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L'Atlas des cardiopathies et des accidents vasculaires cérébraux
Compilation par Erika Reinhardt

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L'article
Les maladies cardiovasculaires sont actuellement la première cause de décès, soit un tiers de tous les décès enregistrés dans le monde. L'Atlas des cardiopathies et des accidents vasculaires cérébraux, publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en conjonction avec les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis d'Amérique a été lancé le 26 septembre 2004 pour coïncider avec la Cinquième Journée mondiale du cour qui constitue un événement important pour encourager la prévention des cardiopathies et des accidents vasculaires cérébraux dans le monde.

Le rapport montre que ces maladies font de plus en plus de victimes, le nombre de décès devant dépasser le cap des 24 millions en 2300. Chaque année, ces maladies tuent 17 millions de personnes et risquent de toucher de plus en plus les pays pauvres.

Journée mondiale du cour

Une centaine de pays ont pris part à la Cinquième Journée mondiale du cour le 26 septembre 2004, à Genève. Les sociétés membres ont organisé des activités où des milliers de personnes ont participé à des marches, à des courses et à des séances de remise en forme, ont subi un examen médical et se sont informées sur les modes de vie favorables à la santé du cour à l'occasion de débats publics, de forums et d'expositions scientifiques.
Les jeunes adoptent de plus en plus des modes de vie malsains. Les principales causes de cardiopathies et d'accidents vasculaires cérébraux que sont l'obésité, les régimes alimentaires médiocres, le tabagisme et la sédentarité peuvent être observées dès le plus jeune âge. La Journée mondiale du cour mettant l'accent sur les enfants, les adolescents et les cardiopathies, l'OMS estime que les jeunes devraient être encouragés à adopter des modes de vie plus sains, y compris un régime alimentaire sain et faire de l'exercice, avant qu'ils n'aient des problèmes sérieux.

Pour le docteur Judith Mackay, coauteur de l'Atlas avec le docteur George Mensah des CDC, « quels que soient les progrès accomplis dans la médecine de pointe, le message fondamental reste que toute réduction majeure de la morbidité et des incapacités par cardiopathie et accidents vasculaires cérébraux sera obtenue avant tout par la prévention et non simplement par le traitement. Il faut donc réduire sensiblement les facteurs de risque en encourageant les enfants à adopter des modes de vie sains et en introduisant des politiques et des programmes d'intervention appropriés. »

Selon le docteur Robert Beaglehole, directeur chargé des maladies chroniques et de la promotion de la santé à l'OMS, 80 % de la charge de morbidité concerne les pays à revenu faible et intermédiaire. Les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux ne provoquent pas seulement des décès mais sont aussi à l'origine d'un énorme fardeau économique. Il a souligné que l'Atlas devrait constituer un nouvel instrument précieux pour la sensibilisation et l'éducation au niveau mondial. Il réunit les données concernant chaque pays présentés dans des cartes, des photos et des illustrations et apporte des statistiques sur les facteurs de risque d'hypertension ou d'hypercholestérolémie, de tabagisme, de sédentarité, d'obésité et de diabète. Leurs politiques et leur législation sont également expliquées. Sont notamment abordés les différents éléments de l'épidémie mondiale - facteurs de risque, points communs et différences entre les pays, conséquences économiques, prévention, politiques et législation, traitement et prévisions. Un tableau des données mondiales indique les statistiques de chaque pays, notamment le nombre d'années de vie en bonne santé perdues du fait des cardiopathies et des accidents vasculaires cérébraux, la prévalence du tabagisme et la situation concernant les politiques et la législation.

« Si les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux sont éminemment évitables, les décideurs et les organismes de financement négligent dans l'ensemble cette question de santé publique », déclare Janet Voute, présidente de la Fédération mondiale du cour, une ONG qui cherche à prévenir ces maladies dans le monde. Nous savons comment réduire la charge de ces deux fléaux, mais ce qu'il faut maintenant c'est associer les ressources nécessaires et la volonté politique de chaque pays de prendre des mesures efficaces. »

L'Atlas est destiné à informer les professionnels de la santé, les institutions de l'ONU, les autorités gouvernementales, les décideurs, les médias, les chercheurs et le grand public, et à offrir un moyen de sensibilisation permettant de stimuler une action vitale et de contribuer à promouvoir la prise de décision.

Certains faits selon l'Atlas
  • Plus d'une centaine de facteurs à risque ont été associés aux cardiopathies et aux accidents vasculaires cérébraux et touchent actuellement toutes les populations. Dans les pays développés, au moins un tiers de toutes les maladies cardiovasculaires (MCV) sont dues au tabagisme, à la consommation d'alcool, à l'hypertension, à un taux de cholestérol élevé et à l'obésité. Dans les pays en développement ayant une faible mortalité comme en Chine, ces facteurs à risque figurent parmi les dix premiers de la liste. Dans les pays en développement ayant une mortalité élevée, comme en Afrique sub-saharienne, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, le tabagisme et la consommation d'alcool, ainsi qu'une consommation insuffisante de légumes et de fruits, sont parmi les principaux facteurs à risque. Certains de ces facteurs peuvent être évités, traités et contrôlés en arrêtant de fumer, en réduisant le taux de cholestérol et l'hypertension artérielle, en adoptant un régime alimentaire sain et en augmentant l'activité physique.


  • Les facteurs à risque, tels que les habitudes alimentaires et le tabagisme, sont, dans une certaine mesure, déterminés par les comportements acquis pendant l'enfance et semblent se développer de plus en plus tôt. L'activité physique décroît sensiblement chez les adolescents, en particulier chez les filles, et l'obésité augmente considérablement non seulement en Europe et en Amérique du Nord mais aussi en Chine, au Japon où la proportion des personnes en surpoids est traditionnellement faible. Le diabète de type 2 augmente chez les adolescents en Amérique du Nord, au Japon et en Thaïlande.


  • Les programmes destinés à contrôler les facteurs à risque chez les enfants et les adolescents sont, pour la plupart, limités aux pays développés, mais une action urgente est nécessaire. Il est impératif que les familles, les enseignants, les communautés, les professionnels de la santé et les décideurs encouragent les enfants et les jeunes à adopter des modes de vie sains.


  • La pression artérielle élevée ou hypertension artérielle est l'une des causes les plus importantes des décès prématurés qui pourrait être évitée. Dans la majorité des pays, jusqu'à 30 % des adultes en souffrent et 50 à 60 % jouiraient d'une meilleure santé en traitant l'hypertension et en augmentant l'activité physique, en maintenant un poids idéal et en consommant plus de fruits et de légumes. Il existe des médicaments pour traiter l'hypertension artérielle.


  • Le taux de cholestérol élevé est la cause d'un tiers de toutes les maladies cardiovasculaires dans le monde.


  • Les fumeurs courent plus de risques de mourir d'une maladie cardiovasculaire que d'un cancer du poumon. Les risques sont plus élevés chez les personnes qui ont commencé à fumer avant l'âge de 16 ans.


  • L'obésité est due à l'accessibilité de la nourriture, aux changements alimentaires et au manque d'exercice physique. En raison de l'industrialisation, de l'urbanisation et des transports, plus de 60 % de la population mondiale a une activité physique insuffisante. En Chine, 70 millions de personnes souffrent de surpoids. Les populations du Pacifique Sud, qui avaient une activité physique suffisante et un poids idéal, sont maintenant parmi celles qui présentent les taux d'obésité les plus élevés.


  • Le diabète est un facteur à risque des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux. Pus de 170 millions de personnes dans le monde sont diabétiques et leur nombre ne cesse de croître. La prévalence élevée du diabète de type 2 chez les enfants est liée aux changements alimentaires et au manque d'exercice. Bien que le diabète soit plus prévalent dans les pays développés, la modernisation et les changement de modes de vie risquent d'engendrer une épidémie dans les pays en développement.


  • Un statut socio-économique bas est associé au risque élevé des MCV en raison des modes de vie, des comportements, du manque d'accès aux soins de santé et du stress chronique.


  • Les maladies cardiovasculaires sont responsables de la perte de 10 % d'années de vie corrigées de l'incapacité (DALY), ce qui indique la charge totale d'une maladie en comparaison aux décès qui en résultent. Les MCV sont responsables de 10 % de DALY dans les pays à revenu faible et intermédiaire et de 18 % dans les pays à revenu élevé.


  • Les taux de mortalité par maladies cardiaques varient souvent entre les pays en fonction de facteurs à risque différents. Alors que les facteurs génétiques jouent un rôle, 80 à 89 % des personnes qui meurent à la suite d'une coronopathie présentent au moins un facteur à risque qui a influencé leur mode de vie.


  • Le taux de mortalité par cardiopathie a diminué en Amérique du Nord et dans de nombreux pays d'Europe occidentale. Selon les prévisions, le taux de mortalité due à la coronopathie augmentera de 82 % dans les pays en développement.


  • Le risque d'infarctus a changé avec la migration. Le Japon a un taux faible de coronopathie, alors que les Japonais qui ont émigré aux États-Unis présentent des risques aussi élevés que les personnes nées aux États-Unis.


  • Chaque année, 15 millions de personnes dans le monde ont un accident vasculaire cérébral (AVC) : 5 millions en meurent et 5 millions sont atteints d'une invalidité permanente, ce qui représente un fardeau pour la famille et la communauté. Les principaux facteurs à risque sont l'hypertension et le tabagisme. L'incidence d'un accident cérébral est en baisse dans de nombreux pays développés. Même dans les pays où la technologie de pointe et les établissements spécialisés sont disponibles, 60 % des personnes atteintes d'AVC deviennent dépendantes. À la lumière de ces statistiques et vu le coût élevé du traitement, il faudrait promouvoir des stratégies de prévention.


  • En Amérique latine et dans les Caraïbes, les invalidités permanentes dues au diabète ont coûté 50 milliards de dollars en 2000, alors que l'insuline, l'hospitalisation, les consultations et les soins ont totalisé 10,6 milliards.


  • Entre 4 et 5 % des budgets de la santé dans le monde sont alloués au traitement des maladies liées au diabète.


  • Selon les estimations, les problèmes de santé liés à l'obésité, tels que les cardiopathies et le diabète de type 2, coûtent 177 milliards de dollars aux États-Unis.


  • La plupart des organisations chargées du contrôle des MCV, y compris les ONG et de nombreux autres partenaires, n'ont pas les capacités suffisantes pour répondre au défi posé par l'épidémie de MCV.
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