Dans son discours de clôture le 20 septembre, le Président de la cinquante-septième Assemblée générale, le tchèque Jan Kavan, a qualifié le débat général de " riche et constructif ". Parmi les 188 orateurs, 33 chefs d'État, 14 chefs de gouvernement, 14 Premiers ministres adjoints et 110 Ministres des affaires étrangères sont intervenus. Ils ont discuté d'un grand nombre de questions pendant un débat de dix jours qui s'est ouvert après une journée de commémoration des attaques terroristes du 11 septembre 2001. Les thèmes principaux ont été la paix et la sécurité, le terrorisme, la mondialisation, le VIH/sida et le développement durable. La Chronique donne un aperçu du débat de l'Assemblée organisé autour de ces thèmes abordés dans diverses sections (voir ci-dessous).
L'Irak a été la question dominante, le Secrétaire général ayant souligné qu' " il faut poursuivre les efforts afin que l'Irak respecte les résolutions du Conseil [de sécurité] ". De son côté, le Président américain, George Bush, a dit que si Bagdad ne répondait pas aux demandes du Conseil, " une action militaire sera inévitable ".
Le Moyen-Orient a été un sujet important du débat. Un certain nombre d'orateurs ont reconnu la nécessité de créer deux États, Israël et la Palestine, à l'intérieur de frontières reconnues et sûres. Juli Minoves-Triquell (Andorre) a dit que les nations s'étaient relevées des ruines de la Seconde guerre mondiale afin de construire un monde meilleur pour tous et que cette conviction lui avait permis d'envisager une " ville glorieuse sur la colline. Une nouvelle Jérusalem. Une Jérusalem de toutes les religions, de toutes les croyances. "
Les pays ont exprimé leur soutien au nouveau régime afghan (voir " Ne nous envoyez pas vos armes "). De nombreux délégués ont mis l'Assemblée en garde que la communauté internationale n'abandonne pas à nouveau le pays, Abdulaziz Kamilov (Ouzbékistan) insistant sur le fait qu'aucun laxisme ne pouvait être toléré dans l'effort de reconstruction. L'effondrement du pays après la guerre, la catastrophe économique, les groupes de militants restants ainsi que la production et le trafic de drogue continuent de mettre en danger la jeune démocratie en Afghanistan, a-t-il dit.
Tous les participants ont dénoncé le terrorisme et de nombreux États membres ont présenté les mesures concrètes qu'ils avaient prises pour combattre ce fléau (voir " Respect de la vie humaine, justice et tolérance... "). Les États ont également exprimé leur soutien à la nouvelle Cour pénale internationale. S'exprimant au nom de l'Union européenne, le Premier ministre danois, Anders Fog Rasmussen, a dit : " Les gens ne veulent pas la vengeance, mais la justice. Ils ne veulent pas l'impunité, ils veulent l'obligation de rendre compte. C'est ce à quoi s'attache la Cour pénale internationale. "
Les pays en développement ont exprimé leur frustration vis-à-vis des subventions agricoles et des profits de la mondialisation répartis de manière inégale (voir " Dans les temps modernes, il n'y a jamais eu de marché libre ").
L'éradication de la pauvreté a également été au centre des préoccupations. Estimant qu'il était impossible de tenter d'instaurer un climat de paix et de sécurité alors que la moitié de la planète vivait dans la pauvreté, souffrait de malnutrition et de maladies, le Premier ministre du Cap-Vert, Jose Maria Pereira Neves, a appelé la communauté internationale à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement afin de " donner de l'espoir à des millions de frères et de sours ". Mettant en garde que la dette paralysait les pays les plus pauvres, Jakaya M. Kikwete (République-Unie de Tanzanie) a rapporté que son gouvernement avait pu faire des investissements sans précédent dans les services sociaux de base, grâce à l'annulation d'une partie de sa dette extérieure, permettant à " davantage de personnes d'avoir accès à l'eau potable, à l'éducation, aux manuels scolaires et aux soins de santé. "
Pour l'ambassadeur de Trinidad-et-Tobago, Philip Sealy, la Conférence internationale sur le financement et le développement, qui s'est tenue à Monterey, au Mexique, en mars 2002, était " une tentative noble " et les résultats " encourageants ". La Conférence a défini les actions nécessaires pour aborder les problèmes urgents dans les domaines du développement, du commerce international, de la coopération financière et technique pour le développement et de la dette extérieure. Lors du Sommet, les pays donateurs se sont engagés à consacrer 0,7 % de leur produit national brut à l'aide publique au développement (APD). Exhortant les leaders à atteindre cet objectif sans plus tarder, le Premier ministre norvégien, Kjell Magne Bondevik, a annoncé à l'Assemblée générale que son pays avait l'intention d'augmenter l'APD de 1 % d'ici à 2005.
Les États membres ont réitéré les niveaux catastrophiques de la pandémie du VIH/sida et la nécessité de mettre en place une vaste coopération internationale afin de traiter les personnes infectées et stopper la propagation du virus (voir " Une génération d'orphelins ").
Les délégués ont commenté la Conférence internationale sur le développement durable à Johannesburg en exprimant divers degrés de satisfaction et de préoccupations (voir " Nous ne devrions pas être les seuls à payer l'addition "). En ce qui concerne les Objectifs du millénaire pour le développement et les Conférences de Johannesburg et de Monterrey, les délégués ont partagé l'avis de Mircea Geona (Roumanie), selon lequel il était temps de " formuler une façon cohérente et pratique d'atteindre ces engagements ". De nombreux participants ont estimé que l'époque des grands sommets de haut niveau était révolue et que " plus grand ne signifie pas toujours meilleur ", comme l'a fait remarquer Ernst Welch (Liechtenstein). Ces conférences avaient élaboré de bonnes normes mais il était temps de passer à l'action.
Les délégués se sont déclarés en faveur du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NPDA), adopté par l'Assemblée générale dans le cadre d'une initiative multilatérale qui, avec le soutien des Nations Unies et des donateurs internationaux, pourrait conduire l'Afrique vers un avenir prospère. |