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UN Programme on Disability   Working for full participation and equality

Mise en oeuvre du Programme d'action mondial
concernant les personnes handicapées

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Table des matières

I. Introduction

II. Politiques et programme : faits récents

III. Normes et règles internationales concernant les handicapés

IV. Données et statistiques concernant les handicapés

V. Accessibilité au Siège de l'Organisation des Nations Unies

VI. Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les handicapés

Additif

I. Analyse des progrès accomplis par, pour et avec les handicapés dans la voie de l'égalisation de leurs chances

II. Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les handicapés

Annexes

I. Projets subventionnés par le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les handicapés

II. Projets financés en coopération avec le Programme arabe du Golfe pour les organismes de développement des Nations Unies (AGFUND)

Additif I. Analyse des progrès accomplis par, pour et avec les handicapés dans la voie de l'égalisation de leurs chances

1. Dans sa résolution 52/82 du 12 décembre 1997, l'Assemblée générale a indiqué les trois domaines dans lesquels il fallait agir en priorité pour égaliser les chances des handicapés, à savoir l'accessibilité, les services sociaux et filets de sécurité et enfin l'emploi et les moyens de subsistance durables. La présente section, qui complète les informations contenues dans le rapport intérimaire sur la mise en oeuvre du Programme d'action mondial concernant les personnes handicapées1, présenté par le Secrétaire général à la trente-septième session de la Commission du développement social, fait le point sur les stratégies utilisées pour donner suite à cette résolution, sur les résultats obtenus et sur les enseignements à en tirer.

2. Pour choisir une stratégie d'application efficiente et efficace de la résolution 52/82 de l'Assemblée générale, il fallait tout d'abord définir une mission qui réponde au mieux aux intérêts et aux besoins des clientèles spécialisées, à savoir les gouvernements, les organisations de handicapés et la société civile. Comme le handicap peut frapper n'importe qui à n'importe quel stade de la vie2, la mission ainsi définie consiste en analyses, activités de promotion et fourniture sur demande d'une assistance pour élaborer les «meilleures solutions totales»3 pour les initiatives à prendre par, pour et avec les handicapés.

3. La stratégie retenue est donc axée sur la clientèle et participative.

4. Un deuxième aspect de la stratégie est la détermination des mécanismes institution-nels appropriés pour exécuter le programme ambitieux énoncé dans la résolution 52/82 de l'Assemblée générale et pour stimuler les échanges entre les groupes intéressés - entités gouvernementales et non gouvernementales, société civile et secteur privé. Cela a amené à adopter de nouveaux modèles d'organisation, basés sur les flux d'information et les réseaux de communication, et non plus sur des institutions séparées, ayant des compétences spécifiques et implantées dans un endroit déterminé. Une stratégie de communication fondée sur la compatibilité des systèmes et tirant parti des immenses possibilités d'interconnexion4 a été mise au point. Cette stratégie devait non seulement faciliter les échanges actifs entre les groupes intéressés mais aussi encourager les participants à réfléchir aux moyens de produire de la valeur ajoutée à partir des informations communi-quées5.

5. La compatibilité facilitait l'intervention de nouveaux participants aux échanges de connaissances et d'expérience, ce qui a permis d'obtenir des rendements croissants grâce à la rétro-information et aux suggestions des participants6.

6. On a utilisé trois modalités pour mettre en oeuvre la résolution 52/82, à savoir :

a) Des alliances pour les échanges de connaissances et d'expériences sur les thèmes prioritaires et les objectifs communs des politiques en faveur des handicapés, de façon à enrichir la masse totale de connaissances;

b) La production conjointe de connaissances et de biens et services information-nels sur les questions prioritaires;

c) L'externalisation sélective des ressources, des compétences et savoir-faire techniques et administratifs et des biens et services afin de pouvoir répondre avec souplesse et efficience aux besoins et aux intérêts des clientèles spécialisées en matière de politiques et programmes en faveur des handicapés.

7. Le recours à chacune de ces trois modalités est examiné dans la présentation ci-après des progrès accomplis dans les domaines prioritaires identifiés dans la résolution 52/82.

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A. Accessibilité

8. La Règle 5 pour l'égalisation des chances des handicapés traite de l'accessibilité tant au milieu physique qu'à l'information et à la communication. Bien que les Règles aient été rédigées avant l'essor récent des technologies de l'information et des réseaux de communication dans les pays, cette règle donne d'utiles orientations pour l'élaboration des politiques et le plaidoyer. Des progrès considérables ont été accomplis dans ces deux domaines par l'Organisation des Nations Unies en coopération avec les gouvernements, les milieux universitaires, les organisations non gouvernementales et le secteur privé.

1. Accès au milieu physique

9. Comme l'a indiqué la troisième opération quinquennale d'examen et d'évaluation de la mise en oeuvre du Programme d'action mondial pour les personnes handicapées (A/52/351), il ne suffit pas pour assurer l'accès au milieu de concevoir et planifier un milieu physique sans barrière. L'accessibilité implique la conception et la mise en place de mesures propres à promouvoir l'intégration sociale et la participation pleine et efficace de tous, sur un pied d'égalité.

10. L'accessibilité au milieu est une question qui concerne tout le monde. Elle est devenue une préoccupation importante depuis que le handicap n'est plus envisagé du point de vue strictement médical et que l'on met davantage l'accent sur la nécessité de soigner, protéger et aider les handicapés à s'adapter aux structures sociales «normales» ainsi qu'aux modèles sociaux fondés sur le principe de l'autonomie et de la participation, et de modifier les milieux pour favoriser l'égalisation des chances pour tous7.

11. La Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO) a travaillé en coopération étroite avec le Gouvernement libanais pour planifier et aménager un environnement sans barrière à Beyrouth-centre dans le cadre du suivi de la Conférence sur les capacités et les besoins des personnes handicapées dans la région de la CESAO, dont les recommandations concernaient notamment la prise en considération de l'accessibilité dans l'urbanisme et le développement des infrastructures matérielles, des systèmes de transport public et des services connexes. En 1994, le Gouvernement libanais a demandé à la CESAO de lui donner des avis et une assistance pour l'élaboration des politiques et des normes techniques en vue d'améliorer l'accessibilité pour les handicapés. La première tâche de la CESAO a été d'évaluer les besoins à l'échelle nationale et de définir les actions prioritaires. Il a été décidé d'entreprendre en priorité la planification d'un environnement sans barrière à Beyrouth-centre, dont on pourrait tirer des enseigne-ments sur les normes et règles d'accessibilité qui pourraient être utilise ailleurs au Liban ainsi que dans d'autres pays intéressés. La planification et l'aménagement de Beyrouth-centre ont été effectués en coopération avec le Ministère libanais des affaires sociales, le Conseil national des handicapés et la Compagnie libanaise de reconstruction et de développement du centre de Beyrouth (SOLIDERE). À la fin de 1998, SOLIDERE et la CESAO ont élaboré et publié un manuel décrivant les études techniques, les modalités de planification et de construction d'un Beyrouth-centre sans barrière, intitulé «Accessibi-lity for the Disabled; A Design Manual for a Barrier-Free Environment» (Beyrouth, 1998). Le manuel propose une double piste pour promouvoir et créer un environnement adapté : a) mesures destinées à influer sur la planification, la conception et la reconstruction d'un Beyrouth-centre sans barrière; et b) documentation sur les principes et normes d'accessibi-lité, et propositions d'instruments en vue d'appliquer ces principes et normes de façon à accroître leur portée géographique et leur impact social dans tout le Liban.

12. L'expérience acquise lors de la rédaction et de l'utilisation du Manuel est riche d'enseignements pour la planification et l'aménagement d'environnements adaptés dans les pays. La Division des questions et des politiques de développement social de la CESAO, en coopération avec la Division des politiques sociales et du développement du Secrétariat de l'ONU, organisera, à Beyrouth du 29 novembre au 3 décembre 1999, des journées d'étude et un séminaire sur l'accessibilité du milieu physique (planification et conception d'un urbanisme respectant le critère de l'accessibilité).

13. Le Programme d'action8 de la Décennie Asie-Pacifique pour les personnes handicapées (1993-2002) recommande des mesures pour améliorer l'accès des handicapés aux installa-tions publiques. La Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) a entrepris, avec appui financier et technique du Gouvernement japonais et en particulier du Ministère de la construction un projet de promotion d'environnements adaptés aux handicapés et aux personnes âgées. La CESAP a publié des directives (ST/ESCAP/1492) et des études de cas (ST/ESCAP/1510) sur l'expérience nationale de la promotion d'environnements physiques adaptés9. Au milieu de 1998, la CESAP a organisé à Beijing et à New Delhi des ateliers pour examiner les résultats du projet et formuler des recommandations concernant l'action future en vue de promouvoir des environnements adaptés dans les villes de la région. Les recommandations adoptées à Beijing concernent les politiques, la sensibilisation du public, le renforcement des capacités nationales et l'établissement de réseaux sur l'accessibilité du milieu10. Des principes directeurs pour la formation de handicapés aux fonctions de formateur en vue d'initiatives communautaires visant à promouvoir l'accessibilité du milieu ont récemment été testées sur le terrain à Bangalore (Inde), Pattaya (Thaïlande) et Penang (Malaisie).

2. Accessibilité des biens et services informationnels

14. L'essor rapide des technologies de l'information et de la communication a d'importantes conséquences sociales et économiques au niveau des pays, notamment pour les handicapés. Il est maintenant reconnu que les biens et services informationnels sont des éléments centraux de la nouvelle économie du développement11, des moteurs du changement et des facteurs clefs pour la restructuration. L'information est à la fois :

a) Un moteur de restructuration : les technologies et structures de l'information rendent nécessaire une remise à plat des procédures et des filières, afin de pouvoir tirer le meilleur parti des nouveaux moyens d'information et de communication;

b) Un ferment de restructuration : les technologies de l'information obligent à repenser la mission, les finalités et les objectifs immédiats de l'Organisation, ses clientèles spécialisées et les moyens que celles-ci peuvent utiliser pour articuler leurs intérêts et leurs besoins, ainsi que les moyens d'y répondre avec efficacité et efficience;

c) Le contexte de la restructuration : les nouvelles technologies et structures de l'information rendent nécessaires de réexaminer le cadre social, politique et économique actuel de l'Organisation, et de déterminer dans quelle mesure ses procédures, traditions et valeurs sont appropriées à ce cadre. Les nouvelles technologies d'information et de communication appellent également à réexaminer et évaluer les ressources tant techniques que financières dont dispose l'Organisation pour acquérir, mettre en place et utiliser efficacement les nouvelles capacités élargies d'information et de communication12.

15. L'expansion rapide des biens et services informationnels dans tous les pays et le potentiel d'autonomie et d'action qu'ils offrent obligent à s'interroger sur l'accessibilité universelle de l'information. Quand les biens et services informationnels ne sont pas accessibles, une partie importante de la population est de fait exclue de la participation pleine et entière à la vie sociale et au développement. Les problèmes d'accessibilité ne concernent pas exclusivement les handicapés sensoriels ou moteurs ou les personnes âgées. L'accessibilité implique une souplesse permettant de répondre aux besoins et aux préférences de chaque usager13. En raison d'un handicap physique ou sensoriel, certaines personnes peuvent avoir besoin de technologies palliatives - loupes d'écran ou lecteurs sonores, interfaces Braille - pour avoir accès à l'information générale. D'autres n'ont pas une bande passante suffisante ou des logiciels ou du matériel suffisamment puissants pour la transmission de graphismes complexes ou de séquences audio ou vidéo14.

16. Dans un rapport technique récent, le Gouvernement canadien fait un plaidoyer clair et concis en faveur de l'accès universel aux biens et services informationnels :

«Compte tenu du fait que l'utilisateur final ne peut compter ni sur la techno-logie standard ni sur les mécanismes d'assistance pour accéder à l'information sur le Web, il incombe au concepteur de page Web de transmettre le message de façon que tous en puissent tirer avantage.

Chaque Canadien a le droit de recevoir des renseignements ou des services du Gouvernement dans un format qu'il peut utiliser, et le Gouvernement du Canada a l'obligation d'offrir de tels renseignements et services.»15

a) Initiative pilote à l'ONU pour rendre l'Internet accessible

17. Aux paragraphes 5 à 8 de son rapport intérimaire sur la mise en oeuvre du Programme d'action mondial concernant les personnes handicapées (E/CN.5/1999/5), le Secrétaire général décrit les initiatives pilotes prises par la Division des politiques sociales et du développement en vue de concevoir un ensemble de pages Web accessibles contenant des informations sélectionnées sur le développement économique et social. Cette initiative, intitulée «Gateway to social policy and development», facilite l'accès à Internet par deux moyens : a) conception de sites Web conviviaux, obéissant à des principes universels pour faciliter l'accès aux handicapés physiques ou sensoriels; et b) contenu sous forme de texte et sans trop d'images, accessible même avec des moyens informatiques et de télécommuni-cations peu puissants.

18. On trouvera dans les pages qui suivent tout d'abord une brève présentation du plan stratégique adopté pour l'initiative Gateway, puis un compte rendu de la façon dont les principes d'accessibilité ont été généralisés pour pouvoir être utilisés par d'autres organismes et organisations gouvernementaux, universitaires ou non gouvernementaux intéressés.

19. Une planification stratégique était essentielle pour assurer l'accessibilité d'Internet puisque celle-ci nécessitait une modification radicale des modalités de production et de présentation des biens informationnels par l'Organisation. De plus, on ne disposait que de délais limités pour la conception, l'essai et la mise en place de la version retenue pour diffusion. L'autorisation d'aller de l'avant a été donnée en février 1998, et le site Internet devait être entièrement fonctionnel au début de mai pour appuyer la première session d'organisation du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelles initiatives (New York, 19-22 mai 1998).

20. Le plan stratégique comportait cinq éléments, à savoir :

a) Un objectif idéal : il était essentiel de formuler une conception commune de l'initiative d'accessibilité Internet, tant à des fins de sensibilisation que pour créer un consensus sur des principes primordiaux et sur les modifications envisagées de la présentation des biens informationnels sur le développement social au moyen des technologies de l'Internet. L'objectif était de fournir des informations sur le développe-ment social pertinentes, à jour et universellement accessibles. Il a été décidé de nommer le site «Gateway for social policy and development».

b) Objet et priorités : les délais disponibles pour la conception, les essais et la mise en oeuvre d'un site Internet conforme aux normes internationales généralement acceptées étaient très limités : de février à mai 1998. L'objet de l'initiative était d'abord de fournir des biens informationnels accessibles aux handicapés, et deuxièmement d'offrir sur Internet des services à l'appui de deux célébrations prioritaires dans le domaine du développement social : l'Année internationale des personnes âgées (1999) et la préparation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social. L'initiative visait essentielle-ment à assurer l'accessibilité universelle d'Internet, compte tenu des priorités spécifiques du programme de l'Organisation des Nations Unies en matière de développement social.

c) Faisabilité et composantes stratégiques : Étant donné le peu de temps disponible, il fallait choisir, essayer et appliquer rapidement les meilleurs principes et outils de conception disponibles en matière d'accessibilité, sans chercher à procéder à de longues études comparatives des nouvelles pratiques et technologies. L'initiative a été grandement facilitée par un recueil sur CD-ROM des principes et outils d'accessibilité d'Internet fourni au début de 1998 par la Microsoft16. Beaucoup de matériel utile a également été trouvé sur Internet17. Parmi les sites qui ont été les plus utiles, on citera celui du World Wide Web Consortium (et, en particulier, ses directives pour l'accessibilité, «Web Content Accessibility Guidelines»18) et celui du «Center for Applied Special Technology», avec son outil d'évaluation en ligne de l'accessibilité «Bobby» (http://www.cast.org). Comme l'initiative Gateway était implantée sur le site Internet de l'ONU (http://www.un.org), ses composantes stratégiques étaient conçues de façon compatible avec l'architecture du site de l'ONU et conformes aux critères d'accessibilité et aux normes universelles applicables aux sites Web. L'initiative a bénéficié d'une très efficace coopération du Secrétariat de l'ONU au niveau du département. La version beta de Gateway a été testée par des représentants de toutes les clientèles spécialisées du programme - organismes gouvernementaux et non gouvernementaux et société civile - qui ont critiqué la conception et l'organisation.

d) Plan d'implémentation : L'exécution a été confiée à une équipe de consultants internationaux ayant une grande expérience de la planification des communications, de la conception des sites Internet, de l'intégration des systèmes et de la formation. Cette équipe a préparé en l'espace de deux semaines un prototype, utilisant efficacement et de façon stratégique les technologies de communication pour respecter les délais de livraison des produits fixés par la Division des politiques sociales et du développement. S'il a été décidé d'externaliser ce travail, c'est parce que c'était la première fois qu'une organisation des Nations Unies créait un site planifié et conçu conformément à des normes généralement acceptables d'accessibilité19.

e) Les délais dont disposait l'équipe internationale de consultants pour la conception et l'implantation du projet pilote d'accessibilité de l'Internet étaient très limités. Il était essentiel de déterminer conjointement les jalons critiques de la tâche à accomplir : conception, fourniture du contenu par les spécialistes des diverses disciplines, coordination avec les services techniques compétents, retour systématique d'informations au sujet des options techniques à la suite de tests de la version beta effectués par des représentants des clientèles représentatifs d'une clientèle spécialisée du programme de développement social de l'Organisation. Par exemple, un représentant gouvernemental compétent a porté un jugement positif sur une conception technique proposée pour les pages consacrées à l'Année internationale des personnes âgées, tout en rappelant la nécessité d'une version multilingue facilement accessible. Les critiques émanant de handicapés ont aidé à rendre facile et efficiente la navigation avec des explorateurs en mode texte sur le site Web destiné aux handicapés. Les options techniques ont été évalués de façon continue au moyen d'outils en ligne en vue de déterminer leur compatibilité avec les divers navigateurs, les divers équipements de communication et les principes universels de conception20. La livraison en mai de la version opérationnelle de Gateway retenue pour diffusion a été accompagnée d'une session de formation intensive et d'orientation des utilisateurs afin de promouvoir une prise de conscience de la question de l'accès durable aux ressources du Web dans le domaine du développement social.

21. L'initiative Gateway était inspirée par le souci de fournir aux clientèles spécialisées du programme de développement social de l'ONU une plus vaste gamme de biens informationnels en temps opportun, de façon efficiente et dans des configurations pleinement accessibles. Les pages Gateway sont devenues opérationnelles avant la date fixée et sans dépassement de budget. Le site, qui est mis à jour périodiquement, comprend maintenant de nombreux liens vers des pages concernant les politiques et programmes en faveur des jeunes. Les enseignements tirés de cette initiative pilote de conception et d'implémentation de services Internet accessibles sont récapitulés ci-après :

a) Il faut définir clairement l'action nécessaire, les clientèles intéressées et les commanditaires; déterminer les politiques pertinentes et énoncer en termes concis et univoques les objectifs visés, qui doivent pouvoir donner lieu à une activité opérationnelle et qui doivent être réévalués périodiquement.

b) Il faut déterminer des actions prioritaires correspondant aux politiques, buts et objectifs de l'Organisation; énoncer des résultats escomptés compatibles avec les technologies, les ressources et les délais dont on dispose, réalisables et dont il soit possible d'assurer durablement la maintenance et la mise à jour;

c) Il ne faut pas se lancer tout seul dans une initiative quelle qu'elle soit. Il faut d'abord identifier des commanditaires (administrations publiques, organisations gouvernementales, entités de la société civile) et des partenaires qui fourniront des idées et des savoirs utiles à l'analyse, à la planification et au développement des prototypes, aux essais et à l'évaluation21;

d) Il ne faut pas décider seuls du contenu; l'ouverture facilite le dialogue et crée des occasions d'échanges spontanés; l'ouverture favorise aussi l'intégration et la cohésion sociale et permet de tirer parti des idées et des contributions que peuvent fournir des clientèles non traditionnelles;

e) Il faut chercher à recouvrer les coûts de l'initiative afin d'assurer sa durabilité; le recouvrement des coûts s'entend ici aussi bien des ressources financières que des contributions aux objectifs convenus des politiques et des programmes;

f) Il faut communiquer régulièrement avec toutes les clientèles et documenter tous les résultats et tous les problèmes rencontrés tout au long du projet pilote; il faut en outre éviter d'anticiper sur les processus pertinents d'élaboration des politiques, qu'il s'agisse du contenu ou de la portée du projet;

b) Communication et renforcement des capacités en matière d'accessibilité d'Internet

22. Pour faire prendre conscience du problème et pour mobiliser des appuis en faveur de l'accessibilité d'Internet, il faut d'abord faire savoir que les techniques nécessaires existent, qu'elles ne sont pas exclusives et qu'elles sont neutres. Ce sont les politiques et les mécanismes institutionnels qui déterminent dans quelle mesure les biens informationnels et les services de communication sont accessibles à tous. Le niveau de développement économique et social, les institutions sociales et le «logiciel social»22 du développement influent aussi sur la mesure dans laquelle les biens informationnels accessibles sont effectivement utilisés par tous23.

23. La stratégie de sensibilisation et de mobilisation en faveur de l'accessibilité des biens et services informationnels adoptée par la Division des politiques sociales et du développement repose sur deux activités, à savoir :

a) Documentation et diffusion des enseignements tirés de Gateway, notamment en ce qui concerne l'autonomisation des handicapés en vue de leur permettre une pleine participation à la vie sociale et au développement;

b) Renforcement des capacités nécessaires pour assurer l'accessibilité d'Internet, tout d'abord en exécutant un projet pilote au Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies, puis en utilisant l'effet multiplicateur de l'expérience pour renforcer les capacités parmi les communautés intéressées.

24. La documentation concernant le projet Gateway a été publiée sur Internet (http://www.visionoffice.com/spd) en même temps que la documentation technique de base, en particulier un manuel de base sur l'accessibilité d'Internet (http://www.un.org/esa/socdev/disacc00htm). Pour compléter cette documentation, un forum sur l'accessibilité d'Internet (http://www.worldenable.net/iadiscuss) vient d'être créé pour promouvoir les échanges d'expériences, aussi bien du point de vue des objectifs visés que du point de vue des options techniques.

25. Dans le même esprit, la Division du développement social de la CESAP a organisé à Bangkok du 11 au 12 novembre 1998 des journées d'étude régionales sur l'accès par Internet à l'information concernant le développement social24 afin d'examiner les aspects sociaux des politiques et structures dans le domaine de l'information.

26. Les activités entreprises pour renforcer les capacités dans le domaine de l'accessibilité d'Internet ont porté principalement sur les politiques, les structures et les technologies internationales et leurs incidences sur l'accessibilité d'Internet dans les pays. La conclusion qui se dégage de ces échanges est qu'Internet n'appartient à aucun organe ou institution25. Les gouvernements ont mis en place des organismes nationaux de réglementation; l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a récemment publié un rapport décrivant son processus de consultation sur les noms de domaines de l'Internet26; et une organisation sans but lucratif, l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (http://www.icann.org) a entrepris de prendre en charge des fonctions actuellement assurées par l'Autorité garante de l'unicité des adresses IP et d'autres entités dans le domaine de l'attribution des adresses et de la gestion du système de noms de domaines et du serveur principal. Toutefois, beaucoup de questions techniques transfrontières sont du ressort d'organismes professionnels qui formulent, présentent pour observation et recommandent des normes techniques, telles que l'Internet Engineering Task Force (IETF) (http://www.jeff.cnri.reston.va.us/home.html). L'IETF est un groupe à composition non limitée de spécialistes qui travaillent à l'architecture d'Internet.

27. Internet demeure un ensemble de réseaux internationaux de communication basé sur des normes ouvertes qui définit des protocoles de communication de base, des protocoles de distribution, des normes relatives au contenu des documents et des formats d'images. Les normes et règles internationales peuvent guider les choix politiques et techniques concernant l'accessibilité universelle des biens informationnels, mais il n'existe jusqu'ici aucun organisme intergouvernemental chargé de promouvoir ou de contrôler l'accessibilité d'Internet.

28. Des activités pilotes de renforcement des capacités ont commencé à titre expérimental au début de 1998; elles étaient au début axées sur le personnel du Secrétariat de l'ONU. L'information en retour provenant des représentants des gouvernements et des handicapés a inspiré la décision d'utiliser des méthodes ouvertes de formation dans les domaines de politiques, structure et technologies de l'information et de l'accessibilité d'Internet. Un atelier sur l'accessibilité d'Internet tenu en décembre 1998, complété par des exercices pratiques et par un dialogue sur le fond qui a duré de mars à mai 1998, a débouché sur un séminaire consacré à l'accessibilité universelle qui s'est tenu au Siège de l'ONU le 6 mai 199927, sous la présidence de l'Ambassadeur de la République des Philippines, M. Felipe Mabilangan. Ce séminaire a réuni des représentants des missions permanentes auprès de l'Organisation des Nations Unies, du personnel de l'Organisation et des représentants d'organisations non gouvernementales.

c) Exemples d'initiatives gouvernementales et non gouvernementales visant à promouvoir l'accessibilité universelle d'Internet

29. Une des principales initiatives prise par les gouvernements pendant la période à l'examen a été l'organisation par le secrétariat de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), en coopération avec l'Institut national thaïlandais d'administration pour le développement, d'un séminaire sur l'accès des handicapés à Internet, qui s'est tenu à Bangkok du 12 au 16 juillet 1999.

30. L'idée de tenir le Séminaire a été inspirée par une proposition de la délégation des Philippines qui, à la trente-septième session de la Commission du développement social tenue à New York du 9 au 19 février 1999, avait demandé l'assistance de l'ONU pour organiser à l'échelon sous-régional un échange technique sur l'accessibilité d'Internet et son rôle dans l'égalisation des chances des handicapés.

31. Le Séminaire a offert aux représentants des États membres de l'ANASE l'occasion d'examiner : a) diverses questions concernant les politiques, structures et technologies de l'information; b) les incidences des technologies de l'information et de leur évolution sur l'accès des personnes handicapées à Internet dans les pays de l'ANASE; et c) les options possibles pour le renforcement des capacités nationales et la localisation des compétences en matière d'accessibilité d'Internet. Ce séminaire était une façon pour l'ensemble des pays de l'ANASE de donner suite à la résolution 52/82 de l'Assemblée générale et de contribuer aux objectifs de développement de la Décennie Asie-Pacifique pour les personnes handicapées (1993-2002). À l'échelle régionale, c'était un moyen de concrétiser la «vision 2020» de l'ANASE, et plus particulièrement de promouvoir une société compétente et solidaire. Les politiques et stratégies visant à assurer à tous une bonne qualité de vie doivent aussi permettre à tous de participer sur un pied d'égalité à la société de l'information et de s'y épanouir. Ce séminaire a ainsi offert une tribune où les commanditaires ont pu définir et évaluer des stratégies et des mesures permettant d'acquérir et de maîtriser les technologies de l'information au moindre risque et tout en maximisant les avantages pour l'ensemble de la société. Au moment du Séminaire, l'ANASE étudiait l'idée de créer une infrastructure de l'information à l'échelle de l'ANASE et examinait les questions techniques, juridiques, réglementaires et autres qu'il fallait résoudre pour assurer le succès d'une telle initiative. Le développement de cette infrastructure est une des principales activités figurant dans le Plan d'action de Hanoi adopté en décembre 1998 à Hanoi par le sixième Sommet de l'ANASE. Le mandat de développer les technologies de l'information à l'échelle régionale émane des chefs d'État et de gouvernement, et bénéficie donc d'un appui au plus haut niveau dans les pays de l'ANASE.

32. Une équipe internationale de présentateurs a aidé le secrétariat de l'ANASE et l'Institut national thaïlandais d'administration pour le développement à conduire le Séminaire et a mis en place une page Internet spéciale pour fournir du matériel technique et appuyer les travaux du Séminaire (http://www.worldenable.net/iaasean/Default.htm). Les communications présentées au Séminaire étaient articulées en trois parties : a) introduction à Internet : politiques, architecture et technologie; b) vue d'ensemble des services Internet (courrier électronique, utilisation collective des fichiers et applications fonctionnant sur le Web) et leurs incidences sur l'accessibilité; et c) questions relatives à l'analyse, à la planification et au développement de biens et services Internet facilement accessibles.

33. Le Directeur du Centre d'information de la société japonaise pour la réadaptation des handicapés (http://www.jsrd.or.jp) a présenté une communication sur les technologies palliatives, en particulier sur les travaux en cours dans le cadre du «DAISY Consortium for Talking Books» (http://www.daisy.org). DAISY est un système d'information audionumérique qu'un consortium international de producteurs et de fournisseurs de livres audionumériques est en train de développer et qui s'imposera comme la prochaine norme ouverte. DAISY donne aux utilisateurs qui ne peuvent pas lire la possibilité d'accéder à l'information dans les mêmes conditions que les voyants et de s'y retrouver comme eux dans la table des matières, les pages et les index. Comme il s'agit d'une norme ouverte, DAISY est compatible avec toutes les méthodes de diffusion des livres audionumériques - CD-ROM, Internet ou autres. Les normes DAISY permettront de conserver les livres audionumériques presque indéfiniment. DAISY dérive des normes adoptées par le World Wide Web Consortium (http://www.w3.org), de sorte qu'elles sont appuyées par les professionnels, ce qui est un gage de fiabilité et de disponibilité, à un coût raisonnable, partout dans le monde. Les systèmes de lecture sont conçus de façon à assurer la rétrocompatibilité, de sorte que le Consortium peut régulièrement mettre à jour les spécifications pour répondre aux nouveaux besoins des utilisateurs et suivre l'évolution rapide des infrastructures techniques. Comme les normes DAISY couvrent des documents dans lesquels texte, son et image sont synchronisés, les documents multimédias conformes à ces normes devraient représenter la «pratique exemplaire» pour la conception à la diffusion de l'information selon des principes universels et dans une configuration accessible à tous.

34. Le Séminaire a aussi fait appel aux techniques de téléconférence pour recevoir une communication du Directeur fondateur d'une organisation non gouvernementale, le «Center for Adaptive Environments» (http://www.adaptenv.org/udep.htm) sur les principes universels de conception et pour ouvrir un dialogue sur ce sujet.

35. Les participants se sont répartis en petits groupes pour des discussions et pour des exercices d'application des principes et des méthodes d'analyse, de planification et d'utilisation productive des technologies d'Internet en vue de promouvoir l'accessibilité universelle de l'information. Les travaux de ces groupes sont récapitulés sur le site Internet «Internet Accessibility; ASEAN Perspective» (http://www.worldenable.net/iaaseanexercises.htm). Les groupes ont notamment étudié des communications sur les techniques de téléconférence et de planification et production de contenus informationnels accessibles et sur les principes et méthodes de production et de maintenance de pages Web accessibles. Enfin, les groupes ont rédigé des cadres stratégiques pour promouvoir dans les pays de l'ANASE l'accessibilité de l'Internet par, pour et avec les handicapés.

36. Les échanges professionnels et universitaires entre pays sont basés sur les méthodes ouvertes employées pour la conception, le développement et la documentation de Gateway. Ainsi, un organisme technique international, la «Disability Information Resources Foundation» (http://www.dinf.org), a invité la Division des politiques sociales et du développement à présenter l'initiative Gateway à son comité d'examen le 19 mars 1999, à l'occasion de la préparation de la quatorzième conférence internationale sur la technologie et les handicapés qui doit se tenir à Los Angeles du 15 au 20 mars 2000.

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B. Sécurité sociale et filets de sécurité

37. L'accès universel et équitable aux services sociaux de base est un des objectifs prioritaires auxquels les gouvernements ont souscrit dans la Déclaration de Copenhague sur le développement social28 adoptée par le Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995). Des experts ont étudié les moyens de prévoir les besoins des handicapés dans la planification et l'évaluation des services sociaux, au même titre que les besoins de tous les autres (au lieu de les traiter comme un groupe social à part) au cours d'un atelier sur l'accès des groupes insuffisamment desservis aux services sociaux, organisé à Bangkok du 2 au 6 novembre 199829 par l'Organisation des Nations Unies, en coopération avec l'Institut national thaïlandais d'administration pour le développement, dans le cadre du suivi au Sommet mondial pour le développement social. Les participants ont envisagé la question des groupes insuffisamment desservis selon des critères qualitatifs et quantitatifs applicables à tous les membres de la société. Ils ont recommandé des améliorations de la planification et de la conception de services sociaux de base universels, des mesures propres à renforcer la participation de la société civile, des améliorations de la circulation et de l'accessibilité de l'information et des mesures visant à promouvoir l'inclusion sociale, la pleine participation et la responsabilité. Les résultats de l'atelier sont repris dans les conclusions concertées sur les services sociaux pour tous adoptées par la Commission du développement social à sa trente-septième session30. La Commission est notamment convenue que l'accès universel aux services sociaux constitue un objectif fondamental des politiques de développement économique et social (par. 4) et que les dispositifs sociaux ne doivent pas exclure ni traiter de manière discriminatoire les personnes présentant des incapacités, et qu'ils doivent au contraire les aider à conserver leur autonomie fonctionnelle pour leur permettre de prendre une part active à la vie de la société.

38. La prise en considération des handicapés dans les services sociaux et les filets de sécurité sociale a été examinée au cours d'une table ronde sur l'autonomie des handicapés, qui s'est tenue au Siège de l'Organisation des Nations Unies le 3 décembre 1998 à l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées. Cette table ronde, animée par M. Bagher Asadi, Ambassadeur de la République d'Iran et Président de la Deuxième Commission de l'Assemblée générale à sa cinquante-troisième session, a réuni des universitaires et des représentants d'organisations non gouvernementales et d'entreprises privées de services financiers et d'investissement. Axés sur la promotion de moyens de subsistance durables et sûrs pour tous, les débats ont porté sur les politiques et stratégies propres à promouvoir des investissements dans les infrastructures sociales de base afin de renforcer les capacités nationales et institutionnelles. Dans une des communications, qui traitait de la prise en considération des handicapés dans la planification, l'orateur a fait observer que le handicap est une chose normale; n'importe qui peut devenir handicapé à n'importe quel moment de la vie. Les participants ont rappelé que la possibilité de surmonter le handicap dépend dans une large mesure de l'environnement physique et social31. Du point de vue des handicapés, la question des moyens de subsistance durables pour tous amène donc à se pencher sur la question de l'accessibilité sociale et économique : accès à l'éducation, à l'information, aux technologies de télécommunications, accès aux possibilités de gagner de l'argent et de s'enrichir. La prise en considération des handicapés dans les politiques et les plans, sur la base de principes universels, contribue donc à assurer des moyens de subsistance durables à tous.

39. Le Ministère des affaires sociales (DEPSOS) de la République d'Indonésie étudie actuellement la durabilité des activités de coopération technique de l'Organisation des Nations Unies relatives au développement des services sociaux pour les handicapés et la capacité de ces services de fournir des filets de sécurité sociale et des services appropriés dans la conjoncture économique actuelle. Cette étude traite essentiellement des services de réadaptation des handicapés au sein de leur communauté, qui ont été planifiés et mis en place dans certaines provinces d'Indonésie avec une assistance technique de l'ONU32. Quatre ateliers protégés ont été établis au niveau des communautés et des réseaux de services d'appui aux handicapés ont été développés. L'enquête du DEPSOS vise à déterminer dans quelle mesure ces institutions et réseaux de services sont capables de mettre en place, dans l'immédiat et à moyen terme, des mesures d'aide et d'appui aux handicapés pour leur permettre de faire face à la conjoncture économique et financière actuelle. L'étude sur les ateliers communautaires protégés a été entreprise en application de la loi No 4 (1997) sur les handicapés, qui était une mise à jour des dispositions existantes sur l'intégration des handicapés dans le développement national. Les résultats de l'étude devraient contribuer à améliorer les principes directeurs applicables aux politiques et aux programmes visant à assurer l'universalité des services sociaux de base.

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C. Emploi et moyens de subsistance durables

40. Un autre objectif prioritaire étudié lors du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995) est celui de l'emploi et des moyens de subsistance durables. Dans son rapport intérimaire sur la mise en oeuvre du Programme d'action mondial, le Secrétaire général fait état d'un séminaire novateur sur le microcrédit et les personnes handicapées en Afrique de l'Ouest, organisé à Bamako du 25 au 30 octobre 1998 par le Gouvernement malien, en coopération avec une organisation non gouvernementale (E/CN.5/1999/5, par. 18). Les conclusions de ce séminaire, ainsi que certaines autres activités de promotion de l'emploi et des moyens de subsistance durables par, pour et avec les handicapés ont été examinés au cours d'un autre séminaire33, animé par le Conseiller aux affaires sociales de la Mission permanente de l'Espagne, M. Aurelio Fernández, Président de la trente-septième session de la Commission du développement social. Les débats de ce deuxième séminaire ont porté sur les facteurs favorisant l'autoassistance et les obstacles qui entravent la promotion de l'emploi et des moyens de subsistance durables par, pour et avec les handicapés, en s'attachant particulièrement au rôle des transferts de technologie, du microcrédit et du développement institutionnel. Des communications ont été présentées par des représentants d'établissements universitaires et d'organisations non gouvernementales ainsi que du secteur privé, qui ont analysé la politique internationale en faveur des handicapés et son évolution, et rendu compte de l'expérience acquise au cours de plusieurs projets en Afrique et en Amérique latine, dont certains comprenaient des activités financées par le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les handicapés.

41. La prise en considération des sexospécificités et des handicapés dans la conception et l'évaluation des politiques a été un thème récurrent du Séminaire. Les intervenants ont fait observer que la question des droits de l'homme est au coeur du problème des handicapés, et que les femmes handicapées sont en butte à des difficultés particulières du fait de leur sexe. Tout d'abord, elles n'ont pas autant de possibilités que les hommes de gagner leur vie, ni d'accéder à l'éducation, aux revenus et à la richesse. Deuxièmement, les données dont on dispose indiquent que la pauvreté est sexospécifique, de sorte que les femmes handicapées sont doublement défavorisées dans leurs efforts pour trouver un emploi et un mode de subsistance durable dans la dignité. Troisièmement, les données indiquent également que les femmes handicapées sont aussi capables que les hommes de créer des emplois viables. Tout cela montre qu'un ciblage des activités de microcrédit et de formation technique et administrative sur les besoins et les intérêts spécifiques des femmes handicapées doit être un élément essentiel de toute stratégie de promotion de l'emploi34.

42. Des recherches effectuées par le secteur privé sur les politiques indiquent que les handicapés rencontrent les mêmes difficultés que les autres quand ils cherchent à se procurer les moyens de s'intégrer dans la vie économique : ils ont besoin de capital, de technologie et de compétences techniques et de gestion pour concevoir des produits et services viables et les offrir sur le marché. Toutefois, un handicapé peut en outre rencontrer des difficultés spécifiques sur le lieu de travail en ce qui concerne notamment l'accessibilité du milieu physique ainsi que des moyens de transport et de communication; il peut avoir besoin d'un assistant et il a aussi besoin de cette confiance en soi qui est si essentielle pour réaliser pleinement ses potentialités. Les nouvelles technologies de l'information, Internet par exemple, offrent aux handicapés de nouvelles possibilités d'interagir avec les autres acteurs du développement, de participer aux décisions économiques et de s'intégrer dans la vie économique par des activités non traditionnelles. Les données disponibles indiquent que pour assurer l'intégration pleine et entière des handicapés dans l'économie, il faut agir sur trois fronts. Premièrement, il faut veiller à ce que les handicapés aient accès aux facteurs de production dans les mêmes conditions que toutes les autres personnes, ce qui suppose une législation interdisant la discrimination. Deuxièmement, il faut consulter régulièrement les organisations de handicapés au sujet des plans et programmes qui visent à les aider à entreprendre des activités lucratives et à améliorer leur condition. Troisièmement, il faut que le problème des handicapés soit pris en considération dans tous les débats des organes compétents des Nations Unies concernant le développement économique35.

43. Des participants ont décrit leur expérience de terrain : a) Manuel Cárdenas, Président de la Fundación Momentum Internaciónal de Quito (Équateur), organe d'exécution du projet de formation et de production de fauteuils roulants appropriés, à des prix raisonnables en Équateur, qui a bénéficié de l'assistance du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les handicapés; et b) Bouali Chakor-Djelthia, Président de l'Agence de coopération internationale pour l'intégration économique et sociale des personnes handicapées (ACIPH) de Montréal, Québec (Canada), organisme coopérant avec le Gouvernement malien pour l'exécution du projet de séminaire sur le microcrédit et les personnes handicapées en Afrique de l'Ouest, organisé à Bamako du 25 au 30 octobre 1998, et Edith Vanneuville-Zerouki, consultante de l'ACIPH.

44. Les échanges d'idées et d'expériences ont permis de dégager les conclusions suivantes :

a) Technologie : Le transfert de technologies adaptées aux handicapés semble être l'option la plus efficace au niveau de l'exécution des projets. La coopération technique peut à cet égard jouer un rôle important en fournissant aux handicapés des conseils et une assistance au sujet des options technologiques, ainsi que les moyens d'introduire et d'adapter des technologies appropriées en fonction de leurs besoins, de leurs capacités et de leur situation. Les technologies de l'information doivent jouer un rôle particulièrement important dans l'égalisation des chances des handicapés car elles peuvent à la fois éliminer les obstacles aux communications et faciliter la participation pleine et entière à la vie sociale et au développement;

b) Microcrédit : L'expérience acquise en Équateur et en Afrique de l'Ouest indique que l'accès aux technologies, lié au microcrédit, est essentiel pour assurer la promotion d'emplois et de moyens de subsistance durables par, pour et avec les handicapés;

c) Développement institutionnel : La viabilité des institutions dépend de la participation pleine et entière de tous, y compris les handicapés, sur un pied d'égalité.

L'éradication de la pauvreté nécessite des démarches soucieuses de supprimer les disparités entre les sexes et sensibles aux besoins des handicapés.

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Notes:

1 A/37/351/Add.1 et Corr.1, annexe, sect. VIII, recommandation 1 (IV).

2 Robert L. Metts, Ph.D., «Planning for disability», communication (en anglais) présentée à une table ronde sur l'autonomie des handicapés (Organisation des Nations Unies, 3 décembre 1998) (http://www.un.org/esa/socdev/disd98f.htm).

3 Constituency-focused strategies aim to create value through the development of solutions based on shared interests, values and aspirations. Voir Michael Treacy et Fred Wiersema, The Discipline of Market Leaders (Londres, Harper and Collins, 1996), p. 135.

4 Kevin Kelly, «New rules for the new economy», Wired (septembre 1997) (http://www.wired.com/wired/5.09/newrules_pr.html).

5 Brian Behelendorf, «Open source as a business strategy», dans Open Sources: Voices form the Open Source Revolution, Chris Dibona, Mark Stone et Sam Ockman (sous la direction de) (Cambridge, Massachusetts, O'Reilly and Associates, 1999).

6 Carl Shapiro et Hal R. Varian, Information Rules: A Strategic Guide to the Network Economy (Cambridge, Massachusetts, Harvard Business School Press, 1998).

7 À ce sujet, voir «Situation analysis», chapitre premier, Office of the Deputy President, dans Integrated National Disability Strategy: White Paper (République d'Afrique du Sud, novembre 1997).

8 Disponible en anglais (http://www.unescap.org/decade/agenda.htm).

9 Les directives peuvent être obtenues sur le site Web de la CESAP à l'adresse suivante (http://www.unescap.org/decade/publications/z15009gl/z15009gl.htm) et les monographies à l'adresse suivante : (http://www.unescap.org/decade/publications/z15008cs/z15008cs.htm).

10 Disponible en anglais (http://www.unescap.org/decade/nhe3.htm).

11 Shapiro and Varian, op. cit.

12 John D. Wright, «Is IT (information technology) a catalyst for re-engineering government?», Urban and Regional Information Systems Association (URISA) News (juillet/août 1995), p. 5 et 6.

13 Leo Valdes, «Accessibility on the Internet», priority theme report (http://www.un.org/esa/socdev/disacc00.htm).

14 Cynthia D. Waddell, «Applying the ADA (Americans with Disabilities Act) to the Internet: a web accessibility standard», communication présentée à la Conférence nationale du barreau des États-Unis «In Pursuit ... A Blueprint for Disability Law and Policy» (Washington, D. C., 17-19 juin 1998) (http://www.rit.edu/easi/law/weblaw1.htm).

15 Guide d'Internet du Gouvernement du Canada, La partie III, «Construction du site : accessibilité universelle; l'utilisateur final (Ottawa, 1998) (http://www.canada.gc.ca/programs/guide/3_1f.htm).

16 Microsoft «Accessibility» site Internet (http://www.microsoft.com/enable). Les marques et noms de produits cités sont des marques de commerce ou de fabrique ou des marques enregistrées des entreprises. Ces citations n'impliquent aucune prise de position de la part du Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies.

17 Leo Valdes, dans «Accessibility on the Internet», loc. cit., cite une partie des références consultées pour le projet pilote Gateway.

18 La dernière version retenue pour diffusion est la version 1.0 (5 mai 1999) publiée par une organisation non gouvernementale, le World Wide Web Consortium (http://www.w3.org/TR/1999/WAI-WEBCONTENT-19990505).

19 L'équipe de consultants qui a travaillé pour le projet (http://www.visionoffice.com/spd) a publié en ligne sur Internet le rapport de la première phase de la conception. du développement et de l'essai du site accessible «Gateway for social policy and development».

20 Des organisations non gouvernementales s'occupant de handicapés ont rendu hommage à l'initiative Gateway. Le 2 décembre 1998, au cours d'une cérémonie tenue au Lincoln Center for the Performing Arts à New York, la Non-Profiting Computing Organization a remis à la Division des politiques sociales et du développement du Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies le prix Howard Silverman pour la récompenser de ses efforts en vue de rendre accessible à tous l'information sur le développement. Le 4 décembre 1998, au cours d'une cérémonie tenue au Département d'État des États-Unis à Washington D. C., le People-to-People Committee on Disability a remis à la Division le prix Bernard Posner pour ses efforts en vue de promouvoir l'accessibilité universelle à Internet.

21 «Treat the beta testers as a key development resource», dans Eric Raymond, The Cathedral and the Bazaar (http://www.tuxedo.org/esr/writings/cathedral-bazaar/cathedral.html).

22 «Investing in the virtual world, so to speak, needs investments in the real world as well»; et «The Net May Rule» editorial (http://www.feer.com/restricted/99may.13/edit.htm) Far Eastern Economic Review (13 mai 1999).

23 La société Microsoft a récemment publié un Livre blanc au sujet des incidences du vieillissement de la population sur l'accessibilité d'Internet : Craig D. Spiezle, Effective Web Design Considerations for Older Persons (Redmond, mai 1999) disponible sur Internet (http://www.microsoft.com/seniors/content/pr99/webdesign.doc.asp). Ce document examine les aspects sociaux, institutionnels et techniques de l'accessibilité de l'Internet et de la conception de sites adaptés aux personnes âgées dans les pays.

24 Le rapport des Journées d'études est disponible sur Internet (http://www.unescap.org/sps/sdinfo/meetingreport.htm).

25 Pour une analyse des politiques, voir John R. Mathiason et Charles Kuhlman, «International public regulation of the Internet: who will give you your domain name?», communication présentée à une table ronde de l'International Studies Association «Panel on Cyberhype or the Deterritorialization of Politics» (Minneapolis, Minesota, 21 mars 1998), disponible à l'adresse suivante : (http://www.intlmgt.com/pastprojects/domain.html).

26 Publication de l'OMPI No 92-805-0779-6; disponible en PowerPoint à l'adresse suivante : (http://wipo2;wipo.int/process/eng/wipo1.html).

27 «Accessibility 1998 Project» (http://www.intlmgt.com/Accessibility98/access98index.html).

28 Rapport du Sommet mondial pour le développement social, Copenhague, 6-12 march 1995 (publication des Nations Unies, numéro de vente : F.96.IV.8), chap. I, résolution 1, annexe 1, engagement 6, (http://www.un.org/esa/sqcdev/wssdco-4.htm).

29 Pour le rapport de l'atelier, voir l'annexe du document E/CN.5/1999/6, présenté pour examen à la Commission du développement social à sa trente-septième session.

30 Documents officiels du Conseil économique et social, 1999, Supplément No 6 (E/1999/26), chap. I, annexe.

31 Robert L. Metts, «Planning for disability», loc. cit.

32 Projets INS/79/023 et INS/88/020 du Programme des Nations Unies pour le développement, exécutés par l'Organisation internationale du Travail.

33 Le rapport du Séminaire et les communications présentées sont disponibles sur Internet (http://www.un.org/esa/sodev/disrptse.htm).

34 Margaret Snyder, Ph.D., «Issues in gender-sensitive and disability-responsive policy research, training and action» (http://www.un.org/esa/socdev/disrppeg.htm).

35 María-Cristina Sara-Serrano Mathiason, «Las personas con discapacidad si pueden integrarse a la economia internaciónal» (http://www.un.org/esa/socdev/disrpal.htm).

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