La Présidente de l'Assemblée générale,
Sheikha Haya Rashed Al Khalifa, a ouvert la soixantième et
unième session en disant aux États Membres qu'"
en travaillant en partenariat et en surmontant la défiance,
nous pouvons réaliser de plus grands progrès ",
notant que l'adoption de la résolution tant attendue sur le
renforcement du Conseil économique et social de l'ONU était
un bon exemple. Elle a également souligné d'autres succès,
notamment l'adoption de deux Conventions internationales importantes
: une sur la protection des droits des personnes handicapées
et l'autre sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions
forcées. Les Objectifs du Millénaire pour le développement
ont également été au centre des débats.
Lors d'une réunion de haut niveau, l'ancien Secrétaire
général, Kofi Annan, a dit que les perspectives d'atteindre
les OMD était " au mieux mitigées ", estimant
qu'il n'était " pas trop tard pour renverser la tendance
". Il a appelé les donateurs ainsi que les pays en développement
à tenir la promesse faite par les leaders mondiaux lors du
Sommet du Millénaire 2000 de réduire de moitié
la pauvreté extrême et d'améliorer sensiblement
la vie d'au moins 1 milliard de personnes d'ici à 2015.
Le Fonds central de secours obtient un soutien
unanime
Les donateurs apportent des contributions plus prévisibles
Immédiatement après un tremblement de terre, un raz-de-marée
ou l'explosion d'une bombe, il s'agit de sauver les vies au plus
vite. Le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF), créé
en décembre 2005 par l'Assemblée générale,
donne aux organismes de l'ONU et aux organisations non gouvernementales
(ONG) la capacité de répondre et de sauver des milliers
de vies en arrivant plus rapidement sur les lieux de la catastrophe.
Proposé par l'ancien Secrétaire général
Kofi Annan dans le cadre du processus de réforme des Nations
Unies et mandaté par le Sommet mondial 2005, le CERF a été
lancé en mars 2006. Lors d'une réunion de haut niveau
au siège de l'ONU, M. Annan a annoncé que le Fonds
avait engagé en décembre 2006 230 millions de dollars
pour 320 projets dans 30 pays - de l'Afghanistan au Zimbabwe, en
passant par le Liban et le Libéria. Il a souligné
que le versement de 25 millions de dollars avait permis d'enclencher
aussitôt une intervention humanitaire dans la Corne de l'Afrique,
ce qui a permis d'éviter une famine dans la région,
en assurant la sécurité vivrière de millions
d'êtres humains et en enrayant les maladies dont le manque
d'eau potable faisait craindre la propagation. Il a souligné
le rôle du Fonds visant à attirer l'attention sur les
" crises oubliées, ainsi que sur les catastrophes spectaculaires
qui font la une des journaux. En allégeant les souffrances
avant que les situations ne se dégradent, il facilite la
transition vers le redressement et la reconstruction ", a-t-il
indiqué.
Dans un appel aux États donateurs, Jan Egeland, ancien Coordonnateur
des secours d'urgence de l'ONU et chef du Bureau de la coordination
de l'assistance humanitaire, a dit que le Fonds disposait déjà
de 395 millions de dollars et qu'il était confiant qu'il
atteindrait l'objectif de 500 millions. Il a fait remarquer que
la Norvège avait versé l'équivalent de 12 dollars
par habitant et que si tous les pays développés faisaient
de même, le Fonds disposerait d'un montant de 12 milliards
de dollars. Le Fonds a également attiré des donateurs
moins traditionnels, comme l'Indonésie, la Trinité-et-Tobago,
des ONG et des gouvernements municipaux ainsi que la préfecture
de Hyogo au Japon.
M. Egeland s'est dit surpris de la rapidité avec laquelle
les Nations Unies " ont lancé l'idée du Fonds,
l'ont créé et l'ont rendu opérationnel en quelques
mois ". Il a souligné que les délais de réaction
aux crises avaient été considérablement réduits
: de 2002 à 2005, 16 % des appels humanitaires ont reçu
des fonds dans le premier mois, alors qu'en 2006, le chiffre a atteint
37 %. Avec un groupe de coordonnateurs de secours humanitaires en
attente, désignés comme " les organisateurs sur
le terrain " par M. Egeland, " nous serons plus que jamais
en mesure de sauver des vies ". Il a ajouté : "
C'était le premier élément du processus de
réforme du Secrétaire général à
être lancé, financé et utilisé efficacement.
Il reçoit l'appui du Nord, du Sud, de l'Est et de l'Ouest.
C'est un des rares points sur lequel tous les pays se sont mis d'accord
- aider les populations et sauver des vies. "
|
Le HCR travaille
étroitement avec d'autres organisations humanitaires
pour développer une approche coordonnée afin de
protéger les personnes déplacées au Timor-Leste.
Photo HCR/S. Martins |
Selon M. Egeland, les donateurs font des contributions plus prévisibles
plutôt que de " répondre aux événements
dans les médias ", ce qui a permis de dépêcher
des secours humanitaires dans des crises moins connues qui, auparavant,
n'auraient pas reçu d'aide. Par exemple, après les violentes
altercations entre la police et les militaires en avril et mai 2006
à Dili, au Timor Leste, qui ont donné lieu à
des incendies, à des actes de pillage ainsi qu'à la
destruction de biens et fait de nombreux blessés, plus de 100
00 résidents ont fui leur foyer, la plupart s'étant
entassés dans des camps pourvus d'un accès insuffisant
à l'eau potable et à l'assainissement. Dans ces conditions,
des maladies comme la diarrhée peuvent facilement être
mortelles pour des personnes vulnérables, comme les enfants
et les personnes âgées.
Avec les fonds du CERF, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance
(UNICEF) a contribué à la construction de latrines et
de toilettes et a amélioré l'accès à l'eau
potable pour 70 000 réfugiés dans les camps, y compris
des milliers d'autres dans les zones rurales. De son côté,
le Programme alimentaire mondial a distribué plusieurs centaines
de sacs remplis d'un mélange composé de maïs, de
soja, de sucre et d'huile végétale et le gouvernement
a fourni du riz. Avec ses partenaires, le Haut Commissariat pour les
réfugiés des Nations Unies (HCR) a distribué
2 300 tentes, 3 500 bâches en plastique, 25 000 couvertures,
3 000 jerrycans, 2 400 ustensiles de cuisine et 200 réchauds,
et organisé plusieurs transports aériens de Jordanie
et d'Indonésie. Jusqu'en août 2006, le CERF a engagé
plus de 4 millions de dollars à la crise du Timor-Leste, ce
qui a permis de répondre rapidement aux besoins, a estimé
Sofia Borges de la Mission permanente du Timor-Leste, soulignant que
les 20 premières latrines étaient en état de
fonctionnement dix jours après le début de la crise.
Carl Skau, de la Mission permanente de Suède, qui a facilité
les négociations sur les résolutions, a réitéré
son soutien au Fonds. En 2005, les négociations ont été
très difficiles, a-t-il dit, car " de nombreux pays pensaient
que le CERF ne collecterait pas suffisamment de fonds et qu'il ne
serait pas efficace. Cette année, nous avons reçu un
soutien politique total, l'objectif des 500 millions a été
atteint et la résolution a été adoptée
sans problème ". M. Skau, qui n'a jamais douté
que le Fonds pouvait se développer, a également noté
qu'en plus de la collecte de 105 millions pour le CERF, la priorité
était maintenant d'assurer " la responsabilité
et la transparence afin que tout le monde soit satisfait de la manière
dont l'argent est géré ". |