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L'inhumanité de la traite des êtres humains

Par Sally Bolton

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L'article

Une jeune fille hurle de terreur alors qu'elle est battue par un homme faisant deux fois sa taille. Enfermée dans un sous-sol sordide dans un pays étranger, couverte de bleus et de sang, elle est à la merci de ses ravisseurs. Violée à maintes reprises et forcée de se prostituer, la torture psychologique qu'elle a endurée l'a poussée au désespoir.

Victime de la traite des êtres humains - le déplacement forcé de personnes franchissant les frontières internationales - beaucoup considéreraient son histoire trop choquante pour y croire. Or, Human Trafficking, une mini-série télévisée présentée sur la chaîne Lifetime et lancée aux États-Unis en octobre 2005, a donné un visage humain aux nombreuses femmes et aux nombreux enfants qui sont victimes du traitement le plus cruel et le plus dégradant que l'on puisse imaginer.

La nature du sujet rend ce film difficile à regarder. Les traitements brutaux et inhumains auxquels sont soumises les victimes de l'esclavage sexuel interpellent les spectateurs, principalement parce qu'ils demeurent invisibles et ignorés. Ce téléfilm donne à ces pratiques la visibilité nécessaire pour mener une action. La chaîne Lifetime a également lancé simultanément une campagne de sensibilisation afin d'attirer l'attention du public sur le problème et l'encourager à faire quelque chose pour y mettre fin.

Mira Sorvino, l'une des actrices de Human Trafficking, est ambassadrice de la Campagne Halte à la violence contre les femmes d'Amnesty International depuis plus d'un an. Elle a décidé de participer au téléfilm après avoir découvert à Amnesty International les horreurs de l'esclavage sexuel. " Ce sont des filles à qui on a volé la vie. Elles ont vécu un enfer. " Implorant les spectateurs de mener des actions, elle a déclaré que " nous ne pouvons pas rester les bras croisés et tolérer la poursuite de cette pratique ignoble ". Donald Sutherland, qui joue le rôle d'un agent américain de l'immigration et des douanes a expliqué clairement les conséquences économiques de l'esclavage sexuel : " 28 grammes de cocaïne [coûtent] 1 200 dollars, mais la vente ne s'effectue qu'une seule fois. Une femme ou un enfant [coûtent] 50 à 1 000 dollars, mais on peut les vendre chaque jour, tous les jours, encore et encore. Les bénéfices sont immenses. "

L'Organisation internationale du Travail (OIT) estime que plus de 12 millions de personnes sont soumises au travail forcé dans le monde, un cinquième d'entre elles étant des victimes de la traite des êtres humaines. Cette industrie illégale génère jusqu'à 32 millions de dollars par an. Lors d'une projection spéciale au siège de l'ONU à New York, Zohreh Tabatabai, directrice du Département des communications et de l'information de l'OIT, a exhorté le public à se concentrer uniquement sur les chiffres et les statistiques, aussi choquants soient-ils. " C'est, en fait, ce que ces chiffres signifient ", a-t-elle indiqué. " Chacun de ces chiffres représente la vie d'un être humain. " Selon Roger Plant, chef du Programme d'action spécial de lutte contre le travail forcé de l'OIT, la traite des êtres humains est un problème international qui demande une réponse multilatérale. " C'est horrible, c'est alarmant; mais on peut y mettre fin. Une grande partie de ce problème est lié à la pauvreté. "

Le Programme mondial de lutte contre la traite des êtres humains des Nations Unies, établi par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime en collaboration avec l'Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice, vise à aider les États Membres à lutter contre la traite des êtres humains. Des stratégies adaptées aux pays en développement, d'où sont principalement originaires les victimes, et aux pays plus riches, où celles-ci sont envoyées, sont mises en place afin d'identifier les réseaux de la criminalité organisée qui contrôlent le commerce.

En plus de l'engagement des gouvernements nationaux et de l'action des organisations intergouvernementales, les organisations non gouvernementales jouent un rôle crucial, en particulier dans l'aide qu'elles apportent aux victimes pour reconstruire leur vie. Les organisations telles que Vital Choices, Geneva Global et Women's Justice Center participent étroitement aux efforts menés pour lutter contre la traite des êtres humains et ont collaboré avec la chaîne Lifetime pour préparer la campagne de sensibilisation qui accompagne la mini-série.

Pour en savoir plus sur les efforts des Nations Unies en matière de lutte contre la traite des êtres humains, visitez le site www.unodc.org.


 

 

 

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