Une rencontre entre les Nations Unies et San Francisco
pour le nouveau millénaire Par Mishana Hosseinioun
Il y a soixante ans, la Charte de l'ONU était signée à San Francisco, marquant la naissance d'un nouvel organisme international. Puis, l'Organisation des Nations Unies s'est installée à New York et a établi des bureaux dans le monde entier, laissant de son passage à San Francisco une place portant les fameuses initiales afin de montrer le rôle important de la ville dans la création de cette institution. Plus que jamais, San Francisco est déterminée à jouer un rôle plus actif dans les activités de l'ONU. Elle a revendiqué sa place loin des archives poussiéreuses et des coupures de journaux jaunis, mais elle a encore un rôle historique à jouer. Grande ville mondiale, San Francisco s'emploie à être un exemple de coexistence pacifique, comme elle l'a fait le 26 juin 1945.
Même si elle a pu sembler en retrait durant les six dernières décennies, elle s'investissait dans un projet en gestation pour le début de ce nouveau millénaire : la préparation d'une Convention internationale des droits de l'homme (ICHR) -un document universel qui sera exécutoire par tous les tribunaux et instaurera des normes d'égalité sociale et économique auxquelles toutes les nations devront se conformer. Cette Convention s'inspire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et de la Convention européenne des droits de l'homme - un instrument ratifié par 45 pays et exécutoire par la Cour européenne des droits de l'homme. International Bill of Rights Project (IBOR), une organisation à but non lucratif établie à San Francisco ayant pour mission d'éduquer le public sur les droits de l'homme internationaux existants, soutient cette initiative. Selon elle, il est temps que cette cour devienne une convention internationale des droits de l'homme, avec juridiction sur 191 pays. Cette nouvelle cour civile internationale statuerait seulement en dernier ressort pour les affaires présentées d'abord devant les tribunaux locaux.
Une telle Convention encourageant les règles de conduite universelles est nécessaire dans une ère de mondialisation caractérisée par une interdépendance de plus en plus marquée entre les nations. Son acceptation serait une contrepartie pour les organes transnationaux tels que l'Organisation mondiale du commerce et la Banque mondiale. De plus, elle accélérerait le processus de développement de nombreux pays du Tiers Monde, avec l'aide, auparavant inégale, des processus non réglementés de la mondialisation et du capitalisme. Ce projet de Convention n'est qu'une partie du plan de paix de San Francisco.
Lors de la Journée des droits de l'homme, le 10 décembre 2005, l'IBOR mettra officiellement en ouvre son programme d'éducation sur les droits de l'homme dans les écoles secondaires de la baie de San Francisco et d'autres villes dans le monde. Pour marquer la fin de la Décennie dans le domaine de l'éducation des droits de l'homme (1995-2004) et le début de la première phase du Programme mondial de l'éducation des droits de l'homme, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté en décembre 2004 une résolution prévoyant l'éducation des droits de l'homme dans les écoles primaires et secondaires dans le monde.
Dans le cadre de cette initiative, lancée en 2005, les enfants recevront une brochure contenant une compilation de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de la Convention européenne et du projet de la Convention internationale des droits de l'homme. Un documentaire de 17 minutes sur l'histoire des documents relatifs aux droits de l'homme sera également projeté en classe, et un site Internet (www.humanrightsday.org) offrira aux élèves un moyen attrayant de compléter leur travail et de participer à un débat mondial sur les droits qu'ils souhaiteraient voir inclus dans la convention. Ils célébreront également, à l'instar de San Francisco, la Journée des droits de l'homme et inaugureront le premier programme d'éducation consacré aux droits de l'homme.
San Francisco reconnaît que l'ICHR est la contribution la plus importante qu'elle puisse faire vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et estime que les jeunes ont un rôle crucial à jouer en la matière. Si l'ONU veut atteindre en 2015 les huit objectifs fixés pour son soixante-septième anniversaire, elle doit chercher des solutions efficaces pour le prochain millénaire. À cette fin et pour mettre en vigueur ces huit OMD, un neuvième objectif du millénaire serait que les nations - unies - créent une convention internationale des droits de l'homme. Après tout, l'objectif recherché est de créer une société qui se suffise à elle-même et qui soit capable de fonctionner avec ou sans les organismes des Nations Unies. En attendant, l'ONU pourrait participer davantage à l'enrichissement du tissu de la société, comme dans les classes de chaque village dans le monde entier. Une fois qu'elle fonctionnera de manière plus homogène et plus harmonieuse, elle pourra mettre en place l'institution qui permettra de mettre fin à la faim, à la pauvreté et à toutes les autres épidémies. |
Mishana Hosseinioun est directrice d'International Bill of Rights Project (qui sera bientôt appelée la Convention internationale des droits de l'homme), établi à San Francisco, où elle est également depuis longtemps stagiaire au bureau du maire. Pour plus d'informations, visitez le site à www.IBOR.org.
Photo/Luke Thomas SanFranciscoSentinel.com |
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