Chronique ONU
Un sculpteur andin
Sculptures en action à l'exposition de l'ONU
Par Val Castronovo

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L'article
Photos offerte par Peruko Ccopacatty
Le sculpteur andin, Peruko Ccopacatty, vit aux États-Unis depuis 1981, mais « je n'ai jamais quitté le Pérou », a-t-il indiqué dans une récente interview consacrée à une rétrospective de son ouvre qui a eu lieu l'année dernière dans le hall des visiteurs, au Siège des Nations Unies. Né en 1946 dans une île située au milieu du lac Titicaca, il rend hommage, au travers de son art, à ses ancêtres les indiens Aymaras, populations autochtones qui vivaient, avant l'époque des Incas, dans les régions de l'Altiplano en Bolivie et au Pérou ainsi dans le nord du Chili et en Argentine. Pour lui, l'exposition et le prix d'excellence de la Société des écrivains et des artistes des Nations Unies qui lui a été décerné en décembre 2003 sont une manière de donner la voix aux Aymaras et, dans un sens plus large, aux populations autochtones passées et présentes.

L'exposition, qui s'est tenue pendant deux semaines au siège de l'ONU, a présenté des sculptures monumentales en métal et des maquettes plus petites, modèles pour des travaux de plus grande dimension, ainsi qu'une ouvre murale en cuivre. Le visiteur était directement interpellé par l'univers dynamique de Ccopacatty, des sculptures en action figées dans un mouvement, puis un autre, chaque ouvre témoignant de sa formidable énergie et de son exubérance. Les thèmes de la famille, du travail, de la lutte et du triomphe sont à la fois personnels et universels. « Mes travaux représentent une tragédie humaine universelle », explique-t-il. « Ils symbolisent la vie quotidienne des gens, les difficultés de la vie, la condition humaine en somme. »<

La Terre-Mère.
L'artiste met en scène des musiciens avec pipeau, des paysans brandissant des haches, des guerriers à l'allure martiale, une mère angoissée berçant son enfant, et la famille nucléaire et élargie. Utilisant des chutes de métal comme principal matériau, Ccopatty, qui se décrit comme un artiste écologique, crée des formes fluides, dans le mouvement. « J'ai choisi le métal parce que j'aime l'acier; mes ancêtres travaillaient le métal », dit-il à propos de ses 25 ans de carrière de sculpteur. « À partir de chutes de métal récupérées, je crée une ouvre d'art. Je privilégie la forme esthétique, humaine, qui a été négligée. Je veux que mes sculptures parlent aux gens. »

Ses travaux, qui comprennent des ouvres murales spectaculaires, sont admirés par un public américain très divers, notamment des médecins qui sont fascinés par la précision avec laquelle il représente le corps humain. Constructions ouvertes, ses ouvres mettent en valeur les muscles, les tendons, les os et les nerfs, formes qui, parfois, se contorsionnent mais sont toujours dans l'effort. On peut admirer ses sculptures dans différents cadres : campus universitaires, parcs ou établissements municipaux, ainsi que dans sa galerie et son studio, respectivement à Block Island et à West Kingston, État de Rhode Island (États-Unis).

Quand on lui a demandé ce que signifiait l'imposante ouvre centrale de l'exposition, Chasquis/Messagers de l'Empire inca, (reproduite ci-dessus), il a répondu avec une grande simplicité : « Je m'appelle Ccopacatty, et je parle la langue des Incas. Je viens des Andes péruviennes, nourri du secret du lac Titicaca, un lac qui a forgé notre histoire. Les messagers incas et moi voyageons ensemble, apportant un message de ma terre ancestrale parfois oubliée, afin de rappeler au monde notre culture, notre musique et la grandeur de nos réalisations. Pour moi, le message de l'Empire inca est que nous sommes toujours vivants. » Nous en sommes convaincus.

Pour de plus amples renseignements sur Peruko Ccapacatty et sur son ouvre, consultez le site à www.ccopacatty.com
Biographie
Val Castronovo, a été journaliste à Time Magazine pendant 21 ans, et est actuellement une journaliste indépendante spécialisée dans l'art. Ses articles ont été publiés dans Secretariat News des Nations Unies et à www.seniorwomen.com.
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