' Respect de la vie humaine, justice, tolérance. ': L'Assemblée générale se penche sur le terrorisme Par Jonas Hagen pour la Chronique
Pendant le débat général, qui s'est déroulé du 12 au 20 septembre 2002, les 188 délégués ont condamné le terrorisme. À la veille du débat, commémorant le premier anniversaire des attaques du 11 septembre, le Secrétaire général, Kofi Annan, s'est adressé aux délégués et au personnel de l'ONU au siège de l'ONU. Rappelant le choc, la douleur et la compassion, il a déclaré que les attentats étaient un affront au " respect de la vie humaine, à la justice, à la tolérance, au pluralisme et à la démocratie ", espérant que la " mémoire de ceux qui ont péri [...] servira à inspirer une monde meilleur, plus juste, plus pacifique pour tous ".
De nombreux délégués ont demandé que la coordination des efforts de la lutte contre le terrorisme soit confiée aux Nations Unies, l'institution multilatérale la plus adéquate pour mener à bien ce genre d'actions. Le Vice-Premier-Ministre du Vanuatu, Serge Vohor Rialuth, a précisé que toute action de représailles menée en dehors de l'ONU serait " périlleuse, car elle pourrait enflammer une situation déjà très délicate ".
Pour le Ministre allemand des affaires étrangères, Joschka Fischer, les attentats contre les États-Unis étaient des attaques contre " toutes les sociétés démocratiques ". Il a cependant mis en garde qu'aucune injustice ne soit commise dans la lutte contre le terrorisme, ajoutant que " les droits de l'homme fondamentaux ne sont pas annulés sous prétexte de lutter contre le terrorisme ".
Établissant un lien entre le terrorisme et la pauvreté et le ressentiment, le Ministre des affaires étrangères de Singapour, S. Jayakumar, a estimé que " nous ne devrions pas ignorer l'impact de l'idéologie des extrémistes comme Oussama Ben Laden qui trouve écho auprès des populations marginalisées et privées de droits de représentation, véhiculant des stéréotypes et des préjugés. Une solution à long terme dépendait de l'intégration et de la prospérité économique internationale. La guerre contre le terrorisme " doit se faire avec des armes et des moyens pacifiques ".
Ceux qui parlent de " causes profondes " du terrorisme, a dit le Premier Ministre indien, Atal Bihari Vajpayee, " offrent des alibis " aux terroristes et les déchargent de la responsabilité de leurs actes de haine. Il était temps que le Comité de lutte contre le terrorisme de l'ONU ne se cantonne plus à compiler les données mais qu'il prenne les mesures nécessaires pour que les pays qui " parrainent, financent, arment les terroristes et leur offrent l'entraînement et le refuge " respectent les résolutions.
Tout acte terroriste est un affront aux " religions divines ", a affirmé le Ministre iranien des affaires étrangères, Kamal Kaharrazi. Ces religions, y compris l'islam, ont toujours prôné " la paix, l'amour, la concorde et la décence morale ". Il a aussi dénoncé l'usage de la violence ou du terrorisme, faisant remarquer que, dans la loi islamique en particulier, le fait de provoquer la peur chez autrui est considéré comme un délit grave, même si cela n'engendre ni violence ni bain de sang.
|
Depuis les attaques terroristes qui ont eu lieu le 11 septembre 2001 aux États-Unis, l'ONU a pris des mesures pour réaffirmer et renforcer le rôle du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme. La résolution 1373 (2001), adoptée à l'unanimité le 28 septembre 2001, a établi une série de mesures et de stratégies importantes. Elle a créé un Comité contre le terrorisme chargé de surveiller la mise en ouvre de la résolution et a demandé à tous les États de soumettre un rapport des actions qu'ils ont prises au plus tard 90 jours après l'adoption de la résolution. Le Conseil est ainsi appelé à jouer un rôle crucial dans la lutte contre le terrorisme dans le monde.
Le 10 septembre 2002, le Groupe de travail sur la politique générale sur les Nations Unies et le terrorisme a rendu public un rapport recommandant que l'Organisation apporte un soutien supplémentaire au Comité. Il a également recommandé que le Bureau des Nations Unies pour le contrôle de la drogue et de la criminalité élabore une législation que les États pourraient utiliser pour intégrer la résolution 1373 dans leurs lois nationales. Le Secrétaire général a souligné qu'aucun organe ne jouait un rôle plus central pour relever le défi du terrorisme que le Conseil de sécurité.
Il a souligné que depuis les attaques, le Conseil avait rempli ce rôle avec persistance, créativité et détermination, démontrant combien il était crucial de mettre en place une coalition internationale la plus large possible pour combattre le terrorisme.
Avec 174 rapports soumis au Comité contre le terrorisme, la réponse des États membres a été remarquable, a estimé sir Jeremy Greenstock, président du Comité. Pourtant, le 8 octobre, 17 États membres n'avaient pas encore soumis de rapports. Le Conseil a exhorté les pays à respecter la résolution 1373, ainsi que les douze conventions internationales relatives au terrorisme.
Plus récemment, le Conseil a condamné les attentats à la bombe commis à Bali, en Indonésie, adoptant à l'unanimité la résolution 1483 (2002). Il a également adopté la résolution 1440 (2002) en réponse à la récente prise d'otages à Moscou, en Russie. Dans les deux résolutions, il a exprimé sa détermination à combattre toutes les formes de terrorisme, exhortant tous les États, conformément à la résolution 1373, à traduire en justice les auteurs d'actes de terrorisme.
Sanjay Sethi for the Chronicle
|
Retour Haut
|