Fiche
descriptive no 9
Droits fondamentaux des femmes
La quatrième Conférence
mondiale sur les femmes, tenue à Beijing en 1995, a réaffirmé
que l'exercice plein et égal des droits de l'homme et des libertés
fondamentales pour les femmes et les filles est une priorité pour
les gouvernements et les Nations Unies ainsi qu'un facteur essentiel de
la promotion de la femme. Elle a mis l'accent sur le fait que les gouvernements
doivent non seulement s'abstenir de violations des droits fondamentaux
des femmes, mais aussi s'employer activement à promouvoir et à
protéger ces droits.
Selon le Programme d'action,
adopté lors de la Conférence de Beijing, le non-respect
des droits fondamentaux des femmes constitue l'un des 12 domaines critiques
qui requièrent des actions spécifiques des gouvernements
et de la communauté internationale. Le Programme d'action a appelé
à l'application intégrale de tous les instruments internationaux
relatifs aux droits de l'homme, particulièrement la Convention
sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à
l'égard des femmes. Il a également insisté sur la
nécessité d'assurer l'égalité et la non-discrimination,
dans le droit et dans les faits, et de veiller à ce que les femmes
connaissent leur droits.
Au cours de sa quarante-deuxième
session, la Commission des Nations Unies de la condition de la femme a
proposé qu'une action plus large en faveur de la promotion des
droits fondamentaux des femmes, y compris l'intégration d'une dimension
sexospécifique dans toutes les politiques et les programmes appropriés,
soit menée par les gouvernements et la communauté internationale.
Les conclusions concertées adoptées au cours de la session
ont proposé des mesures en vue d'encourager et d'appuyer la tenue
de dialogues sur une large base nationale et dans les communautés
sur la signification des droits de l'homme et sur la discrimination et
les violations liées au sexe. Les conclusions ont également
mis l'accent sur la nécessité de garantir l'existence de
cadres légaux et réglementaires nationaux qui assurent le
respect total de tous les droits fondamentaux des femmes et des filles.
Les instruments juridiques
internationaux
Le Programme d'action souligne
l'importance centrale de la Convention sur l'élimination de toutes
les formes de violence à l'égard des femmes pour la promotion
de la femme et la réalisation de l'égalité entre
les sexes. La Convention n'établit pas seulement une loi internationale
sur les droits des femmes, mais aussi un programme d'action pour les gouvernements
en vue de garantir aux femmes l'exercice de leurs droits fondamentaux.
La Convention a été
adoptée par l'Assemblée générale des Nations
Unies en décembre 1979 et est entrée en vigueur comme traité
international le 3 septembre 1981. Le Programme d'action envisageait la
ratification universelle pour l'an 2000.
- Au 1es novembre 1999, le
nombre d'Etats parties à la Convention s'élevait à
165, grâce à la ratification de la Nouvelle-Zélande
qui incluait également les Iles Cook et Nioué. La plupart
des Etats parties ont accepté leurs obligations sans conditions,
bien que plusieurs aient formulé des réserves substantielles,
en invoquant parfois la religion ou les traditions culturelles.
- Le Protocole facultatif
à la Convention a été ouvert à la signature
lors de la Journée des droits de l'homme, le 10 décembre
1999. A son entrée en vigueur, trois mois après la dixième
ratification ou accession, le Protocole facultatif mettra la Convention
sur un pied d'égalité avec les autres instruments internationaux
relatifs aux droits de l'homme instituant une procédure de recours
individuelle. Il permettra aux femmes victimes de discrimination basée
sur le sexe de déposer des plaintes auprès du Comité
pour l'élimination de la discriminations à l'égard
des femmes (CEDAW), l'organe établi par la Convention pour garantir
son application.
Dispositifs et mécanismes internationaux
pour les droits de l'homme
Le Programme d'action souligne
l'importance du rôle du Comité pour l'élimination
de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). Le Comité
examine les rapports des Etats parties sur l'application de la Convention.
Les autres organes compétents chargés de l'application des
traités reconnaissent eux aussi de plus en plus les situations
des droits de l'homme qui sont spécifiques aux femmes.
- Depuis 1995, le Comité
a examiné 57 rapports d'Etats parties. Au 1es août 1999,
le nombre de rapports en retard s'élevaient à 252.
- L'ordre du jour des réunions
de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies comporte désormais
un point sur les droits des femmes et la problématique hommes-femmes.
En outre, la Commission souhaite intégrer la dimension sexospécifique
à l'ensemble des points de son ordre du jour.
- De nombreux gouvernements
plaident énergiquement la cause des femmes dans les grandes instances
internationales et coopèrent aussi avec les rapporteurs spéciaux
de la Commission des droits de l'homme. Parmi les pays visités
par la Rapporteuse spéciale sur la violence à l'égard
des femmes, on compte notamment Cuba, l'Indonésie, le Timor oriental
et les Etats-Unis.
Garantir l'égalité et la non-discrimination
Le cadre juridique de l'égalité
entre les sexes a été renforcé un peu partout dans
le monde et il se rapproche des exigences de la Convention. Les mécanismes
de sanction contre les atteintes aux droits de femmes se sont améliorés
et les tribunaux d'un nombre croissant de pays se montrent plus enclins
à garantir le respect de la législation sur le droit des
femmes. Les gouvernements ont également reconnu la nécessité
d'assortir leur législation de dispositions complémentaires,
y compris de réformes sociales, pour assurer la réalisation
des droits des femmes dans les faits.
- L'Erythrée, l'Ethiopie,
le Maroc et la Pologne ont modifié leur constitution pour garantir
l'égalité entre les femmes et les hommes et pour fonder
constitutionnellement la protection des droits fondamentaux des femmes.
- Les droits politiques des
femmes ont été renforcés en Oman lorsqu'elles ont
reçu le droit de vote en 1997.
- Monaco et la République
de Corée ont supprimé de leurs lois en matière
de nationalité les dispositions discriminatoires vis-à-vis
des femmes.
- Le Brunéi Darussalam,
grâce à l'introduction d'un nouveau projet de loi islamique,
compte parmi les pays qui ont modifié les législations
civiles et familiales. Dans de nombreux pays, ces révisions ont
permis de réaliser des progrès dans le partage de la propriété
entre époux, l'égalité entre les hommse et les
femmes dans les lois relatives au mariage, au divorce et aux successions.
- La Mongolie, le Népal
et la Tanzanie ont abrogé les lois discriminatoires à
l'égard des femmes ou ont adopté une nouvelle législation
portant sur les successions, la propriété foncière
et mobilière.
- Plusieurs pays d'Afrique,
notamment le Ghana et le Sénégal, ont déposé
des projets de lois pénalisant les pratiques coutumières
préjudiciables aux femmes, telles que les mutilations génitales
féminines.
- La Turquie compte parmi
les pays qui ont modifié leur code pénal pour supprimer
les différences de traitement entre l'homme et la femme en matière
d'adultère et de meurtre d'un des conjoints.
- Le Canada s'est efforcé
d'améliorer le fonctionnement de son système de justice
pénale pour le rendre plus accessible aux groupes vulnérables
tels que les femmes autochtones ou handicapées.
- La République islamique
d'Iran et le Népal ont progressé dans l'établissement
de tribunaux spéciaux chargés des affaires familiales
et la création de services chargés des questions féminines
au sein des organes judiciaires.
- Au Mexique, la Commission
nationale des droits de l'homme a réalisé une étude
comparant les dispositions des lois des Etats fédéraux
et de l'Etat central concernant les femmes et les enfants avec celles
de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination
à l'égard des femmes et de la Convention relative aux
droits de l'enfant. A la suite de cette étude, des recommandations
ont été faites en vue de procéder à des
réformes de la législation dans divers domaines.
- En Fédération
de Russie, le Parlement a adopté des directives portant sur l'action
législative à entreprendre pour garantir l'égalité
des droits et des chances entre les hommes et les femmes.
Progrès réalisés dans la diffusion
de notions élémentaires de droit
Des mesures ont été
prises en vue de promouvoir la connaissance du droit et de diffuser des
informations sur les lois relatives à l'égalité entre
les sexes et les droits fondamentaux des femmes.
- Plusieurs gouvernements,
notamment en Albanie, au Burkina Faso, au Chili, en Equateur et au Sénégal,
ont lancé des programmes d'éducation juridique de base
mettant l'accent, entre autres, sur les droits fondamentaux des femmes.
Ces programmes prévoyaient également la formation des
magistrats et des responsables de l'application des lois.
- La Commission mexicaine
pour les femmes a publié un manuel sur les moyens de légiférer
dans un souci d'égalité entre les sexes dont elle s'est
servie à l'occasion d'ateliers d'information organisés
à l'intention des législateurs.
- Des activités d'information
et de sensibilisation aux droits fondamentaux des femmes ont été
menées dans de nombreux pays où les dispositifs nationaux
ont joué un rôle déterminant dans la diffusion systématique,
auprès des femmes, d'informations sur leurs droits. Les conventions
internationales et les législations nationales ont été
traduites dans les langues locales et largement diffusées.
- Plusieurs gouvernements
ont appuyé la création de groupes chargés des droits
des femmes au sein des organisations non gouvernementales.
Publié par le Département de l'information de l'ONU
DPI/2035/I -00-39727-avril 2000
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