La tragédie et
la magnitude du tsunami survenu le 26 décembre 2004 ont touché
le cur de tous et donné lieu à un élan
de générosité dans le monde. Un soutien sans
précédent a été apporté par le
secteur privé, dont Coca-Cola qui a fourni une assistance rapide.
|
OCCA photo |
La société Coca-Cola (TCCC), ses partenaires chargés
de la mise en bouteille et ses salariés ont versé
plus de 20 millions de dollars, y compris des dons financiers et
en nature, pour soutenir les efforts de partenariat de secours et
de reconstruction. Des bénévoles des entreprises locales
ont travaillé 24 h sur 24 pour faciliter l'expédition
de bouteilles d'eau et de matériel d'urgence dans les zones
sinistrées. Sur la somme en espèces allouée
par TCCC, la Fondation des Nations Unies (FNU) a versé l'équivalent,
soit plus d'un million de dollars. À la fois les Nations
Unies et TCCC ont tenu à ce que leur participation soit plus
qu'une contribution financière. En tant que partenaires,
leur objectif était de soutenir l'effort de reconstruction
à long terme, en particulier la remise en état des
activités d'approvisionnement en eau et d'assainissement
dans les communautés. Au début des discussions, le
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
a demandé si Coca-Cola accepterait de détacher un
membre de son personnel à plein temps pour aider à
mettre en place et à gérer les nouvelles activités
de partenariat. TCCC a accepté. C'est à ce moment-là
que ma carrière chez Coca-Cola a pris un nouveau tournant.
En novembre 2005, je commençais une mission d'un an au centre
régional du PNUD à Bangkok, en Thaïlande, en
qualité de directeur.
Le détachement est une expérimentation pour Coca-Cola
et le PNUD, un signe que ces deux organisations recherchent une
approche de partenariats public-privé plus innovante, davantage
orientée vers l'action. Ce partenariat permet de soutenir
les efforts de relèvement après le tsunami, de mieux
comprendre en quoi consiste le " partenariat pour le développement
" et de contribuer à une question d'une importance particulière
pour TCCC, les Nations Unies et la communauté internationale,
c'est-à-dire l'eau et l'assainissement. Les activités
s'appuient sur les efforts de relèvement de l'ONU et aident
les communautés touchées dans les régions isolées
de Thaïlande, du Sri Lanka, d'Indonésie et des Maldives.
Les projets, conçus et mis en uvre en collaboration
étroite avec les autorités locales et les leaders
des communautés afin d'assurer leur pertinence et leur propriété,
s'appuient sur la stratégie " reconstruire mieux ".
En Thaïlande, le projet s'inscrit dans le cadre d'un partenariat
plus vaste entre le gouvernement et le PNUD afin de promouvoir le
relèvement de l'île Lanta dans la région sud
du pays. Nos activités aident les communautés touchées
par le tsunami, comme le village de pêcheurs de Sanga-U, à
préparer, à mener et à gérer une série
d'initiatives visant à réduire les problèmes
de pénurie d'eau. Par exemple, dix barrages-déversoirs
fixes ont été construits le long de la rivière
du village Sanga-U afin de récupérer et de conserver
l'eau de pluie pour la consommation de plus de 100 foyers dans le
village. Young Hantalay, un pêcheur local, explique : "
Normalement, cette rivière est à sec pendant la saison
sèche. Maintenant, nous avons l'eau dont nous avons besoin.
C'est un grand soulagement. " Au Sri Lanka, les activités
du projet dirigées par le PNUD touchent deux régions
durement frappées : Kattankudi, à l'est, et Kalupe,
à Hikkaduwa, dans le district de Galle. Elles sont destinées
à améliorer l'accès à l'eau et à
l'assainissement ainsi qu'à promouvoir la sensibilisation
des communautés sur les questions liées à l'eau,
à l'assainissement et à l'hygiène.
|
Ci-dessus : Le
barrage-déversoir fixe terminé destiné
à récupérer et à conserver l'eau
de pluie pour les foyers ruraux. |
Dans la première phase de son travail en partenariat en
Indonésie, la Fondation Coca-Cola en Indonésie a versé
300 000 dollars, finançant parallèlement l'Institut
fédéral pour les géosciences et les ressources
naturelles d'Allemagne afin d'aider le gouvernement indonésien
à obtenir des données hydrogéopolitiques complètes
sur les ressources en eau dans les districts de Pidie et de Sigli
d'Aceh. Cela a permis d'établir la première cartographie
complète des ressources en eau douce dans la région
sinistrée. À l'appui de ces résultats, la deuxième
phase, lancée par une initiative commune du PNUD et du Programme
des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat),
a permis de fournir l'accès à l'eau potable et à
des installations d'assainissements à environ 7 700 personnes
dans six villages situés dans les districts de Pidie et d'Aceh
Besar.
Aux Maldives, le projet, mis en uvre conjointement par le
PNUD, ONU-Habitat et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF),
a permis de fournir un système d'assainissement durable à
Dhambidhoo, l'une des premières îles dans le pays,
en dehors des stations estivales et de la capitale, à fournir
ce type de services à tous les résidents. Les leçons
apprises seront utilisées pour élaborer un modèle
que le gouvernement et la communauté du développement
pourront reproduire dans de futurs projets d'assainissement aux
Maldives et ailleurs.
Les activités de partenariat entre TCCC et l'ONU ont consisté
pour beaucoup à " apprendre par la pratique ".
Voici quelques leçons initiales que nous avons apprises ensemble
:
- En plus de fournir un soutien aux activités de secours
d'urgence lors de catastrophes, il est important que des ressources
soient allouées pour aider les communautés à
reconstruire leur région et à répondre aux
besoins à long terme. Immédiatement après
la catastrophe, TCCC, en partenariat avec la FNU, a mis des fonds
de côté pour financer des projets de reconstruction
ciblés s'inscrivant dans les programmes de relèvement
nationaux.
- Les partenariats comprenant de multiples parties prenantes nécessitent
du temps, de la patience et des efforts continus pour construire
une confiance mutuelle. Dès le début, un engagement
commun est essentiel et les objectifs de chacun doivent être
clairement définis. Les efforts entrepris par la FNU/TCCC
en matière d'assainissement et d'approvisionnement en eau
après le tsunami se sont appuyés sur la confiance
commune qui s'est formée au cours de nombreuses années
d'activités de partenariat entre les institutions de l'ONU
et le groupe Coca-Cola dans le monde. C'est sur cette base que
la FNU et TCCC ont développé et lancé le
Global Water Challenge, une initiative qui réunit des sociétés,
des fondations et des organisations d'aide. Leur objectif est
de sauver des vies et de réduire les souffrances dans les
pays en développement en fournissant l'eau potable, l'assainissement
et l'éducation sur l'hygiène.
- En matière de partenariats public-privé, l'un
des aspects prometteurs est la contribution des entreprises au
développement, qui se traduit autrement que par un simple
chèque. Il peut s'agir, par exemple, du travail bénévole
et du détachement de personnel, de l'accès aux réseaux
de distribution, à l'expertise technique et aux méthodes
de commercialisation, y compris l'acquisition des compétences
en communication. Quelles sont les conditions nécessaires
pour mener à bien ce travail ? D'abord, une nouvelle façon
de penser, la volonté des deux côtés d'expérimenter
et une communication constante entre les parties impliquées.
- Il faut veiller à ce que les projets soient ancrés
dans la réalité locale et répondent aux besoins
locaux. Les projets de partenariat comprenant plusieurs niveaux
doivent être la propriété à la fois
des sièges et des pays. Les activités doivent être
menées au niveau local, en tenant compte des besoins et
des aspirations des communautés qu'elles cherchent à
servir. Cela veut dire, comme dans l'exemple du village de Sanga-U,
écouter et répondre aux demandes et aux priorités
de la communauté et, dès le début, faire
participer les dirigeants de la communauté à la
prise de décision, à la planification et à
la conception du projet.
- Autre observation : les partenariats entre les institutions
de l'ONU et les entreprises comme TCCC ont plus de chances de
réussir lorsque leur vision, leurs objectifs et leur expertise
correspondent. Il est clair qu'il existe un point d'intersection
entre les objectifs de l'ONU en matière de partenariat
et ceux du groupe Coca-Cola en matière de croissance durable,
de gestion de l'eau et de partenariats à multiples parties
prenantes. Les Nations Unies ont défini dans des rapports
et des déclarations les conditions générales
du partenariat, alors que TCCC continue de changer et d'évoluer.
|
À droite
: Stuart Hawkins (deuxième en partant de la gauche) visite
un site de projet à Aceh Besar, en Indonésie,
avec Arun Kashyap (à gauche) et Angger Wibobo, des collègues
du PNUD, et Simon Isaacs, de la Fondation de l'ONU. |
De nombreux efforts ont été menés pour développer
et introduire notre vision de croissance durable dans le monde. Ce
nouveau cadre est centré sur cinq " P " - population,
profit, partenaires, portefeuille et planète -, liés
entre eux et soutenus par des valeurs communes, comme la collaboration,
l'innovation et le leadership. Pour ce qui est des deux éléments
" planète " et " partenaires ", les activités
liées à l'eau, un domaine cher à TCCC, continueront
d'offrir un point de convergence dans le travail en partenariat avec
les institutions de l'ONU et la communauté du développement.
Notre " Manifeste pour la croissance ", comme nous l'appelons,
définit notre orientation et nos objectifs au cours de dix
prochaines années et au-delà. Aujourd'hui, l'heure est
à l'action.
S'appuyant sur cette nouvelle vision de la croissance durable et sur
l'esprit de collaboration entre Coca-Cola et le système de
l'ONU, TCCC a adhéré en mars 2006 au Pacte mondial des
Nations Unies. À plusieurs égards, cette adhésion
s'inscrit dans les activités de l'entreprise en matière
de croissance durable et fait partie de son engagement à poursuivre
son travail. Je suis sûr que TCCC peut contribuer et contribuera
à faire progresser les objectifs et les principes du Pacte
mondial. Il y a du pain sur la planche, mais la détermination
et l'engagement sont là. Dans le cadre de cette nouvelle fonction,
j'ai eu le privilège de travailler avec des collègues
remarquables du système de l'ONU et d'apprendre à leurs
côtés. Je suis heureux de constater le renforcement constant
de notre collaboration et de contribuer par notre partenariat à
améliorer la vie des gens.
|