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La conférence de presse du " Quartet " (de gauche à droite) : Javier Solana, haut représentant pour la politique étrangère et la sécurité commune de l'Union européenne; Colin Powell, secrétaire d'État des États-Unis; Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU; Igor S. Ivanov, ministre des affaires étrangères de la Fédération russe; Per Stig Moeller, ministre des affaires étrangères du Danemark, représentant la Présidence de l'Union européenne et Chris Patten, commissaire des relations extérieures de la Commission européenne. Photo ONU
| Le Secrétaire général, Kofi Annan, a condamné sans réserve l'attentat à la voiture piégée qui a tué 14 Israéliens le 21 octobre ainsi que l'attentat perpétré par les Forces de défense israéliennes dans le camp de réfugiés de Rafak, à Gaza, qui a tué sept Palestiniens. Critiquant vivement les attentats contre les civils, il a appelé les groupes palestiniens à mettre immédiatement fin à tous les actes de violence et le gouvernement israélien à s'abstenir de mener des actions militaires dans les zones fortement peuplées.
Ces événements se sont déroulés après la réunion du " Quartet ", représentant les Nations Unies, les États-Unis, la Fédération russe et l'Union européenne, qui a eu lieu le 17 septembre au siège de l'ONU, à New York. Nous avons besoin d'un processus qui apporte à la fois des résultats et de l'espoir, " car nous avons besoin des deux ", a indiqué M. Annan, après la réunion. Le plan général devait aborder les dimensions politiques, économiques, humanitaires et institutionnelles, a déclaré le Secrétaire général et, à chaque étape, les deux parties devaient adopter des mesures réciproques. Le gouvernement israélien devait favoriser la reprise de l'activité économique, la circulation des biens, les services de base, assouplir ou lever le couvre-feu et les barrages, verser à l'Autorité palestinienne les recettes fiscales gelées et renoncer à sa politique d'extension des colonies de peuplement dans les territoires occupés. De leur côté, les Palestiniens, a-t-il ajouté, devaient coopérer avec le États-Unis et les partenaires régionaux pour réformer leurs services de sécurité et combattre le terrorisme.
Présentant la " feuille de route " destinée à contribuer à un règlement final et complet dans trois ans, M. Annan a dit que le processus impliquerait trois étapes. " La première étape concernera l'adoption de réformes en matière de sécurité palestinienne, le retrait des troupes israéliennes et l'organisation d'élections palestiniennes qui se dérouleront au début 2003. "
En 2003, au cours de la deuxième étape, " nos efforts devraient porter sur l'établissement d'un État palestinien aux frontières provisoires et doté d'une nouvelle constitution. La troisième étape, de 2004 au milieu de 2005, stipule la tenue de négociations israélo-palestiniennes ayant pour but d'aboutir à un accord permanent ", a déclaré le Secrétaire général.
Cependant, du 17 au 19 septembre, trois jours après la réunion du Quartet, une bombe explosait dans une école palestinienne et deux attentats-suicide étaient commis contre des civils israéliens à l'intérieur des frontières d'Israël. Pour M. Annan, ces événements représentaient une étape tragique dans la direction opposée. " Ces actes doivent être condamnés ", a-t-il dit au Conseil de sécurité, au cours d'une réunion sur le Moyen-Orient, le 23 septembre, " à la fois à cause de la perte en vies humaines tout à fait injustifiable, la douleur et la détresse qu'ils causent à des victimes innocentes et parce qu'ils font reculer la perspective d'un règlement équitable et durable. " Le Secrétaire général a dit au Conseil que ces actes " sapent directement l'espoir qui, comme en a convenu le Quartet, est un facteur essentiel du progrès politique ".
Dans sa déclaration au Conseil, M. Annan a de nouveau exhorté " tous les Palestiniens, spécialement les leaders de toutes les factions politiques, à renoncer à cet instrument de terreur, sans réserve et de manière irrévocable, maintenant et à jamais ", estimant que, " même en se défendant contre les attentats terroristes, Israël devait coopérer activement avec le Quartet afin de parvenir à un règlement dans les trois années à venir ". Il a ajouté que les Palestiniens, de leur côté, devaient reconnaître qu'aucun règlement ne serait possible tant qu'une sécurité durable ne sera pas garantie en Israël.
Ce jour-là, le Conseil adoptait la résolution 1435 (2002) par un vote de 14 pour, les États-Unis s'étant abstenus. Le texte demandait le retrait des forces de sécurité israéliennes des positions d'avant septembre 2000 et appelait l'Autorité palestinienne à honorer ses promesses de traduire en justice les auteurs d'actes de terrorisme.
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