Chronique ONU
Aider les familles d'accueil en Ouganda

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L'article
En Ouganda, plus de 2 millions d'enfants - un enfant sur cinq étant âgé de moins de 18 ans - ont perdu leurs parents à cause du VIH/sida ou bien de la guerre civile qui a ravagé leur pays dans les années 1970 et 1980. En conséquence, une famille sur quatre s'occupe au moins d'un enfant orphelin, souvent de dix ou plus. Dans la plupart des cas, ce sont les femmes, y compris les veuves, les grand-mères, les tantes et autres parents, qui sont à la tête des familles d'accueil.

En 1986, un groupe de femmes a mis sur pied une organisation de bénévoles, appelée Secours des femmes ougandaises pour sauver les orphelins (UWESO), qui vise à aider les familles d'accueil et les orphelins. Elle s'est d'abord concentrée sur la distribution de nourriture et de médicaments dans les régions déchirées par la guerre et parrainé les orphelins en payant les frais de scolarité primaire. Mais avec la progression de la pandémie du VIH/sida, l'UWESO a élargi ses activités, facilitant l'accès des familles aux soins de santé et les formant pour s'occuper des malades. Puis, en 1995, le groupe a reçu le soutien du Fonds international pour le développement de l'agriculture (FIDA) et du Fonds belge de survie afin de financer le programme de développement de l'UWESO, ce qui a permis de créer de nouvelles initiatives.

Benedete Nakayima (à gauche, sur la photo), a plus d'énergie que la plupart des gens de son âge. Elle a perdu six filles et cinq fils à cause du sida et s'occupe maintenant de ses 35 petits-enfants dans un village ougandais situé près du lac Victoria. Avec les emprunts accordés par l'UWESO, elle a pu diversifier les cultures sur sa plantation de bananes. « Actuellement, je cultive des patates douces et j'élève des chèvres et des porcs. Les profits me permettent de subvenir aux besoins de mes petits-enfants. J'aimerais seulement pouvoir acheter les médicaments contre le sida pour mes petits-enfants qui en ont besoin », dit-elle. Elle a également construit une maison et a ouvert un compte d'épargne. Photo/Farhana Haque Rahman
Par exemple, le Plan d'épargne et de crédit (USCS) permet aux familles de mettre de l'argent de côté ou de faire de petits emprunts pour démarrer des activités qui génèrent des revenus. L'accès au crédit leur permet de monter des petits commerces de détail, comme vendre des légumes, des produits préparés à la maison, du poisson ou du charbon de bois ou bien élever des poulets ou autre petit bétail. Certains gèrent un restaurant ou vendent des produits une fois par semaine sur les marchés.

En plus d'améliorer les revenus des parents adoptifs, les fonds accordés par l'UCSC ont permis de payer les frais de scolarité de 10 000 enfants et ont fourni le capital initial pour développer des activités. Les orphelins plus âgés peuvent également contracter des emprunts pour s'acheter un vélo et mettre sur pied un service de taxis.

Aujourd'hui, l'USCS touche 5 000 foyers et environ 35 000 orphelins. L'un des points forts du programme de développement de l'UWESO est un cours de formation de dix semaines qui renforce les capacités des communautés, des groupes et des individus et leur permet d'acquérir les compétences nécessaires pour générer des revenus. Les participants apprennent la comptabilité, la gestion d'une entreprise ainsi que le crédit et l'épargne. L'UWESO fournit également d'importantes informations sur la santé, telles que la prévention du VIH, la prise en charge des membres de la famille malades, une alimentation adéquate, l'accès à l'eau salubre et l'hygiène. Il offre également des conseils sur les droits d'héritage et de propriété. Le Programme a introduit une méthode innovante en matière de formation professionnelle en mettant pendant un an des orphelins qui ont fini l'école en apprentissage chez des artisans locaux auprès desquels ils apprennent un métier, telles la réparation de bicyclette ou de radio, la menuiserie ou la confection de vêtements. L'exemple d'USEWO montre comment le fait de fournir les outils adéquats aux communautés peut les aider à adopter une approche active face à la crise du VIH/sida, et réduire les effets de la maladie et leur assurer un meilleur avenir pour tous.
—Miriam Okong'o
   Directrice du Programme du FIDS, Programme VIH/sida
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