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Les libertés humaines et l’economie mondiale

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En 2015, la FAO fêtera son soixante-dixième anniversaire. Où en sera-t-elle alors? Que reste-t-il à faire d’ici là? Son domaine d’action touche au plus fondamental des droits et des besoins de l’humanité, à savoir être libéré de la faim, ainsi qu’à des secteurs cruciaux de l’économie mondiale - agriculture, forêts et pêches. Un certain nombre de tendances et de forces auront probablement une influence sur les activités à venir de la FAO.
Elles peuvent se résumer comme suit :

  • Renforcement du rôle essentiel de l’État, à savoir arrêter une politique et un cadre réglementaire qui favorisent le développement durable;
  • Poursuite de la mondialisation et de la libéralisation du commerce, et notamment des échanges de produits alimentaires et agricoles;
  • Augmentation du nombre de pays se situant dans le groupe des pays à revenu moyen et influence accrue des groupements régionaux et sous-régionaux;
  • Persistance de la pauvreté et inégalité croissante - élargissement du fossé entre les riches et les pauvres;
  • Risque constant de situations d’urgence complexes liées à des catastrophes;
  • Évolution de la demande de produits agricoles, halieutiques et forestiers compte tenu de l’urbanisation croissante de la société;
  • Évolution des modes d’alimentation et sensibilisation accrue du public aux questions alimentaires (innocuité et qualité) et écologiques;
  • Pression accrue sur les ressources naturelles et concurrence pour leur utilisation;
  • Progrès constants de la recherche-développement technologique et inégalité persistante en matière d’accès aux avantages qui en découlent;
  • Impact croissant des technologies d’information et de communication sur les institutions et les sociétés;
  • Changements dans la nature et la composition du financement du développement agricole;
  • Évolution du rôle et de l’image du système des Nations Unies.
Dans un rapport présenté à la première Conférence, tenue à Québec, qui a créé la FAO, le 16 octobre 1945, les auteurs de l’Acte constitutif indiquent : “S’il est un principe fondamental sur lequel repose la FAO, c’est que le bien-être des producteurs et celui des consommateurs sont en dernière analyse identiques”. Il appartiendrait à la FAO d’identifier et de souligner ce cadre plus vaste dans lequel les intérêts des producteurs et des consommateurs apparaissent identiques. Et comme le précisait l’Article premier de l’Acte constitutif, le terme “agriculture” englobe les pêches, les produits de la mer, les forêts et les produits bruts de l’exploitation forestière. L’ordre dans lequel figurent les éléments du Préambule et le nom même de l’Organisation, qui associe alimentation et agriculture, sont significatifs, en ce qu’ils reconnaissent tant la nécessité absolue d’assurer un niveau de nutrition et des conditions de vie correctes à tous que le rôle de l’agriculture dans la poursuite de cet objectif.

La mission de la FAO, conformément à l’objectif qui lui a été imparti et compte tenu de son mandat est d’aider à instaurer la sécurité alimentaire dans le monde pour les générations actuelles et futures.

Certaines valeurs fondamentales sous-tendent l’Acte constitutif auquel les États souscrivent en devenant membres de la FAO et sont énoncées dans le serment qui lie les fonctionnaires du Secrétariat :

Engagement : L’Organisation, de composition mondiale, se consacre à la promotion du bien-être commun grâce à la coopération entre nations; l’intégrité et le dévouement à cet idéal sont demandés aux fonctionnaires du Secrétariat.

Indépendance : La FAO est une instance au sein de laquelle les Membres s’efforcent d’élargir le consensus, et pour ce faire, l’impartialité du Secrétariat est indispensable.

Partenariats : La FAO appartient à la grande famille des institutions du système des Nations Unies consacrées à la promotion de la coopération économique et sociale internationale et reliées à l’ONU elle-même en vertu de l’Article 57 de la Charte; ses fonctionnaires appartiennent à une fonction publique internationale adhérant à des principes communs.

Compétence : On attend de la FAO qu’elle soit un centre d’excellence dans son domaine, son Secrétariat oeuvrant pour assurer les plus hauts niveaux d’efficacité et de compétence technique.

Égalité : La FAO s’engage à promouvoir la pleine et égale participation des femmes au développement et à mettre en oeuvre le principe de parité parmi son personnel.

Diversité : La FAO tire sa force également du respect d’approches et de voies diverses vers une destination commune; son Secrétariat recrute donc son personnel sur une base géographique aussi large que possible.

Unité : En se réunissant au sein de l’Organisation, les nations affirment qu’elles croient à la nécessité d’une action collective et leur volonté d’agir en ce sens et le Secrétariat accepte d’appliquer loyalement les décisions des membres de l’Organisation.

La pauvreté est l’une des causes principales de l’insécurité alimentaire. Les efforts visant à augmenter l’offre de denrées et à accélérer la croissance économique auront globalement un effet positif pour les pays et la société mais, à moins d’être accompagnés de mesures ciblées complémentaires, ils ne seront pas en mesure d’éliminer complètement la pauvreté et l’insécurité alimentaire en milieu rural. Ce sont les personnes vivant dans des zones marginalisées du point de vue économique et environnemental qui risquent le plus d’être laissées pour compte, mais la pauvreté et l’insécurité alimentaire frappent également les personnes démunies vivant dans des zones plus favorisées. Pour garantir à ces populations des moyens d’existence plus stables et la sécurité alimentaire, il faut absolument tenter d’accroître les opportunités et les choix qui s’offrent aux individus et d’améliorer la productivité des ressources, en vue d’augmenter les revenus ruraux et d’améliorer l’accès aux denrées alimentaires.

Il est indispensable de faciliter un accès équitable aux ressources naturelles et économiques et aux services sociaux, et des mesures spécifiques pourraient donc être requises afin de traiter des inégalités entre hommes et femmes. Il s’agit en fait d’améliorer les moyens d’existence des populations rurales, les revenus agricoles et la sécurité alimentaire, à la fois dans les zones économiquement marginalisées et à déficit vivrier et parmi les populations démunies vivant dans des zones plus favorisées.

Les composantes comprennent :

  • améliorer les possibilités qui s’offrent aux populations rurales de renforcer, diversifier et maintenir leurs moyens d’existence en tirant parti des synergies potentielles entre agriculture, pêches, forêts et élevage, y compris grâce à des entreprises en amont et en aval de la production, génératrices de revenus (par exemple par l’intermédiaire du PSSA);
  • soutenir les efforts visant à renforcer les institutions locales et à faire appliquer des politiques et législations qui permettront aux hommes et aux femmes d’avoir un accès équitable aux ressources naturelles (en particulier la terre, l’eau, les pêches et les forêts), et aux ressources économiques et sociales qui y sont liées;
  • améliorer l’efficience et l’efficacité avec lesquelles les secteurs public et privé font face aux besoins multiples et différents des populations rurales défavorisées, notamment les femmes et les jeunes; promouvoir des stratégies et des méthodes sexospécifiques, participatives et durables sensibles aux différences homme-femme, fondées sur l’auto-assistance, le renforcement des capacités et la responsabilisation, afin d’améliorer les compétences des ruraux pauvres et des populations locales, de la société civile et des associations rurales;
  • aider à canaliser les investissements provenant de sources publique et privée, nationale et internationale, dans l’agriculture, les pêches et les forêts, de façon à contribuer à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté.
Comme la lutte contre la pauvreté est l’un des principaux objectifs des Membres et intéresse aussi au plus haut point le système des Nations Unies, les contributions de la FAO au secteur rural ne sont pas fournies de façon isolée mais font partie intégrante d’un effort plus global. Les investissements visant à améliorer l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement, à l’énergie, aux services sanitaires et à l’éducation seront décisifs pour obtenir un meilleur niveau de vie dans les zones rurales. À cet égard, la FAO cherchera à intégrer davantage son action au sein du système des Nations Unies.

La lutte contre la pauvreté devrait théoriquement conduire à la sécurité alimentaire pour tous, mais il y a de bonnes raisons de se concentrer directement et immédiatement sur les problèmes de sous-alimentation et de malnutrition. Un apport alimentaire insuffisant sur une période prolongée constitue une grave menace pour la santé, empêche une croissance et un développement normal chez l’enfant, réduit les capacités mentales et abaisse la productivité des adultes valides, autant de facteurs empêchant les individus de sortir de la misère.

Le défi pour les pays touchés par une sous-alimentation généralisée et pour la FAO, qui tente de les aider, est de répondre à ces besoins dans un domaine d’où l’État se retire progressivement, et d’obtenir, allouer et gérer des ressources en faveur de “dispositifs de protection sociale” et de programmes connexes qui garantissent l’accès à une alimentation suffisante, saine et nutritive dans les zones urbaines et rurales.
“En outre, la FAO est bien placée pour concevoir et adapter des méthodes et des concepts de protection sociale, en faisant appel à une démarche multidisciplinaire qui associe compétences sociales et économiques, techniques et juridiques... ”



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