|
Ambassadeur
M. Carmon © Photo Chronique ONU |
La soixantième session de l'Assemblée générale
a soutenu à l'unanimité la résolution qui proclame
le 27 janvier - l'anniversaire de la libération du camp d'extermination
nazi d'Auschwitz - la Journée internationale à la
mémoire des victimes de l'Holocauste.
Au printemps 2005, Israël a présenté les bases
de son premier projet de texte à l'Assemblée. "
Nous pensions à la résolution depuis un certain temps,
mais nous ne l'avons présentée aux États Membres
qu'en 2005 ", a dit à la Chronique Daniel Carmon, représentant
permanent adjoint d'Israël.
La résolution coïncide avec le soixantième anniversaire
de l'établissement des Nations Unies et de la fin de la tragédie
de l'Holocauste, où 6 millions de juifs d'Europe ont été
exterminés par les Nazis. L'essence de la résolution
repose sur son " approche à deux volets ", a-t-il
ajouté : la mémoire et la commémoration de
ceux qui ont été massacrés durant l'Holocauste,
et l'éducation des générations futures sur
ces actes monstrueux.
Une fois rédigé, le texte a été discuté
lors de délibérations privées avec les États
Membres " qui avaient été à l'initiative
de la session spéciale en janvier et avaient également
libéré les camps nazis lors de la Seconde Guerre mondiale
", a indiqué M. Carmon. Après quelques modifications
linguistiques et avec l'appui ferme des États-Unis, du Canada,
de l'Australie, de la Fédération de Russie et de l'Union
européenne, le texte a rejoint les autres questions inscrites
à l'ordre du jour de l'Assemblée générale.
Même s'il était clair que la résolution, parrainée
par 104 pays, serait adoptée sans difficulté, M. Carmon
a déclaré que beaucoup se demandaient si les autres
délégations allaient la soutenir. L'idée était
d'obtenir l'adhésion de tous les États Membres et
beaucoup étaient sceptiques, compte tenu de " la relation
complexe entre Israël et les Nations Unies ", a-t-il commenté.
Les craintes initiales ont été rapidement dissipées
lorsque, le 1er novembre, l'Assemblée générale
l'a adoptée pour commémorer la mémoire des
victimes de l'Holocauste. Un grand nombre de délégués
ont soutenu l'idée générale du projet de résolution.
Pourtant, alors que le débat avait duré plus de deux
jours et que des délégations avaient exprimé
leur soutien au texte historique, certains pays ont demandé
qu'elle soit élargie à d'autres événements
spécifiques autres que l'Holocauste, afin d'intégrer
non seulement les leçons de la tragédie mais aussi
les autres crimes de guerre, les actes de génocide ou le
nettoyage ethnique qui sont survenus dans les Balkans et au Rwanda.
Maged Abdelfattah Abdelaziz, représentant permanent de l'Égypte,
a exprimé des réserves sur les paragraphes 2 et 6
du texte ainsi que sur d'autres aspects. L'Égypte n'a aucune
objection à désigner le 27 janvier pour commémorer
l'Holocauste mais la résolution n'a pas reconnu le racisme
et les autres causes qui ont conduit à l'Holocauste, a-t-il
noté. Il a également regretté que les crimes
commis contre les chrétiens et les musulmans au Kosovo, à
Srebrenica et dans d'autres lieux ne soient pas reconnus et commémorés.
Muhammad Anshor (Indonésie) a, pour sa part, déclaré
que sa délégation s'était ralliée à
l'adoption de la résolution, étant entendu que si
l'Holocauste devait être commémoré, ce n'était
pas la seule tragédie humaine passant de tels messages.
"
Prie instamment les États Membres d'élaborer des
programmes éducatifs qui graveront dans l'esprit des
générations futures les enseignements de l'Holocauste
afin d'aider à prévenir les actes de génocide
et, à ce propos, félicite le Groupe de coopération
internationale pour la recherche sur l'Holocauste, l'enseignement
de ses réalités et la perpétuation de sa
mémoire. "
- Paragraphe 2
Résolution 60/7 de l'Assemblée générale
|
" Alors que l'Holocauste a été une tragédie
unique pour le peuple juif, ses leçons sont universelles
", a indiqué Dan Gillerman, représentant permanent
d'Israël. " L'Holocauste a eu lieu dans un monde dominé
par la raison et représente un tournant dans l'histoire de
l'humanité. Alors que les juifs sont les premières
victimes de l'antisémitisme, ils sont rarement les dernières
", a-t-il affirmé.
La résolution rejette tout déni de l'Holocauste en
tant qu'événement historique, demande aux États
d'établir des programmes éducatifs pour sensibiliser
les générations futures sur les horreurs du génocide
et condamne toutes les manifestations d'intolérance religieuse,
d'incitation à la haine, de harcèlement et de violence
à l'égard de personnes ou de ommunautés en
raison de leur appartenance ethnique ou de leurs croyances religieuses.
Elle appelle également à préserver les sites
de l'Holocauste, notamment les camps de la mort, les camps de concentration,
les camps de travail forcé et les prisons, ainsi qu'à
établir un programme de sensibilisation et de mobilisation
de l'ONU sur la mémoire de l'Holocauste et les enseignements
par l'éducation.
Dans une déclaration, le Secrétaire général
Kofi Annan s'est félicité de la résolution,
disant que la Journée internationale de commémoration
à la mémoire des victimes de l'Holocauste était
un rappel important des enseignements universels de cette terrible
tragédie - " un mal sans précédent qui
ne peut tout simplement pas être relégué dans
le passé et dans l'oubli ". Dans son message de clôture,
le Président de l'Assemblée générale,
Jan Eliasson (Suède), a affirmé que l'Holocauste avait
marqué un tournant dans l'histoire, où le monde entier
avait proclamé " plus jamais ". Cette résolution
était importante car elle appelait à se souvenir des
crimes passés en veillant à les prévenir à
l'avenir.
|