Le
Liberia est sur la voie de la renaissance, sur la voie d'un nouveau
commencement. Au cours du demi-siècle passé, les Libériens
ont atteint un objectif qui semblait irréalisable jusqu'ici
: la paix. Ce petit pays d'Afrique de l'Ouest s'est débarrassé
de la corruption gouvernementale et de la violence ethnique et a
pleinement participé aux opérations de désarmement
dirigées par la Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL).
Certains points de désaccord persistent, mais il n'y a plus
de guerre civile.
En l'espace d'un peu plus de trois ans, le Liberia a prouvé
qu'il pouvait non seulement embrasser la paix mais aussi la renforcer
par des élections libres et équitables. En 2005, il
a élu la première femme chef d'État en Afrique,
Ellen Johnson-Sirleaf. Mais même avec ce progrès politique
sans précédent, la reconstruction ne peut dépendre
seulement d'un seul dirigeant. Même si la Présidente
est une économiste confirmée, elle ne peut résoudre
les problèmes d'un coup de baguette magique. Pour regagner
la confiance de la communauté internationale, elle a mis
en uvre un certain nombre de nouvelles mesures économiques,
notamment l'annulation des concessions forestières non conformes
et des contrats frauduleux, exigeant la déclaration des actifs
financiers par les membres du gouvernement, l'application du système
de gestion de la trésorerie pour assurer une discipline fiscale
et satisfaire aux conditions d'éligibilité au système
généralisé de préférences établi
par États-Unis.
Les responsables de l'ONU ont déclaré que sans le
développement, la paix serait de courte durée. "
La paix est fragile. Le Liberia se relève, mais trop lentement.
La plus grande partie des fonds a servi à démobiliser
les combattants et à fournir des secours d'urgence. Le gouvernement
n'a reçu aucun soutien budgétaire direct ", a
indiqué Ouamar Diallo, un fonctionnaire des affaires économiques
au Département des Affaires économiques et sociales
de l'ONU. Depuis la démission en 2003 de l'ancien Président
du pays, Charles Taylor, les bailleurs de fonds ont augmenté
leur soutien de manière significative, mais la plus grande
partie a été consacrée à la réalisation
de projets sociaux et de développement des communautés,
au détriment des initiatives gouvernementales internes.
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Des électeurs
et des membres favorables à l'ouverture au marché
font la queue, de l'eau jusqu'aux genoux, pour voter lors des
élections qui ont eu lieu dans la township de Doe, au
Liberia. Photo MINUL/Eric Kanalstein |
Les initiatives de développement soutenues par la communauté
internationale pourraient être très bénéfiques
pour le pays qui s'est vu imposer des sanctions par l'ONU depuis 2001,
après que Charles Taylor a été accusé
de soutenir les rebelles et le trafic de diamants à partir
de la Sierra Leone. " Maintenant, on a de l'espoir. Les sanctions
de l'ONU sont toujours en place, mais elles seront réexamniées
à la fin juin. L'engagement de la nouvelle équipe de
dirigeants à mettre en uvre des mesures pour améliorer
la collecte des revenus publics et la gestion des dépenses
publiques sont des signes encourageants ", a estimé M.
Diallo.
À la recherche de solutions à long terme, la Ministre
libérienne des Finances, Antoinette Sayeh, a indiqué
que le gouvernement voulait " attirer l'aide au développement
pour la reconstruction, plutôt que l'aide ou les secours humanitaires
". Pour donner un élan à l'économie, en
juillet 2006, l'administration actuelle a organisé au Liberia
une conférence sur le développement destinée
spécialement aux bailleurs de fonds afin de soutenir le nouveau
Liberia. C'est le commerce qui aidera le pays à se reconstruire.
Mais avant, les sanctions de l'ONU doivent être levées.
Les Libériens moyens, dont beaucoup sont des anciens combattants,
vivent avec moins d'un dollar par jour, au-dessous du seuil de pauvreté
absolue, tel qu'il est défini par la Banque mondiale. L'infrastructure
nationale - des routes et des ponts en très mauvais état
- a entravé l'accès de l'aide humanitaire dans les régions
rurales et empêché l'ouverture des marchés et
les possibilités de travail indépendant. De 2004 à
2005, les bailleurs de fonds ont octroyé 460 millions sur les
800 millions promis pour soutenir les programmes non gouvernementaux
dans le pays. Les fonds, cependant, ne comprennent pas le coût
de maintien de la MINUL. Un budget de plus de 760 millions de dollars
a été approuvé pour financer la Mission de juillet
2005 à juin 2006.
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La
reconstruction dans la région de Lofa, la plus touchée
pendant les 14 ans de guerre civile. Pour contribuer au succès
à long terme de la reconstruction du Liberia, le HCR
met en uvre des programmes de relèvement basés
sur les communautés afin de remettre sur pied l'infrastructure
vitale du pays - routes, abris, points d'eau, écoles
et dispensaires - et visent également à créer
des emplois pour les personnes qui rentrent dans leur pays.
PHOTO HCR/E. Compte Verdaguer |
Les Nations Unies, en collaboration avec le gouvernement japonais,
ont récemment donné leur accord pour octroyer une aide
de 4 millions de dollars en vue de la construction. Un projet commun
intitulé " La reconstruction des communautés du
Liberia après le conflit, l'autonomisation pour le changement
" aidera les communautés à retrouver leurs moyens
d'existence en encourageant les membres à participer aux prises
de décision concernant les activités de construction,
indiquent les responsables japonais. Nombre d'activités seront
organisées, y compris la création et la formation de
comités de développement locaux pour déterminer
les besoins de développement au niveau local. Ce projet apportera
son appui aux programmes de formation à l'agriculture locale,
aux techniques des forgerons et à la production agricole et
permettra de créer des possibilités d'emploi et d'améliorer
l'accès aux services sociaux, comme les établissements
de santé, les dispensaires et les écoles.
Le Liberia demeure l'un des pays les plus pauvres au monde. Selon
M. Diallo, la dette nationale s'élève à 3,7 milliards
de dollars, et le produit intérieur brut est de 1 milliard
de dollars. Selon lui, les terres arables, les ressources naturelles
et le climat tropical du pays constituent un potentiel économique
important. Mais " il reste beaucoup à faire dans le domaine
du développement social et économique. À l'heure
actuelle, plusieurs solutions sont à l'examen - solutions destinées
à soutenir la paix et à encourager l'économie
". Il est clair que les initiatives d'aide internationales et
nationales visant au développement du gouvernement et des communautés
seront vitales pour préserver la paix et la démocratie
au Liberia.
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