Skip navigation links Sitemap | About us | FAQs

UN Programme on Disability   Working for full participation and equality

Rapport final du Rapporteur spécial de la Commission
du développement social sur le suivi de l'application des
Règles pour l'égalisation des chances de handicapés

9/9 <<Home

ANNEXE

Rapport final du Rapporteur spécial de la Commission du développement social sur le suivi de l'application des Règles pour l'égalisation des chances des handicapés

TABLE DES MATIÈRES

I. INTRODUCTION

II. GÉNÉRALITÉS ET CADRE D'ACTION

A. Généralité
B. Le mécanisme de suivi
C. Réunions du groupe d'experts
D. Directives de la Commission du développement social

III. ACTIVITÉS DES ORGANISMES DES NATIONS UNIES

A. Droits de l'homme et invalidité
B. Programme de statistiques concernant les incapacités établi par la Division de statistique du Département de l'information économique et sociale et de l'analyse des politiques
C. Fonds des Nations Unies pour l'enfance
D. Organisation internationale du Travail
E. Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
F. Organisation mondiale de la santé

IV. ACTIVITÉS DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES

V. ACTIVITÉS DU RAPPORTEUR SPÉCIAL

A. Promotion de l'application des Règles

1. Réunions avec les gouvernements
2. Conférences
3. Correspondance et communications

B. Évaluation des progrès réalisés

1. Première enquête
2. Deuxième enquête
a) Politique générale
b) Législation : règle 15
c) Accessibilité : règle 5
d) Organisations de handicapés : règle 18
e) Coordination des travaux : règle 17

C. Enquête connexe - éducation : règle 6

1. Réglementation juridique du droit à l'enseignement spécial
2. Rôle des parents
3. Formes d'enseignement et question de l'intégration
4. Législation en matière d'enseignement spécial

D. Enquête connexe sur l'emploi : règle 7

1. La règle 7 en résumé
2. Convention No 159 de l'OIT

VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS


VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Les Règles ont pour objet d'aider les États Membres à adopter des politiques et des mesures qui visent à garantir la "pleine participation et l'égalité". Cet objectif, fixé il y a 15 ans, donne une nouvelle dimension à l'action en faveur des handicapés et appelle l'attention sur le rôle de la société et le respect des droits fondamentaux de ces personnes.

Les Règles sont très novatrices et le Rapporteur spécial estime qu'aucun pays, pas même ceux qui sont le plus avancés en la matière, ne les a intégralement appliquées. Cela étant, il ne fait aucun doute que les Règles, dont l'adoption est récente, ont été bien acceptées et sont maintenant utilisées par les gouvernements et les organisations non gouvernementales comme principes directeurs.

Les gouvernements utilisent les Règles de trois manières : comme instrument de base pour la nouvelle législation; comme directives pour les programmes d'action nationaux et comme instrument d'évaluation des politiques et programmes. Le fait qu'un grand nombre de gouvernements (83) et d'organisations non gouvernementales (163) aient répondu à la deuxième enquête du Rapporteur spécial est un signe encourageant en ce qui concerne l'utilisation des Règles.

Il ressort de l'enquête que les Règles ont conduit la plupart des gouvernements (85 % de ceux qui ont fourni des renseignements) à reconsidérer leurs politiques. Il ne faut pas oublier que la plupart des gouvernements n'ont, semble-t-il, pas commencé à utiliser les Règles. S'agissant des organisations non gouvernementales internationales, elles ont souvent recours aux Règles pour mener des activités de plaidoyer, lancer de nouvelles initiatives et mettre en oeuvre des programmes de formation. Au niveau national, l'utilisation des Règles varie considérablement selon les organisations.

En résumé, il apparaît essentiel de continuer à faire connaître les Règles et de renforcer leur application aux niveaux national et international.

Au niveau international, les institutions spécialisées des Nations Unies qui s'occupent des handicapés connaissent évidemment très bien les Règles. L'OIT, l'UNESCO et l'OMS ont collaboré avec le Rapporteur spécial dans ses activités de suivi. Toutefois, ces institutions ont leurs propres directives en ce qui concerne les handicapés et celles-ci occupent bien sûr une place plus importante dans leurs activités. En règle générale, il n'existe pas de conflit d'idées ou de méthodes entre les Règles et les autres directives. Il faudrait renforcer le rôle du Secrétariat en tant qu'organe de coordination pour l'application des Règles. Il faudrait aussi mieux coordonner la coopération entre le Secrétariat et les institutions spécialisées en vue d'aider les États Membres à concevoir des politiques. On devrait mettre en place un mécanisme interorganisations qui améliorerait la coordination et recenserait les domaines de coopération et d'action commune.

En ce qui concerne la coopération pour le développement, le Rapporteur spécial estime que la situation est moins satisfaisante. À son avis, ni le PNUD ni les institutions intergouvernementales qui s'occupent de la coopération pour le développement ne s'emploient vraiment à intégrer l'action en faveur des handicapés dans leurs activités principales. Cela vaut aussi pour les institutions financières internationales comme la Banque mondiale et les banques régionales de développement. En raison de ce manque de volonté, il est très probable que les programmes de développement lancés dans le cadre du suivi du Sommet mondial pour le développement social feront encore une fois l'impasse sur les mesures en faveur des handicapés ou les relégueront au second plan. Il serait par exemple dommage que les programmes de lutte contre la pauvreté ne comportent pas de mesures d'aide aux handicapés. Il faut de toute urgence renforcer les mesures en faveur des handicapés et les intégrer dans les activités de coopération technique, notamment dans celles du PNUD, de la Banque mondiale et d'autres institutions financières.

Des entretiens qu'il a eus avec les gouvernements et les organisations de handicapés, de sa participation à des conférences internationales et des renseignements très complets qu'il a recueillis grâce à la deuxième enquête, le Rapporteur spécial a tiré un certain nombre d'enseignements concernant les progrès accomplis dans l'application des Règles. Lors de la deuxième enquête, 85 % des gouvernements ont déclaré mener une politique officielle à l'égard des handicapés, la plupart d'entre eux mettant l'accent sur la réadaptation et la prévention. Cela signifie que les Règles ne les ont pas encore incités à élargir leurs politiques pour y inclure des mesures visant à favoriser la participation et l'accessibilité. Il faudrait renforcer les services consultatifs et l'appui aux gouvernements pour que ceux-ci se fondent sur les Règles lorsqu'ils élaborent leurs politiques en matière d'invalidité. Cette tâche pourrait être confiée aux institutions spécialisées, dans le cadre de leur mandat, et au Secrétariat de l'ONU.

Une des caractéristiques les plus frappantes mises en évidence par l'enquête est le manque de protection des droits fondamentaux des handicapés dans nombre de pays. Les handicapés voient certains de leurs droits bafoués du fait même de leur handicap. On constate légèrement moins de violations des droits civils et politiques que des droits économiques, sociaux et culturels. Il faudrait donc poursuivre et accroître les activités entreprises par différents organismes des Nations Unies dans le domaine des droits de l'homme et renforcer la coopération entre les organismes et les organisations non gouvernementales qui s'occupent des handicapés.

S'agissant de l'éducation, l'UNESCO a adopté la Déclaration et le Programme d'action de Salamanque comme suite à l'adoption des Règles pour l'égalisation des chances des handicapés. Ce document, tout comme la règle 6 sur l'éducation, est très utile pour l'élaboration de politiques en faveur des handicapés dans le domaine de l'éducation. Les handicapés sont souvent marginalisés par le fait qu'ils n'ont reçu aucune éducation ou bien une éducation inadéquate. Les études de l'UNESCO révèlent que dans nombre de pays, moins de 1 % des enfants qui ont des besoins particuliers bénéficient d'un enseignement spécial. Dans près de 50 % des pays qui ont répondu à l'enquête, les enfants sont exclus du système d'enseignement soit par la loi, soit pour d'autres raisons comme la gravité de leur handicap, l'absence d'installations adaptées, l'éloignement des écoles et le refus des autorités scolaires d'accepter des enfants ayant des besoins particuliers.

Lorsque les enfants handicapés sont scolarisés, c'est souvent dans le cadre d'un système indépendant d'enseignement spécial. Beaucoup de pays sont encore loin d'une approche intégrée qui assurerait l'accessibilité aux écoles traditionnelles et un appui adéquat. Le droit à l'éducation étant un droit fondamental, il faut que tous les gouvernements offrent un enseignement approprié aux enfants et aux adultes qui ont des besoins particuliers. Il faudrait donner à l'UNESCO les moyens de soutenir plus fermement les gouvernements dans ce domaine.

On pourra dire que l'action en faveur des handicapés a vraiment atteint son but lorsque le taux d'emploi des handicapés sera identique à celui de la population active en général. Or, cela n'est le cas dans aucun pays et même ceux dont le système de protection sociale est à la pointe affichent un taux d'emploi pour les handicapés bien inférieur à celui du reste de la population active.

La règle 7 sur l'emploi et la Convention No 159 de l'OIT, adoptée en 1983, donnent des indications assez claires sur les mesures à prendre pour créer des emplois. Il est décourageant de constater qu'à la fin de 1996, soit 13 ans après son adoption, seulement 56 pays avaient adopté la Convention de l'OIT. Par ailleurs, le Rapporteur spécial montre dans son étude que beaucoup de pays qui ont ratifié la Convention n'en appliquent pas les dispositions les plus importantes. Les gouvernements qui ne l'ont pas encore fait devraient ratifier la Convention afin de renforcer leurs politiques et d'obtenir l'aide de l'OIT. Les gouvernements qui l'ont ratifiée devraient s'efforcer de tenir compte des dispositions de la Convention dans leur législation de même que dans la pratique.

En 1996-1997, l'OIT a consacré son étude générale biennale aux politiques du marché du travail et aux handicapés. Cette étude, dont les résultats seront connus en 1998, pourrait servir de base à l'adoption de nouvelles politiques d'emploi en faveur des handicapés qui seraient plus efficaces. La situation de l'emploi est la preuve que les politiques actuelles ne permettent pas d'offrir des possibilités égales d'emploi. L'OIT, en collaboration avec les gouvernements et des organes intergouvernementaux comme l'OCDE et l'Union européenne, devrait prendre l'initiative d'aider les États Membres à élaborer des politiques et des stratégies visant à garantir l'égalité des chances dans l'emploi.

L'accessibilité est un aspect important de l'action en faveur des handicapés, qui concerne tous les secteurs de la société. Ce thème a d'ailleurs été traité dans la deuxième enquête du Rapporteur spécial. La plupart des pays ont adopté des normes visant à rendre l'environnement physique accessible. Toutefois, 23 % des pays qui ont fourni des renseignements n'ont adopté aucune norme en la matière, 32 % n'ont pris aucune disposition spéciale pour le transport des handicapés et seulement 54 % ont inclus un module de sensibilisation aux besoins des handicapés dans la formation des architectes et des ingénieurs des travaux publics.

Il reste beaucoup à faire en ce qui concerne l'accès à l'information et à la communication. Les publications en braille et les livres enregistrés pour les aveugles sont les services les plus souvent offerts. La langue des signes pour les sourds-muets se développe. Dans 19 % des pays qui ont répondu à l'enquête, la langue des signes est la première langue d'enseignement des sourds. Pour le même pourcentage de pays, la langue des signes est le principal moyen de communication entre les sourds.

Afin d'atteindre l'objectif de la pleine participation, il faut que les gouvernements continuent de prendre toutes sortes de mesures visant à favoriser l'accessibilité. Étant donné que certains pays industrialisés ont acquis une expérience considérable en la matière, il faudrait encourager l'échange d'informations et la coopération au niveau international.

Les Règles pour l'égalisation des chances des handicapés reconnaissent explicitement le rôle consultatif des organisations de handicapés. Créer des associations est sans doute pour les handicapés la meilleure garantie de progrès. À l'issue de la deuxième enquête, le Rapporteur spécial a constaté que dans 78 % des pays, il existe une organisation-cadre qui chapeaute les diverses organisations de handicapés. Dans 62 % des pays, ces organisations sont habilitées à collaborer avec les gouvernements.

Dans 74 % des pays qui ont répondu à l'enquête, il existe des comités ou des conseils de coordination nationaux qui servent de liaison entre les gouvernements, les organisations de handicapés et d'autres entités. Dans la plupart des cas, les comités de coordination participent à l'élaboration des politiques.

Dans nombre de pays, il existe entre les gouvernements et les organisations une collaboration qui est particulièrement importante pour le développement de l'action en faveur des handicapés. Les gouvernements devraient renforcer cette coopération à tous les niveaux. Ils devraient aussi renforcer leur appui aux organisations de handicapés.

Il est évident que dans l'action qu'ils mènent en faveur des handicapés, les gouvernements n'ont pas assez recours au suivi et à l'évaluation à l'échelon national (règle 20). C'est notamment le cas dans beaucoup de pays industrialisés. L'Organisation des Nations Unies devrait, dans le cadre de ses activités de suivi, aider les gouvernements à mettre en place leurs propres mécanismes de suivi et d'évaluation. Cette tâche pourrait être confiée soit aux comités de coordination nationaux, soit à des organes indépendants. Il importe toutefois que toutes les mesures en la matière soient prises en collaboration avec les organisations de handicapés.

Enfin, on trouvera ci-après quelques observations générales sur l'utilisation des Règles comme instrument de développement et de changement. Il ne fait aucun doute que les Règles ont été très utiles aux efforts internationaux visant à assurer la pleine participation et l'égalité. S'il est vrai que les Règles ne sont pas juridiquement contraignantes, le fait qu'elles aient été élaborées en étroite collaboration avec un grand nombre de gouvernements et les principales organisations non gouvernementales internationales devrait inciter toutes les parties concernées à les faire appliquer. Les Règles présentent l'avantage d'offrir un équilibre subtil dans la mesure où elles proposent des principes fermes tout en laissant aux pays suffisamment de liberté pour qu'ils adaptent les mesures à leur propre situation. Il est aussi important que les Règles s'inscrivent dans le cadre d'un processus continu lancé en 1981 avec l'Année internationale des personnes handicapées. Toutes ces caractéristiques font des Règles un instrument utile et efficace. À l'avenir, les Règles devraient jouer un rôle plus important dans l'élaboration des politiques.

Toutefois, le bilan n'est pas entièrement positif. Les gouvernements n'étant pas contraints de fournir des renseignements à l'Organisation des Nations Unies, on ne dispose, pour la plupart des pays, que de très peu d'informations. Cela étant, ces dernières années, on a beaucoup appris sur la situation des handicapés et notamment sur la protection de leurs droits. À cet égard, les Règles devraient accorder plus d'importance au respect des droits fondamentaux.

Les problèmes des femmes et des enfants sont traités de manière assez vague dans les Règles. Il faudrait, à l'avenir, s'intéresser davantage aux besoins de ces deux groupes de personnes. Le Rapporteur spécial tient aussi à souligner qu'aucune règle ne traite de la question pourtant importante du logement, lacune à laquelle il faudrait bien sûr remédier.

^

<<Home


Home | Sitemap | About us | News | FAQs | Contact us

© United Nations, 2003-04
Department of Economic and Social Affairs
Division for Social Policy and Development