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Stopper le paludisme et commencer à inverser la tendance actuelle.
.et d'autres maladies majeures
Par Erika Reinhardt, pour la Chronique

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Le défi que pose le paludisme
Le séquençage du parasite le plus dangereux, le Plasmodium falciparum, et du moustique qui le transmet, l'Anopheles Gambiae, marque une étape décisive pour la santé publique mondiale. Pendant plus de dix ans, le programme de Recherche sur les maladies tropicales (TDR) et ses partenaires, y compris son co-sponsor, l'OMS, ont mené des efforts pour lutter contre le paludisme par le biais de la génétique. Au cours des deux dernières années, le TDR a formé plus de 100 scientifiques venant d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie, qui ont analysé les génomes, discerné les vulnérabilités et mis au point de nouveaux médicaments et insecticides.

Dans un effort visant à contrôler le paludisme et à sauver la vie de la moitié des 800 000 enfants qui meurent chaque année, victimes de la maladie, l'OMS a exhorté les pays à changer de traitement lorsque les médicaments traditionnels existants s'avéraient inefficaces, a indiqué l'OMS. Depuis des décennies, le meilleur traitement antipaludique était la chloroquine, un médicament bon marché qui a permis de sauver des millions de vie. Mais au cours des dernières années, le parasite responsable du paludisme est devenu résistant aux médicaments et, dans de nombreux pays, le traitement n'est plus efficace. On a également observé une résistance à un médicament de deuxième génération, appelé SP ou " Fansidar ". Comme alternative, l'OMS a recommandé les traitements combinés à base d'artémisinine, un dérivé d'une plante chinoise qui tue le parasite très rapidement, permettant au patient de guérir vite en présentant très peu d'effets indésirables. Le Conseil du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a décidé de financer des projets pour " faire reculer le paludisme " au Zanzibar et en Zambie, ce qui inclut l'achat et l'utilisation progressive des nouveaux traitements combinés.

Un effort international pour éradiquer la polio
Depuis le lancement de l'Initiative mondiale pour l'éradication de la polio en 1988, le nombre de cas a diminué de 99,8 %, passant de 350 000 à 483 en 2001, tandis que le nombre de pays frappés par la polio est passé de 125 à 10. Le Groupe consultatif technique pour l'éradication mondiale de la poliomyélite supervise un programme de recherche et de réalisation d'un consensus sur la mise en place d'une politique d'immunisation après l'éradication de la polio qui devra être examinée par l'Assemblée de la santé mondiale dès 2005. L'UNICEF et l'OMS ont lancé un appel de fonds de 50 millions de dollars pour 2003-2005 afin de vacciner 22 millions d'enfants dans la Corne de l'Afrique, qui est sur le point d'éradiquer la polio. Deux cas seulement ont été rapportés en Somalie et aucun cas en Éthiopie et au Soudan.

Stratégie en matière de médecine traditionnelle
Alors que la médecine traditionnelle est de plus en plus populaire dans le monde, les professionnels de la santé et les consommateurs sont préoccupés par des questions portant sur la sécurité, les politiques, la réglementation, la biodiversité et la protection du savoir traditionnel. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une stratégie globale fournissant un cadre politique pour aider les pays à réglementer les médecines traditionnelles. Environ 80 % des Africains ont recours à la médecine traditionnelle. Dans les pays industrialisés, de plus en plus de personnes ont recours à la médecine alternative. La médecine traditionnelle est également utilisée dans le traitement des maladies infectieuses, dont le paludisme. En Afrique, en Amérique du Nord et en Europe, trois personnes sur quatre infectées par le VIH/sida ont recours à une forme de traitement traditionnel. Le marché global des thérapies traditionnelles, qui représente 60 milliards de dollars, ne cesse de croître. La commercialisation non réglementée menace de rendre ces thérapies inaccessibles pour un grand nombre de personnes. Environ 25 % des médicaments modernes sont fabriqués à partir de plantes utilisées dans la médecine traditionnelle.

Guide des médecines essentielles
Selon l'OMS, les prescriptions inadéquates donnent lieu à des traitements inefficaces et dangereux pour la santé, aggrave les maladies et le risque pour les patients et augmente les coûts pour les assurances et les gouvernements. L'OMS a mis au point une Liste modèle des médicaments essentiels, un guide qui fournit des informations sur les 325 médicaments en vue d'améliorer la sécurité du patient et de limiter les dépenses médicales superflues. Le nouveau guide aidera les gouvernements et les institutions à développer leurs propres listes de médicaments. C'est particulièrement important pour les pays en développement où la documentation commerciale et promotionnelle est souvent la seule source d'information disponible pour les professionnels de la santé et les patients.

Relation entre le commerce et la santé publique
Une étude menée conjointement par l'OMS, l'Organisation mondiale du travail, les accords de l'OMC et la santé publique, établit une relation entre les règles commerciales et la santé publique et couvre le contrôle des maladies infectieuses, le tabac, l'environnement, l'accès aux médicaments, les services de santé, la sécurité alimentaire et la biotechnologie. Selon l'étude, les pays ont le droit de prendre des mesures restreignant les importations ou les exportations des produits si elles s'imposent. Lorsqu'ils libéralisent les services, ils gardent le droit de les réglementer dans des domaines comme celui de la santé. Toujours selon l'étude, les responsables de la santé et du commerce pourraient tirer parti d'une collaboration plus étroite pour assurer la cohérence entre leurs différents domaines de responsabilité.

La crise des soins de santé en Afrique
La crise qui secoue le secteur des professionnels de la santé en Afrique menace de faire échouer les efforts des gouvernements, des prestataires de soins privés, des organisations non gouvernementales (ONG) et des donateurs. Lors d'une réunion consultative commune, organisée par l'OMS et la Banque mondiale, les participants ont souligné que les médecins, les infirmières et le personnel soignant offraient des services vitaux. Le manque de formation, une coopération inadéquate entre un grand nombre de parties concernées et la perte du personnel, qui préfère travailler en dehors des pays d'Afrique, a aggravé la situation. En Afrique du Sud, le recrutement par des pays européens d'un grand nombre d'infirmières diplômées a créé un sentiment d'urgence. Les participants ont reconnu que de nouvelles initiatives de financement, telles que la réduction de la dette par le biais du programme en faveur des pays pauvres très endettés et le fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, associées à une plus grande prise de conscience du problème par les partenaires du développement de l'Afrique, permettaient d'aborder les questions liées aux soins de santé sous tous leurs aspects.

La pollution tue des millions d'enfants
Selon un nouveau rapport publié par l'UNICEF, le PNUE et l'OMS, " Les enfants dans le nouveau millénaire : l'impact de l'environnement sur la santé ", 5 500 enfants meurent chaque année des suites de maladies causées par la consommation d'eau et d'aliments pollués. Le rapport souligne le manque de prise de conscience du public concernant la vulnérabilité des enfants face aux facteurs de risques environnementaux. La diarrhée et les infections respiratoires aiguës, largement attribuées à la dégradation de l'environnement, constituent deux des principales causes de mortalité infantile. Les autres problèmes écologiques qui touchent directement les enfants sont les niveaux élevés de produits chimiques toxiques et l'épuisement des ressources naturelles. La présence du plomb dans l'environnement, qui provient essentiellement de l'essence au plomb, provoque des problèmes neurologiques permanents et des troubles du développement. De même, des millions d'enfants qui font des travaux agricoles sont exposés aux pesticides. Ils sont également les premières victimes de problèmes écologiques mondiaux tels que les changements climatiques, l'épuisement de la couche d'ozone ou la perte de diversité biologique de la planète. Le rapport invite les pays à augmenter les investissements nationaux en faveur des enfants. Dans de nombreux pays, la transition vers une utilisation de l'essence sans plomb constitue un succès notable.

L'Inde et la Chine face à la tuberculose
L'Inde et la Chine ont démontré comment la stratégie recommandée par l'OMS pour contrôler et traiter la tuberculose, appelée DOTS, peut être rapidement et efficacement étendue. Selon l'OMS, les taux de dépistage et de guérison sont élevés dans les deux pays, même là où la technologie et l'infrastructure de la santé publique sont inadéquates. Alors que les deux études de cas soulignent l'efficacité de la stratégie DOTS, elles mettent aussi en relief les difficultés pour la mettre en ouvre. Dans les deux pays, près de la moitié de la population n'est toujours pas couverte et les taux de dépistage restent inférieurs à l'objectif mondial de 70 %.
Une infirmière prépare une seringue hypodermique pour soigner un patient atteint de la tuberculose. Photo OMS/P.Virot

En Chine, l'étude a analysé les effets de la stratégie DOTS dix ans après sa mise en ouvre. En 2000, 8 millions de cas suspects avaient été examinés, 1,3 million de cas à frottis positifs avaient suivi le traitement DOTS et 90 % d'entre eux avaient guéri. Dans les régions où la stratégie DOTS est mise en ouvre, 30 000 décès ont pu être évités chaque année et le pourcentage de cas déjà traités a diminué. En Inde, la stratégie s'est étendue à près de la moitié de la population en trois ans à partir d'octobre 1998, période pendant laquelle le nombre de patients qui avaient commencé un traitement dans le cadre de cette stratégie est passé de 80 à plus de 1 300 par jour. Au début de 2002, plus d'un million de patients tuberculeux avaient entrepris ce traitement. Le développement rapide de la couverture de la stratégie DOTS a permis de sauver près de 200 000 vies et d'économiser plus de 400 millions de dollars en dépenses indirectes. L'OMS et ses partenaires dirigent la lutte mondiale contre la tuberculose au moyen de la stratégie DOTS, appliquée désormais dans 148 pays. Le Plan mondial " Halte à la tuberculose " a fixé deux objectifs principaux pour 2005 : identifier 70 % des nouveaux cas infectieux de tuberculose et guérir 85 % des cas dépistés. Les projets d'extension de la stratégie DOTS en Chine et en Inde ont été financés par des prêts de la Banque mondiale.

Le recyclage des batteries après usage
Le groupe technique de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination a finalisé les directives encourageant le recyclage des batteries au plomb et à l'acide, une étape importante dans les efforts menés pour réduire le risque pour l'environnement. Selon le PNUE, le plomb est responsable de nombreux empoisonnements, particulièrement chez les enfants et les travailleurs et le recyclage sans risque des batteries au plomb et à l'acide nécessite des normes environnementales et professionnelles strictes qui peuvent seulement être assurées par des entreprises spécialisées. Dans de nombreux pays en développement, les batteries usagées sont cassées manuellement à la hache, ce qui est extrêmement dangereux pour les travailleurs.

La thrombose veineuse et les voyages aériens
L'OMS a lancé un programme de recherche exhaustif visant à étudier la thrombose chez les voyageurs. Des études épidémiologiques, physiopathologiques et cliniques permettront de déterminer la fréquence et les causes de la thrombose et d'identifier les risques et les moyens de la prévenir. Ce programme de recherche sera mené à bien sous les auspices de l'OMS et de l'Organisation de l'Aviation civile internationale. L'Association du Transport aérien international est totalement acquise à ce programme et s'est engagée à le soutenir pleinement. Les résultats préliminaires de certaines de ces études seront disponibles d'ici un an, tandis qu'il en faudra quatre pour mener à bien l'ensemble du programme de recherche.
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