" Être volontaire de l'ONU, c'est être dans
une autre dimension " Dennis Mairena
Je viens d'une famille nombreuse très pauvre qui vit dans
une région rurale isolée. Contrairement à beaucoup
de gens autour de moi, j'ai eu l'immense chance de voyager, d'étudier
et d'acquérir des compétences. J'ai une dette morale
envers les autres, le désir de leur transmettre et de partager
avec eux mon savoir et mon expérience. J'ai toujours pensé
que le vrai développement part de la base et évolue
progressivement - cette conviction inspire mon travail dans le domaine
du développement local et avec les réfugiés
et les personnes déplacées dans ma région.
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Dennis
Mairena (deuxième en partant de la droite) HCR VENEZUELA/ANDREA
SIMANCAS |
À titre de volontaire de l'ONU, je suis responsable de la vérification,
de la surveillance et de la promotion des droits des personnes déplacées
et de leur protection à Chocó, une région profondément
touchée par le conflit qui oppose la guérilla et les
groupes paramilitaires. J'ai passé beaucoup de temps sur les
routes, ou plus exactement sur l'eau, car je navigue à bord
d'un canoë pour me rendre dans les communautés déplacées.
Mes collègues et moi participons aux réunions des villages
et ensemble, nous identifions les défis sociaux, économiques
et les problèmes liés à la protection. Nous les
aidons ensuite à faire connaître leurs besoins et à
se faire entendre auprès des autorités municipales.
Notre statut de volontaire de l'ONU, associé au drapeau de
l'ONU, est un atout important qui nous permet de gagner la confiance
de toutes les parties.
Je pense qu'il faudrait davantage exploiter les capacités
des communautés autochtones, et cela peut se faire avec le
volontariat. Je voudrais travailler avec plusieurs partenaires institutionnels
afin de lancer un programme auquel participeraient des jeunes volontaires
universitaires. Ils formeraient des " équipes multidisciplinaires
" chargées d'aider à la fois les personnes déplacées
et les communautés d'accueil. Cela n'entre pas dans la description
de mes activités, mais c'est une idée personnelle
que j'aimerais poursuivre. Être volontaire de l'ONU, c'est
être dans une autre dimension. On est doté d'une certaine
" autorité morale " auprès des personnes
qu'on aide, un statut qu'il est plus difficile d'acquérir
quand on est salarié. Les volontaires établissent
une relation étroite avec les communautés et apprennent
d'elles, qu'elles soient rurales ou urbaines. J'éprouve une
satisfaction personnelle à être motivé par la
solidarité.
" Les Volontaires semblent toujours prêts à
faire des efforts supplémentaires "
Sy Koumbo Singa Gali
Pendant 17 ans, j'ai exercé le métier de journaliste
dans mon pays, le Tchad. Ce qui m'a motivé à être
volontaire de l'ONU, c'est le désir de tirer parti de cette
expérience et de la partager avec d'autres. Le métier
de journaliste n'a jamais été facile à exercer
dans ce pays perpétuellement en guerre. La République
démocratique du Congo a malheureusement connu une situation
similaire pendant près d'une décennie. Il m'a semblé
que l'approche de ce travail présentait des similarités
dans ces deux pays.
Dans une mission de maintien de la paix comme la Mission des Nations
Unies en République démocratique du Congo (MONUC),
toute contribution, aussi minime soit-elle, aide à faire
progresser le processus de paix. En tant que volontaire de l'ONU,
je contribue à faire mieux connaître au peuple congolais
les efforts de la Mission pour la paix, afin qu'il comprenne l'importance
de sa présence dans le pays. Beaucoup ne comprennent pas
pourquoi la MONUC est là et, dans le contexte des élections,
une partie de la population pense à tort que la communauté
internationale marque sa préférence en faveur d'un
parti. Ce qui est faux car le rôle de la Mission est limité
au soutien du processus de paix. Ce message doit être renforcé
continuellement - c'est ce à quoi je m'emploie. Soumise aux
restrictions de la liberté de la presse dans mon pays, j'ai
appris comment les rumeurs pouvaient facilement se propager et devenir
dangereuses. Transmettre des informations fiables est une tâche
que je prends très au sérieux.
Je suis heureuse d'être volontaire de l'ONU, parce que j'apprends
constamment de nouvelles choses qui ne m'auraient pas été
accessibles dans mon pays. Être volontaire est un engagement
unique, un engagement conscient de servir. La vision de mon travail
est centrée sur l'idée du volontariat pour le développement.
Et je travaille avec les autres volontaires pour promouvoir cette
idée. Nous travaillons bénévolement après
les heures de bureau et nous sommes préparés à
célébrer à la Journée internationale
des volontaires pour mieux faire connaître la contribution
du volontariat. J'ai l'impression que les volontaires sont toujours
prêts à fournir des efforts supplémentaires
- c'est dans leur nature.
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Miriam Asman/MONUC |
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