Chronique ONU

L'universite de Californie du sud propose des Cours de Diplomatie Publique

Par Tori Horton et Virginia Stratford

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L'article

Pour la plupart des voyageurs qui vont à Los Angeles, en Californie, les deux dernières semaines de juillet sont la période idéale pour partir en vacances. Rien de plus agréable que de ranger ses chaussures dans le placard, d'enfiler un maillot de bain ou de passer l'après-midi sur la plage à écouter le bruit des vagues qui s'écrasent sur le rivage. Mais, pour un petit groupe de professionnels de la diplomatie publique venu du monde entier, Los Angeles présentait un intérêt différent : l'Institut d'été : formation avancée en diplomatie publique, lancé par le Centre de diplomatie publique de l'Université de californie du Sud (USC).

Parrainés par la Fondation des Nations Unies, huit représentants de l'ONU ont rejoint d'autres professionnels des domaines de la diplomatie, des organisations non gouvernementales et des universités venus d'Afrique du Sud, d'Allemagne, de Belgique, du Canada, de Chine, d'Espagne, de France, de Ghana et de Thaïlande pour assister du 9 au 21 juillet 2006 à un seminaire de deux semaines sur la diplomatie publique. Ils ont débattu de la définition de ce concept et appris de nombreuses techniques qu'ils pourront utiliser dans les communications internationales.

Selon Nicholas Cull, directeur du Programme de maîtrise de diplomatie publique au Centre d'USC, l' expression diplomatie publique a été inventée en 1965 par l'ancien diplomate Edmund Gullion, comme alternative à des termes comme " propagande " et " relations publiques " - concepts chargés de connotations négatives et associés au mensonge et à la manipulation. L'ancien Secrétaire général de l'ONU, Dag Hammarskjöld, avait employé ce terme de manière identique dès 1958. Il s'agit pour les gouvernements d'utiliser médias et échanges culturels pour se justifier et renforcer les relations entre les nations et les peuples.

Le Centre de diplomatie publique d'USC explore de nouvelles possibilités dans ce domaine, définissant la diplomatie publique comme le moyen utilisé par un pays pour donner, intentionnellement ou non, une image positive à l'étranger. " Les pays, les organisations et les individus pratiquent la diplomatie publique tous les jours que ce soit dans les échanges éducatifs et culturels, les affaires internationales, la politique étrangère, le tourisme, les médias, le sport ou les loisirs. " Au Centre, les nouvelles théories, sont associées à une compilation traditionnelle des meilleures pratiques de diplomatie publique, ce qui permet de mieux comprendre ce domaine en évolution. " De plus en plus, nous voyons le rôle de la diplomatie publique comme ne relevant pas exclusivement du Département d'État, mais engageant aussi d'autres acteurs non étatiques. Les Nations Unies, les organisations non gouvernementales (ONG), les corporations jouent un rôle de plus en plus important dans la diplomatie publique ", a déclaré Joshua Fouts, directeur du Centre d'USC.


Les participants au Centre sur la diplomatie publique d'USC, Institut d'été 2006

Au cours des cinq dernières années, un nouveau type de diplomatie publique a apparu, où le monologue et le dialogue ont laissé la place à la collaboration. Non seulement l'agenda politique mondial a changé durant cette période, mais la technologie et la gestion de l'information ont également évolué de manière drastique et affecté la pratique de la diplomatie publique au sein des gouvernements, des corporations et parmi les citoyens. Même si la définition exacte de ce terme ne fait pas l'unanimité des spécialistes, ceux-ci reconnaissent le rôle important qu'elle joue dans les relations entre les nations et les peuples du monde entier. " Dans le monde actuel, on ne peut sous-estimer l'importance de la diplomatie publique ", a affirmé M. Cull, ajoutant qu'elle est au cœur des relations internationales. " C'est cependant une matière qui n'est généralement pas enseignée dans les écoles diplomatiques. La connaissance acquise à travers la théorie et la pratique de la diplomatie publique n'est pas suffisamment diffusée dans ce domaine. "

Eytan Gilboa, professeur de communications internationales à Bar-Ilan University et professeur invité au Centre d'USC, a lancé en 2005 l'idée d'un institut d'été. " C'est le premier cours de diplomatie publique organisé pour des fonctionnaires ", a-t-il indiqué. " Nous couvrons tous les domaines importants de la diplomatie publique, des domaines traditionnels de la diffusion internationale et des échanges internationaux de la diplomatie médiatique aux formes les plus recentes de diplomatie publique, comme l'e-image et la cyberdiplomatie. " À l'Institut d'été, les professeurs MM. Cull et Gilboa, et le professeur auxiliaire Kelton Rhoads de l'Annenberg School for Communications d'USC, ont présenté une méthodologie théorique et pratique et traité les modèles de diplomatie publique. Les participants ont immédiatement mis ces connaissances en pratique dans des exercices de groupe de simulation. Les sujets comprenaient la construction d'une image nationale, pour laquelle les participants ont préparé une grande campagne de diplomatie publique pour un pays en développement; la gestion de l'information, avec un exercice sur la coordination d'une crise de communication après la révélation de discussions secrètes à des parties opposées; et la diplomatie médiatique, où les étudiants ont élaboré des messages sur les événements internationaux actuels.

Les diplômés du premier cours de formation en diplomatie publique :
Assis, de gauche à droite : Les professeurs Laurie Brand, Joshua Fouts, Eytan Gilboa, Kelton Rhoads et les diplômés Raymond Sommereyns et Virginia Stratford. Debout : Wang Jian, Alison Healy, Isabelle Broyer, Horst Rutsch, Stephanie Bunker, Jorge Mora Fernandez, Liang Yu, Patricia Seghers, Pamela Meidell, Melissa Powell, Tyrone Gunnie, Nikolai Rogosaroff, Patrick Hayford. (Deux diplômés ne sont pas sur la photo : Theeta Hotrakitya et Panurit Chamrasromran.) PHOTOS REPRODUITE AVEC L'AUTORISATION DE CENTRE SUR LA DIPLOMATIE PUBLIQUE

" Les exercices et les cours se complètent très bien ", a déclaré Patrick Hayford, directeur du Bureau du Conseiller spécial pour l'Afrique des Nations Unies. " Les cours ont développé notre compréhension analytique et les exercices nous ont permis de mettre en pratique les modèles qui nous ont été donnés. Ces exercices nous ont donné les outils utiles, modernes pour analyser la plupart des travaux que nous menons à l'ONU. " Les exercices de groupe ont été particulièrement intéressants grâce à la participation de professionnels expérimentés, notamment de délégués de l'ONU, de diplomates et de représentants d'ONG. " Les idées, les connaissances et les expériences partagées en classe, en particulier par les responsables de haut niveau ayant une grande expérience dans le domaine, ont contribué à une compréhension plus complète de la diplomatie publique ", a commenté Theeta Hotrakitya du Ministère des Affaires étrangères de Thaïlande. " L'interaction et les échanges entre participants sont des aspects important du séminaire. Cela est en partie dû à la variété des participants qui proviennent de secteurs différents de la communauté des affaires étrangères, y compris des organisations internationales, des ONG, des organisations gouvernementales et des ambassades. "

Sur les professionnels de la diplomatie publique, M. Cull a commenté : " Beaucoup n'ont pas de formation spécifique dans ce domaine et pourtant ils sont considérés comme des spécialistes. Nous avons créé ce cours de deux semaines pour ceux qui n'ont pas deux années à consacrer à la formation. " Pamela Meidelle, fondatrice et directrice de The Atomic Mirror, une fondation établie en Californie qui utilise les arts créatifs pour expliquer les conséquences de l'âge nucléaire et se fait le champion d'un monde sans nucléaire, a dit qu'elle avait finalement acquis les outils pour mieux analyser ce qu'elle faisait depuis ces dix dernières années. " Le sujet qui m'intéressait, c'était la diplomatie culturelle. Ce cours m'a donné une idée différente de la diplomatie culturelle et une base plus large pour comprendre ce que je fais. "

Les pays et les entreprises comptent sur les employés pour communiquer avec les publics visés. Cette formation spécifique aide les responsables à mieux comprendre les outils disponibles pour naviguer avec succès dans les relations internationales et la politique étrangère. " La diplomatie publique devient l'instrument principal de la politique étrangère, et les médias deviennent celui de la diplomatie publique ", a estimé M. Gilboa. " Je pense que la demande de formation en diplomtie publique augmentera de manière exponentielle. "

Le Centre de diplomatie publique d'USC a été créé en 2003 en partenariat avec l'Annenberg School for Communication et le College of Arts d'USC, ainsi que l'Art and Sciences' School of International Relations. Centre commun de recherche, d'enseignement et de formation professionnelle, son objectif est de renforcer l'étude et la pratique de la diplomatie publique aux États-Unis et dans le monde entier.


(Pour en savoir plus, veuillez visiter le site www.uscpublic diplomacy.org)

Biographie

Tori Horton est assistante du directeur du Centre de diplomatie publique d'USC. Tout en étant étudiante à la Brigham Young University (BYU), elle a été conseillère de jeunes et a travaillé comme responsable de la Public Relations Student Society of America. Elle prépare actuellement un master en diplomatie publique à l'USC.





Virginia Stratford, stagiaire au Centre d'USC, a été responsable de la planification et de la gestion de l'Institut d'été 2006 : formation avancée en diplomatie publique. Elle prépare une maîtrise en communications à BYU. Après le cours de formation, elle compte étudier les relations publiques stratégiques.

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