L'eau est l'affaire de tous. Elle est indispensable à la
survie, aux progrès agricoles et industriels et élimine
les causes de certaines maladies mortelles. Les Nations Unies ont
déclaré 2005-2015 la Décennie internationale
d'action : l'eau, source de vie, afin de mettre en uvre les
objectifs énoncés à l'échelon international
par la Déclaration du Millénaire de l'ONU. La priorité
doit être donnée à la pénurie d'eau,
à l'accès à l'eau potable, à l'assainissement
et à l'hygiène, ainsi qu'à la réduction
des risques de catastrophes naturelles.
Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels
des Nations Unies a défini l'accès à l'eau
comme un droit humain. Même s'il y a suffisamment d'eau dans
le monde pour satisfaire les besoins de l'humanité, environ
un milliard de personnes, soit un sixième de la population
mondiale, sont en manque d'eau potable. La croissance démographique,
les guerres, la migration vers les zones urbaines, les inondations,
la sécheresse, le changement climatique ainsi que les relations
entre les pays et entre tous les niveaux du gouvernement et les
citoyens contribuent à la distribution inéquitable
de l'eau. La crise est principalement due à une mauvaise
gestion. Pour s'y attaquer, il faut augmenter l'investissement international
dans le secteur de l'eau et intégrer les questions de l'eau
dans les processus commerciaux, de stabilité et de gestion
équitable.
Une mauvaise gestion de l'eau revêt plusieurs formes. Les
conflits de juridiction des autorités freinent la formulation
d'une stratégie de gestion cohérente pour approvisionner
les consommateurs en eau potable. Les gouvernements très
centralisés peuvent contribuer à une gestion inefficace
de l'eau. La décentralisation, toutefois, n'est pas une panacée
à la pénurie. Le pouvoir du gouvernement local à
réunir des revenus et la somme d'argent qu'il reçoit
du gouvernement central peuvent affecter sa capacité à
réparer et à maintenir l'infrastructure. Une gestion
opaque et la corruption exacerbent les problèmes. Même
dans certaines démocraties, la gestion doit être plus
transparente et responsable.
Les consommateurs ordinaires sont les premiers concernés
par la mauvaise gestion : ils doivent faire la queue pour acheter
l'eau et payer l'approvisionnement ou l'électricité
nécessaire pour le pompage. Une bonne gouvernance peut aider
à améliorer la qualité de vie en améliorant
l'approvisionnement et en réduisant les disparités
en matière d'accès dans les zones urbaines et rurales.
Cela pourrait permettre de réduire la pauvreté, de
préserver les écosystèmes et de prévenir
les maladies. La mise en uvre efficace des réformes
pourrait être améliorée si les programmes étaient
solides économiquement et tenaient compte des facteurs politiques,
sociaux, économiques et institutionnels de chaque pays.
La collection d'informations précises sur les ressources
en eau est indispensable pour identifier les problèmes et
améliorer la gestion. Pour assurer un meilleur accès
et une meilleure distribution, certaines informations sont nécessaires,
comme les statistiques démographiques, les tarifs et les
systèmes de facturation, la responsabilité des autorités,
les cas de corruption et le vol d'eau. Les lois contre la corruption
devraient être renforcées et des partenariats devraient
être créés entre le gouvernement, la société
civile et le secteur privé. Vaincre la corruption demande
une coopération et une coordination multilatérales,
des politiques intégrées qui encouragent la participation
des parties prenantes et la décentralisation.
La privatisation n'est pas nécessairement une panacée
à la gestion de l'eau. Dans un pays riche comme le Royaume-Uni,
elle ne résout pas obligatoirement le problème du
gaspillage. Elle est controversée dans de nombreux pays car
les consommateurs ne comprennent pas pourquoi des entreprises devraient
faire des bénéfices sur un bien qui est vital. La
vraie question est de trouver comment assurer une meilleure gestion
et un approvisionnement efficace de l'eau potable. La volonté
politique pour entreprendre des réformes est essentielle
et les responsabilités des organismes gouvernementaux en
matière d'approvisionnement en eau devraient être clairement
définies. Les partenariats entre le gouvernement et les citoyens
peuvent renforcer la sensibilisation du public sur les problèmes
de l'eau, allant de la lutte contre la corruption à la conservation
de l'eau et à la réalisation d'un consensus sur les
tarifs adéquats en passant par la création de lois
pour protéger les ressources ainsi que des mécanismes
pour résoudre les différends.
La mise en place d'une stratégie globale pourrait renforcer
la coordination entre les autorités, intégrer les
différentes ressources, rendre les fonds adéquats
disponibles et accroître la prise de conscience du public,
rendant ainsi l'approvisionnement plus efficace. Le deuxième
Rapport des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en
eau, " L'eau : une responsabilité partagée ",
souligne que la responsabilité collective est nécessaire
pour évaluer et surveiller les progrès et atteindre
les objectifs fixés au niveau international. Une bonne gestion
de l'eau est essentielle pour préserver les écosystèmes
naturels afin que tout le monde ait accès à l'eau
et puisse tirer parti des bénéfices sociaux et économiques.
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