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Au Burkina Faso
À la recherche d'un vaccin contre la méningite

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La flambée de méningite qui s'est produite en janvier 2002 dans le district de Diapaga, au Burkina Faso, a été probablement causée par des pèlerins musulmans qui, il y a deux ans, avaient fait le pèlerinage de La Mecque, en Arabie saoudite. Selon le Ministre de la santé du Niger, le 15 mai, 1 447 décès étaient recensés sur les 12 587 cas enregistrés dans les 53 districts du pays. " Lorsqu'ils entreprennent le pèlerinage de la Mecque, les pèlerins dorment dans des lieux confinés et le virus se propage ", a commenté Iain Simpson, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette année, le pays a été frappé par une épidémie d'un nouveau type, la souche W135, qui se trouve en général en Arabie saoudite.

Jusque-là, peu de vaccins avaient été mis au point, puisque le problème n'avait encore jamais atteint des niveaux épidémiques. Une seule dose coûte près de 55 dollars, un prix inabordable pour la plupart des pays africains, a indiqué l'OMS. Le vaccin contre la souche W-135 n'étant pas disponible, les responsables ont vacciné la population contre les deux autres souches de la maladie, qui sont plus répandues dans le pays. Le Ministère a cependant mis un terme à cette campagne de vaccination massive et s'est concentré sur le traitement des victimes par l'administration de chloramphénicol, qui peut traiter toutes les formes de méningite avec une seule dose de la préparation à action prolongée. Le Comité international de la Croix-Rouge et Médecins sans frontières ont installé des lits de camp dans les classes et sous des bâches et ont distribué des médicaments.


En septembre, l'OMS a organisé au Burkina Faso une réunion d'urgence composée d'experts africains et du monde entier afin de s'attaquer à la méningite de souche W-135. Ils ont convenu que l'outil le plus important était un vaccin qui serait à même de prévenir toutes les flambées de méningite qui pourraient survenir à l'avenir en Afrique et serait efficace contre les trois différentes souches. Ils ont conclu qu'un approvisionnement en vaccins abordables était vital pour assurer le succès d'un nouveau plan d'action.

Des négociations sont en cours pour faire baisser le prix du vaccin. D'autres mesures prises en préparation à la prochaine flambée possible comprennent la surveillance de la maladie, une meilleure connexion du réseau de laboratoires qui serviront de système d'alerte rapide, le test de nouveaux médicaments et une meilleure capacité à acheminer rapidement les médicaments là où ils sont nécessaires. L'engagement financier et politique des pays affectés et de leurs voisins ainsi que des donateurs internationaux est également nécessaire afin de réunir les ressources et de collaborer.

En 1997, le Groupe de coordination internationale sur l'approvisionnement de vaccins pour le contrôle de l'épidémie de méningite (GCI) a été créé pour assurer et coordonner l'approvisionnement du vaccin antiméningococcique après que d'importantes épidémies survenues en Afrique subsaharienne en 1995/1996 avaient épuisé les stocks mondiaux de vaccins. Pour que le GCI puisse fonctionner correctement, chaque pays doit fournir des informations dès l'apparition de la maladie méningococcique, ce qui permet d'améliorer le système de surveillance dans les pays africains qui sont davantage incités à rapporter les cas. La méningite est une maladie bactérienne contagieuse causée par le méningoccoque qui présente des taux de mortalité élevés. Même lorsqu'elle est dépistée suffisamment tôt et qu'un traitement adéquat est mis en place, le taux de mortalité est de 5 à 10 %, et il peut atteindre 50 % en l'absence de traitement. Elle peut entraîner la surdité, le retard mental, la paralysie et laisser des séquelles cérébrales. Les bactéries se propagent par contact direct avec les sécrétions nasales ou de la gorge d'une personne contaminée, 10 % de la population pouvant être des porteurs asymptomatiques. La plupart des infections sont subcliniques. Un grand nombre de personnes infectées deviennent des porteurs asymptomatiques, ce qui a des conséquences importantes quant à la propagation de la maladie, la plupart des cas étant transmis par contact. Un faible pourcentage des sujets infectés présentent une inflammation aiguë des méninges qui recouvre le cerveau et la moelle épinière. Bien que la maladie touche principalement les enfants en bas âge, pendant les épidémies, les enfants plus âgés, les adolescents et les jeunes adultes sont également touchés.

Le surpeuplement et les conditions climatiques, telles que la saison sèche, les sécheresses prolongées ou les tempêtes de poussière, favorisent l'épidémie. Les épidémies de méningite frappent surtout les pays d'Afrique subsaharienne dans une zone appelée la " ceinture de la méningite " qui s'étend de l'Égypte au Sénégal et frappe généralement dans les premiers mois de la saison sèche. Selon M. Simpson, l'épidémie étant cyclique, il y a lieu de penser qu'elle frappera l'année prochaine. Nous travaillons en vue de protéger la population contre cette souche.
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