Un groupe de dirigeants mondiaux de haut niveau s'est réuni
le 5 avril 2006 pour harmoniser les efforts en matière de
développement, d'aide humanitaire et d'environnement dans
l'ensemble du système de l'ONU. Le Secrétaire général
Kofi Annan a exhorté le groupe coprésidé par
trois Premiers ministres - Luisa Dias Diogo du Mozambique, Jens
Stoltenberg de Norvège et Shaukat Aziz du Pakistan - à
rendre l'Organisation plus solide et plus efficace.
|
Photo
ONU |
" Je compte sur votre esprit d'initiative et vos efforts personnels
et collectifs pour présenter des recommandations à
la fois audacieuses et réalisables, qui permettront de consolider
l'action du système de l'ONU en matière de développement,
d'aide humanitaire et d'environnement. Un système qui sera
à même d'assurer l'intégration et la coordination
plus étroites et plus harmonieuses entre les activités
dans ces domaines et celles d'autres domaines essentiels comme la
paix et la sécurité, les droits de l'homme et l'établissement
de normes ", a dit M. Annan dans sa déclaration prononcée
à l'occasion de la première réunion du Groupe
d'experts de haut niveau sur la cohérence de l'action du
système des Nations Unies en matière de développement,
d'aide humanitaire et d'environnement.
Le Groupe présentera une étude, demandée par
les États Membres lors du Sommet mondial 2005, qui jettera
les bases d'une réorganisation fondamentale des activités
de l'ONU sur le terrain. Il devra également compléter
les efforts de réforme actuellement entrepris dans l'Organisation,
notamment la Nouvelle Commission de consolidation de la paix et
le nouveau Conseil de droits de l'homme, ainsi que la proposition
d'une réforme complète de la gestion qui a été
récemment soumise à l'Assemblée générale.
" Nous nous réunissons à une période
de grands défis sur le plan international qu'il s'agisse
de la progression inégale dans la lutte contre la pauvreté
dans de nombreuses régions du monde en développement,
de catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme qui
dépassent largement nos moyens d'intervention, et de la détérioration
accélérée de l'environnement, qui risque de
compromettre la viabilité de notre prospérité
à l'avenir ", a déclaré le Secrétaire
général. On attend du Groupe, a-t-il ajouté,
" de jouer un rôle décisif dans la réorganisation
et la redynamisation des Nations Unies dans ces domaines d'activité
fondamentaux, de manière à ce que les objectifs politiques
du Sommet se traduisent par des résultats concrets sur le
terrain ".
Les trois présidents du Groupe d'experts ont dit qu'ils
cherchaient à proposer une réforme qui aide les Nations
Unies à répondre aux changements rapides dans un monde
en pleine évolution. " Nous devons nous équiper
et nous réorganiser pour répondre aux défis
d'aujourd'hui et de demain ", a dit M. Aziz aux journalistes
après la fin de la première session du Groupe. "
L'ONU a un large mandat, et de nombreuses organisations à
l'intérieur de son système, et parfois leurs activités
se croisent, citant l'exemple de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) et le Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD) qui agissent tous deux dans le domaine social. La cohérence
signifie que l'on les réunisse pour développer une
force d'impulsion formidable et obtenir des résultats. Et
les résultats améliorent les mécanismes de
mise en uvre au niveau national. "
De son côté, Mme Dias Diogo a souligné l'importance
d'une cohérence entre les programmes nationaux et les divers
programmes du système de l'ONU dans un pays donné.
M. Stoltenberg a, pour sa part, indiqué la cohérence
en matière de financement, citant la création récente
du Fonds central d'intervention d'urgence, qui permet une meilleure
coordination des efforts d'assistance humanitaire dans les situations
d'urgence, et le Fonds mondial pour les vaccinations qui permet
à l'OMS et au Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF)
de jouer un rôle complémentaire dans les campagnes
de vaccination.
Le 6 avril, le Secrétaire général adjoint
Mark Malloch Brown a reconnu que d'autres efforts de coordination
avaient été menés, par exemple par le PNUD
au niveau des pays et avec la création du Bureau de la coordination
des affaires humanitaires de l'ONU. Malheureusement, " le monde
a changé plus vite que l'ONU ", a-t-il indiqué.
" Après une réforme constante, nous avons compris
que nous plafonnions et qu'il nous fallait probablement envisager
une réforme plus radicale. "
|