Fiche descriptive
no 8
Mécanismes institutionnels chargés
de favoriser la promotion de la femme
La création et le bon fonctionnement de mécanismes institutionnels
nationaux destinés à favoriser la promotion de la femme
ont permis aux Etats Membres d'être mieux en mesure d'appliquer
les objectifs stratégiques du Programme d'action, adopté
à Beijing en 1995 lors de la quatrième Conférence
mondiale sur les femmes. Depuis, près des trois quarts des Etats
Membres ont mis en place sous une forme ou sous une autre un mécanisme
national de promotion de la femme.
Ces mécanismes nationaux
ont pour fonction prinicipale d'aider les gouvernements à appuyer
l'intégration d'une problématique hommes femmes dans tous
les secteurs, notamment dans le domaine législatif, les programmes
et les projets. Cette stratégie sexospécifique constitue,
en quelque sorte, un moyen de garantir que les préoccupations et
les intérêts des femmes comme ceux des hommes soient pris
en compte à égalité et systématiquement lors
de la conception, de l'exécution, du suivi et de l'évaluation
des politiques et programmes.
Le Programme d'action de Beijing
a identifié la conception et l'amélioration de ces mécanismes
nationaux comme un des 12 domaines critiques imposant aux gouvernements
de prendre des mesures.
A l'issue de sa quarante-troisième session, la Commission de la
condition de la femme des Nations Unies a recommandé que des actions
plus avant soient menées en vue de concevoir de nouveaux mécanismes
nationaux pour la promotion de la femme et de l'égalité
entre les sexes, ou d'améliorer les mécanismes existants.
Dans les conclusions concertées de cette session, on trouve des
dispositions visant à garantir un engagement politique ferme et
constant en faveur du renforcement des mécanismes nationaux, à
les situer au niveau le plus élevé possible du gouvernement
et à leur conférer l'autorité nécessaire pour
mener à bien leur madat et assumer leurs responsabilités.
Renforcer les mécanismes nationaux
La réalisation de l'objectif
de l'égalité entre les hommes et les femmes dépend,
en fait, de celle de mutations dans les attitudes et comportements dans
toutes les couches de la société, depuis la base jusqu'aux
plus hautes sphères de l'Etat. Les mécanismes nationaux
peuvent jouer un rôle déterminant en provoquant ces transformations
à tous les niveaux et en les aidant à se réaliser.
C'est dans cette optique que les gouvernements ont cherché, depuis
la Conférence de Beijing, à renforcer de diverses manières
les mécanismes nationaux existants.
- Le Ghana a élevé
le statut de son mécanisme national en le plaçant au niveau
le plus élevé possible du gouvernement. Il relève
du cabinet du président et a des liens directs avec différents
ministères, services et organismes.
- L'Italie, la Namibie, le
Panama, Saint-Vincent-et les Grenadines comptent parmi les Etats qui
ont créé de nouveaux ministères pour accueillir
le mécanisme national, ou relevé le statut de celui-ci
pour en faire une commission dirigée par un ministre, ou encore
nommé un nouveau ministre pour diriger cette structure.
- L'Albanie a élevé
le statut de son mécanisme au niveau du conseil des ministres,
le président du mécanisme relève directement du
vice premier ministre.
- L'Ethiopie, l'Indonésie,
l'Iran, le Kenya, le Mexique, le Nigéria, le Sénégal
et la Zambie font partie des pays ayant créé des organismes
ou des services chargés des questions féminines à
différents niveaux gouvernementaux.
- Au Viet Nam, le gouvernement
a chargé le Ministère de la planification de formuler
le plan d'action national pour la promotion de la femme, le Ministère
des finances d'en gérer le budget et le mécanisme national
d'en suivre l'application.
- En Mongolie, le mécanisme
national a formulé un plan d'action national pour la promotion
de la femme, après quoi chaque province a conçu son propre
sous-programme, de façon à garantir la participation active
de femmes d'origines diverses.
Intégrer
une démarche soucieuse de l'égalité entre les sexes
dans les plans et les budgets
Dans de nombreux Etats, les
mécanismes nationaux ont joué un rôle décisif
dans l'élaboration des politiques de développement. Une
des avancées majeures s'est traduite par l'intégration des
questions d'équité entre les sexes dans les processus budgétaires,
de comptabilité et de conseil. L'incorporation d'une problématique
sexospécifique aux programmes budgétaires et aux activités
de conseil peut permettre de s'assurer de l'engagement des gouvernements
et de sensibiliser à l'impact de décisions budgétaires,
a priori anodines, sur la vie des femmes et des hommes.
- Au Kenya, aux Maldives
et en Tunisie, comme dans d'autres pays, le mécanisme national
a aidé à veiller à ce que les engagements pris
par le gouvernement en matière d'intégration d'une démarche
soucieuse d'équité entre les sexes soient reflétés
dans les plans de développement nationaux.
- Au Swaziland, sur les huit
comités sectoriels créés pour élaborer la
stratégie de développement national, un était chargé
de la question de l'équité entre les sexes.
- L'Afrique du Sud et les
Philippines comptent parmi les Etat ayant adopté le système
australien d'un « budget d'équité entre les sexes»,
qui implique que tous les services gouvernementaux préparent
un projet de budget qui présente les dépenses séparément
selon qu'elles servent les intérêts des femmes ou des hommes.
- En Iran, le chef du mécanisme
national est membre du cabinet, ce qui facilite l'incorporation d'une
perspective sexospécifique dans la politique budgétaire
nationale. En outre, le mécanisme national analyse les rubriques
du budget national.
Intégrer
une démarche soucieuse d'égalité entre les sexes
dans la législation, les politiques et les programmes
Les mécanismes nationaux
ont travaillé pour faciliter la modification et la mise en conformité
des législations, afin que celles-ci garantissent l'égalité
entre les sexes et la prise en compte d'une problématique sexospécifique
dans tous les programmes et les politiques des gouvernements.
- L'Inde a mis au point une
«politique nationale pour la promotion de la femme», qui précise
les mesures à prendre sur le plan du droit, des institutions
et des programmes pour lutter contre la discrimination à l'égard
des femmes. La Commission nationale pour les femmes a également
le rôle d'ombudsman.
- Dans la Fédération
de Russie, la Douma d'Etat et l'Assemblée fédérale
ont adopté une stratégie et des directives visant à
mettre au point des mesures législatives à même
de protéger les femmes contre la discrimination.
- Au Portugal, une commission
parlementaire a été chargée de revoir toutes les
mesures législatives dans une perspective sexospécifique.
- Le Belize a formulé
un «plan stratégique pour l'équité et l'égalité»,
ayant pour but d'incorporer dans les politiques et programmes gouvernementaux
et civils une démarche soucieuse d'équité entre
les hommes et les femmes.
- En Colombie, une «équipe
consultative permanente» a été créée
au sein du Département de la planification nationale, avec pour
mandat de garantir l'incorporation des questions d'équité
entre les sexes dans les politiques nationales.
Mécanismes destinés à assurer
le suivi
et le respect de l'obligation redditionnelle
Les mécanismes nationaux
sont indispensables à l'évaluation de l'application du Programme
d'action car ils fournissent la base institutionnelle et la structure
nécessaires pour rendre compte des efforts entrepris en vue d'assurer
l'égalité des sexes. Ils ont la difficile responsabilité
de mesurer l'impact des initiatives des gouvernements sur la vie des femmes.
- Au Bélarus, les
progrès réalisés dans l'application du plan d'action
national visant à assurer l'égalité des sexes sont
soumis au Ministère de l'aide sociale et au Conseil des ministres,
sous forme de rapports d'activité périodiques. Un rapport
biennal est également soumis au Président de la République.
- En Finlande, le mécanisme
national a assuré la coordination d'un système de suivi
interne existant dans chaque ministère.
- Aux Etats-Unis, dans le
cadre du mécanisme national, les organismes gouvernementaux ont
publié des rapports d'activité annuels relatifs à
l'application du Programme d'action.
- Au Rwanda, un comité
composé de membres du mécanisme national, d'organismes
des Nations Unies, d'institutions bilatérales, d'organisations
non gouvernementales (ONG) suit l'application du Programme d'action.
- En Jordanie, où le
mécanisme national est composé de représentants
de haut niveau du gouvernement et d'ONG, chaque organe participant est
tenu de présenter périodiquement des rapports d'activité.
Collaboration avec les ONG
Les partenariats avec la société
civile sont essentiels aux mécanismes nationaux, ils leur assurent
viabilité et légitimité. Ils peuvent également
permettre de transformer la condition de la femme sur le plan social.
La Conférence de Beijing, en elle même, a d'ailleurs contribué
à multiplier le nombre d'ONG principalement dévouées
à des questions féminines.
- Le Conseil des femmes du
Brunéi Darussalam, qui regroupe des organisations féminines
et compte plus de 2 000 membres, a collaboré avec le mécanisme
national et d'autres organismes gouvernementaux à la mise en
place d'une fondation pour le VIH/sida et d'un comité chargé
des questions sociales.
- En Turquie, le mécanisme
national a mis en place des commissions d'ONG sur la santé, l'éducation,
l'emploi et les questions juridiques pour participer au suivi du Programme
d'action.
- Au Niger, une association
d'ONG de femmes comptant plus de 3 000 membres a été récemment
formée et a commencé à collaborer avec le mécanisme
national.
- En Erythrée, le mécanisme
national est une ONG comptant plus de 200 000 membres. Les membres de
son comité central sont aussi membres du parlement ou occupent
des postes gouvernementaux de rang élevé, ce qui contribue
à consolider le rôle du mécanisme national au sein
du gouvernement.
Cette fiche descriptive
se fonde sur l'«Examen et l'évaluation du Programme d'action
de Beijing : rapport du Secrétaire général»
(E/CN.6/2000/PC/2).
Publié par
le Département de l'information de l'ONU
DPI/2035/H - 00-39730- avril 2000
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