Sur recommandation du Conseil de sécurité,
l'Assemblée générale a nommé le 13 octobre
2006 Ban Ki-moon huitième Secrétaire général
des Nations Unies pour succéder à Kofi Annan. Il disposera
de deux mois et demi avant de prendre ses fonctions. Son mandat
commence le 1er janvier 2007.
Le futur Secrétaire général apporte une expérience
unique aux Nations Unies. Ministre des Affaires étrangères
et du Commerce extérieur de la République de Corée
depuis janvier 2004, M. Ban Ki-moon confère à son
poste 35 années de remarquables services, tant au sein du
gouvernement coréen qu'à l'échelle mondiale.
Ayant gravi tous les échelons du ministère des Affaires
étrangères, il a représenté une nation
divisée qui, née de la destruction totale générée
par la guerre, est devenue, en trois décennies, une démocratie
prospère ainsi qu'une économie de marché performante.
Sa vision directrice a été celle d'une péninsule
coréenne pacifique, jouant un rôle croissant pour la
paix et la prospérité dans la région et dans
le monde.
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Il fut tout d'abord nommé à New Delhi où il
eut l'opportunité d'acquérir une expérience
de premier ordre sur les questions de développement. Ses
affectations bilatérales comprennent également deux
nominations à l'Ambassade de Corée à Washington.
De 1990 à 1992, il fut directeur général du
bureau des affaires américaines et en 1995 ministre adjoint
chargé de la planification de la politique. Il fut ensuite
nommé au poste de conseiller du Président pour la
sécurité nationale en 1996.
En qualité de ministre adjoint, en 1996, il fut l'un des
acteurs principaux de la création de l'ASEM en vue de la
coopération entre l'Asie et l'Europe. En 2000, il supervisa
la préparation du Troisième Sommet de l'ASEM de Séoul,
organisé par la Corée. Ses contributions au renforcement
de la coopération régionale ont été
également étendues jusqu'à l'APEC visant la
coopération économique dans la région de l'Asie-Pacifique,
représentant le gouvernement coréen à la réunion
des hauts représentants de l'APEC en 1995. En 2005, il a
présidé le comité de la préparation
et de la planification du Sommet de l'APEC de Busan, accueilli par
la Corée, ainsi que la 17e réunion ministérielle
de l'APEC.
Le ministre des Affaires étrangères a noué
des liens de longue date avec les Nations Unies, relations qui remontent
à 1975 alors qu'il était en poste à la Division
des Nations Unies au ministère à Séoul. La
mission s'est étendue au fil des ans avec des nominations
telles que la fonction de premier secrétaire de la Mission
d'Observateur Permanent de la République de Corée
auprès des Nations Unies à New York, ainsi que celle
de directeur de la Division des Nations Unies au ministère,
ou encore d'Ambassadeur à Vienne, fonction au cours de laquelle
il a également servi comme Président de la Commission
Préparatoire pour l'Organisation du Traité d'Interdiction
Complète des Essais Nucléaires en 1999. Ainsi, l'expérience
acquise au fil des ans procura une base solide à sa contribution
à la Présidence, couronnée de succès,
lors de la 56e session de l'Assemblée Générale
des Nations Unies, tenue par la République de Corée
en 2001. En tant que chef de cabinet du Président de l'Assemblée
Générale, au cours d'une année extraordinaire
pour l'organisation mondiale confrontée aux retombées
des attaques terroristes du 11 septembre, il mit ses talents de
diplomate et de dirigeant à l'épreuve, ce qui fut
à l'origine de l'esprit de coopération et d'unité
parmi les États membres. Depuis son rôle conciliateur
dans la prompte adoption, par les membres, de la première
résolution de la session (56/1) condamnant les attaques terroristes
du 11 septembre, à son initiative concernant l'amendement
des règles de procédures afin de permettre l'élection
anticipée du Président de l'Assemblée Générale,
en vue d'une transition fluide, ses efforts furent essentiels pour
que cette année, qui avait commencé dans la crise
et la confusion, devînt l'une des plus productives et réformatrices
pour l'Assemblée Générale.
Ban Ki-moon fut longtemps activement impliqué dans des questions
liées aux relations intercoréennes. En 1992, alors conseiller
spécial auprès du ministre des Affaires étrangères,
il fut vice-président de la Commission Jointe sur le Contrôle
Nucléaire entre le Sud et le Nord, à la suite de l'adoption,
par les deux Corées, de l'historique Déclaration Conjointe
sur la Dénucléarisation de la Péninsule Coréenne.
Treize ans plus tard, en qualité de ministre des Affaires étrangères,
il joua un rôle fondamental dans la préparation et l'approbation
d'un autre accord faisant date pour la paix et la stabilité
de la Péninsule Coréenne, avec l'adoption, en septembre
2005, lors des Pourparlers entre les Six Parties, de la Déclaration
Conjointe pour résoudre la question nucléaire nord-coréenne.
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Par ailleurs, il obtint une licence en relations internationales
à l'Université de Séoul en 1970 et une maîtrise
en Administration Publique à Kennedy School of Gouvernment,
à l'Université Harvard en 1985. En raison des services
exemplaires rendus à son pays, Ban Ki-moon a, par deux fois,
été décoré de l'Ordre du Mérite
du Service, en 1975 et en 1986. Pour ses réalisations comme
émissaire, il reçut, de la part de la République
d'Autriche, la Grande Médaille de l'Honneur, en 2001. Et,
un an plus tard, le Gouvernement du Brésil lui décerna
la Grande Croix de Rio Blanco. En septembre 2005, Korea Society
à New York lui a attribué le Prix Van Fleet pour ses
contributions aux relations d'amitiés entre les États-Unis
et la Corée. En 2006, le gouvernement péruvien lui
a attribué la Gran Cruz del Sol (la Grande Croix du Soleil),
la plus haute distinction de l'Ordre du Mérite du Service
diplomatique. Il a été décoré de l'Ordre
national du Mérite par le gouvernement algérien, ainsi
que de la Médaille commémorative du Héros de
la Liberté par la République de Hongrie. Peu après,
il reçut, de la part du gouvernement du Salvador, un autre
Ordre national du mérite, la Grande Croix d'argent de José
Matias Delagado.
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