Les montages sont dune importance vitale. Plus que toute autre région de la planète, elles constituent dimportants réservoirs de biodiversité et fournissent également la plus grande partie de leau douce du monde. Plus de 3 milliards de personnes dépendent des montagnes pour leur approvisionnement en eau potable, leurs cultures, leur approvisionnement en électricité et le soutien des industries. Cependant, les politiques concernant la gestion de ces ressources sont souvent élaborées par des experts sans aucune concertation avec les communautés montagnardes.
Bien que, selon lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO), les populations montagnardes représentent environ 12 % de la population mondiale, leurs communautés sont parmi les plus démunies de la planète. Un nombre disproportionné (815 millions) de personnes qui souffrent le plus de la faim et de la malnutrition chronique vivent dans les régions montagneuses. Dans un message adressé à la Conférence internationale sur lagriculture durable et le développement rural, qui sest tenue à Adelboden (Suisse), le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a expliqué que la malnutrition et linsécurité alimentaire dans les régions montagneuses ont contribué à la prolifération des maladies, à laugmentation des cas dinvalidité ainsi quau déplacement de centaines de milliers de personnes fuyant la sécheresse et la famine.
La malnutrition et la faim dont souffrent ces populations sont en grande partie dues à linaccessibilité, à la complexité et à la fragilité de leur environnement ainsi quà leur marginalisation. Dans les montagnes éthiopiennes, par exemple, ainsi que dans la ligne de partage des eaux du haut bassin de la Rwaba, au Burundi, les inégalités en matière de distribution des terres, associées à la croissance démographique, ont augmenté la pauvreté et linsécurité alimentaire. Dans les Andes péruviennes, deux foyers sur trois nont pas suffisamment de terre arable pour produire suffisamment de nourriture et satisfaire leurs besoins nutritionnels. Chaque jour, les populations montagnardes font face à des obstacles physiques considérables - terrains accidentés, systèmes de communication insuffisants et routes en mauvais état.
Dans les Andes, lHimalaya et dans dautres grandes régions montagneuses, des millions de personnes souffrent dun goitre et de crétinisme dus à une carence en iode, celle-ci étant éliminée du sol par les fortes précipitations et la fonte des neiges. Dans de nombreuses communautés montagnardes, la carence en vitamine A est la cause principale de la cécité chez les enfants, aggrave leur vulnérabilité aux maladies infectieuses et augmente le risque de décès.
Les dirigeants qui étaient présents au Sommet mondial de lalimentation ont renouvelé leurs engagements visant à réduire le nombre de personnes souffrant de la faim dici à 2015. La Déclaration du Sommet a reconnu en particulier lampleur de la pauvreté dans les zones montagneuses et a souligné le rôle vital de celles-ci ainsi que leur potentiel à assurer la sécurité alimentaire pour une agriculture durable et un développement rural. À cet égard, la Conférence a souligné la nécessité de créer des partenariats entre les pays en développement.
La FAO est lorganisation des Nations Unies qui coordonne lAnnée internationale de la montagne. Ses partenaires comprennent dautres organisations de lONU, des organisations non gouvernementales, le Forum de la montagne, des organisations des populations montagnardes et plus de 67 comités nationaux représentant les pays dans le monde, de nombreux autres pays devant bientôt se joindre au mouvement. La FAO a pour priorité de stimuler une action sur le terrain à long terme en soutenant la création et les efforts continus des comités nationaux.
LONU a promulgué 2002 lAnnée internationale de la montagne afin de promouvoir une plus grande prise de conscience de limportance des écosystèmes montagneux et dexaminer les défis auxquels sont confrontées les populations montagnardes. La Conférence dAdelboden se penche sur ces questions qui ont été soulevées à la Conférence de Rio de 1992, où la question des montagnes avait fait lobjet dune attention particulière dans le chapitre 13 dAction 21. La Conférence devrait préparer la voie à lélaboration de politiques destinées à protéger les écosystèmes montagneux et à créer de meilleures conditions de vie pour les populations montagnardes. La déclaration dAdelboden sera présentée en août lors du Sommet mondial du développement durable, et en octobre, au Sommet mondial de la montagne de Bishkek, au Kirghizistan.