Chronique ONU
Ce que l'Organisation peut faire pour les handicapés
Par Adnan Al Aboudi

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L'article
Jusqu'en 2001, lorsque l'Assemblée générale a établi le Comité ad hoc pour une Convention complète et intégrale sur la protection et la promotion des droits des personnes handicapées, le handicap était une question reléguée au second plan sur l'ordre du jour de l'ONU. Les droits de handicapés sont aujourd'hui inscrits à l'ordre du jour de l'Organisation.

© Photo OMS/P. Virot

Le processus n'a ressemblé à aucun autre mené dans le cadre des négociations à l'ONU, en ce sens où ce sont les personnes les plus concernées par le traité, celles qui en bénéficieront, qui sont au centre des négociations.

Depuis 2002, j'ai travaillé sans relâche dans différents pays pour promouvoir la Convention de l'ONU et accroître la sensibilisation des handicapés et de leur gouvernement. En 2003, j'ai été nommé l'un des quarante experts, membres du groupe de travail du Comité, chargé de préparer et de présenter un projet de texte à la Convention. J'ai eu l'honneur de représenter les personnes handicapées de l'Asie de l'Ouest et de faire connaître leurs points de vue lors de l'élaboration du projet.

De nombreux États et handicapés arabes ont participé à la quatrième session du Comité ad hoc, qui a eu lieu du 23 août au 3 septembre 2004. Ceci constitue un énorme progrès par rapport à la première session, en 2002, où j'étais la seule personne handicapée représentant le monde arabe. Alors que les handicapés ont les mêmes droits que les autres êtres humains, ils ne peuvent pas toujours en jouir et y accéder parce que la communauté n'examine pas, ou ne comprend pas, leurs besoins et leurs droits. Pour moi qui suis handicapé, la Convention était un rêve et, en entreprenant cette initiative, l'ONU a réalisé ce rêve. Le processus ne prend cependant pas fin avec les négociations ou l'adoption de la Convention. Le système de l'ONU joue un rôle important en matière de protection et de promotion des droits des handicapés. Grâce à ses organismes et à ses programmes dans de nombreux pays, il peut jouer un rôle dans le domaine juridique et de surveillance au niveau national.

Je demande à tous les organismes de l'ONU d'intégrer les droits de handicapés dans leurs mandats, leurs politiques et leurs programmes, et de jouer un plus grand rôle dans la surveillance de la législation, des politiques et des programmes au niveau national pour s'assurer qu'ils sont conformes à la Convention. Il est également essentiel que les États Membres connaissent les besoins locaux en mettant en place un partenariat avec les organisations non gouvernementales internationales spécialisées et en les faisant participer à la mise en ouvre de la Convention. Ils devraient également analyser son impact sur la jouissance des droits humains des handicapés.

Je voudrais exprimer ma reconnaissance de pouvoir dire ce que les handicapés attendent du système de l'ONU. Pour conclure, je dirai « Ne faites rien pour nous sans nous », un appel lancé à l'ONU pour qu'elle inclue tous les handicapés dans les travaux ayant trait à eux et à leurs droits. Ce sont eux qui doivent prendre les décisions qui les concernent.
Biographie
Adnan Al Aboudi est directeur du Réseau des survivants des mines terrestres en Jordanie et a travaillé sans relâche pour promouvoir la santé, les opportunités et les droits des survivants des mines et des amputés. Malgré la perte de ses deux jambes, il est passionné de sport et a participé aux Jeux paralympiques de 1996 en athlétisme et au Championnat du monde en Grande Bretagne en 1988.
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