Chronique ONU
Travailler ensemble
GeSCI : fournir les TIC pour l'éducation, les partenariats et les OMD
Par Stephen Nolan

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L'article
Photos de la GeSCI
Selon la Banque mondiale, il existe actuellement 867 millions d'adultes analphabètes dans le monde, dont 64 % sont des femmes. Au-delà des statistiques, il s'avère que dans les pays en développement, la qualité de l'éducation est insuffisante.

Sur 1,3 milliard d'enfants en âge de fréquenter l'école, plus de 370 millions ne sont pas scolarisés. Cela semble être dû au fait que la scolarisation n'est pas considérée comme un atout. Les inégalités entre les sexes qui prévalent dans de nombreux pays sont dues aux ressources limitées allouées à l'éducation dont bénéficient les garçons plus que les filles, l'inscription des filles en Afrique subsaharienne étant en moyenne inférieure de 20 % dans l'enseignement primaire et secondaire. En se fondant seulement sur les données démographiques, la situation est pire encore. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), il faudra de 15 millions à 30 millions d'enseignants compétents et formés en plus au cours de la prochaine décennie pour que tous les pays réalisent l'Objectif du Millénaire pour le développement de l'ONU (OMD) de garantir l'éducation pour tous d'ici à 2015.

La Global e-Schools and Communities Initiative (GeSCI), (Initiative mondiale pour les cyberécoles et les communautés), pionnière dans le domaine des partenariats mondiaux, a été créée en 2003 par le Groupe d'étude des Nations Unies sur les technologies de l'information et de la communication (TIC) afin de promouvoir l'utilisation des nouvelles technologies pour répondre aux besoins de l'éducation et des communautés. Menée en collaboration, motivée par la demande et pionnière au sens véritable du terme, l'initiative GeSCI incarne les efforts dans des domaines où aucun lien n'existait avant. Elle part du principe que les partenariats permettent d'atteindre les OMD, car le développement humain est une responsabilité humaine, une perspective commune. Les ministères, les organisations non gouvernementales (ONG), les entreprises privées mondiales et locales ainsi que les institutions académiques ont donc un rôle à jouer. Dans le domaine de l'éducation, le projet vise à créer et à coordonner des partenariats pour mettre en place des stratégies qui donnent des résultats à long terme. Afin d'aider les pays en développement à optimiser l'utilisation des TIC dans les écoles et les communautés, la GeSCI crée, à partir des efforts existants, des initiatives susceptibles de donner des résultats sur une grande échelle.

Lors d'une allocution à Dublin, en 2004, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a dit : « Si nous voulons réduire le fossé numérique, nous devons donner les nouveaux outils du développement à ceux qui en ont le plus besoin. C'est ce à quoi s'emploie l'Initiative Global e-Schools and Commununities, qui peut non seulement améliorer l'éducation mais aussi rendre les gens autonomes, renforcer la gouvernance, ouvrir de nouveaux marchés et galvaniser nos efforts afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. Ce partenariat innovant peut permettre d'améliorer la vie de millions d'enfants et de jeunes dans les pays en développement. Alors que l'éducation ouvre la porte du développement, ce sont les technologies de l'information qui, de plus en plus, ouvrent celle de l'éducation. » Jusqu'ici, la réponse aux objectifs de la GeSCI - eux-mêmes une réponse aux besoins humains sur le terrain - affirme l'engagement des nombreux centres d'énergie et d'expérience à réaliser les OMD.

"Si nous voulons réduire le fossé numérique, nous devons donner les nouveaux outils du développement à ceux qui en ont le plus besoin."
Au Ghana, en Namibie, en Inde et en Bolivie, l'Initiative cherche à réunir des partenaires locaux et mondiaux pour mettre en place tous les éléments d'un système complet. Les partenariats des parties prenantes, comprenant, parmi d'autres, des institutions de donateurs, le secteur privé, des fondations, des ONG, travaillent à la mise en ouvre d'importants projets. Les ministères de l'éducation de ces quatre pays sont engagés dans ce projet ainsi que les gouvernements suédois, canadien, irlandais et suisse. L'Initiative compte parmi ses membres SchoolNet Africa et InfoDev et, du côté des entreprises, Cisco Systems, Hewlett Packard, Intel, Cambridge University Press et l'ECDL Fondation. Cet engagement et cette coopération au niveau mondial permettent l'identification et la mobilisation des ressources en nature ainsi que le financement d'un soutien à la planification et la mise en ouvre à divers niveaux.

En Inde, deux États ont été choisis et des programmes sont en cours de mise en ouvre. Des partenariats ont été créés entre le Ministère de l'éducation et les parties prenantes comprenant des entreprises du secteur privé et à but non lucratif. En Namibie, les grandes lignes d'un plan national de mise en ouvre ont été définies et, au Ghana, divers programmes en faveur des pauvres sont en cours d'élaboration. Dans chacun de ces pays, la GeSCI cherche à développer et à mettre en ouvre les TIC dans les projets d'éducation, d'identifier et de fournir les ressources nécessaires, de partager l'expertise et de coordonner les efforts sur une plus grande échelle. Des groupes de travail se sont réunis dans les quatre pays, fournissant d'autres services selon les besoins et les associant aux partenaires mondiaux en mesure de fournir l'expertise, le financement ainsi que les biens ou les services. La GeSCI a également créé des réseaux entre les initiatives pour partager l'information et transmettre le savoir. La compilation des meilleures pratiques est la clé pour développer les TIC dans les écoles. Les cyberécoles nationales et régionales en sont les bénéficiaires.

Bien que l'identification et la mesure des indicateurs de développement des TIC pour l'éducation et les collectivités ne soit pas une tâche aisée, la GeSCI, et ses partenaires nationaux et régionaux, ne sont pas les seuls à s'y attaquer. Des institutions de recherche font un effort concerté pour répondre au défi, comme le montrent clairement les publications récentes et le travail mené par des organisations telles qu'InfoDev et l'UNESCO. Des conditions minimales sont établies pour les partenariats. L'efficacité des partenariats dépend du succès de l'initiative des cyberécoles à atteindre ses objectifs fixés. D'autres indicateurs comprennent le nombre d'écoles et d'enfants qui ont bénéficié d'une meilleure éducation grâce aux TIC mises en place par la GeSCI et l'ampleur de ces succès, ainsi que l'amélioration des notes aux tests, des « compétences moins techniques » et de la fréquentation scolaire.

En ce qui concerne le développement des communautés, une mesure essentielle est le nombre de communautés et de personnes qui ont bénéficié des écoles Internet avec, comme résultat une augmentation de la richesse ou des revenus des communautés, une diminution de l'incidence des maladies qui peuvent être évitées, une augmentation du nombre de personnes formées aux TIC ainsi que du pourcentage de femmes et de personnes utilisant les locaux réservés à la communication et à l'éducation à distance.

Certes, la tâche est ambitieuse et la courbe d'apprentissage est longue. Réunir des acteurs, des intérêts et des ressources multiples autour de stratégies d'éducation pose de nombreux défis. Mais, comme a dit Camus : « Si vous, croyants, ne nous aidez pas à le faire, qui d'autre au monde le fera ? ». Pour répondre à cette question et aux besoins des enfants et des communautés dans le monde, la GeSCI s'engage à créer des partenariats avec les diverses parties prenantes qui sont prêtes à le faire.

(Pour plus d'informations, visitez le site http://www.gesci.org)
Cet article fait partie d'une série d'articles qui traitent des nombreuses facettes des partenariats soutenus par le Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (FNUP). Dans cette série, des partenaires du secteur privé et des fondations privées donnent leur point de vue sur le rôle des partenariats avec l'ONU et leur impact sur le terrain.
Biographie
Stephen Nolan est directeur exécutif de la GeSCI et conseiller en TIC auprès du Secrétariat du groupe d'étude des TIC des Nations Unies. Avant il était Conseiller spécial en TIC auprès du Secrétaire général du Département des communications, de la marine et des ressources naturelles d'Irlande. Il a joué un rôle important dans l'élaboration des TIC en Irlande et dans le monde en faveur du programme de développement.

M. Nolan (à droite) et Vitalis Ankama, Secrétaire permanent du Ministère namibien de l'éducation supérieure, de la formation et de la création d'emplois, lors de la signature du Mémorandum d'accord entre la GeSCI et le gouvernement de Namibie.
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