièrement, la documentation et la diffusion des pratiques des gouvernements, des entreprises et de la société civile, le maintien d’une base de données faisant autorité sur les émissions de gaz à effet de serre, les informations sur le commerce - toutes ces activités feront partie du travail du Secrétariat.
D’après les niveaux d’émissions actuels et prévus, il est évident que certains changements climatiques sont inévitables. Les pays, spécialement les plus vulnérables qui sont souvent les moins développés, doivent prendre les mesures nécessaires pour s’y préparer.
Le renforcement de la coopération internationale entre les pays et les organisations internationales visant à faciliter l’adaptation à ces changements, tel qu’il est énoncé dans la Convention et le Protocole, est une nouvelle tâche qui incombera au Secrétariat de la CCCC-ONU. Toutefois, même si l’attention doit être centrée sur la mise en œuvre, il ne faut pas oublier que le changement climatique est un problème à long terme. Nous devons continuer à rechercher des solutions à long terme, au-delà des premiers engagements du Protocole de Kyoto.
Quand je suis arrivée à Bonn, j’ai constaté avec plaisir que le personnel du Secrétariat avait adopté une vision claire dans ses déclarations :
« Nous soutenons l’action coopérative menée par les États pour combattre le changement climatique ainsi que ses effets sur l’humanité et les écosystèmes. C’est notre contribution au monde durable et à la réalisation de la paix, de la sécurité et de la dignité humaine sur laquelle les Nations Unies sont fondées.
« Guidés par les Parties à la Convention, nous apportons un soutien organisationnel et une expertise technique à leurs négociations et à leurs institutions et nous facilitons le flux des informations qui font autorité sur la mise en œuvre de la Convention. Nous nous engageons à réaliser ces tâches selon les plus hautes normes de professionnalisme et d’objectivité.
« Nous cherchons à être une équipe dynamique, engagée à promouvoir un environnement de travail participatif et accueillant. Notre respect de chacun, la diversité de nos cultures et des sexes ainsi que nos diverses origines enrichissent et améliorent notre travail. »
Je suis fière de diriger une équipe qui s’est donnée une telle mission.
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Avant d’être nommée au poste de Secrétaire exécutive de la CCCC-ONU en mai 2002, Joke Waller-Hunter était Directrice du Directorat de l’environnement de l’Organisation de coopération et de développement économiques et Directrice de la Division de l’ONU pour le développement durable, qui informe le Secrétariat de la Commission de l’ONU sur le développement durable.
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