Les jeunes du monde entier soutiennent les Objectifs du Millénaire
pour le développement (OMD) avec le concours des Nations
Unies, du concert Live8 2005, de MTV et des célébrités
internationales, telles que le musicien irlandais Bobo, l'acteur
américain Richard Gere, la chanteuse béninoise Angelique
Kido, le joueur de tennis et l'acteur indien Vijay Amritrai et le
groupe mexicain Los Tigers del Norte, y compris d'autres sites Internet.
En 2000, les gouvernements se sont engagés à mettre
en place un partenariat mondial et à réaliser huit
OMD d'ici à 2015 : éradiquer l'extrême pauvreté
et la faim; assurer l'éducation primaire pour tous, filles
et garçons; promouvoir l'égalité des sexes
et l'autonomisation des femmes; réduire de deux tiers la
mortalité infantile; réduire de 75 % la mortalité
maternelle; combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies;
assurer un environnement durable et mettre en place un partenariat
mondial pour le développement. Tandis que ces objectifs sont
des défis réels, la communauté internationale
possède les moyens financiers, la technologie et les ressources
pour les réaliser - ce qu'il faut, c'est la volonté
pour le faire.
La Banque mondiale estime qu'environ 1,1 milliard de personnes,
soit un cinquième de la population mondiale, vit dans l'extrême
pauvreté. Quelque 44 % en Afrique subsaharienne vivent avec
moins d'un dollar par jour, contre 29,9 % en Asie du Sud et 16,6
% en Asie de l'Est. Chaque année, 18 millions de personnes
meurent de maladies liées à la pauvreté, soit
environ 270 millions depuis 1990, environ la population des Etats-Unis.
Les soins de santé représentent un autre défi.
En 2005, en Afrique subsaharienne, 25,8 millions de personnes étaient
atteintes du VIH - deux tiers du nombre de cas dans le monde -,
2,4 millions sont morts du sida et 3,2 millions de nouveaux cas
étaient recensés. Alors que dans le monde occidental,
des milliers de vies sont sauvées grâce aux antiviraux,
la réalité est autre en Afrique.
Plus de 100 millions d'enfants ne sont pas scolarisés, dans
les pays pauvres, 46 % de filles n'ont pas accès à
l'éducation primaire et plus d'un adulte sur quatre - dont
deux tiers de femmes - ne sait ni lire ni écrire. L'éducation
primaire pour tous représenterait un coût de 10 milliards
par an, la moitié de ce que dépensent les Américains
en glaces. Selon un rapport de l'Organisation des Nations Unies
pour l'éducation, la science et la culture, 137 millions
de jeunes dans le monde, âgés de 15 à 24 ans,
dont 61 % de femmes, sont analphabètes.
Les règles commerciales en vigueur empêchent les pays
pauvres d'avoir accès au système d'échange
mondial et la dette publique est un obstacle à leur développement
économique et social. Toutefois, l'allègement récent
de la dette a permis de stimuler les secteurs de l'éducation
et de la santé dans des pays en développement, tels
que la République unie de Tanzanie, qui a pu éliminer
les frais scolaires, ce qui a augmenté de 66 % le nombre
d'inscriptions, le Mozambique, qui a vacciné les enfants,
et l'Ouganda, qui a fourni de l'eau à 2,2 millions de personnes.
La pression a été mise sur les pays riches pour qu'ils
annulent la dette, en particulier celle des nations africaines;
en 2005, ils se sont engagés à le faire pour 38 pays
les moins développés.
Je me suis intéressé de près aux OMD en septembre
2004, lorsque j'ai assisté à une conférence
des Nations Unies à New York dans le cadre d'un voyage d'étudiants
de DePaul University. Me trouver avec 2 000 personnes venant de
90 pays et entendre des dirigeants des organisations de la société
civile, des fonctionnaires de l'ONU et des diplomates présenter
les OMD fut une expérience passionnante et pleine d'humilité.
Des milliers de personnes se sont jointes à nous en regardant
la diffusion de la conférence sur le web en anglais, en français
et en espagnol, et ont envoyé leurs questions par mail. Parmi
les orateurs figurait Jeffrey Sachs, professeur à Columbia
University, et conseiller spécial du Secrétaire général
sur le projet du Millénaire de l'ONU, qui a invité
avec véhémence le monde entier à contribuer
à la réalisation les OMD. Il a expliqué qu'un
sixième de la population mondiale était si pauvre
qu'il lui était impossible d'atteindre le premier échelon
de l'échelle du développement. La pauvreté
extrême signifie que les familles ne peuvent pas répondre
aux besoins de base pour survivre, a-t-il dit. Elles sont victimes
de maladies, de l'isolement physique, des contraintes climatiques,
de la dégradation de l'environnement et de l'extrême
pauvreté.
De retour après ce voyage passionnant, j'ai découvert
que mes étudiants manifestaient le même enthousiasme
que moi à promouvoir les OMD. Ils se sont immédiatement
mobilisés et ont créé de nombreux projets de
leur propre initiative. Un étudiant a présenté
son projet en Powerpoint dans les églises et les écoles;
un autre a présenté sa propre vidéo sur son
site Internet pour éduquer les gens sur les OMD (www.christianpicciolini.com/exhibitions_current.htm);
un troisième, qui a des liens avec le parlement guatémaltèque,
éduque les dirigeants politiques sur la façon de mettre
en uvre ces objectifs, a traduit la vidéo sur les OMD
en espagnol et a distribué des dizaines de disques compact
à de nombreuses organisations non gouvernementales au Guatemala.
Une camarade de classe s'est adressée aux élèves
des écoles secondaires de la banlieue, qui ont créé
un club qui a recueilli 10 000 dollars pour creuser des puits en
Zambie. Une autre enseigne les OMD dans un lycée de Chicago.
Une autre a créé une organisation à but non
lucratif pour financer une crèche qui manque de fonds en
République dominicaine. Plusieurs étudiants ont créé
un club universitaire pour soutenir les OMD. Certains ont fait de
la recherche dans les autres cours. Tout cela est une grande source
d'inspiration pour moi.
À tous les niveaux, les étudiants et les professeurs
du monde entier soutiennent les OMD de multiples façons.
En primaire, les élèves apprennent comment vivent
les gens dans les pays en développement et leurs écoles
développent le jumelage avec des écoles situées
dans les régions pauvres; les lycéens étudient
les OMD et rencontrent les leaders de la communauté locale;
et dans de nombreux cours, y compris les cours d'arts plastiques,
de musique et de théâtre, les étudiants discutent
des objectifs et cherchent comment les promouvoir de manière
créatrice. D'autres écoles organisent des manifestations
pour commémorer les journées internationales spéciales
consacrées à un objectif spécifique comme la
Journée mondiale de l'alimentation le 16 octobre. L'Organisation
pour l'alimentation et l'agriculture fournit le thème, des
affiches, des clips de son et d'autres informations (www.fao.org),
tandis que le jeu Food-Force (www.food-force.com) aide à
comprendre les questions liées à l'alimentation. Un
grand nombre d'écoles organisent un " banquet des pauvres
" où l'on offre aux participants un repas correspondant
à celui que les populations prennent en moyenne dans les
pays pauvres et la somme d'argent collectée est donnée
à une école ou à un projet dans un pays en
développement.
Certains sites Internet fournissent une mine d'informations sur
les OMD. TakingITGlobal, avec plus de 100 000 membres dans 180 pays,
fournit des outils pour créer et gérer son propre
projet ou sa propre organisation. The Global Youth Action Network
(GYAN), auquel sont connectés des milliers d'organisations
issues de 190 pays, unit les efforts des jeunes pour améliorer
le monde. Ces deux organisations apportent leur soutien à
la série télévisée " Chat the Planet
", qui offre une vidéoconférence en ligne gratuite
et des liens qui soutiennent les organisations de jeunes locales.
Cette série est diffusée dans les universités
américaines et retransmise en Australie, en Afrique du Sud
et par plusieurs stations au Moyen-Orient. Le scoutisme mondial
apporte sa contribution à la campagne sur les OMD en lançant
la " Campagne Jeunes du Monde ".
Soutenir les OMD nécessite de multiples d'actions : engager
la responsabilité des gouvernements pour qu'ils assurent
un commerce plus équitable, promouvoir l'aide à la
dette et l'annulation ou l'allègement de celle-ci, envoyer
des lettres, mettre en place des partenariats dans le monde entier
et recueillir des fonds, entre autres. De plus en plus de jeunes
du monde entier travaillent ensemble pour reléguer la pauvreté
dans les tiroirs du passé.
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